Si je m’étais écouté après avoir appris pour la guérison complète de mon cancer j’aurais baissé les bras, je ne l’ai pas fait pour autant. Je me suis concentré sur la victoire, sur le plaisir que cela m’apportait et j’ai mis de côté mon physique quelque peu mis à mal par trois années de chimiothérapie et de charcutage divers. Le temps fait des miracles, j’en suis la preuve vivante, je me suis remplumé à une allure lente mais pas pour autant dénuée d’efficacité. Des kilos de muscles sont venus en aide à mon corps squelettique, mes cheveux ont commencé à repousser normalement et à recouvrir mon crâne, auparavant rasé pour masquer les effets les plus voyants de cette chimiothérapie. Difficile de savoir que je suis passé par de telles épreuves à présent, peut-être en regardant plus en détails mon crâne, certains de mes cheveux ne repousseront probablement jamais à cause des opérations pour retirer ce qui pouvait être retiré de cette masse qui me rendait la vie difficile. Mon grand pote se moque de moi et je lui adresse le plus beau doigt d’honneur de sa vie. « Sois pas jaloux va ! » Il a raison cela dit, quand il dit que j’ai du pain sur la planche pour arriver à son stade, nous n’avons pas la même morphologie cela dit, je suis plus sec que lui. Indiana me la fait à l’envers en s’élançant avant même d’avoir terminé de me défier dans l’eau, j’ai peut-être perdu mais je suis déjà bien trop concentré sur la température glacée de l’eau. « Maiseuuuuh, non mais je vais m’habituer hein, pas le choix ! » Quelques mouvements et j’aurais probablement l’impression d’être plus au chaud que jamais. J’en profite pour l’éclabousser et le monsieur se met à me menacer, pas de quoi me faire peur pour autant. « Je n’ai rien entendu, tu disais ? » Je l’éclabousse à nouveau et il me saute dessus tel un animal enragé. Je résiste un moment avant de rendre les armes, sous l’eau. Lorsque je remonte à la surface j’ai à peine le temps de reprendre une bouffée d’oxygène que déjà je l’entends se moquer. « En effet, elle est à parfaite température à présent, tu devrais te faire une idée par toi-même ! » Et sans plus en dire je lui saute dessus et improvise une espèce de prise de lutte ou de karaté pour lui faire perdre l’équilibre et pour mieux pouvoir appliquer tout mon poids sur lui afin de l’entrainer sous l’eau. « T’en as assez où j’te ressers ? »