Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityLILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones
Le Deal du moment : -38%
Ecran PC gaming 23,8″ – ACER KG241Y P3bip ...
Voir le deal
99.99 €


LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones

2 participants
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Lily-Rose Savannah Hopkins

Felicity
Jones
Fiche d'identité
NomHopkins. Non rien à voir avec Anthony même si j’ai toujours adoré le voir dans la peau de Lecter. Hopkins comme mon paternel, qui lui-même a hérité ce nom du sien. Logique. Typiquement anglais. Prénom(s) Lily-Rose. Mais je préfère qu’on m’appelle juste Lily. Je trouve mon prénom complet trop long, et trop pompeux. Je suis loin d’être une dame, alors, pas la peine d’y mettre les formes et les courbettes. Mon deuxième prénom, je le tiens de ma mère. Elle s’appelait Savannah. Là aussi, je crois que ça se passe de commentaires. ÂgeVingt-six printemps. Comme le temps passe, et que doucement, l’existence s’efface. Cela me laisse poète tiens …Date de naissance Le 27 novembre 1990.Lieu de naissance New-York, Memorial Hospital : Eh bien oui, ça aurait très bien pu être sur un péage d'autoroute, ou dans la baignoire de Grand-mère feuillage.Statut amoureux Célibataire. Non pas que je sois fière de l’être, mais à mon avis l’amour c’est pour les allumés, les omnipotents et les narcissiques. C’est pas pour ceux qui n’ont pas d’avenir. Orientation sexuelle Hétérosexuelle. Y’a pas à tortiller, même si je trouve le corps féminin d’une grâce absolue, je n’ai jamais vraiment eu d’attirance charnelle pour lui. Classe sociale Modeste. Avec mon père on a jamais vraiment roulé sur l'or. Heureusement qu'on a une assurance potable, mais sinon, on est loin des privilèges du gratin. Études majeures Arts plastiques. Études mineures Histoire de l'artJob écrire ici (facultatif)Choix de groupe #1 Citizens. Choix de groupe #2 Lowell House.


LOWELL HOUSE.
Même si j’ai toujours eu du mal avec l’idée d’appartenir à un groupe, ou à une communauté en particulier, je ne peux nier que ceux-là m’attirent. Nous avons les mêmes passions, la même vision de l’art comme langage à part-entière. Et puis, d ce que j’ai cru voir aussi jusqu’à présent, nous sommes les seuls à nous balader avec nos instruments à la ceintures, prêts à dégainer plus vite que notre ombre. J’ai une préférence pour les pinceaux, calibre douze. Longue portée évidemment. Une main bien armée et une tête solide font toujours les œuvres les plus singulières paraît-il. Enfin bref, la Lowell House me paraît être celle la plus en accord avec ma personnalité. Maintenant le tout dans une communauté c’est pas tant de l’intégrer, mais c’est aussi d’y prendre part.

STUDENT.
Comme dit juste avant, j’ai toujours eu du mal avec l’idée d’appartenir à un groupe spécifique. Aussi, les students me paraissent un bon compromis entre le conformisme du groupe et l’inexistence. L’avantage est que l’on peut se mêler à tous, comme un drapeau blanc entre les bancs hostiles. On est là, on nous voit, mais sans forcément nous identifier parce qu’on ne répond à aucun code en particulier. Ça aussi ça peut être attirant : la perspective de pouvoir se fondre dans tous les groupes sans réellement faire partie d’un seul. Oui, un bon second choix, s’il en faut un. .
APRÈS LA BOMBE.
Je suis arrivée sur le campus il n’y a seulement que quelques semaines, et j’ai eu vent de pas mal d’événements alarmants ayant eu lieu sur le campus. Une bombe paraît-il. Je suis bien contente d’avoir été absente à ce moment-là. J’ai un peu de mal à me figurer ce qu’on doit ressentir face à ce genre de menace : peur ? Agitation ? Peut-être même doit-on avoir le sentiment que ce n’est pas réel. Quoiqu’il en soit j’espère que cela ne se reproduira pas. Cet incident a l’air d’avoir chamboulé pas mal d’élèves qui étaient là bien avant moi.
APRÈS LES AGRESSIONS ET LA PRISE D'OTAGES.
Là aussi, je ne me trouvais pas sur le camus lorsqu’il y a eu cette vague d’agressions sexuelles. Certains m’en ont parlé autour d’un déjeuner, en parlant comme s’il s’agissait de commérages croustillants, à mi-chemin entre l’exaltation des faits passés et la peur que cela ne se reproduise. Je n’ai pas connu l’ambiance qui régnait alors sur le campus. Mais je peux facilement imaginer le sentiment d’insécurité qui devait y régner. Une fois encore, j’espère que ce genre d’incidents ne se reproduira plus. Les agressions sexuelles … Il n’y a rien de pire selon moi.
ITEM LIBRE (FACULTATIF).
Parce que peut-être que t'as envie de nous faire partager des points essentiels à savoir à propos de toi ? Ouais, on pense à tout ici :p Du coup, cet endroit, c'est le tien. Sous forme de liste ou d'anecdote, tu peux laisser libre court à ton imagination ! Si t'en as pas envie, tu peux supprimer (la div et l'onglet), tout simplement, on t'en voudra pas :D


Coclico
Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Marie ou Coclico et j'ai 23 ans. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à un de vos membres il y a quelques tems.  Ce forum m'avait l'air très actif et attractif alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Felicity Jones comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Coclico. Je fais environ entre 500 et 1000 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ Licorne.  LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 2727399354

Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
adhérer un flood d'intégration (?)
je veux être parrainer si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)

(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Once upon a time


« Naitre, c'est faire naufrage sur une île. »
Peter Pan, J.M. Barrie


L’enfance, c’est un peu un merdier dans lequel on vous lâche du jour au lendemain, sans vraiment vous demander votre avis, ni ce que vous faites là. Elle n’a pas été si mauvaise pourtant quand j’y repense, semée d’erreurs de parcours certes, mais acceptable. Maman est partie quand j’avais quatre ans. Je me souviens juste de son odeur, de ce parfum sucré, parfois entêtant qu’elle portait tous les jours, et qui chaque matin venait me chatouiller les narines. Elle venait toujours me réveiller pour aller à l’école, ses boucles brunes et épaisses venant embuer mon visage. Pour Papa, le jour où elle a passé le seuil de la porte avec ses valises, ce fut comme si elle était morte. Je crois qu’elle n’avait jamais eu le courage d’accepter que son enfant soit différente, et surtout, qu’elle naisse ainsi avec un pied dans la tombe. Au fond je pense qu’elle manquait cruellement de courage, et souffrait d’un égoïsme absolu. Ce qui me rappelle le plus mon enfance, c’est l’odeur du pain chaud et du détergeant à la javel. Les premières années, Papa m’emmenait toutes les semaines au Memorial Hospital de New York, le même où j’étais née. C’était un peu comme une seconde maison. Les infirmières y étaient comme des mères adoptives, ou des grandes sœurs qui vous racontent des histoires. Elles vous rassuraient avec des banalités, le regard emplit d’une empathie qui n’avait rien à voir avec de la pitié : c’était leur métier après tout. Après chaque visite, Papa passait toujours par la boulangerie, et me laissait manger le croûton du pain. Un petit rituel parmi d’autres, qui ponctuait notre binôme d’instants doux, une madeleine de Proust, qui aujourd’hui encore, continue de m‘émouvoir sans que je sache exactement pourquoi.

J’avais deux ans lorsqu’on avait diagnostiqué chez moi une déficience des poumons. J’en avais à peine plus lorsqu’on avait déclaré solennellement à mes parents que j’étais atteinte de la mucoviscidose. Mucoviscidose. Ce mot résonne encore aujourd’hui en moi comme un son archaïque. Une consonance désagréable à l’oreille qui vous fait plus penser au nom d’un insecte volatile qu’à une maladie difficilement curable. La mucoviscidose, c’est ce qui a poussé ma mère à partir, et à quitter mon père. Du moins, c’est ce que j’ai toujours cru, même s’il m’a toujours certifié que la faute ne n’incombait pas. Après tout, ne mettons-nous pas au monde des enfants pour le meilleur et pour le pire ? Plus sacré qu’un testament de mariage, l’enfant naissait de votre chair, de votre sang. Il venait au monde parce que vous le vouliez et non de son propre gré. J’ai toujours pensé qu’on arrivait dans le monde sans trop savoir pourquoi, ni comment. Les cartes que l’on nous donne au départ ne nous appartiennent pas vraiment. Mais on finit par s’en sortir. On apprend. Et puis, une fois qu’on est là, autant s’en contenter, et profiter du temps qu’il nous reste. On remercie d’être là même si ce n’est pas pour longtemps, et même si l’avenir, aussi incertain soit-il, se profile à l’horizon comme une incongruité agréable, et attirante.

« Ne marche pas devant moi, je ne suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche juste à côté de moi et sois mon ami. » L’Etranger, A. Camus.

Papa travaillait pour le gouvernement britannique. Les services secrets en réalité. Agent dit "en sommeil" du MI6 parce qu'il avait décidé de ne plus aller autant sur le terrain depuis ma naissance, il restait néanmoins fidèle à ses bonnes habitudes, veillant sur les jeunes recrues. Malheureusement pour lui, et pour nous, il ne faisait pas partie du haut de la filiale, et n’avait jamais été assez aimable et habile en société pour savoir faire des ronds de jambes, et obtenir des postes pécuniairement intéressants. Il avait le talent physique, mais l'audace verbale elle, s'arrêtait à des jurons mal placés.  Un sbire parmi d’autres, utilisé comme une vache à lait par le gouvernement qui ne le remerciait de ses bons et loyaux services que par une assurance modeste, qui lui permettait de nous faire vivre correctement et de payer mes soins. Mais cela n’était pas suffisant pour me rendre prioritaire sur la liste d’attente des transplantations. Du fait de sa profession, nous étions amenés à déménager souvent au gré de ses mutations, et des missions auxquelles il devait participer. Maman venait de partir lorsqu’il vit dans une proposition de mutation en Russie un moyen de démarrer une nouvelle vie. Nous nous sommes ainsi retrouvés tous deux dans un logement fournit par l’ambassade, à Moscou. Je n’avais pas vraiment d’aversion pour cette ville. J’étais à l’époque de toute façon trop jeune pour me rendre compte que la promesse dorée d’une nouvelle vie n’était qu’une pâle perspective qui se perdrait dans le froid glacial du pays. Les premières semaines furent maussades, compliquées, et administratives. Nouveau pays, nouveau contexte, nouvelle école, nouvelles habitudes. Si mon père parlait convenablement le russe, pour ma part, j’étais encore à l’âge où je tentais de parler convenablement dans ma langue natale. Aussi, le premier jour à l’école du quartier fut pour le moins … Particulière. Petite nouvelle étrangère qui arrive en milieu d’année, j’étais la petite rouquine aux boucles tombant en bas des fesses avec son cartable de garçon, des tuyaux dans le nez, et une bouteille d’oxygène harnachée comme un sac à roulette. Et je ne comprenais pas un mot de ce que les maîtresses pouvaient raconter. Cette langue sonnait à mon oreille comme des grondements incessants.  Et les autres élèves me regardaient comme un animal de foire. Ils avaient pitié de moi. Je le savais, puisqu’ils étaient apparemment sympathiques avec moi sans vraiment chercher à tisser des liens. Tous finirent par éprouver pour moi une sorte d’indifférence. Ils riaient lorsque ma prononciation était mauvaise et me laissaient à mes gribouillages le reste du temps. Tous, à part lui. Un petit rouquin, au caractère bien trempé. Il était toujours à venir détruire mes constructions, mes dessins, ou ce que j’entreprenais. Si au départ je le considérais comme un énergumène me voulant du mal, ce n’est que plus tard que je compris que c’était pour attirer mon attention. Je ne l’appréciais pas particulièrement au début, il était trop intempestif, et orgueilleux. Et je me faisais une joie de lui en faire voir autant que lui. Toutes les petites filles gravitaient autour de lui comme des abeilles voulant butiner une même fleur. Pourtant, il était le seul à ne pas me regarder différemment. Comme si mes acolytes tuyaux et bouteilles d’oxygènes n’avaient à ses yeux aucune importance. Un jour je l’ai surpris, lui le gamin si fort et si dur, en train de pleurer sa mère. Je ne comprenais à l’époque pas bien les tournant et aboutissants de cet événement. Le fait est que cet événement nous a liés. Je savais ce que c’était de perdre une mère. De près ou de loin, nous nous rassemblions suffisamment pour tisser des liens d’amitiés indescriptibles, proches de la fraternité.

Sachka devint mon binôme. A l’école, nous étions toujours fourrés ensemble. C’est un peu grâce à lui que ma personnalité a pu se construire, puisqu’il me permettait d’échapper aux carcans dans lesquels les infirmières, les maîtresses et même mon père me mettait. La moindre bêtise, le moindre coup fourré, vous pouviez être surs que nous en étions. La plupart du temps il prenait pour nous deux, dans la mesure où nos maîtres n’osaient pas trop affliger une gamine mourante. Ainsi nous avons grandi côte à côte, affrontant les tourments d’une partie de l’enfance, puis de l’adolescence. Il était rare que nous ne nous retrouvions pas dans la même classe. Et le week-end, Sachka échouait souvent dans leur petit appartement pour y passer du temps. Mes gribouillages d’enfant s’étaient au fil du temps transformés en esquisses, en compositions, puis en tableaux. Je ne vivais que pour ça : l’art, le dessin, la peinture. Quand je n’étais pas avec Sachka, je passais des heures, armée de ma salopette en jean, à barbouiller des toiles, ou même à agrémenter les murs de ma chambre que j’avais entièrement peints, repeints et illustrés à ma guise au fil du temps. Parfois j’en arrivais presque à oublier ma maladie, profitant de chaque instant en ayant conscience que l’avenir n’était pas quelque chose d’essentiel. En grandissant j’avais pris conscience du côté éphémère de mon existence. Je m’en contentai, ignorant encore l’amertume des sentiments humains et du temps qui passe.

L’amitié quasi fusionnelle qui me rattachait à Sachka me poussait souvent à enfreindre des règles, et à dépasser des limites qui mettaient ma vie en danger sans que lui, ni moi, n’en aient réellement conscience. Mon père tentait souvent de le prévenir, voire de le dissuader, et il en faisait de même pour moi, mais le sentiment de liberté procuré par nos escapades était si puissant qu’il valait bien quelques heures passées au lit à souffrir et suffoquer. Aussi étions-nous sourds (surtout moi), par rapport à ce qu’ils pouvaient nous dire. Pourtant je savais au fond que mon corps en payait chaque fois le prix. Lorsque nous courions pour échapper à un artisan mécontent, lorsque nous fumions pour faire comme les plus grands. A chaque fois, la quiétude de l’instant faisait oublier le reste. Dans mon esprit, rien n’était imminent. Il me restait quelques années encore avant de perdre le contrôle de mon propre corps. Rien de concret. Rien d’absolu.

Avec l’adolescence viennent souvent les questions existentielles et sentimentales. J’étais proche de Sachka, mais n’avait jamais vraiment pensé à lui d’une façon ambiguë. Il faisait partie de moi d’une certaine façon, c’était mon meilleur ami, mon pilier. Je le regardais silencieusement grandir, devenir chaque jour plus homme, alors même que je me sentais figée dans un statut juvénile qui m’interdisais de ressentir quoi que ce soit à son égard. Bien sur la jalousie m’avait taraudée, surtout lorsqu’il papillonnait ici et là avec d’autres filles. J’avais le sentiment dans ces instants-là, et la certitude, qu’il finirait par m’oublier. Que je n’étais pour lui finalement qu’une compagne d’amusement fugace. Je ne lui en voulais pas pour ça, j’avais conscience de ma fragilité grandissante, et de ma fugacité. Tout bascula l’année de nos dix-sept ans. Il était plus distant depuis quelques temps, comme s’il avait pris la décision de faire quelque chose sans venir m’en parler. Animée d’un pressentiment lourd, nous avons participé tous deux à une soirée organisée par un camarade de classe. Sachka avait insisté pour que je vienne, afin de me « débrider » un peu. Influencée et influençable cette nuit-là, j’avais bu, et fumé. Certainement trop. A vrai dire, je ne me souviens pas avec exactitude de ce qui s’est passé. Je me rappelle seulement des éclats de voix, de la sensation d’oppressement lorsque ce Wilfried aromatisé à la vodka m’avait poussée contre le mur pour me voler un baiser. Lorsque je m’étais réveillée, un tuyau dans la gorge, ayant l’impression d’être coincée sous une pierre, je me trouvais sur un lit d’hôpital. Papa dormait sur un fauteuil à côté. Il était seul. Un bouquet de fleurs était posé sur ma table de chevet. En se rendant compte que j’étais réveillée il s’était levé, et avait pleuré. Quelques heures plus tard, en lui demandant si Sachka était passé, il m’avait affirmé que ce dernier était parti. Qu’il ne reviendrait pas. Je ne l’avais pas cru sur le coup, je ne savais pas ce qui s’était passé. Et pourtant, mon cœur se brisa en découvrant qu’il disait vrai. Il avait pris le large, sans un mot, sans une explication, sans un regard. Comme un bateau qui prend le large avec la promesse d’un naufrage, et d’un non-retour.

« Dehors, universelle, une inlassable pluie disait leur malheur. Enfermés dans la souricière d'amour, condamnés aux travaux d'amour à perpétuité, ils étaient couchés l'un près de l'autre, beaux, tendres, aimants et sans but. Sans but. Que faire pour animer cette torpeur. » Belle du Seigneur, A. Cohen.

La solitude nait d’un vide absolu qui vous consume, corps et âme. Vous en oubliez qui vous êtes, ce que vous faites ici et quel but atteindre. Le départ de Sachka avait résonné en moi comme une sombre trahison, et comme un abandon de trop. Amère, austère, je mis plusieurs mois avant de comprendre que je n’avais plus de temps à perdre. Je savais au fond de moi-même que mon existence serait courte. Et si les autres avaient le temps de papillonner en enfantillages, mon temps à moi était compté. Je ne voulais plus regarder vers le passé, mais au contraire me concentrer sur cet avenir incertain qui allait se dérouler sous mes pas. C’est à ce moment-là que je l’ai rencontré. Il s’appelait Sergeï. J’avais dix-huit ans à peine, et sa symphonie à lui, c’était la drogue. Rencontre impromptue pour deux êtres apparemment en complet désaccord, il fut pourtant mon premier amour. Cela n’aurait pas dû arriver : lui plus vieux et moi trop incertaine, nous incarnions deux antipodes aux attirances pourtant indescriptibles. Jamais il ne fut mon ami, mais il s’insinua dans mon cœur comme un poison qui vous nargue, et vous tord les sens jusqu’aux dernières fibres de votre être. J’avais parfois l’impression que son corps était un rempart sécurisant qui pouvait me protéger de tous les dangers alentours. Si indéfectibles, si solide, il incarnait le pilier dont j’avais toujours eu besoin pour me rappeler que la vie avait un sens, et qu’il ne fallait pas lâcher. Pourtant, si infaillible soit-il à mes yeux, cela ne l’empêcha pas, un jour que nous sortions d'un pub dans lequel nous avions l'habitude d'aller pour écouter de la musique, de sentir le vent tourner. Une voiture s'était arrêté, les balles avaient fusées. Et son corps, transpercé de pat en part, s'était éteint entre mes bras avec la confiance d'un avenir un certain, et teinté d'une sanguinolente ironie. Et s'il avait trahi la promesse qu’il m’avait faite en me jurant qu’il ne m’abandonnerait jamais, quant à moi, je lui en avais fait une ce jour-là qui aujourd'hui encore me poursuit.

Je n’avais jamais été confrontée à l’existence avec tant de brutalité, me heurtant à la mort comme on se heurte de plein fouet le crâne à une poutre saillante. Je n’avais jamais véritablement songé au fait que l’on pouvait ainsi disparaître physiquement du jour au lendemain, et pourtant, continuer d’imprégner les espaces fréquentés. Chaque vêtement oublié, chaque chanson, chaque odeur, chaque lieu me ramenait comme une madeleine de Proust à nos idylles perdues. Je n’étais pas triste, pas vraiment. Il me semblait juste perdre la notion du temps et de l’espace, semblant flotter en dehors d’un corps qui pourtant m’appartenait tout entier. Etait-cela, faire le deuil ? Au début vous ne vous rendez pas bien compte de la perte de l’être aimé. Puis son absence vous pèse : alors vous réalisez. Vous réalisez que les instants volés sont à jamais perdus, que les pages écrites ne connaîtront jamais de chapitre suivant, et d’épilogue heureux. Vous réalisez que la vie est un fruit fragile, qu’il faut dévorer goulument sans oser en laisser le noyau.

Le temps guérit paraît-il toutes les blessures. Les miennes en tout cas avaient commencé à cicatriser lorsque je m’étais jetée à corps perdu dans l’art. Je voyais dans la peinture un moyen d’expression que la parole n’avait jamais pu m’apporter jusqu’alors. Et si bien des étudiants prenaient l’université comme un lieu de détente, je la prenais quant à moi très au sérieux. Les cours m’apparaissaient comme une sorte de défouloir et me sortaient du carcan dans lequel Papa voulait m’enfermer un peu plus chaque jour. Je le voyais chaque semaine un peu plus inquiet, me regardant avec cette pâleur morbide qu’ont les endeuillés au lendemain de la perte d’un être cher. Il savait que l’échéance se rapprochait de plus en plus.  Il savait aussi que nous n’avions pas suffisamment d’argent pour faire passer mon nom en haut de la liste d’attente pour les transplantations pulmonaires. surtout aux Etats-Unis. Parce que oui, tout n’était qu’une question d’argent. La situation à son travail devenait aussi très compromettante. Des tensions entre les gouvernements avaient amené l’ambassade à renvoyer certains de leurs agents au Royaume-Uni, et d'autres avaient été mutés aux Etats-Unis. Ce fut le cas pour mon père, au bout de plusieurs mois. Il fut muté à Boston, et mon dossier accepté à Harvard. J'avais vingt-deux ans lorsque j'ai débarqué pour la première fois à l'université.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
bienvenuuuuue LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 2511619667 et bon courage pour ta fiche LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 3850463188 .
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Bienvenue parmi nous LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 3850463188
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Merci les filles ! LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 3850463188
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
bienvenue sur le forum :heaart:
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Bienvenu sur le forum LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 1f618
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Merci Feldt ! :loukas:

Merci monsieur Stark LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 2511619667
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Olivia LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 1365124802 Pile au moment où je reprends Bates Motel Vic
Bienvenue LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 3850463188
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Bienvenue LILY-ROSE S. HOPKINS ► Felicity Jones 3850463188
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)