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Think I'll miss you forever Like the stars miss the sun in the morning sky - Noah

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Think I'll miss you forever
Like the stars miss the sun in the morning sky
Noah & Amanda


Le spring break avait touché à sa fin, le dur retour à la réalité avait été douloureux. Les cours avaient repris, en même temps que la vie morne et ennuyeuse que je traînais avant le départ pour le Chili. Quand j’étais rentrée, je m’étais mise à pleurer, du plus que je pouvais. Non pas parce que le Chili allait me manquer, mais certainement parce que le pied posé sur le sol Américain me ramenait subitement sur terre. La rupture avec Noah, le décès de mon père et les problèmes financiers qui allaient de pair. Carlisle m’apportait un grand soutien, nos séances étaient de plus en plus rapprochées et notre relation avançait, lentement mais avec le plus de sûreté au monde. Cet homme, ce pilier sur lequel je pouvais me reposer, était en train de devenir la personne qui me tenait le plus à cœur parmi tout mon entourage. De plus, cet entourage était petit à petit de plus en plus réduit, ce n’était pas que je voulais un grand cercle d’amis mais, mes deux meilleurs amis avaient leur propre vie et selon moi, je n’avais pas à m’imposer. Néanmoins, j’avais l’impression d’être très souvent livrée à moi-même, seule et sans personne à qui parler réellement. Carlisle, mon professeur et psychologue, m’apportait beaucoup mais je restais distante quant à tout ce chamboulement qu’il offrait à ma vie. La non envie de traverser la relation soignant/soigné ou la relation étudiante/professeur qui animait nos discutions.

Pour l’heure, je donnais tout ce que je pouvais dans mes études, c’était ce qui me motivait le plus pour le moment. J’avais tenté également de changer physiquement pour oublier le passé qui me suivait, une crinière courte et platine qui allait avec la peau bronzée que j’avais acquis durant le voyage. Assise sur une chaise bien trop inconfortable, je rédigeais une dissertation demandée par notre professeur d’anthropologie, laissant glisser ma plume sur le papier, j’étais complètement absorbée par mes tribulations pensives. Lors d’une énième réflexion, je relevai le nez pour regarder autour de moi, prenant l’inspiration des personnes m’entourant, je portai mon attention sur une silhouette qui s’approchait et mon sang ne fit qu’un tour. Nos regards se croisèrent et mon cœur s’arrêta une demie seconde alors que mon visage se figea sur la feuille devant moi. Comment expliquer les sentiments qui s’animaient dans mon corps ? Noah. Un seul prénom, des millions de ressentis. De la haine ? Je n’en étais pas bien sûre, tout ce que je savais, c’était que je redoutais notre rencontre à ce moment précis.




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Noah & Amanda


Quel mois, quel jour, quelle heure ? Noah n’en savait rien. En réalité, il n’en avait que faire. Le vacarme tonitruant de ces derniers temps résonnaient encore comme la cloche d’une église mal graissée. Il ne s’était jamais senti aussi triste, aussi seul, aussi endoloris de toute sa vie. Comme un domino géant, l’architecture de son existence était tombée à la renverse, chaque pierre, l’une après l’autre. La dispute avec ses amis, Solveig et Dean, dont il n’avait plus de nouvelles. La rencontre entre Echo et son père et le départ de cette dernière, encore une fois, dernière fois. Noah avait tout perdu avec moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ses journées ressemblaient à cette mélodie soporifique et ennuyeuse tant elle est prévisible : un cillement de cil, des courbures et courbature, des talons qui claquent dans les couloirs de sa suite et le grincement de ses verres de whisky sur la table en marbre. Il avait laissé sa chambre à l’Eliot House. Officiellement, il vivait encore là bas. Officieusement, l’Hilton offrait pour ses suites prestigieuses un service de chambre bien plus complet. Se distraire avec la flamme dansante d’un briquet dans les ténèbres noires du vide. Et Noah se sentait vide, affreusement. Sans savoir ni vers qui se tourner, ni où aller. Ses cours ? Il ne les suivait plus. En fait, tout ce qui avait attrait à cette faculté, il l’avait abandonné. Ainsi, ne l’avait-on pas vu mettre un pied au Chili pour le Spring Break. Mais voilà que ce matin un appel furieux de son professeur d’histoire européenne comparée le rappelle à la vie et à ses obligations. Trois absences injustifiées, deux devoirs non rendus. Une dernière chance pour se rattraper, un dernier sujet, s’il ne veut pas finir sur le carreau et se faire virer. Dans le fond, il n’en avait rien à faire. Même si son père s’en fâchait. Et alors ? Après tout, à cause de lui il venait de perdre la personne qu’il aimait le plus au monde. Que pouvait-il arriver de pire ? Rien, probablement. Mais au-delà de ces élucubrations, s’il n’était pas ici, dans cette ville et dans cette université, où serait-il ? A Amsterdam ? Chez son père ? Dans la rue ? Dans une situation dramatique tel que la sienne, on choisit la moins pire des pires solutions. Et aujourd’hui, valait mieux se bouger les fesses, faire ce devoir et gagner deux semaines de sursis.

Il ne portait pas de costume. Vide et effacé, Noah n’avait plus aucune allure. Un jean noir, un pull noir, des chaussures noires, un cahier sous le bras. Rien de plus, rien de moins. Il n’y avait aucun sex appeal dans son attitude névrosée, bien au contraire. Il sentait la médiocrité à des kilomètres. Et Noah le savait tellement, qu’il ne cherchait même plus à lutter contre sa mauvaise image et sa mauvaise réputation. Il ne parlait à personne, n’approchait personne, se contentait d’entrer dans cette salle d’étude le visage fermé, les yeux fixés au sol. Quant une présence étrange lui fit relever la tête. Chevelure blonde, traits fins, teint halé … Amanda était méconnaissable. Plus belle encore que le jour où il l’avait rencontré. Noah croisa son regard et ne dit rien, marquant une pause dans son pas et sa respiration. Il était même trop fatigué pour réaliser l’impact que cette rencontre avait sur lui ou l’effet qu’était entrain de se produire dans son ventre. Un sourire léger, timide, presque invisible, et le voilà qui tourne des talons pour se diriger vers une table libre non loin de celle d’Amanda. Il pose son cahier sur la table et souffle un bon coup, en se grattant l’arrière de la tête. Il a clairement surestimé ses capacités de concentration et la présence d’Amanda n’allait l’aider en rien.





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Noah & Amanda


La jeune femme n’avait aucune idée de la manière dont elle devait penser à Noah. Ces choses-là, se font naturellement, en général, mais la situation dans laquelle ils se trouvaient était on peut plus délicate. La blonde ne cessait de se demander si elle devait le haïr ou non. Pourtant, il valait mieux connaître la vérité que d’attendre après quelque chose qui ne viendrait sans doute jamais.

La jeune femme semblait complètement perdue, elle n’arrivait pas à mettre de mot sur ce qu’elle ressentait encore pour lui et c’était un casse-tête infernal qui s’engendrait dans les rouages de son esprit. Devait-elle faire confiance à nouveau si l’occasion se présentait ? Définitivement non, mais quelque chose de fort les avait autrefois lié et il paraissait difficile pour Amanda de s’en défaire. C’était un peu comme un tissu cicatriciel, une plaie guérie mais pas totalement partie.
L’air se fit plus glacial quand leur regard se croisèrent. Du verre pilé dans son ventre, un étau autour de sa poitrine, en rien cette rencontre n’était agréable pour la jeune femme. Directement, elle remit le nez sur sa feuille, voulant à tout prix égarer l’image qu’elle venait d’avoir, loin, plus loin encore que les abysses. Tout chez lui lui rappelait Echo, cette fille à l’âme torturée qu’il avait choisie. Echo, cette belle brune assourdissante, étourdissante, presque même à la beauté incomparable tant les traits étaient agréables, cette princesse des temps moderne qui faisait tourner les têtes, certainement et les cœurs. Amanda s’était trouvée bien idiote en apprenant que Noah était amoureux d’elle parce que depuis leur rencontre, elle était persuadée qu’il l’était, mais de sa propre personne. Les mots n’avaient jamais été sortis, les preuves, elles, si. Malgré tout, jamais elle ne cesserait de penser que le jeune homme s’était dérobé à cause d’elle, elle si belle, elle si séduisante, elle si sûre d’elle. Tout le contraire de la jeune naïve qu’elle était.

Le cœur était brisé, par lui, par ses mots, ses gestes et pourtant, la tachycardie qui animait cette toquante semblait voir renaître les sentiments à la simple vue du garçon. Amanda se mit à soupirer, tellement fort que ses camarades aux alentours auraient pu l’entendre. Sa main dégagea les cheveux qu’elle avait dans la nuque pour les rabattre d’un seul côté et sa main se mit à soutenir son crâne. Les doigts sur sa plume s’immobilisèrent et un frisson vint envelopper son corps entier. Les yeux rivés sur le papier, ils glissèrent et reglissèrent de droite à gauche d’une manière frénétique comme pour annoncer la crainte qui habitait la jeune femme.

Quelques instants plus tard, son visage se tourna vers la table que le jeune homme avait choisi et elle l’observa, ainsi, impunément, quelques secondes. Lui, avait son regard vissé à sa feuille et l’estomac tout retourné, elle se remit droite sur sa chaise, simplement pour réfléchir. Noah n’avait plus l’air de Noah. Vêtu tout de noir il semblait se contreficher de son apparence, contrairement à ce que la jeune femme connaissait de lui d’habitude. Elle se mit à repenser au spring break et au fait qu’elle ne l’avait pas du tout croisé et se rappelait du visage qu’elle venait d’observer. Plus pâle que jamais et cela ne faisait aucun doute, si elle ne l’avait pas croisé, ce n’est pas parce qu’ils s’étaient évités, mais parce qu’il n’avait pas participé au voyage. Il lui avait semblé, par le passé, qu’il était un homme voyageur et que pour rien au monde il n’aurait loupé cela, alors quelle était la raison qui l’avait poussé à rester dans son Amérique chérie ? Le visage de la blonde se retourna une nouvelle fois sur le sien, à lui. Et ce fut le souffle coupé qu’elle s’étonna de son comportement à elle. Il fallait qu’il sorte de son esprit, il le fallait, c’était indéniable.

Sur un coup de tête, elle rassembla toutes ses affaires et colla à sa poitrine son carnet ainsi que ses stylos. Son sac bien vite arrivé sur son épaule, elle se leva et traversa la salle d’une rapidité tumultueuse. La disposition des tables et des chaises faisait qu’elle se retrouva obligée de passer à côté du jeune homme et lorsque ce fut le cas, un stylo décida de s’échapper de ses mains pour atterrir à côté de Noah. Elle ne se retourna pas et quitta la pièce définitivement. Refermant la porte derrière elle, elle s’arrêta un instant, le regard perdu entre le carrelage et les murs de l’enceinte de l’établissement. Elle n’arrivait pas à supporter sa présence, c’était plus fort qu’elle, c’était comme déverser du sel sur une plaie encore fraîche, comme… La pire des choses qu’elle connaissait. Le souffle haletant, elle se dirigea vers un banc non loin du secrétariat et y trouva sa place. Le carnet sur ses genoux, elle repensa bien lâchement à tous ce qu’ils avaient vécus ensemble, et tout ce qu’il avait ravivé en elle. Elle déposa son crâne contre le mur adossé au banc et inspira profondément. « Il me dégoute. » Se pensa-t-elle expressément, le cœur battant trop vite pour que ce ne soit que du dégoût. Et elle resta plantée là, au moins une heure durant, pensant et démêlant des pensées trop intrusives…




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Noah & Amanda


A l’instant où les regards d’Amanda et de Noah se croisèrent, le temps sembla hoqueter, marquant une pause pénible dans son cours comme pour obliger le jeune homme à regarder dans les yeux la vacuité de son existence. Ses non sens. Son absurde. Son cœur rompit un battement comme s’il fut tout à coup pris d’une peur panique. Brève fraction de seconde au cours duquel tout son esprit se retrouve confronté à mille et unes émotions agitées. Elle était là, Amanda, et il la trouvait belle. Belle comme il l’avait toujours trouvé belle. Loin du simple compliment esthétique, c’était avant tout sa candeur, sa pureté, son aura qu’il adorait. Elle était apaisante. Elle ressemblait au calme, à la paix. Il n’avait jamais été en paix en dehors des moments partagés avec Amanda. Et il savait pertinemment que nulle part ailleurs il pourrait retrouver cette douceur-là. Ce ressenti emplis d’une mélancolie indicible laissa place à une kyrielle d’images : d’abord leur rencontre, leurs baisers, leurs nuits, leurs jours. Et puis la noirceur de leurs dernières retrouvailles, la soirée avec Ceasar, l’échange de cadeau de Noël et le reste. Douloureuse crampe dans le ventre. Douloureuse de colère, de rage, tant il lui en voulait encore (chose qu’il ne soupçonnait pas), de honte pour ce qu’il lui avait fait, et de lassitude. L’eternel recommencement, Echo disparait, Amanda réapparait. Comme s’il devait toujours choisir entre ces deux apsides, diamétralement opposées. Et il détestait ça, penser à Echo quand il voyait Amanda ! Se secouant frénétiquement la tête en un geste si subtil qu’il paraissait ne pas exister, Noah mit fin au cantique muet de son esprit pour reprendre pied dans la réalité. Il lâcha le regard d’Amanda après y avoir délogé une indifférence non feinte et se dirigea vers sa table de travail. L’indifférence. Pourquoi n’arrivait-il pas à se montrer indifférent vis-à-vis d’Amanda ? Pourquoi fallait-il qu’il soit encore en colère ou triste ? Il détestait cette humanité et la fatigue accumulée des derniers jours qui empêchait son esprit de lutter contre elle. Les yeux glissant sur sa feuille, il essaya de se concentrer tant bien que mal sur un devoir vide de sens pour lequel il n’avait strictement aucune ambition.


Quelques minutes plus tard, ce n’est que le pas pressé d’une paire de chaussures féminines et le cliquetis d’un stylo tombé au sol qui firent sortir la tête de Noah de sa feuille toujours blanche. Amanda était là. Elle passait à côté de lui, il ne l’avait pas vu de face mais observait son sillage, se tournant à 80° presque naturellement pour faire face au dos de la jeune fille et la regarder partir. Au fond de lui, il détestait cette façon qu’ils avaient de s’ignorer, de faire comme si de rien n’était alors qu’il y avait tout à penser. Amanda quitta la pièce et Noah tourna la tête dans l’autre sens, vers le stylo tombé au sol. C’est étrange qu’il faille autant de temps pour se décider à ramasser un stylo. Mais Noah ne put s’empêcher de réfléchir à son geste : il pourrait se tourner, poursuivre son travail et ignorer de but en blanc tout ça. Ou alors, laisser sa part adolescente s’exprimer, saisir ce stylo en même temps que l’occasion de décrocher un mot à Amanda et courir pour le lui rendre. Un brin désespéré. Mais qu’importe. Chez Noah, il n’y avait pas de demi-mesure. La réflexion laissait vite place à une spontanéité déroutante qui l’empêchait bien souvent de prendre les bonnes décisions.

Il saisit le stylo et se mit à poursuivre la silhouette fuyante d’Amanda dans les couloirs. Il n’osait pas crier, il ne la voyait pas, il essayait de deviner sa trajectoire et avait du mal à la rattraper : tantôt il rentrer dans un élève aussi pressé que lui, tantôt il se retrouvait piégé dans une queue qu’il ne pouvait pas éviter. Jusqu’à ce qu’il prenne conscience du fait qu’il venait d’agir comme un idiot pressé, qu’il n’avait aucune idée d’où elle pouvait être, que ce qu’il était entrain de faire était foncièrement ridicule et que de toute façon, Amanda n’avait probablement pas envie qu’il la rattrape. Il retourna d’un pas trainant à la bibliothèque gardant le stylo de la jeune fille avec lui, repris place et essaya de travailler. Pas longtemps. Sa feuille était plus remplie de gribouillis que de phrases construites. Lorsqu’il leva les yeux à l’horloge, il se rendit compte que ça faisait presque une heure et demie qu’il était dans cette pièce à rien faire, incapable de se concentrer, et l’image d’Amanda en plein devant les yeux. Blasé et lassé, presque énervé contre lui-même et contre tout, il se leva brusquement de sa chaise, attrapa son cahier et sortit d’un pas déterminé de la salle d’étude. Il s’arrêta un instant devant la porte préparant sa prochaine cigarette et l’accrochant à son oreille. Avant de tourner la tête vers le droite et de voir une paire de chaussure dépasser d’une sorte d’alcôve. Juste là, à côté du secrétariat. Il ne saurait l’expliquer, ce fut instinctif, quelque chose de fort lui disait et affirmait qu’il s’agissait d’Amanda. Il s’avança d’un pas de plus en plus mesuré, de plus en plus lent, la tête penchée. Et il la vit là, assise sur ce banc, belle et ailleurs. Presque effrayante. Jamais il n’aurait pensé pouvoir perdre tous ses moyens face à Amanda. Il tourna la tête autour de lui pour vérifier qu’il n’y avait personne et sans rien dire, sans lutte ni bataille, il vint tout doucement s’asseoir à côté d’Amanda sur ce banc. Il se sentait … bizarre. Et en fait, il n’y avait pas grand-chose à dire c’était … difficile ? Peut-être. Il resta là, à côté d’elle, les yeux fixés au sol, laissant leurs deux présences s’accommoder l’une de l’autre.






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Jamais Amanda n’aurait imaginé vivre une relation si forte et si prenante que celle qu’elle avait entrevue avec Noah. Cela avait été court mais si intense que jamais leurs baisers et leurs étreintes physiques n’avaient pu s’échapper de son esprit à demi-torturé par le jeune homme. La rupture avait été difficile, s’en relever avait été impensable, la suite horrifiante et bien que chaque individu de cette fichue Terre aurait jeté l’éponge, la jeune blonde n’en avait rien fait, se battant presque jusqu’au bout. Les poignets scarifiés avaient été la seule marque de faiblesse qui l’avait marquée, les seuls stigmates de cette vie trop pourrie pour une jeune femme si pleine d’entrain qu’elle avait été. Malgré tout, elle était là, toujours vivante et bien décider à remporter cette bataille contre la vie mais surtout contre ses lois.

Les minutes étaient longues mais passaient rapidement, paradoxalement et Amanda ne bougeait plus, trop pétrifiée à l’idée de recroiser à un moment ou à un autre son bourreau de quelques temps. Le derrière presque endolori par sa position initiale, son esprit tentait d’effacer toute les traces du cœur battant trop vite, de la respiration trop haletante et de tout ce qui faisait de son corps une faiblesse envers le jeune homme qu’elle venait de croiser. C’était dur, bien trop dur pour elle de s’en remettre, et les souvenirs douloureux qu’il avait laissé n’arrangeait en rien tout ce qu’elle essayait diamétralement de repousser en elle.

Ce fut presque une heure trente qu’elle resta assise sur ce banc fait de bois trop inconfortable pour ses lombaires mais rien n’y faisait, elle ne pouvait plus bouger. Tantôt le regard posé sur un groupement d’étudiants, tantôt sur tout ce qui bougeait autour d’elle, les yeux fuyants parfois, l’esprit ne suivait pas et les pensées étouffantes non plus. Elle craignait de le recroiser et si cela devait effectivement arriver, les mots sortiraient et les méchancetés également, ce qui ne lui ressemblerait en aucun cas…

Le silence la gagna et ses pupilles se fixèrent sur le sol brillant de l’université. Pourtant, un bruit sourd l’échappa des rouages de son cerveau et son visage remonta vers la silhouette qui s’approchait d’elle. C’était lui. Lui, grand. Lui, filiforme. Lui, trop maigre. Noah dans toute sa splendeur, Noah et son air abattu comme jamais. Que lui était-il arrivé pour qu’il devienne ainsi ce fantôme de bas étage qui ne lui ressemblait pas ? La question n’arriva pas totalement à la conscience de la jeune femme et elle détourna le regard pendant qu’il s’invita impunément à ses côtés. Elle ne dit rien sur le moment, Amanda ne chérissait que l’idée de partir, s’en aller, loin de lui et de tout ce qu’il ravivait en son cœur impuissant. Pourtant, ses membres ne bougèrent pas d’un iota, pétrifiés, immobilisés par la peur, l’angoisse et le souffle coupé de ses poumons trop enserrés. Les images fusèrent et Echo refit son apparition. Le sourire aux lèvres elle avait, belle elle était et s’étaient ses poings qui se refermaient sur ses cuisses dénudées. Le visage de la jeune blonde se tourna enfin vers celui de Noah et les sourcils froncés, elle le dévisagea. « Qu’est-ce que tu veux ? » Finit-elle par sortir, avec complexité. La haine l’envahi et elle n’y pouvait rien, elle n’arrivait pas à se défaire de cette envie irrépressible de le frapper et lui faire subir toute la noire colère qui l’habitait. Elle voulait partir mais sa détermination était telle qu’elle ne bougea pas, restant aux côtés du jeune homme bien que cela lui donnait indéniablement la nausée…



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Qu’est ce qu’il s’est passé ? Comment est-ce que j’en suis arrivé là ? Je mentirais si je disais que je ne me posais pas ces questions tous les jours avant de me mettre la tête à l’envers. Je mentirais si je disais que j’avais une réponse. Je tuerais pour ne serait-ce qu’une ébauche de réponse, n’importe quoi. Un mot qui m’explique comment j’ai fait pour m’endormir autant de temps, être anesthésié à ce point, être passé à côté de tout. Avoir été aussi stupide, et con, et débile, et bête. Dans mes souvenirs, un voile épais recouvre les derniers mois que j’ai vécus. Au début, je pensais que c’était une manière pour mon esprit de me dire que c’était trop douloureux, que je n’étais pas prêt à endurer cette peine. Je pensais que la peine venait du départ de Solveig, de l’histoire avec Echo ou de la façon brutale avec laquelle mon père m’a renvoyé à Harvard. Et finalement je me suis rendue compte que ça n’avait rien à voir avec le cœur. Que la peine que je ressentais était toute autre, elle venait de moi. De moi et de la honte que je ressens constamment quand je repense aux derniers mois. Je ne me reconnais pas. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Comment est-ce que j’en suis arrivé là ? Je mentirais si je disais que je n’avais pas peur d’y répondre. Parce que je n’ai jamais ressenti une telle honte de toute mon existence et c’est de loin le pire des sentiments que j’ai pu fréquenter. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je ne sais pas ce que j’ai foutu. C’est un douloureux réveil d’un sommeil de somnambule de presque sept mois, comme dans Fight Club ou Mr Hyde. Je suis là comme un con avec ce mal de crâne infernal, pourri par la honte, à me demander à quel moment exact j’aurais dû me rendre compte de la réalité, mettre un terme à toute cette mascarade. Je ne déteste même pas Echo. C’est moi que je méprise. Comme un vulgaire lombric sans consistance aucune. Je me suis laissé lobotomiser. J’ai mis entre parenthèse tout ce que j’avais, tout ce en quoi je croyais, ma personnalité elle-même pour les beaux yeux d’une fille qui n’a jamais valu toute cette peine. Je me suis enfermée comme un adolescent transi d’amour et de froid à la fois. Je me suis laissé faire comme un moins que rien. Elle a fait de moi une sombre merde, une putain de victime affaiblis, un putain de traitre, un mec médiocre, lambda, un crève-la-faim sans personnalité. Et moi je ne suis qu’un putain d’éclopé, un attardé, dans le fond, j’ai envie de vomir quand je repense à toute la merde que j’ai fais. Et c’est à ça que ressemble la honte que je me traine, continuellement, jour après jours, et que j’essaye d’oublier en fuyant le regard de ceux que j’ai blessé ou dans des bouteilles de scotch. Et puis là, je n’arrive pas à me concentrer. Putain de sujet de merde. La révolution russe. Qu’est ce qu’ils veulent que j’en dise ? Je n’en sais rien, c’est bien. Dommage que Trotsky soit mort. Je n’ai pas envie d’être là, le prof me saoule avec ses menaces. Lui et moi savons tout deux que quoiqu’il arrive je ne serais pas renvoyer de son cours. Je ne sais pas pourquoi je me casse le crâne encore à essayer de faire un effort. Et là, en face de moi, Amanda. Comme un chien dans un jeu de quille. J’ai envie de m’enfoncer sous la table, sous terre, de ne plus trouver la sortie. Il fallait qu’elle soit là. Il fallait que je la trouve belle, encore. Je regrette tellement de choses. Et je regrette d’avance le fait de ne jamais le lui dire. Je l’ai toujours trouvé incroyablement belle, au-delà de l’esthétique. C’est une torture affreuse de la regarder et de ne pas pouvoir lui parler. De faire comme si de rien n’était. Même ça, je l’avais oublié. Que j’avais perdu Amanda. Je n’avais pas réalisé. C’est maintenant que ça fait mal. Je voudrais retourner au concert de notre rencontre et lui dire une fois de plus que je la trouve très attirante. Retourner au phare et lui dire une fois encore que je la trouve belle. Retourner à la soirée Eliot et lui dire que ce n’est pas grave d’être ivre, que je suis désolé, que je suis con, que je ne la mérite pas et que je devrais être fier de la voir se promener à mon bras. Retourner au snack et coller quelques droites en plus aux mecs qui l’emmerdaient. Lui dire que je suis désolé, tellement désolé de l’avoir faite souffrir comme je l’ai fait. Que je ne suis qu’un gros con. Que je n’ai pas d’excuse et … putain de révolution russe.

Une heure trente plus tard. Je ne sais pas pourquoi j’ai fais ça. Pourquoi j’ai foncé quand je l’ai vu. Pourquoi je suis venu m’asseoir à côté d’elle. Pourquoi je n’arrive pas à ouvrir la bouche, à esquisser le moindre geste. Pourquoi je ne sais pas quoi dire, comment le dire ni par où commencer. Pourquoi je perds tous mes moyens là, maintenant, à côté d’elle. Pourquoi je trouve ça aussi douloureux que réconfortant de la sentir prés de moi. Quelle excuse je vais encore trouver pour n’avoir pas terminé ma dissertation d’histoire. Je voudrais pouvoir fermer les yeux et la laisser entrer dans ma tête pour qu’elle puisse y voir tout ce qui la concerne sans que je n’aie à le prononcer. Qu’elle puisse voir à quel point je m’en veux sans que je n’aie à m’excuser. Pour me taire. Pour ne pas actionner malgré moi mes mécanismes de défense et reprendre cet air froid, ce regard inflexible qui me fait passer pour un robot. « Qu’est ce que tu veux ». Jamais je n’avais vu les yeux d’Amanda de cette couleur. Habité par une colère pure, électrique, qui me fait froid dans le dos. Je ne sais pas comment réagir. Ni quoi dire. Ses poings se serrent contre ses cuisses et moi je suis là comme un con, une fois de plus, à perturber son calme. Je ne suis plus le bienvenu c’est évident. Je détourne le regard en un rire nerveux, comme s’il me permettait de reprendre mon souffle. J’attrape son stylo dans la poche de ma veste et le lui tend : « Te rendre ça … ». Elle n’a pas envie de me voir. C’est assez pénible comme ça. Dépité, vaincu avant la guerre, je me lève d’un bon et prend la direction de la sortie. Avant de me stopper net, à peine trois pas plus loin. Figé. Motivé par une fulgurante poussée d’adrénaline, je me tourne vers Amanda et dis presque à voix trop haute : « Je suis désolé ! ». Je la regarde, dans les yeux cette fois, marquant un temps de pause. Avant de reprendre plus calmement : « Pour ça », désignant ses bouts de poignets cicatrisés, « et pour tout le reste. Je suis sincèrement désolé, Amanda. »







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Noah & Amanda


Les nerfs se contractaient douloureusement dans son corps affaibli et meurtri par la présence d’une personne comme celle de Noah. Elle se sentait si mal, si mal dans son corps à ce moment très précis, elle se serait jetée d’un pont si elle en avait eu l’occasion, juste pour éviter le massacre qui allait se produire. Elle n’allait pas rester là, passive à écouter ou à pardonner. Parce qu’au fond, elle était persuadée qu’il allait se mettre à s’excuser, à s’excuser alors que les mots ne servaient à rien, strictement à rien. Les céphalées pointaient le bout de leur nez et ses paupières se refermèrent les unes sur les autres comme pour occulter la présence de ce garçon. Il gênait, il était terriblement gênant et encore plus que la situation dans laquelle la demoiselle se trouvait. Qu’allait-elle bien pouvoir lui dire, faire, comment allait-elle agir… Les premiers mots qu’elle dégagea étaient significatifs de ses pensées et de l’évolution de la situation. Elle n’avait pas envie de passer par quatre chemins et il allait voir de quel genre de bois elle se chauffait ; Car aussi douce qu’elle pouvait être, aussi gentille qu’elle pouvait paraître, Amanda n’abritait qu’une lionne qui n’allait pas hésiter à ressurgir à la moindre étincelle venant de son cerveau, prémices de la colère qui sombrait depuis des mois au fond de son cœur. Les mots fusèrent, simplement et facilement, aussi étrange que cela pouvait-il paraître et ses yeux se fixèrent dans les siens, d’un bleu dont elle avait oublié la profondeur.

Il fouilla dans son veston et en sortit un stylo, celui qu’elle avait laissé tomber et égaré près de lui. Son regard retomba dans sa main et un moment d’hésitation vint la prendre. Une demi-seconde d’arrêt sur image qui lui valut une tachycardie incroyable. Ses doigts évitèrent agilement de toucher sa peau blême et elle récupéra son stylo. Amanda resta muette pendant quelques secondes et lorsqu’il se redressa d’un bon, ses lèvres s’entrouvrirent et elle se mit à le regarder. Il s’en allait. Déjà, bizarrement. Elle n’allait pas le retenir, son absence ne lui était que bénéfique. Puis lorsqu’elle s’y attendait le moins, il se stoppa et se retourna vers elle pour lui crier –presque- qu’il était désolé. Des mots, ce n’étaient que des mots. Encore. C’est ce qu’elle se disait à l’intérieur, les mots ne représentaient rien, ou peut-être qu’une infime partie de ce que l’on pouvait ressentir. Alors, elle se mit à le regarder avec encore plus de noirceur dans le regard, toujours aussi muette. Elle se demandait alors s’il allait continuer ou bien s’il allait se dérober, comme d’habitude. Il ne le fit pas, à sa plus grande surprise et désigna ses poignets pour lui dire signifier qu’il était désolé pour « ça ». Comment pouvait-il ? Comment pouvait-il s’approprier quelque chose dont il ne pouvait s’imaginer la moindre parcelle de douleur qui se cachait derrière ces cicatrices ? Amanda essaya de calmer la torpeur qui s’abattait à l’intérieur de son abdomen, fermant les yeux et soufflant doucement l’air chaud de ses poumons. « Tu crois vraiment que je me serais scarifié les bras pour toi ? Pour une personne comme toi ? » Et là, d’un bon, laissant retomber son carnet et ses stylos sur le banc, elle s’approcha de lui, le regard empli de tristesse et de colère se mélangeant de plus en plus chaque seconde qui passait. Elle n’écouta pas le reste de ses paroles et se positionna en face de lui, plus petite, elle l’observait. « Tout ça, ce ne sont que des mots et c’est bien faible comparé à tout ce que tu m’as fait vivre, alors si tu veux vraiment te faire pardonner, trouve autre chose Monsieur D’Aremberg. » Une petite lueur de duel jonchait ses iris bleutés et même si elle n’attendait rien, elle voulait qu’il comprenne à quel point cela avait été dur pour elle…


(Toujours cette facilité déconcertante à te répondre ♥)



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Jamais je n’ai ressenti pareil mal-être, pareil malaise. Être rejeté par les mots, par les actes, passe encore. Je n’ai fais que m’y habituer depuis ma naissance. Mais là, c’était différent. Différent, plus poignant, plus douloureux. Cette promiscuité dérange Amanda. Elle me rejette, sans mot, sans geste. Elle n’a rien besoin d’ajouter pour que je me sente de trop, indésirable, paria, parasite. Elle n’a pas besoin d’esquisser le moindre mouvement pour me signifier que je ne suis pas le bienvenu. Et je crois que c’est ce qu’il y a de plus terrible dans cette situation. Je le sens. Dans chacun de mes muscles, à chacune de mes contractions nerveuses, sur chaque parcelle de mon épiderme jusque dans le battement interrompu de mon cœur. Je le sens que je suis de trop, que je devrais disparaitre, que je lui impose une présence bannie. Une fois encore, j’agis comme un idiot, dans l’immédiat, sans réfléchir. J’agis comme si tout m’était dû. Comme s’il m’était permis de la suivre, de venir m’asseoir prés d’elle, d’attendre qu’elle parle. Comme s’il y avait encore un lien entre nous, quelque chose de fort, alors que … je le vois bien. J’en prends conscience. Comme une chute vertigineuse qui me remet les pieds sur terre. Je prends conscience du fait que sept mois ont passé. Qu’elle a probablement refait sa vie, qu’elle a beaucoup changée. Et que je suis là, à côté d’une personne que je ne connais plus, qui ne me reconnait pas. Les gens n’ont de cesse de me répéter que je suis quelqu’un d’arrogant, de prétentieux, de sans-gêne et complètement égocentrique. Quand ils le disent, ça me fait marrer, je n’en ai rien à faire, ils ne comptent pas, ils ne valent rien, rien du tout comparé à moi. Mais là, je m’invite une fois encore dans la vie d’Amanda, dans sa présence, comme je l’ai toujours fait chaque fois que j’en ai eu envie. Et je sais pertinemment qu’elle pense de moi ce que tous ces inconnus disent. Et ça prend une autre dimension. Ça fait mal. Bordel, qu’est ce que j’ai foutu ? Cette fois, j’ai vraiment merdé. Je prends conscience que je l’ai perdu. T’entends Noah ? Tu l’as perdu, PERDU ! C’est finit, il n’y a rien, elle n’est pas à toi, il est temps de passer à autre chose. J’en prends conscience, véritablement conscience. J’ai l’impression d’insulter Amanda à travers ma seule présence, par le simple fait d’exister. Et comme Gainsbourg, je cherche en vain la porte exacte, je cherche en vain le mot exit.

Elle est froide, glaciale, fermée. Je ne reconnais pas sa voix. Elle a quelque chose de dur, une teinte que je ne lui ai jamais connue. Et je comprends ce que jusque là je m’étais contenté de deviner : elle ne veut pas de moi ici, je dois m’en aller. J’attrape son stylo dans ma poche. Je n’ai pas envie de le lui rendre. Je n’aurais pas d’excuse après ça, plus aucune raison d’aller la voir, de la rattraper. Elle prend son stylo, je vois qu’elle m’évite. Je vois qu’elle ne me regarde pas. J’ai l’impression d’être dans une dimension parallèle, à côté d’elle, mais dans une bulle, dans un endroit où elle ne peut ni m’entendre, ni me voir ni me toucher. C’est le moment de déguerpir. D’un bon je me redresse et m’apprête à partir. Quand tout le courage du monde vient tout à coup m’envahir. Je ne me suis jamais véritablement excuser auprès d’Amanda. J’ai toujours fuis les mots sincères et les explications. Je me suis toujours contentée du minimum de survie. Là, je ne sais pas ce qui me prend, c’est plus fort que moi. Peut-être l’effet de panique, réaliser que je l’ai perdu et dans une ultime brasse tenter de sortir ma tête de l’eau. Mes mots ne lui vont pas au cœur mais droit au ventre. J’ai l’impression de lui avoir donné un coup de poing. Elle me regarde comme on ne m’a jamais regardé. Même dans sa haine il y a quelque chose d’affreusement sincère : « Ce n’est pas ce que j’ai dis Amanda ! ». J’essaye de la couper dans son élan. Bien sure qu’elle ne s’est pas scarifiée pour moi. Je souffle un coup et tente de répondre le plus calmement possible : « Je sais bien que je ne mérite rien de toi, ni de personne d’ailleurs. Et je ne vais pas m’amuser à me lancer dans des discours victimaires. Je suis désolé pour ça, pour ne pas avoir été là, pour ne pas avoir tenu ma promesse, pour ne pas avoir su écouter tes peines et les choses qui t’ont poussé à un tel geste ! Tu crois que je suis entrain de m’excuser de t’avoir poussé à faire des choses pour moi ? C’est tout l’inverse Amanda. Je suis justement entrain de m’excuser d’être quelqu’un comme moi, d’être moi, et … ». A peine ai-je fini ma phrase que la voilà face à moi, ses cahiers tombant au sol dans un bruit de tambours de guerre. Je la regarde. Dans les yeux. J’y lis tout ce qu’elle veut que j’y lise. J’ai envie de pleurer comme un gamin. Un défi ? Elle me défit de trouver mieux que ça pour me faire pardonner ? Défis … j’ai passé mon temps à créer des relations malsaines sur la base de la défiance. Je ne veux pas que ce soit comme ça avec Amanda. Je ne veux pas faire ça juste pour répondre à un impératif de l’égo : « Je n’ai pas envie de jouer, encore moins avec toi. Si tu ne me crois pas sincère, la seule carte qu’il me reste à jouer c’est le temps. Peut-être qu’avec le temps tu verras à quel point je m’en veux, à quel point je me sens ridicule, à quel point je payerai cher pour revenir en arrière … ». Ma main passe sur ma bouche comme pour l’essuyer, elle se met à trembler malgré moi. Je sens la peine abyssale m’envahir. Je me gratte la tête, je tourne à demi les épaules, tente de me concentrer sur un point fixe pour ne pas fléchir. Avant de revenir vers elle un peu plus sûre de moi. Un pas de plus vers Amanda. Le ton de la confidence et de la confiance en soi : « En fait non. En fait je ne voudrais pas revenir en arrière. Parce que sans ça je n’aurais peut-être jamais réalisé à quel point tu avais été formidable, et à quel point je suis minable ». Un regard à gauche, un regard à droite dans les couloirs, un temps de pause. Et je reprends plus calmement : « Je serais là tous les jours pas loin de toi, même si tu ne me vois pas, même si tu ne m'entends pas. Dans cette bibliothèque, dans un café, dans la salle commune de la Quincy, peu importe. Et s’il faut que je répète huit mille fois par jour que je ne suis qu’un pauvre idiot et que je m’en veux affreusement de ce que je t’ai fais, alors je le ferais. Si ça doit être un secret entre moi et les murs de cette université, alors soit. Tu seras obligé de finir par me croire, même si ça doit prendre dix ans, parce que je n'ai jamais été aussi sincère de toute ma vie et que si tu me regarde là, maintenant, dans les yeux en te souvenant de celui que tu as connu, tu sauras tout au fond de toi que je ne mens pas ! Et si je fais ça ce n'est pas que pour toi. C'est aussi pour moi, parce que j'en ai ... marre de ne pas pouvoir me regarder dans une putain de glace, marre d'être envahis de souvenir qui me font honte et surtout marre de laisser tous ces mots auxquels tu n'accorde aucune importance pourrir dans mon ventre et me faire un mal de chien ! Répète moi encore une fois que tu ne me crois pas, que tu veux que je parte, que je disparaisse. Je le ferais si c'est ça qu'il te faut. Mais tu ne m'empêcheras pas d'être triste ou désolé de t'avoir perdu Amanda ». Les yeux dans les yeux, la gêne dans le ventre. Je la regarde. J’essaye de lui faire baisser sa garde. Ça n’a jamais été aussi dur.


(ça fait un putain de bien fou de retrouver le vrai Noah et l'inspiration Think I'll miss you forever Like the stars miss the sun in the morning sky - Noah  1001568715 )





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Les mots étaient sortis presque naturellement, sans prise de conscience et sans avoir tourné sa langue dans sa bouche. La haine et la colère parlaient pour elle et c’était certainement mieux ainsi. Elle ne pouvait plus être cette fille qui pardonnait tout à tout le monde, elle en avait eu assez de passer pour la victime sans cesse et de se rabaisser à ne rien dire à chaque fois. Malgré tout, elle ne regrettait rien, ni de tout ce qu’il s’était passé avec Noah, ni de ce qu’elle était en train présentement de lui dire. Son air froid et distant était à l’image de tout ce qu’elle ressentait et de tout ce qu’il lui avait fait subir. Amanda n’était pas du genre rancunière mais le temps avait creusé les choses, il avait creusé l’écart qu’ils étaient en train de subir et peut-être qu’inconsciemment, cet écart était bénéfique pour l’un et pour l’autre. Amanda trouvait en cette distance une nouvelle force qui faisait d’elle une personne bien plus sûre d’elle qu’avant. En ce qui concernait Noah, cette distance lui avait proféré une certaine lucidité en ce qui concernait leur relation qu’il avait laissé échapper.

Malgré tout, le ventre de la jeune norvégienne se tordait, de peur, de rage, de tout ce qui signifiait quelque chose de négatif en ce qui concernait leur relation déchue, malgré elle. Ses yeux s’adressaient au jeune homme de manière presque dégoûtée, les sourcils froncés, les lèvres serrées. Jamais elle n’avait été dans cet état en sa présence, il était inconcevable pour elle d’être aussi désagréable mais c’était bien plus fort que sa propre raison. Les faits étaient là et rien ni personne ne pouvait les effacer.

Quelques secondes plus tard, après qu’Amanda eut déversé sa colère sous forme de mots incongrus envers lui, i les mit à son tour à parler, d’une manière qu’Amanda n’appréciait pas. Ce n’était pas Noah, du moins, ce n’était pas le Noah qui l’avait laissée la fois dernière. Il contredit absolument tous ses mots et ses pensées fondées sur le fait qu’il s’appropriait les blessures à ses bras, Amanda l’écouta, presque trop religieusement pour la situation dans laquelle ils étaient et s’étonna de le croire.

Le discours fut long, presque passionnant. Les lèvres détachées l’une de l’autre, Amanda regardait Noah dans les yeux, les sourcils retroussés et se trouva bien bête d’avoir été si froide avec ce Noah. Au fond, celui qui se tenait devant elle présentement ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui qu’elle avait connu au festival et c’était ainsi qu’elle l’avait apprécié, aimé. Amanda baissa les yeux, scrutant les moindres recoins de ce sol à moitié nettoyé. La jeune blonde ne savait plus quoi faire ni comment agir, il se passait tant de choses dans son esprit que tout s’était embrouillé en une seule seconde. « Je… » Commença-t-elle par dire puis se stoppant immédiatement elle se mit à le regarder une nouvelle fois, comme la fois où elle venait d’apprendre qu’il en aimait une autre. « Je te crois. Je te crois parce que ça fait très longtemps que je n’ai pas entendu cette voix venant de toi. » Commença-t-elle par dire avant de souffler un léger coup. « Après m’être fait insultée, piétinée et rejetée, il faudrait donc que je te crois...» Elle ne lâchait plus son regard et ses pensées se chevauchaient les unes avec les autres sans qu’il n’y paraisse aucun sens. « Arrête de te victimiser, même si tu m’assures que ce n’est pas ce que tu fais, détrompe toi, tu es en train de faire en sorte que je te plaigne. » Amanda serra ses poings et se mit à regarder ailleurs. « Après que tu m’ais rejetée comme une moins que rien, j’ai appris que mon père s’était pendu puis après ça, la vie est devenu un calvaire sans nom, une bataille quotidienne avec mes sentiments. Rajouté à ça le fait que je n’arrêtais pas de croiser cette fille, Echo… » Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui racontait tout cela, mais au fond d’elle, elle voulait qu’il sache, qu’il sache à quel point c’était dur pour elle. « Mais c’est passé, je me suis relevée même si je n’ai plus aucun repère. » Elle déglutit puis jeta un nouveau regard sur son interlocuteur. « Puis de toute façon je ne sais même pas pourquoi je te raconte tout ça. » Elle se détourna et alla chercher son carnet et ses stylos précédemment tombés à terre. « Passe une bonne après-midi, Noah. » Dit-elle avant de se dérober et de commencer à marcher vers la sortie de l’université. Allait-il la laisser lui glisser entre les mains ? Encore, comme il l’avait toujours fait ?  





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« Tu l’as perdu ! Abrutis, réveille toi, elle n’est plus à toi, ça fait des mois, c’est terminé ! ». Qu’est ce qu’il s’est passé ? J’ai l’impression que le temps s’est condensé en une fraction de seconde. Sept mois ont passé, pourtant dans ma tête, dans mon ventre, partout dans mon corps, c’est comme si Halloween ne s’était passé qu’hier et qu’Amandia et moi avion rompu il y a quelques heures à peine. Putain mais qu’est ce qu’il m’arrive. Ce mélange insouciant d’alcool, de somnifère, d’émotions fortes, d’adrénalines, de choses que mon esprit voudrait rejeter, ne font pas bon ménage. J’ai l’impression d’être un con, je me sens comme un étranger. Pas seulement vis-à-vis d’Amanda mais vis-à-vis du monde entier. Je prends conscience avec une brutalité vertigineuse du fait que la plupart de mon existence se passe dans ma tête. Que la terre avait continué de tourner autour mais que moi je ne m’en étais pas rendu compte. Trop focalisé sur une histoire sordide, sur une crève-la-faim sans intérêt. J’ai perdu un temps fou à me trouver. Et au final, je me suis complètement perdu. Qu’est ce qu’il m’arrive ? J’ai l’impression de devenir fou. Complètement fou. Sept mois c’est énorme. Evidemment qu’elle a refait sa vie, évidemment qu’elle est passée à autre chose depuis longtemps. Alors qu’est –ce que je fous là, sur ce banc, à côté d’elle ? Je pensais vraiment pouvoir rattraper quoique ce soit ? Qu’est ce que je cherche ? Je ne me souviens même plus des dernières fois où on s’est parlé avec Amanda. C’est un putain de trou noir dans mon esprit. Elle me regarde comme un étranger. Mais je suis un étranger. Ça fait sept mois bordel, je suis devenu un étranger pour elle. Et avec ses pensées incessantes dans mon esprit, le supplice du regard noir de la jeune fille. Ma vie avait foutu le camps. Et le pire de tout, c’est que j’avais complètement oublié tout ce qu’il s’était passé. Comme si mon cerveau le refoulé. Comme un déprimé.

Un bond. Un faux départ. L’ouverture des vannes et me voilà lancer dans un discours apologétiques. Je me contiens. Je me contiens pour rester calme, pour ne pas exploser, trembler, pour ne pas me barrer comme je le fais à chaque fois. Je m’en veux comme jamais, et je lui en veux aussi. J’en veux à la terre entière. Mais surtout à moi, oui. A moi qui ait toujours un train de retard, qui réalise toujours trop tard les belles choses qu’il a perdu : « Et pour l’amour du ciel arrête de me regarder comme si je n’étais qu’un chien ! », finis-je par conclure. Le souffle haletant. Les lèvres tremblantes. Le corps figé, raide comme un piqué. Je regarde Amanda, et je vois que je la touche. Au moins un petit peu. Cette vision me calme, m’apaise à peine. J’arrive à me détendre, un petit peu. Et lorsqu’elle me dit qu’elle me croit, comme ça, en me regardant dans les yeux, je me sens … soulagé. Foutrement soulagé. Je me redresse totalement, un peu plus sur de moi, un peu moins tassé. Je baisse les yeux un instant parce que rien n’enlève encore la gène que j’éprouve. La remarque sarcastique qui suivit me fit grincer les dents. Je soupire un coup, avant de l’interrompre : « Amanda … moi-même je n’ai pas la moindre idée de qui est ce mec qui a vécu dans mon corps ces derniers mois. Je veux dire … je ne veux pas me dédouaner, je suis responsable de mes actes, même incontrôlés, et je les assume comme tu peux le voir. Mais … », je relève les yeux vers elle, un regard un peu plus sincère : « Je ne suis pas entrain de te quémander l’aumône, de te demander de reprendre notre histoire là où on l’a laissé, ni quoique ce soit. Je veux que tu m’écoute. Vraiment. Et je pense que t’es assez intelligente pour savoir que je ne te mens pas … ». C’est un fossé profond qui existe entre Amanda et moi désormais, et voilà que je sens le bout de mes pieds au bord du vide, et que je réalise tout ça : « Je ne veux pas qu’on me plaigne Amanda, arrête d’essayer de deviner ce que je veux faire et écoute moi, moi et rien que moi, pas la voix dans ta tête qui te dit de te méfier de moi ! ». J’hausse le ton. Je m’énerve. Je le sais que j’ai crié un peu trop fort. Je ferme ma bouche juste à temps. Je ferme les yeux en l’écoutant prononcé le mot « Echo ». Comme s’il s’agissait de la pire insulte au monde.  Elle me blâme encore. Peut-être que je le mérite. Sincèrement, j’ai envie de partir. Il y a des limites à ma volonté d’être pardonné, et être traité là, comme ça, comme un moins que rien, c’en est une. Et, à peine ais-je eu le temps de réaliser l’histoire de son père qu’elle s’en allait déjà. Sur un simple bon après midi. J’hésite une seconde à la rattraper. Je n’ai pas envie de ramper. Mais … tant pis. S’excuser c’est aussi savoir mettre sa fierté de côté. Je fonce vers Amanda, l’attrape par le bras, la retient et la retourne vers moi : « S’il te plait Amanda, ne me force pas à te courir après. Je crois que j’ai compris : chacun a fait sa vie, on a avancé, on fait de notre mieux pour continuer … Mais, ce n’est pas parce qu’on ne s’aime plus qu’on doit se détester. Je veux dire …. Allons prendre un café, parle moi. Donnons nous une deuxième rencontre …. ».  A ces mots, je lâche son bras, me redresse, me recoiffe rapidement et lui tend la main, comme pour la lui serrer. Un sourire d’enfant sur le visage avec les yeux de la mélancolie : « Enchanté, je suis Noah d’Aremberg. Abruti à temps complet, excellent confident et buveur de thé à ses heures perdues. ».
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