Natin ► Broken (h)eart(h)

Broken (h)eart(h)

La terre avait grondé. Non pas une fois, mais bien plusieurs fois... Tout le monde avait hurler, été blessé et moi... J'étais tétanisée... Je m'étais fait entraînée par ce groupe de fille que je connaissais à peine, avant de me faire écarter par la chute de l'une d'elle. Je m'étais fait ensuite embarqué dans un autre groupe. C'était le bordel, j'étais incapable de penser, je suivais juste le mouvement, parce que je ne savais rien faire d'autre... Mais quand le second tremblement était survenu... Encore une fois, je m'étais retrouvée seule et plus personne ne m'avait entraîné dans un sens ou dans l'autre. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Je n'en savais rien, au moins, j'arrêtais de me faire brinquebalée de gauche à droite. Pourtant, je restais toujours aussi tétanisée, j'avais l'impression d'être dans une sorte de bulle, incapable de réagir à la détresse des autres, le seul mot survit sur le coup me semblait même étrange. J'étais confuse, perdu. Les larmes avaient encore une fois coulées de mes yeux bleus et souillées mes joues. Ai-je cru que j'allais mourir ? Oui. Comme probablement toutes les personnes présentent autour de moi, mais que j'étais bien incapable de voir, marchant pour m'éloigner de cette souffrance de cet endroit, cherchant vaguement un abri pour attendre que tout cela se calme... Egoiste sur le coup, je sais, je ne pense pas aux autres... C'est dans ces moment-là que notre vraie nature se réveille, mais peut-être aussi que c'est parce que je ne me sens pas assez forte pour aider les autres ? Je ne sais pas... Tout cela à trop d'ampleur... Je finis par me retrouver seule, ou bien en réalité l'étais-je depuis la seconde secousse ? Je n'en savais rien... Il n'y avait plus de bruit plus de cri. La nature avait retrouver son calme après tout ce bordel... Je pose alors mon regard tout autour de moi pour chercher quelqu'un, mais je suis seule... Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis la première secousse, ni même depuis la seconde en fait... Je suis perdue... Non pas uniquement à cause de ce que j'éprouve, mais aussi à cause du fait que je le suis réellement. Je ne sais pas où je suis... Je me suis perdue, éloignée du groupe sans réfléchir pour être loin de cette cohue, pour chercher un abri et au final, voilà que tout est fini... Je cherche alors à revenir sur mes pas, revenir en arrière tout en cherchant à me repérer pour retrouver l’hôtel... Heureusement que je ne suis pas grandement blessées... Recouverte de poussière et de boue, des égratignures par-ci par-là. Rien qui ne m'empêche de marcher, sauf qu'à la longue, à force de tourner, de marcher pour me retrouver, la fatigue et la faim commence à se faire sentir, j'ai toujours cette impression que je vais rester là... Que je vais crever et rejoindre enfin mon frère... peut-être que c'est ce que je veux ? Je n'en sais rien... Les heures se sont d'ailleurs écoulés, la nuit est alors apparu, plongeant la région dans le noir pourtant je continue à marcher, pour retrouver mon chemin. Je refuse de laisser  tomber... L'instinct de survie est bien là au final... Je finis par apercevoir de la lumière au loin... L’hôtel ? Je marche, j'accélère le pas pour finalement le voir, incapable de réaliser que je ne suis plus perdu, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un mirage, d'une putain d'illusion fourni par la fatigue, alors les larmes coulent sur mes joues, peut-être est-ce de soulagement, je ne sais pas, je ne le réalise pas, mais je continue d'avancer, me stoppant devant la porte d'entrée. C'est le bordel à l'intérieur... Les premiers secours, pour les blesser qui ont du arrivé depuis plusieurs heures alors que moi, je continuais de tourner en rond pour me retrouver, pour réussir à venir ici... Je reste immobile, incapable de franchir cette porte, parce que je ne veux pas sentir l'odeur de sang, parce que je ne veux pas me retrouver face à tout cela encore et pourtant, je devrais bien le faire, mon estomac criant famine.

Les dernières heures avaient particulièrement cauchemardesques. Nate n'était pas sorti de sa chambre depuis un moment, mais les secousses... les secousses l'avaient fait revenir brutalement à la réalité. Il était sur son lit au moment où ça avait commencé. Il ne comprit pas tout de suite que c'était la terre qui tremblait, que c'était le monde qui se soulevait, avec violence. Il avait paniqué, énormément, tenté de se lever pour aller s'abriter quelque par, sous un meuble solide, un réflexe somme toute assez stupide... car il avait réussi à s'assommer contre un meuble en perdant l'équilibre.

Il était resté dans le noir pendant des heures sûrement, il ne savait pas vraiment. Toujours est-il que lorsqu'il s'était réveillé, tout était fêlé, détruit, au sol, brisé. Apocalyptique. Lui n'avait que le ront ouvert et les idées en vrac, le tout accompagné d'un mal de tête colossal. Mais dehors, dans les couloirs, on hurlait. On criait. On courait, on se cherchait, on paniquait. Il trouva la force de se lever, titubant un peu avant d'ouvrir la porte de sa chambre. Des gens lui passaient devant le nez, pressés, d'autres trainaient des blessés, des personnes qui avaient visiblement eu moins de chance que lui. Ses idées se remettait peu à peu en place. Un séisme. Voilà ce qui s'était passé.

Alors on l'interpela, on lui attrapa le bras, il sursauté. On lui lança qu'il devait aller à l'accueil, dans le hall, pour être soigné avec les autres, pour prendre son identité. Nate fit oui de la tête, se demandant réellement pendant combien de temps il était resté inconscient... et finalement il marcha. Il arriva dans le hall où c'était un bordel phénoménal. Apparemment on commençait tout juste à s'organiser pour recenser les blessés, s'en occuper, trouver des valides pour aider. Le blond fut rapidement pris en charge. On soigna sa tête sommairement, un sparadrap après un coup d'antiseptique... et il se proposa pour aider. Si déjà il était là, et pas plus mal qu'avec un mal de crâne... il pouvait rendre service.

Les heures continuèrent de passer, il ne les vit pas. Il était bien trop affairé à courir à droite à gauche pour encadrer des gens, les guider, les soigner. Plus ça allait... moins il avait l'impression que les choses se calmaient. De nouvelles personnes continuait encore et encore à affluer. Jusqu'à se qu'il se dirige vers une jeune femme qui venait d'arriver, visiblement pas trop mal en point. Une blonde... qu'il ne tarda pas à reconnaître quand il arriva devant elle. Robin. Nate se crispa, il la fixa... et lui fit face. Il fallait qu'il fasse simplement son boulot de volontaire, rien de plus. Rien de plus. Juste... son boulot.

"Rien de cassé ? Viens avec moi, on va te soigner."

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Je suis complètement perdue et pourtant, malgré ma réticence, j’avais fini par franchir la porte d’entrée de l’hotel, mon regard se posant rapidement sur les autres personnes présentent ici alors que ma main se pose sur mon ventre… Je me sens nauséeuse sur le coup… L’envie de vomir, mais la faim également qui joue… Je serre les dents avant de détourner le regard quand quelqu’un s’approche de moi… il me faut quelque seconde pour reconnaître Nate, mes idées n’étaient pas réellement en place, mon esprit un peu perdu… Je baisse alors la tête quand il me dit de le suivre en quelque sorte… Je ne réponds rien parce qu’il n’y a rien à dire je crois… je ne suis pas bien, je suis renduite au silence par ce que je viens de vivre et contrairement à lui, je suis incapable de dire le moindre mots, un peu comme l’année passée à la mort de mon frère… Je me taire en quelque sorte dans un certain mutisme malsain alors que je ne devrais pas, que je devrais parler pour tenter d’évacuer tout ce que je peux bien ressentir à cet instant… Des sentiments contraires, des sentiments apaisants, parce qu’il va bien, parce qu’il est toujours là et qu’il ne lui est rien arrivé par exemple… Parce que oui, au fond, je suis heureuse de constater qu’il se porte bien, qu’il n’est pas entre le vie ou la mort ou bien blesser et pire encore bloqué quelque part par un éboulement.

Je marche donc derrière lui en silence, finissant par tendre le bras pour saisir le bas de son t-shirt pour le tenir entre mon index et mon pouce, comme un petit enfant pourrait le faire par peur de se perdre, ou bien simplement par peur tout court, pour tenter d’avoir un peu du réconfort… Je ne dis toujours pas un mot, mon regard fixant son dos, un dos que j’ai tellement vu s’éloigner de moi et qui pourtant à cet instant, me semble le plus rassurant du monde… Un dos que j’aurais aimé ne plus voir, parce qu’il m’a trop blessé, et pourtant à cet instant, c’était un peu à ce même dos que je m’accrochais pour avoir un peu de réconfort, pour tenter de me sentir un peu en sécurité, mais pourrais-je réellement y être ? Pourrais-je vraiment ne plus avoir peur ici ? J’en doute fortement… Je finis par baisser la tête, mes yeux piquants, douloureux à cause de la fatigue, des larmes que je n’arrive pas à verser à cet instant… Je ne suis vraiment pas bien… Que cela soit physiquement à cause de l’épuisement, la peur, les blessures que j’ai aussi infimes soient-elles. Ou bien que ça soit psychologiquement à cause de tout ce que j’ai subits depuis la mort de mon frère, cette journée également étant la pire… Je serre un peu plus ma prise sur le bas du t-shirt de Nate, m'arrêtant de marcher, je cherche à le retenir pour une fois… Parce que j’ai besoin de lui…

Nate voulait juste l'emmener à l'endroit où on examinait les gens. Il voulait simplement faire ça. Histoire qu'elle soit entre d'autres mains que les siennes. Histoires qu'il nait pas à subir sa présence plus longtemps. Même si dans le fond... Il devrait lui dire merci. Parce que grâce au fait qu'elle l'ait complètement détruit... Il n'était pas sorti de sa chambre. Et grâce à ça... Il n'avait rien eu. Il était entier. Valide. Il espérait ne pas avoir eu un choc trop violent à la tête. Il verrait bien sa sa migraine continuait et s'il se mettait à vomir. Alors il irait à l'hôpital. Le blond se crispa tout de même. Il se crispa quand il la sentit tirer sur son t-shirt. Il serra les dents en continuant sa route. Ce geste... Lui rappelait trop de mauvaises choses qu'il voulait enterrer loin. Très loin. Ça lui rappelait ses sentiments pour elle qu'il avait tué et caché, enfouis très loin pour faire comme s'ils n'existaient pas.

Alors, quand elle tira plus fort. Il aurait voulu ne pas s'arrêter. Mais il le fit quand même. Il se stoppa et regarda un peu le sol de son air crispé. Il essayait de trouver quelque chose à dire. Quelque chose... Qui lui ferait garder une certaine distance avec elle. Quelque chose de plutôt neutre. Quelque chose qui pourrait aussi aller avec l'ambiance chaotique qui régnait ici. Alors il se tourna un peu, sans lui faire face. Il la regarder du coin de l'oeil pour ne pas trop en voir d'elle. Et sa bouche finit par s'ouvrir pour lâcher quelques mots de ce ton neutre insupportable qui l'envahissait chaque fois qu'il parlait les derniers temps.

"Tu ne te sens pas bien ?"

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Mes doigts retenant son t-shirt, je me suis stoppée, le retenant dans un sens en l'empêchant d'avancer et d'ainsi se débarrasser de moi comme il semblait désireux de le faire. Je reste alors silencieuse, fixant son dos alors qu'il vient finalement de se stopper aussi. Je serre un peu plus sa blouse, ne disant toujours rien, parce que je n'ai rien à dire au final, parce que je ne sais même pas ce que je pourrais dire. J'entends alors la voix de Nate, me demandant si je ne me sens pas bien… Une question un peu débile en vue de la situation et pourtant, je lui fais signe de la tête que non, ce n'est pas ça… Je vais bien… Du moins, mieux que beaucoup de personnes, au final, j'ai juste eu plus de peur que de mal au final, à ce demander comment ces possibles que la miss catastrophe que je suis s'en sorte sans trop de casse lors d'un tremblement de terre…

Je finis par relever un peu la tête vers lui pour le regarder, pour voir son visage qui au final n'est même pas tourné réellement vers moi… Je serre alors machinalement un peu plus son t-shirt pour finalement le lâcher quelque seconde plus tard. J'humidifie un peu mes lèvres en passant ma langue dessus, parce que j'ai l'impression qu'elles sont poussiéreuse, j'ai aussi cette sensation de bouche pâteuse, rien de bien agréable, mais ce n'est pas le plus important. Je continue donc de le regarde avant de finalement prendre la parole. "Tu vas bien, c'est le plus important." Lui dis-je alors avant de me reculer à cause de l'aveu que je viens de lui faire, mais également parce qu'il m'a bien fait comprendre qu'il ne se souciait pas de moi à cet instant, alors je passe devant lui, en boitant légèrement pour tenter de trouver la ou les personnes où il voulait m'emmener sans son aide, parce qu'au final, pour lui, je ne suis qu'une corvée de plus et je n'ai pas envie d'être juste ça, alors autant le laisser s'occuper de quelqu'un d'autre pour qui il éprouvera une réelle satisfaction de lui venir en aide.