(darwis) unintended choice.

arrachée, déchirée, défoncée. Quand on voit la jeune Barkley, on peut se rendre compte qu'elle n'est pas trop dans son état normal. Elle titube, tangue, marche comme si la route était faites exclusivement de virages. Ses lunettes sur le nez, son sac sur l'épaule et ses talons à la main, elle cherche à tâtons son chemin. Il fait noir, trop noir. Il fait noir comme au fond de son âme aveuglée par la perte de celui qu'elle aimait, et qu'elle aimera toujours. Elle regarde autour d'elle et ne reconnaît pas l'endroit tout s'ressemble ici qu'elle murmure, un murmure faible qu'elle seule peut entendre. Lorsqu'elle trouve enfin la porte d'entrée de l'hôtel, elle pousse, elle tire, elle jure avant de se rendre compte qu'elle a choisi la mauvaise porte et que celle-ci est condamnée. Triste vie de fille minable. Elle entre alors par la bonne porte cette fois-ci, salue la réceptionniste qui la regarde avec un air méprisant et elle entre dans l'ascenseur avant d'appuyer ou plutôt de s'exciter sur le bouton pour accéder à son étage. Lorsque les portes s'ouvrent, elle tend les bras comme si elle faisait l'avion, puis les dresse devant elle avant de s'avancer. Lorsqu'elle l'aperçoit, elle se met à sourire bêtement et s'approche de lui, Lewis. Elle court alors, manque de se vautrer comme une mal propre, et lorsqu'elle arrive devant lui elle lui sourit hey ! ça fait un bail ! Mais avan qu'elle ne puisse rajouter autre chose, elle écarquille les yeux et se penche en avant. Voilà, la honte. Elle vient de lui vomir sur les chaussures. Pauvre fille qui ne tient pas l'alcool. trois heures du matin, dans un hôtel trop cher pour elle, elle vomit sur les chaussures de l'une des personnes les plus proches d'elle. Bien joué Barkley.

T'avais passé une soirée géniale, géniale et seul. T'étais parti seul dans la ville, t'avais fréquenté les bars, t'avais embrassé cette fille aux gros seins. Tu n'étais pas allé plus loin. T'enchaînais les verres aux côtés d'inconnu, tu parlais à pratiquement personne, mais ça t'allait bien. C'était ta soirée pour souffler du SB, il se passait tant de choses que tu voulais te retrouver seul. C'était plus qu'un besoin, c'était vital. Te voilà à arpenter le sable, les pieds nus, un joint à la bouche. Finalement, non loin de l'hôtel, tu t'arrêtais, complètement soûl. T'enchaînais les pétards, tu regardais l'eau, tu réfléchissais à tout et à rien. Tu n'avais pas beaucoup vu Adélie durant le SB, à vrai dire, ça t'inquiétait énormément. Tu te levais, t'allais lui rendre visite dans sa chambre d'hôtel. En fait, vous partagiez la même mais tu n'y passais que très peu de temps. Il était très tard, ou très tôt le matin, ça dépend comment vous le voyez. Te voilà dans les couloirs, tu trouvais plus ta chambre, merde. Putain ça fait chier que tu murmurais. Tu étais dans un étage qui n'était pas encore le bon, t'étais complètement défoncé, t'avais du mal à ouvrir les yeux. Dans le fond, t'étais plus si bourré que ça vu le temps que t'avais passé sur la plage. Et voilà qu'une petite tête brune te courrait dessus, au début, tu ne l'avais pas reconnu. Mais voilà, c'était Darcy, devant toi, complètement éméchée vu sa manière de parler. Tu lui souriais comme tu pouvais, les yeux brillants par la weed. Avant que tu ne puisses répondre quoi que ce soit -oui ton temps de réaction était monstrueusement élevé avec la drogue- elle ... vomissait sur tes pieds. Bordel. De. Merde. Tu mettais quelques secondes à réagir, putain, tu sentais un liquide chaud et épais sur tes pieds. Tu baissais la tête. Mais. Putain. Tu faisais les gros yeux, tu ne savais pas comment réagir. Tu ne rêvais pas, non, Darcy t'avait vomi sur les pieds. Et toi, t'étais comme un con, tu savais pas quoi faire. "Mais putaiiiiin" que tu finissais par crier. T'étais dégoûté, tu commençais à sentir l'odeur de son rejet. Tu finissais par -enfin- enlever tes pieds du lac qu'elle venait de faire dans l'hôtel. T'avais envie de vomir, tu commençais à reculer de plus en plus de ce qu'elle venait de lâcher. Tu devais faire quoi, là tout de suite ? Te nettoyer. Quelle était la première nécessité ? Te nettoyer. Mais seulement, tu contournais la flaque au sol et t'allais vers la brune, ton amie, celle qui t'intrigue, celle qui te fait craquer quand elle te faire un sourire. "Darcy, hey, Darcy ça va ? Tu vas bien ? Dis-moi où est ta chambre, on va t'emmener au lit et j'irais me laver les pieds, si ça te gêne pas.." que tu lançais, moitié inquiet, moitié dégoûté par l'odeur du vomi.

Pour la première fois de sa vie, ou plutôt une nouvelle fois, elle se sentait bien. A l'aise dans son corps, et son esprit n'était embrumé que de l'alcool qu'elle avait consommé lors de cette soirée dont elle ne connaissait personne. Elle avait bien reconnu quelques visages familiers, un ou deux étudiants qu'elle avait déjà croisé. L'effet du joint qu'elle avait consommé en tirant inlassablement dessus, comme si sa vie en dépendait comme si le bien-être que cet objet illicite lui procurait était éphémère. Elle le sait, la brunette, que tout est éphémère, mais elle ne veut pas se rendre à cette triste évidence que tout finit un jour. Elle l'avait bien compris quand, en se réveillant sur son lit d'hôpital, branchée, perfusée de partout. Aujourd'hui sa vie se résumait tristement à prendre ses cachets le matin et le soir pour pouvoir dormir. Même si son psychologue se voulait optimiste, elle, elle ne l'était pas. Le pessimisme habitait son corps comme un démon que l'on apprivoise. Le seul souci qu'elle avait, cette jeune fille à la peau laiteuse et au regard triste c'était qu'à chaque fois qu'elle se réveillait d'une cuite, avec une gueule de bois pire que la précédente, elle se promettait de plus boire. Mais elle continuait, répétant les gestes las qu'elle faisait à chaque fois. Mais elle aimait ça, se sentir libre, avoir l'impression de ne plus dépendre que de sa propre personne. Elle se pensait folle de croire que Lewis avait été envoyé par Leeds pour la protéger, peut-être qu'elle était folle, mais elle ne voulait perdre ce garçon pour rien au monde. Non, elle ne voulait pas le décevoir, elle ne voulait pas décevoir une personne de plus et lui donnait le pouvoir de la briser. Lorsqu'elle l'apercevait son coeur ne faisait qu'un tour. Et elle s'approchait de lui, guillerette, ce qui la changeait de d'habitude et elle ne le prenait pas dans ses bras, elle restait à une distance raisonnable. Il n'avait pas le temps de lui répondre qu'elle lui vomissait sur les chaussures, elle qui détestait cela, elle venait de lui vomir sur les chaussures. Et elle sentait déjà l'odeur désagréable du vomi qui lui montait aux narines. Instinctivement, elle se bouchait le nez en répétant rapidement Désolée... Désolée... Désolée !  Et elle continuait encore à s'excuser en le voyant se reculer, et elle baissait instinctivement les yeux pour voir le résultat de son rejet. Mauvaise idée. Elle redressait la tête et le regardait qui s'approchait d'elle, inquiet. Elle lui souriait, elle s'imaginait blanche comme un linge. Oui, oui ça va... Enfin ça va mieux.. J'suis désolée. Je, J'en sais rien ma chambre c'est la 1234, ou je sais plus.. Tiens attend... Elle se tortillait pour attraper sa carte de chambre dans son soutien-gorge, la lisant à l'envers, elle fronçait les yeux putain c'est écrit à l'envers. et elle la retournait, une once de jugeote attrapait par son cerveau 1210 c'est pas du tout la même chose. Et elle attrapait doucement son bras pour se diriger jusque sa chambre qu'elle ouvre avec sa carte tu veux que j'te nettoie les pompes ?

T'étais heureux de la voir même si t'avais mis du temps à comprendre que c'était elle. Darcy, cette fille qui te faisait tourner la tête. En fait, la première fois que tu l'avais vu, t'avais vu en elle une détresse incontrôlée. Tu voyais en sa démarche une peur, tu voyais dans son regard une nouvelle force. En fait, elle était si belle, si fragile, si seule, qu'elle t'avait tapé dans l'oeil. Mais elle était plus que ça, ouais, ça aussi tu l'avais ressenti quand elle marchait dans cette rue. Cette rue où elle t'avait bousculé. Elle était maladroite, elle était naturelle, elle n'en faisait pas des tonnes. C'était pour ça que tu l'appréciais tant, elle était vivante et pourtant, pourtant si vidé. T'avais été pris ce jour-là d'une incontrôlable envie de la prendre dans tes bras. Tu voulais autant la protéger que la secouer. Darcy, une jeune femme qui en avait déjà trop vu à son âge. Tu trouvais ça triste, alors peut-être que toi tu t'en foutais d'avoir perdu fois en l'avenir, en la vie. T'étais trop réaliste pour ça, mais tu savais l'horreur que ça pouvait représenter au quotidien. Quand tu voyais ton reflet dans la jolie Barkley, tu n'avais pas pu t'empêcher d'être intriguée par elle. Et t'avais bien fait, parce que les fois où vous aviez passé du temps ensemble, tu te sentais vivant. Par sa présence, sa simple présence, elle était une dose d'adrénaline. Dans le fond, tu te demandais si tu avais le droit de la détester pour ça.. Et ce soir, peut-être que ça t'aurais arrangé. Ouais, elle t'avait quand même gerbé sur les pieds. Mais t'as toujours été quelqu'un de bien Lewis, alors tu prenais soin d'elle, qu'importe ton état. Elle s'excusait sans cesse, tu trouvais ça attendrissant. Surtout que là, t'étais bien dans un état second. "Arrête de t'excuser, bon allez, on va au numéro de ta chambre vomito !" elle avait fini par trouver, et toi, tu souriais un peu bêtement et tu la taquinais. En fait, t'étais complètement déchiré pour vraiment être énervé là tout de suite. Sa main venait s'emparer de ton bras, tu venais ensuite le passer sur sa taille pour lui apporter du soutien. Après tout, elle venait de vomir, elle avait besoin d'aide, n'est-ce pas ? Vous étiez dans sa chambre, elle te proposait gentiment de te nettoyer les chaussures. "Bah écoute, mes chaussures vont bien, mes pieds un peu moins" et tu rigolais un peu. Tu repensais à cette marre de vomi, il fallait peut-être prévenir l'hôtel... Mais tu pourrais faire cela après. "Va te laver les dents et va te mettre en pyjama, je vais me laver les pieds tout seul, je suis grand" que tu lui ordonnais légèrement. Elle avait besoin de se reposer après tout. Tu venais mettre tes mains sur ses épaules, t'étais derrière elle, tu la dirigeais vers la salle de bain. "N'empêche, on me l'avait jamais faite encore celle-ci de me vomir sur les pieds.." tu rigolais un peu. Ouais, c'était mieux d'en rire que d'en pleurer.