Mon corps à lui, mon corps en manque, le désire ardemment. Comme si cela faisait des mois entiers qu'il ne m'avait pas touché. J'en veux toujours plus, et plus encore, me voir avec entêtement comblée, au paroxysme d'un plaisir partagé. Des ses allées et venues, dans tous les repaires de ma vertu. " Partout ? " Un sourire vicieux autant que délicieux s'empare de mes lèvres toujours entrouvertes, soupirant un extase électrifiant, lorsqu'une seconde je considère son interrogation. Prononcée seulement dans l'espoir de me voir la répéter. Comment lui dire que je l'aime tellement que je pourrai me faire baiser, dans tous les sens du terme que l'on connaît. Avec ferveur, impétuosité. Je ne saurai le faire, lui expliquer, sans passer pour une imbécile, qu'un homme, une nuit, a beaucoup trop changée. Transformée, malgré ce que je prône, à cause de ces draps que l'alcool une fois, m'a fait violer. Quand c'est de moi ce soir là, qu'il a abusé. Volontiers. Comme ce soir, alors que je le voulais en train de me supplier de venir le rejoindre, c'est moi qui l'ai intimé de venir, et j'en exulte encore un sourire. Ma paume inconsciemment insatiable, s'écorche à nouveau sur mon sein, lorsque je l'entends prononcer « A demain. » Putain. J'en lèche mes lèvres, comme je voudrai qu'il pénètre les autres. Ressentant au creux de mon ventre, cet étrange besoin de voir le temps s'accélérer, et nous voir déjà demain nous adonner à ce nouveau jeu coquin. « Dors bien. » Et raccroche le téléphone, presque à regret. Comme deux gosses qui auraient l'interdiction de se toucher. Ayant cette hâte de le retrouver. Fermant les yeux, allongée, persuadée que c'est à lui que mes rêves vont appartenir cette nuit.
© charney