(ROWELL) You underestimate the power of the dark side.

you underestimate the power of the dark side

ROMY & MAXWELL

Je pense qu'il n'y a pas plus malchanceuse que moi sur cette planète. La planète, elle est grande, très grande même. Quelles sont les chances de tomber sur quelqu'un qu'on connaît alors qu'on est en train de faire un tour du monde ? Très minces, nous sommes d'accord. Sauf que là en deux ou trois jours j'ai réussi à croiser la moitié d'Harvard. En soit ce n'est pas un problème, mais disons que ça m'arrange pas des masses quand on se dit que j'ai décidé de disparaître pendant un an pour ne justement plus voir personne de mon retourage. Mon plan tombe donc ridiculement à l'eau lorsque je vois un groupe de filles que je connais entrer dans le bar de Huilo Huilo. Comment gâcher ma soirée. J'ai pas envie de me justifier, de donner des explications ou bien de passer mon temps cachées derrière mon verre alors je finis ce dernier d'un trait et je me faufile parmi la foule pour me diriger hors du bar et ainsi me fondre dans la nuit noire. Merci mais non merci, j'ai pas envie que tout mon ancien campus soit au courant que je suis en bonne santé et au Chili. Cela peut paraître un peu égoïste de me faire passer pour morte ou disparue mais je m'en fiche. En tout cas j'ai pas envie d'y penser maintenant car oui, une fois que j'y penserais je risque de culpabiliser un peu et c'est pas dans mon programme. Moi j'ai envie de profiter encore un peu de mes vacances prolongées, de pouvoir rentrer chez moi éméchée comme c'est probablement un peu le cas sans avoir à me dire que mince demain j'ai cours. Je veux pas avoir de comptes à rendre à personne alors tant qu'à faire, autant faire en sorte pour que ça dure un peu plus longtemps en évitant de croiser quiconque de Harvard. Sauf que voilà, entre les cocktails que j'ai déjà dans le nez, la nuit noire, puis ma tentative de garder la tête baissée je vois pas bien où je mets les pieds et je finis par me cogner à un truc mou. Je dis mou car ça aurait pu être un arbre et là j'aurais eu une bosse. Bref, je me suis cognée à un être humain et tellement stressée que je suis, je sursaute en poussant un petit cri. « C'est qui ça ?! » je peux pas m'empêcher de lâcher. Moi qui voulais passer innaperçue, c'est raté. J'ai plus qu'à prier pour que moi et cet arbre mou on se soit jamais rencontré et qu'il m'oublie dès le jour levé.

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CODES © LITTLE WOLF.

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ROMY & MAXWELL

La soirée commençait très bien avec les potes, boire de l'alcool ça faisait tellement du bien afin de me changer entièrement les idées. Parce que oui Maxwell Steadworth n'a pas la vie que tout le monde rêve d'avoir, hein. Il n'y a pas de licorne, ni d'arc-en-ciel ou de petits bisounours qui traînent dans les parages pour te faire un gros câlin. Non, c'est le dark complet, comme dans les films Star Wars quand le seigneur Vador dit à chaque fois : rejoins le côté obscur de la force, jedi. Bon, j'avoue que là je me suis un peu trop emporté sur ces films qui sont si mythique pour moi, revenons dans le sérieux mesdames et messieurs si vous le voulez bien... Malheureusement rien ne s'arrangeait si je restais toujours dans mes problèmes, le travail aussi n'arrangeait pas du tout ma situation, au contraire ça aggravait encore plus mon cas. Bref, la vie de Maxwell Steadworth est si passionnant que j'ai une envie de dormir en vous racontant ma vie. C'est une façon de parler bien sûr, hein, je ne suis pas encore fatigué pour le moment, trop invincible pour dormir. Ou pas. La soirée battait son plein, les potes, les délires, l'alcool, les cigarettes, les filles, c'était le paradis sur terre. Qu'est-ce que je m'amusais bien ce soir. Mais bon, j'avoue que petit à petit ça me lassait à force de faire la même chose, j'avais aussi un petit coup de fatigue. Et aussi une envie de prendre un peu de l'air, réfléchir seul sur pleins de sujets qui se passait en ce moment. Alors, je pris la décision de sortir en chéquant mes potes en ne précisant pas la raison de mon départ. C'est à ce moment-là que je percute involontairement une personne sans vraiment l'avoir vu. Oh excuse moi, je ne t'ai pas fait mal j'espère ? Pardon ! Dis-je d'un air assez inquiet en essayant d'arranger les choses. Ohlala, cette situation commençait à me mettre mal à l'aise.

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ROMY & MAXWELL

Les poings serrés, les yeux plissés, j'essaye de me repérer dans le noir après être entrée en collision avec je ne sais quoi. Ou plutôt je ne sais qui car il m'avait plutôt semblé avoir à faire avec un corps de type humain et non un mur ou un arbre. Il fait noir alors j'ai pas du voir cette personne arriver en face de moi, d'autant plus que j'étais pas des masses concentrées sur mon chemin. Puis il faut le dire tout de suite, un mur ça parle pas, ça s'excuse pas comme vient de le faire la personne que j'ai en face de moi. Je sens de la sincérité dans sa voix alors je baisse ma garde. C'est déjà pas quelqu'un qui m'a attaquée donc j'ai pas besoin d'avoir à me préparer à me défendre contre un taré. Tant mieux car vu les quelques verres que j'ai bu un peu plus tôt, je suis pas sûre d'avoir fait un adversaire de taille. Je me redresse alors un peu après avoir vérifié que je n'avais en effet rien de cassé puis je réponds à mon interlocuteur encore un peu sur la réserve. « Non non, ça va, merci. Et toi, rien de cassé ? » je lui demande à mon tour. En réalité je pense qu'il aura rien car il faut pas pousser mémé dans les orties, on s'est juste vite fait cognés. Personne n'est tombé, personne n'est mort. Mais bon je me dois bien de lui retourner la question car je suis autant fautive que lui dans cette histoire. En tout cas je suppose. Je jete alors un coup d'oeil sur lui, profitant de la luminosité diffuse d'un lampadaire. J'ai envie de savoir à qui j'ai à faire, et quand mon regard croise le sien, mes sourcils se froncent. Bordel, je suis persuadée de l'avoir déjà vu quelque part. Je sais pas trop où, mais en réalité je suis certaine que c'était à Harvard puisque beaucoup d'étudiants d'Harvard sont au Chili en ce moment pour le Spring Break et ça me paraît trop gros comme coïncidence. Je me creuse la tête, fouille dans mes souvenirs, puis ça y est, ça me revient. « C'est pas vrai, il fallait que je tombe sur toi, Steadworth. » je lâche dans un soupir en levant les yeux au ciel. C'est limite si je ne tourne pas sur moi-même tellement je me dis que c'est dingue. J'avais déjà croisé ce mec oui, on s'était battus comme des gamines parce qu'il s'était amusé à dire que les filles savaient pas se battre ou je ne sais pas quoi. Alors j'ai voulu lui prouver le contraire sauf qu'au final on s'est plus chamaillés qu'autre chose. Comme si on avait peur de faire mal à l'autre. Dans mon cas, j'avais plus pitié de lui, je voulais pas lui faire mal mais lui je pense qu'il voulait surtout me toucher le cul. Enfin bref, tout ça pour dire que cette première rencontre avait été assez mémorable et je m'attendais à croiser n'importe qui sauf lui ici.

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ROMY & MAXWELL

La situation devenait de plus en plus gênante au fur et à mesure du temps. Je ne savais même pas à qui je m'adressais en fait, tout ce que je savais c'est que la personne qui se présentait devant moi était une fille. Mais qui ? Il y avait des millions d'étudiantes d'Harvard qui était au Chili pour fêter le Spring Break. Je ne pouvais pas savoir qui était la personne vu que l'obscurité ne me facilitait pas du tout la tâche à vrai dire. J'avais les poings serrés, les yeux plissés, j'essayais de me repérer un petit peu après être entré en collision avec cette mystérieuse demoiselle. Non, heureusement qu'il n'y a rien de casser pour moi, merci beaucoup. Je lui répondais à mon tour en étant soulagé de la réponse qu'elle venait de me donner à l'instant. Putain, fallait que ce genre de situation arrive à moi, pourquoi pas à quelqu'un d'autre ? Hein ? Non, comme par hasard le malheur arrive à Maxou le renoi. Mais bon, j'étais curieux de savoir qui c'était réellement. Une belle fille ? Ou une fille moche ? Parce qu'elle avait une belle voix dis-donc. Heureusement que la luminosité du lampadaire venait s'installer petit à petit entre nous deux. Puis c'est là que ma tête se décompose petit à petit en reconnaissant parfaitement le visage de mon interlocutrice. Tu dates Oswald, t'as changer aussi. Dis-je en fronçant les sourcils en laissant un petit sourire discret. Notre première rencontre a été assez spécial pour tout vous dires. Je me rappelle très bien ce moment mémorable qui restera à vie dans ma mémoire... Il y avait eu un petit tournoi entre potes à la salle de sport, Romy s'était ramenée de nul part en voulant participer avec nous. En toute sincérité je ne l'avais pas du tout pris au sérieux, je me moquais d'elle au plus au point jusqu'à qu'elle me foute un coup de poing dans la tronche. On s'était alors battus comme des petites gamines de six ans. Oui, j'avoue que je n'avais pas envie de lui faire du mal, mais plutôt lui toucher son petit cul. Pervers que je suis, c'est prévisible chez moi. Mais en vérité, Romy je l'appréciais beaucoup sans vraiment vouloir lui montrer mon ressentis.

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ROMY & MAXWELL

De base, je ne suis pas une personne qui s'inquiète des masses pour les autres. Forcément, j'aurais été un peu gênée si j'avais fait mal au mec qui m'était rentré dedans, mais je me doutais bien qu'il avait rien donc quand je lui demande si ça va, en réalité ça m'est un peu égal puisque je connais déjà la réponse. Je le trouve limite agaçant à me remercier de me faire du soucis pour lui alors que techniquement c'est pas vrai. J'aurais été à sa place, je me serais probablement énervé contre moi. Enfin je dis ça mais en réalité, je sais pas. Moi je me suis bien énervée contre lui. Du moins j'ai eu peur de lui. Mais quand j'entends sa façon de parler, puis quand je finis enfin par reconnaître son visage, je me dis que j'avais absolument aucune raison d'avoir eu peur. Parce qu'il s'agit en réalité de ce fichu Maxwell Steadworth. C'est dingue de le croiser ici. C'est dingue et je me dis que j'ai vraiment pas de chance. Parmi tous les habitants du Chili, il aura fallu que je tombe sur un élève de Harvard, et parmi tous les élèves de Harvard il aura fallu que je tombe sur Maxwell. Maxwell le mec qui s'est foutu de moi, qui m'a défié et qui m'a touché le cul alors qu'on se bagarrait comme des gamines. D'ailleurs, je sais pas si lui aussi est très enthousiaste à l'idée de me revoir car il me sort que je date. Sérieux ? Il me donne déjà envie de lui en coller une. Encore. Je plante mes poings sur mes hanches et le regarde de haut en bas. « Ouais, ça fait un bail, pas assez longtemps tout de même. » je lâche. J'aurais pu m'en tenir à un "okay bon je te laisse à la prochaine", mais non. Je le cherche, j'ai envie de l'ennuyer. Je fais genre que j'ai pas envie de voir sa tête mais en réalité, je sais bien que ça me fait un peu plaisir. Je sais bien que si j'étais pas moi, si j'étais pas Romy, ça me ferait rire d'entendre parler de notre combat de titans. Sauf que ma fierté m'en empêche. Ma fierté me dit que j'aurais du le mettre K.O du premier coup et pas me ridiculiser devant toute la salle de sport avec cet abruti. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? T'en as eu marre de te ridiculiser face à des fillettes ? » je finis par rajouter. Bien sûr que je sais ce qui l'amène ici. Je suis bien au courant que le Spring Break de Harvard se déroule au Chili. Mais voilà, je peux pas m'empêcher de trouver de nouvelles occasions pour l'énerver. Qui aime bien châtie bien, comme on dit.

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CODES © LITTLE WOLF.