lonely boy (jules)

En réalité, je comptais bien le faire craquer en premier. Je savais très bien que j'avais les atouts pour ça, je ne devrais pas avoir de mal, et puis... l’expérience. J'avais l'habitude de faire monter le désir et la température avec le jeune homme. Je venais alors lui répéter exactement les mêmes propos qu'il m'avait dit quelques minutes auparavant. Soyons patient, nous nous sauterons dessus en temps et en heure. Je riais alors, demandant au barman de nous servir un cocktail aphrodisiaque. Ouais, ça allait faire l'affaire pour le jeune homme. Surtout, je n'y connaissais absolument rien en matière de cocktail et d'alcool, je ne pouvais certainement pas rivaliser contre lui. Moi-même, je tenais très peu à l'alcool, c'est pour dire. « Nous verrons bien » m'exclamais-je avec un sourire. Hors de question de lui avouer que j'étais une bille avec les cocktails. Dans le pire des cas, il sera gentleman et ne dira rien, j'en suis certaine. Je le regardais porter le verre à ses lèvres d'un air amusé. Il ne disait rien, il gardait le silence le bougre. Je venais donc goûter à mon tour. « Il est franchement meilleur que le tien... c'est pour ça que tu n'as rien dit » Je n'étais pas certaine qu'il soit meilleur, mais tout était un bon prétexte pour se chamailler. Mais Jules n'était pas du genre à se laisser embobiner. Il vint poser son regard sur moi, me demandant ce que je faisais ici, en me vouvoyant. « Je suis venue avec des amis et j'ai vu votre silhouette, elle m'a attiré. Mais si ma présence est de trop, je peux trouver un autre homme à qui tenir compagnie... » m'exclamais-je alors en le regardant, un léger sourire aux lèvres.

Meilleur que le sien ? Ahah, elle était drôle quand elle voulait tiens. Jules sourit à sa remarque qui se voulait purement provocatrice. En fait, peut-être qu'elle avait raison et que ce cocktail était meilleur que le précédent mais même si c'était le cas, le mather ne l'avouerait certainement pas, question de fierté. C'était con mais voilà, il l'aimait l'embêter et c'était pareil du côté d'Ana... "T'en es certaine ?" dit-il en relevant les yeux vers la jeune femme pour voir sa réaction. Ah ça, semer le doute sur tout et n'importe quoi, Jules aimait bien. En fait, il était tellement doué pour ça que par moments, il ne le faisait même pas exprès. Mais soit, ici avec la jolie blonde, ce n'était qu'un jeu. Chacun voulait être celui qui impressionnerait l'autre et le ferait craquer en premier, c'était toujours comme ça et le mather était loin de s'en lasser, bien au contraire. Et ce devait être la même chose pour la Reynolds puisqu'elle venait de lui avouer avoir abandonné ses amis pour lui, ce qui ne pouvait que le faire sourire davantage. "Vous me flattez. Mais essayeriez-vous de me rendre jaloux ?" Parce qu'il ne l'était pas du tout, il n'avait aucune raison de l'être après tout, non ? La petite menace ne lui faisait pas peur puisque Jules savait bien qu'elle plaisantait. Puis, si elle comptait vraiment l'abandonner maintenant, lui aussi pourrait aller se trouver quelqu'un d'autre sans problème. Mais à vrai dire, ça ne l'intéressait pas, c'était Ana qu'il voulait, pas juste tirer son coup.

Nous ne saurons donc jamais lequel des deux cocktails était le meilleur. Nous ne saurons pas parce que le jeune homme restait muet à ce sujet. Pour ma part, je souriais en le regardant. J'étais certaine que le mien avait meilleur goût, tout simplement. Enfin, j'étais certaine de rien du tout, mais je ne loupais jamais une occasion de le provoquer un peu. « Bien sûr, je le suis » m'exclamais-je en riant et en le regardant. J'étais toujours très sûr de moi pour le coup, ça faisait partie de mon caractère. Il savait très bien qu'il n'allait pas me faire admettre le contraire. Je ne crois pas qu'il m'ait déjà vu si indécise ou même fragile. Non, ce n'était pas mon délire. Je reposais mon verre après avoir bu quelques gorgées et notre jeu de séduction reprenait aussitôt. De toute façon, je crois bien qu'il ne s'arrêtera jamais, ce jeu. Sauf peut-être si l'un de nous deux tombait amoureux de quelqu'un, mais ce n'était pas notre fort, aussi bien pour lui que pour moi. Je lui expliquais donc le pourquoi du comment je me trouvais dans ce bar. J'étais venue avec des amies à la base, puis, j'avais vu le jeune homme et je devais avouer qu'il m'avait aussitôt attiré à lui. Je riais légèrement à ses propos. Était-il seulement possible de le rendre jaloux ?    « Je ne pense pas que l'on puisse rendre jaloux un homme dans votre genre... » m'exclamais-je alors en levant les sourcils. Il était trop coureur de jupons pour ça.

Soutenant toujours son regard d'un air malicieux, Jules resta muet face à la réponse d'Ana qui disait être certaine d'elle. Elle n'avait même pas besoin de le préciser en fait, ça se voyait et c'était même un point qu'il appréciait chez la jeune femme. Tout comme de nombreux autres petits détails d'ailleurs. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne l'avait pas choisie au hasard afin d'avoir une fille à se mettre sous la dent, oh que non. Ce n'était pas son genre, de toute manière. S'il n'était pas contre les coups d'un soir - en même temps le contraire aurait étonnant - Jules ne couchait pas non plus avec la première venue, parce que y avait pas que le physique auquel il faisait gaffe, même si ça restait le premier critère, forcément. Disons qu'il préférait une fille intéressante avec un minimum de personnalité plutôt qu'une blonde écervelée - ces dernières, il les méprisait en fait - même pour une seule nuit. Alors s'il en était là avec Anastasia, aujourd'hui, ça n'était pas pour rien. Jules l'appréciait réellement mais était-ce assez pour le rendre jaloux ? Voilà une très bonne question à laquelle lui-même n'avait pas de réponse à donner. Enfin si, il allait forcément répondre que non, mais après, savoir si c'était vrai ou pas... c'était tout de suite plus difficile à affirmer. Pourtant, la Reynolds semblait persuadée que cela soit impossible, ce qui le fit légèrement sourire. Elle le connaissait bien, ça ne faisait aucun doute. Et même s'il était d'accord avec elle, la mather décida de laisser planer cette incertitude. "Rien n'est impossible, mademoiselle Reynolds." En disant cela, Jules voulait surtout voir jusqu'où leur petit jeu pouvait aller, jusqu'où Ana était prête à aller. Qu'elle lui montre de quoi elle était capable.

Il n'y avait pas plus certaine et déterminée que moi. Autant dire les choses très clairement, n'est-ce pas ? Et donc, j'étais certaine que Jules le savait. Il me connaissait assez pour savoir que je n'étais pas du genre à me plier aux autres. Il ne disait rien, il restait simplement là à me regarder. Il avait un regard qui en disait long, mais aussi un regard très attirant. Jules avait toutes les cartes en main pour me faire craquer au plus vite. J'avais envie de lui et ça se voyait à la façon dont nous pouvions jouer ensemble. Il m'attirait, c'était indéniable. Même si à mes yeux le jeune homme était le parfait coureur de jupons sans cœur, plus le temps passait, plus j'avais cette impression d'être bien pire que lui. J’enchaînais les coups d'un soir, disons-le franchement, pas contre, le seul homme que je revenais voir à chaque fois, c'était lui. Jules était le seul et unique homme dont je ne me lassais pas. Néanmoins, si c'était le cas pour lui, s'il en avait marre de moi, je pouvais très bien m’enfuir dans les bras d'un autre homme. Voilà où en était notre discussion, toujours avec le vouvoiement bien évidemment. Je restais légèrement surprise de sa réponse, sans pour autant montrer quoi que ce soit, sauf peut-être de l'amusement. Ma main vint remonter le long de sa cuisse, tandis que je me penchais dans sa direction, approchant mes lèvres de son oreille. « De toute façon, nous savons tous les deux que je suis la femme de ta vie. Ce sera notre secret... » lui confiais-je un sourire joueur aux lèvres, avant de déposer ces dernières dans son cou pour lui offrir un baiser.

Baissant les yeux en sentant la main d'Ana remonter le long de sa cuisse, le mather étira très légèrement ses lèvres en un petit sourire avant de lancer un regard à la blonde. Ok, il était peut-être temps de finir ce cocktail et ce, très rapidement, parce qu'il allait commencer à perdre patience là. Elle aussi, de toute façon, vu le malin plaisir qu'elle prenait à attiser son désir, le doute n'avait pas sa place ici. Et puis... c'était d'Ana dont il s'agissait alors Jules ne pouvait qu'être sûr de lui, aussi prétentieux cela puisse-t-il paraître. Mais c'était la vérité pourtant, la jeune femme le lui avait assez fait comprendre, rien que pour ce soir... D'ailleurs, ce qu'elle venait de lui dire en témoignait une fois de plus alors si avec ça, le mather n'était pas sûr de lui, ce ne serait jamais le cas... Riant un peu, il planta son regard dans le sien, d'un air aguicheur, avant de lui souffler à son tour : "Prouve le." Nouveau défi ? En quelque sorte. La femme de sa vie ? Il n'en avait pas vraiment. Si pour certains, il s'agissait de leur mère ou bien de leur soeur, ça ne pouvait malheureusement pas être le cas de Jules. Alors forcément, pour lui qui n'était pas non plus un adepte de l'engagement et des relations sérieuses, de l'amour en général, la notion de "femme de sa vie" ne lui parlait pas vraiment, pas du tout même. En fait, c'était le genre de truc qui le faisait rire. Mais si Ana voulait qu'il en soit autrement, libre à elle de faire en sorte que ce soit le cas. Il n'était pas du tout contre hein et ça se voyait assez. Sortant de l'argent de sa poche afin de payer leurs boissons, il se laissa embrasser par la demoiselle avant de tourner la tête vers cette dernière, le même sourire aux lèvres : "C'est tout ce que tu sais faire ?" Oh que non... et il était très bien placé pour le savoir d'ailleurs. Mais valait peut-être mieux quitter les lieux pour en avoir le coeur net.

Je m'amusais avec Jules, comme à chaque fois que nous nous retrouvions ensemble. Je venais glisser ma main sur sa cuisse, remontant dangereusement en direction de son entre-jambe. J'étais tellement dans ma bulle, notre bulle, que finalement, j'avais presque oublié que nous étions dans un bar, entouré de beaucoup de monde. Je me penchais finalement vers le jeune homme, venant lui dire que j'étais la femme de sa vie. Mon regard croisa celui de Jules quelques instants, juste le temps pour lui de me demander de lui prouver ce que je venais de dire. J'haussais mes sourcils, étonnée de la tournure que prenaient les choses. Mes lèvres vinrent à nouveau plonger vers lui, dans son cou pour lui déposer un baiser. Peut-être que ça commençait à aller trop loin par rapport au lieu où nous nous trouvions, mais ce n'était pas grave. Je m'en fichais pas mal à vrai dire et puis, je ne refusais jamais un défi du genre, surtout pas avec Jules. S'il voulait que je lui prouve que j'étais la femme de sa vie, alors très bien, j'allais le faire. Néanmoins, je crois bien que ça allait prendre plus longtemps qu'une simple soirée pour le faire. Je me redressais, un large sourire aux lèvres quand il déposa des billets sur la table pour payer nos consommations. C'était une petite victoire pour moi : il avait craqué le premier et nous n'avions même pas eu le temps de boire nos cocktails en entier. Le pire dans tout ça ? Il continuait à me faire croire que je n'étais pas à la hauteur. Il savait très bien que quand nous serions que tous les deux, ça allait être une autre histoire. J'attrapais sa main après m'être mise debout et je nous entraînais en direction de mon hôtel, se trouvant à une centaine de mètres du bar. Au moins, là-bas, nous allions être tranquilles. J'ouvrais la porte de ma chambre et aussitôt tous les deux dans la chambre, je refermais derrière moi, posant la clé à côté de la porte. Ainsi, le jeu pouvait commencer. Un sourire aux lèvres, je m'approchais du jeune homme, glissant doucement mes mains fraîches sur sa peau, sous son t-shirt. « On en était où ? » lui demandais-je en levant les sourcils. Je l'obligeais à reculer un peu, l'asseyant au bord du lit. Je redressais le bas de ma robe pour venir me mettre à califourchon sur ses genoux. Je devais lui montrer à quel point j'étais importante à ses yeux, c'est ça ?

Jules avait peut-être décidé qu'il était temps de passer à la vitesse supérieure en déposant les billets sur le comptoir mais c'était bel et bien Ana qui était sortie du bar la première en l'entraînant avec lui alors des deux, qui était le plus impatient ? C'était une très bonne question à laquelle il était difficile de répondre. Peut-être autant l'un que l'autre, tout compte fait. Enfin bref, les voilà donc arrivés à l'hôtel, après quelques minutes de marche qui paraissaient tout de suite plus longues que d'ordinaire. Mais soit, maintenant qu'ils étaient tranquilles et à l’abri des regards indiscrets - parce que fallait quand même avouer que le bar c'était pas le top hein - ils pouvaient enfin passer aux choses sérieuses. Un sourire malicieux vint étirer ses lèvres alors qu'il sentait les mains de la blonde glisser sur son torse. Où en étaient-ils ? Hum, cette question n'avait pas besoin d'obtenir de réponse et elle le savait aussi bien que lui. De toute manière, Ana ne lui avait pas laissé le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'il se retrouvait déjà assis sur lit, la jeune femme sur lui. Passant délicatement une main le long de sa cuisse, il ne put s'empêcher de sourire avant de venir l'embrasser, d'abord sur les lèvres pour descendre doucement dans son cou où il s'attarda un peu avant de revenir s'emparer de ses lèvres une nouvelle fois, avec plus de fougue, plus de passion. Ce n'était que le début mais tout allait rapidement s'enchaîner, c'était devenu une habitude désormais alors autant se laisser aller comme ils savaient si bien le faire, tous les deux.