SAGEO • Feel the heartbeat in my mind.

Ce soir t'es pas seule, nan, t'avais décidé de passer la soirée avec Matthéo. Matthéo ou l'mec qui t'as vu avec le caca dans l'nez quand vous étiez gosses, c'avec lui que tu courais dans toutes les pièces de chez ta défunte grand-mère. C'est l'genre de souvenirs qui te réchauffe le coeur autant qu'il le blesse à coup de lame bien tranchante. Sur le visage de Matthéo tu voyais ton passé, tout ton passé, cette lourde époque que tu t'obliges à oublier. T'as du mal à faire bonne figure avec lui, tu sais les actes atroces que t'as commis mais tu lui mens. Tu lui mens sans aucun regret ni remord. Sans aucune gêne, t'était semblable à un être dénudé de toute empathie. Tu subis les conséquences psychologiquement mais tu portes un masque constant. Dehors, la nuit était tombée depuis déjà un moment, t'es assise sur une marche d'escalier. Tout était désert, une bouteille de Jack posé au sol, une clope allumée dans ta main, ta tête posée en arrière contre la rambarde, tu tires une barre sur ta clope. - Alors ce Spring Break ?! Tu lui lances un regard avec un petit sourire en coin. Tu prends la bouteille d'alcool pour te resservir un verre. C'était devenu une véritable routine, tu te mettais la mine tous les soirs et des fois même la journée avec ton double. - J'te sers ? La bouteille toujours en main, à moitié vide, un regard interrogateur posé sur Matthéo. T'avait du mal à faire semblant avec, tu tenais vraiment à lui et ça t'faisait du mal de lui cacher la vérité..

Ce soir c'était comme un retour dans le passé, la soirée allait être parfaite ou presque parce que j'allais la passer avec Sage, la même Sage qui avait gambadé pendant des heures et des années à côté de moi lorsque je me rendais en Italie. Voisins, pas une journée je ne voyais pas sa petite frimousse qui avait bien grandi avec le temps, je l'avais vu grandir comme elle m'avait vu muer, pas super glamour mais pourtant elle était toujours là. Assis tranquillement sur un banc, à ses côtés, j'étais content d'être là. J'crois que ça va être le grand n'importe quoi, pire encore que d’habitude ! Et toi ? Tu finis toutes tes soirées avec une bouteille à la main ? dis je en lui lançant un regard interrogateur, non pas que je lui fasse la morale, je serais bien le dernier à pouvoir lui faire. Un exemple ? Non jamais ! Lui tendant mon verre pour qu'elle le remplisse, j'allumais une cigarette que je montais à mon bec, avant de sortir mon briquet ... En tout cas si tu trouves un mec à ton goût, j'veux tout savoir ... comme avant quoi ?! Oui j'étais curieux, de bons conseils, mais jamais je ne lui pourrissais sa vie amoureuse....

Tu regardes le fond d'ton verre en faisant de petites rotations faisant aller et venir le liquide qui s'y trouve à l'intérieur. Euuh.. Comment dire que, ouais ! C'était un peu mon passe temps du spring break, j'avais jamais les idées très claires, j'planais toujours et c'est pas comme si j'avais envie d'changer cette mauvaise habitude. Pire que d'habitude ? J'avais pas été là d'habitude alors j'pouvais pas trop comprendre ce qu'il voulait dire par là. - Pire ? Comment ça ? Qu'est ce qui peut être pire ? Tu le regardes intrigué. T'avais pas mal d'temps à rattraper avec Matthéo, t'étais plus à jour, tu savais pas tout, ça faisait seulement trois mois qu'on s'était retrouvé. La question se retournait sur toi, tu savais pas trop quoi en dire encore.. Pour toi c'était tout nouveau, l'université, le spring break. - Ah moi t'sais bien je m'adapte, j'fais pas grand chose, j'reste qu'avec quelques personnes, rien d'bien fou pour l'instant.. Mais j'adore le Chili, c'un coup d'coeur, j'pourrais rester vivre ici, j'me tâte presque d'ailleurs ! Tu rigoles, même si tu dis ça sous l'ton de l'humour si ça tenait pas qu'à tes études, t'aurais déjà cherché un appart' ici sans aucun problème. Tu baisses la tête avec un mince sourire aux lèvres. - Toujours fidèle à moi-même.. T'es étonné ? Tu lèves les yeux vers lui tout en buvant une gorgée de ton verre. Tu aspires la dernière barre de ta clope pour la jeter plus loin d'un coup de doigt. Voilà, les discussions plus "sérieuses" viennent d'être entamé par Matthéo. C'était pas vraiment l'genre de sujet qui avait le don de te mettre à l'aise. Tu hausses les épaules avec nonchalance. - Euuh.. C'est compliqué pour moi d'trouver un mec à mon goût, tu sais que j'ai jamais connu ça.. Mais y'a peut-être bien quelqu'un qui se démarque en c'moment m'bon j'me fais pas trop d'illusions. Bien sûr que tu parlais de Sloan. C'était le seul qui hantait tes pensées, qui déréglé tout ton quotidien, ta nature. - Et toi alors ?.. T'en es où d'ce côté-là ? Tu te redresses pour venir poser ta tête sur l'épaule de ton ami d'enfance en toute innocence. Son parfum vient te chatouiller le nez, tu ne cesses de le regarder, t'avais envie d'savoir qui tiraillait le coeur de Matthéo.

Retrouver une amie du passé, une amie qui ne connaissait pas mes fréquentations d'Harvard, qu ignorait tout ce que je lui avais omis de ma ici, et tout le monde savait qu'on enjolivait toujours la réalité lorsqu'on discutait par skype avec une amie à des kilomètres de soi. Oui j'avais oublié pleins de détails, pas réellement des mensonges, juste des pertes de mémoires des plus sélectives. Pire ! J'veux dire que les soirées vont être encore plus mes meilleures amies, tout comme ta bouteille et toutes celles que je vais avoir l'occasion de croiser sur mon passage ... Du vrai n'importe quoi ! Mais ça va être du pur délice ! Après tout je ne gagnais pas grand chose à me retenir, à faire le sage, non j'allais profiter au maximum, juste pour me retrouver seule avec mes démons. J'suis contre que tu restes là ... J'affichais un grand sourire avant de porter mon premier verre à mes lèvres, oui on commençait doucement mais on ne savait pas encore comment cela allait se terminer. Non ça me fait même plaisir de voir que toi comme moi nous n'avons finalement pas tant changé, même si nous étions pour le coup super jeunes, on avait déjà nos tempéraments un peu trop fêtards et sans limites ... Oui les étés en Italie, que ce soit à n'importe quel âge avait toujours été des vrais n'importe quoi .... petit je faisais les quatre cents coups pour faire chier le plus de monde possible, puis en grandissant, les virées entre potes, les soirées, jamais réellement sérieux. La voyant un instant mal à l'aise, je lui souriais comme pour la mettre en confiance après tout, elle n'avait rien à craindre, non ?! Les secrets de Sage étaient les miens ! T'es parfaite comme un coeur Sage ! Franchement j'vois pas pourquoi tu te fais d'illusions ... Mais envoie pas AMOUR au 7 14 14 ça fonctionne pas ces conneries ... Oui j'continuais de sortir des conneries, comme si c'était inné, je n'avais même pas besoin de me creuser la tête, à en faire peur des fois. Puis le sujet débarqua sur ma personne, je levais les yeux comme pour montrer que ce n'était pas réellement le meilleur sujet, je lui prenais même la bouteille pour me remplir un deuxième verre que je buvais cul sec. De ce côté là ! Y a un putain de mec qui s'immisce toujours dans mes relations ... à croire que ça l'éclate. Ok j'ai couché avec sa meuf, ok j'ai fais le connard, mais c'était pas une raison de flirter avec celle qui comptait le plus pour moi l'été dernier, au point qu'elle s'est fais la malle me laissant comme un con ... Et comme jamais deux sans trois, celle qui occupe la plupart de mes pensées se retrouve tatouer le prénom de ce connard sur le cou ... j'crois que je suis un crétin qui s'est encore fais avoir ... mais puta** qu'est ce qu'elle me manque quand elle est pas là ... Ne jamais trop boire, encore moins quand on est en dépression, ça sort des phrases qu'on aura préféré garder pour soi ...

Tu souris à ses propos. Tu t'rends compte que le Matthéo de l'époque était toujours le même à quelques détails près on va dire.. Il avait grandi, il avait changé, c'était devenu un homme maintenant et non plus l'gamin d'avant avec qui tu jouais à cracher le plus loin. Tu hoches la tête en guise d'accord. Sur ce point là vous étiez sur la même longueur d'onde, pour ce premier spring break t'allais être stone du soir au matin, tous les jours de la semaine jusqu'au grand départ - Putain tu la dit ! Puis tu vas sûrement passer un meilleur spring break puisque je suis là cette fois-ci.. T'as un léger sourire malicieux sur les lèvres. Tu disais ça avec humour. T'étais contente toi d'pouvoir le passer avec lui, au moins t'était pas entouré d'étudiants inconnus. Ton sourire s'élargit en attendant sa réponse sur le fait que tu hésites à poser bagage ici définitivement. Tu termines le fond de ton verre avant de te resservir à ton tour. - J'te manquerais trop, c'pour ça, pas vrai ? Tu mordilles ta lèvre inférieure inconsciemment. Ta tête posée sur son épaule, le regard vers la ruelle sombre et vide de vie. Les mots te Matthéo te touchent, il parlait avec sincérité. C'est pas c'qui t'aidait à te rassurer sur ta personne mais, au moins tu ressentais une touche de douceur au fond d'toi. Tu exploses de rire en entendant la fin d'sa phrase, tu relèves la tête en lui donnant un coup de coude amical sur son bras. - T'es con ! J'suis pas encore assez désespérée pour ça j'crois.. Et si c'était le cas, j'composerais ton numéro c'est gratoss et t'auras sûrement d'meilleures réponses, quoi queeee.. Tu faisais mine de réfléchir avant de relâcher ta tête sur son épaule. Tu tendais une oreille attentive concernant les avoeux de Matthéo, il parlait avec le coeur, il avait l'air d'être blessé et il parlait avec hargne. Tu comprenais parfaitement pourquoi, il avait vu la femme sur qui il avait tout misé lui passer le nez pour quelqu'un d'autre. - Bordel, c'est qui cet enfoiré ?! Tu sentais la colère monter en toi. Tu voulais pas qu'on touche à Matthéo, qu'on lui fasse du mal. Pour toi il faisait partie de ta famille et t'acceptait juste pas que quelqu'un le fasse souffrir de n'importe quelle manière qu'elle soit. - T'sais, si elles partent c'est que dès l'départ elles te méritaient pas ! Tu vaux mieux qu'ça, t'es beau, gentille, un peu con sur les bords mais.. T'es quelqu'un en or et elles savent pas c'qu'elles ratent j'te le dit ! Y'a des tonnes de femmes sur terre, t'attarde pas sur si peu. Tu soupires, tu fermes les yeux avant de reprendre. - J'suis pas la personne qui te donnera les bons conseils, j'y connais rien à ce sujet-là, j'sais pas ce que c'est d'aimer, j'sais pas c'que ça fait, mon coeur est mort depuis un moment. T'était qui pour lui dire ce qu'il devait faire ou pas, ta vie sentimentale était quasi inexistante jusqu'à l'apparition de Sloan et, encore c'était rien d'sérieux pour l'instant et tu savais même pas si ça allait le devenir un jour même.

Je regardais Sage de la tête au pied, m'attardant un peu plus sur ses chevilles pour voir qu'elles ne gonflaient pas de trop ! Même si au fond elle n'avait pas tout à fait tord, passer mon SB en sa compagnie, la savoir dans les parages, me réjouissait au plus haut point. Bin maintenant que l'on s'est retrouvé ça serait vraiment bête que tu restes ici perdue en plein milieu des montagnes et des parcs naturels, j'pense que malgré tout au bout d'un moment tu seras rapidement en dépression. Oui ça avait beau être fun, j'crois que j'aimais bien ce lieu pour me ressourcer, pour oublier un instant tous les tracas qui pouvaient m'entourer, comme un moyen de m'évader de toutes les spirales qui m'entouraient et que j'allais rapidement retrouver lorsque mes pieds allaient de nouveau se poser sur le sol d'Harvard. Juste une trêve, une petite trêve !
Avec mon humour à deux balles, qui n'avait pas réellement changé depuis que Sage et moi nous nous connaissions, même si quelques fois il se trouvait être un peu plus sensuel et sexuel ... j'avais tout de même réussi à lui soutirer des petits sourires et rires. Oui j'suis toujours de bons conseils, c'est bien connu ... Rien qu'à voir ma vie sentimentale, et je pense que tu as la preuve par cinquante que j'ai bien du mal à faire les bons choix ... Mais le sujet dérapé encore sur Priape, personne en soit que j'avais commencé à porter dans mon coeur, si cet enfoiré n'avait pas été jusqu'à faire tatouer Leevy. A croire qu'il lui fallait toutes les nanas à ses pieds ou du moins gravés de son ancre, soit dans son coeur de façon indélébile comme Talya, ou sur sa peau, il allait me pourrir la vie encore combien de temps ? Un mec accroc à moi j'crois en fait, et du coup il se rapproche de toutes les femmes qui m'intéressent ... même si je te rassure aujourd'hui sa petite amie du moment, je n'ai plus aucunes vues sur elle ! Je faisais une petite pause, avant de prendre Sage dans mes bras, elle savait trouver les mots, même si je savais aussi qu'en tant qu'amie de longue date elle ne pouvait qu'aller dans mon sens, ça faisait toujours plaisir un peu de réconfort. T'es chou tu sais .... Et c'est qui alors ce mec, ce fameux mec qui pourrait te faire perdre un peu les pédales ? Oui concrètement je n'avais jamais vu Sage se rapprocher trop dangereusement d'un homme et elle ne m'en avait jamais parlé, jamais rien de bien concret, mais Harvard avait son lot de surprises et d'aventures. Il suffit juste de tomber sur la bonne personne ... pas le connard qui t'envoie des étoiles pleins les yeux, mais qui ne sait que jouer du violon au final .. Et encore du violon de façon ringarde, ce genre de mec qui a toujours le mot pour faire plaisir mais jamais l'élan d'être un mec bien.

Tu voyais le regard de Matthéo te dévisager de haut en bas. Tu souris de toutes tes dents. Tu voyais son regard s'attarder plus longtemps sur tes chevilles, tu lèves ta jambe en l'air pour le laisser mieux admirer. Tu fronces les sourcils, imaginant un instant ta vie ici. Tu le contredis d'un signe de tête. - Dit tout simplement que t'as peur que je t'abandonne et, que tu serais tellement triste sans moi avec des km qui nous séparent ! Parce que perso' j'pense pas que ça me dérangerait de vivre ici, ni même que j'partirais en dépression.. Ils sont cool les gens ici, puis la vie, cette culture.. T'admirait la présence naturelle ici, ça changé d'Harvard et ses hauts immeubles, ses centres commerciaux immenses.. Tellement de superficiel que tout devenait laid. Tu prenais une clope que tu plaçais entre tes lèvres, fouillant dans tes poches pour trouver ton briquet. Bordel, c'est tellement petit ces merdes que ça s'perd facilement.. Tu le retrouves enfin dans ta poche arrière. T'allume ta cigarette avant de poser le briquet au sol. T'inspire une bouffée de fumée toxique avant de la recracher dans l'air. - Y'a pas d'mauvais choix dans la vie j'trouve.. C'est que des expériences à prendre, t'en as des bonnes, des mauvaises.. Tu préférais largement prendre la vie dans ce sens, c'était moins douloureux pour toi. Tu préfères garder c'genre de pensées en tête plutôt que d'te dire que tout est d'ta faute, que tout vient de toi et que t'as peut-être pas fait l'bon choix justement. Tu veux pas ressentir le regret. Tu veux plus. Tu te redresses en fixant sérieusement Matthéo du regard. - Il est peut-être amoureux d'toi, nan ? Tu lançais ça avec sur un ton plus que sérieux. Les yeux écarquillés, tu finis par rire. Tu voulais rajouter une touche d'humour là-dedans, ça devenait morbide et triste cette soirée. Tu voulais essayer de lui remonter le moral comme tu pouvais. Avec l'alcool c'est rapide de vite partir en bad et, tu veux pas que ça tourne comme ça. - Offre lui des roses, peut-être qu'il attend qu'ça.. J'vois que cette solution ! Tu lèves les mains au ciel avec exaspération exagérée. Matthéo vient te prendre dans ses bras. T'arrache un sourire. Tu prolonges cet enlacement. Ça t'faisait du bien. Réellement. Le retrouver était comme une bouffée d'air frais, une bouée de secours qui t'aident à rester à la surface. Tu recules finalement un peu. Tu aspires encore une barre sur ta cigarette avant de cendrer. Un petit sourire en coin timide. T'avait un peu honte d'en parler à Matthéo, tu t'sentais comme une gamine. - Sloan.. Tu parlais avec une petite voix. Prenant ton verre en main comme si l'alcool t'aiderait à plus te confier. - Un Eliot. Encore mieux, te perdre avec un Eliot qui te prend sûrement pour une conne depuis l'début. Tu savais pas ce qu'en penserait Matthéo, tu voulais pas qu'il soit déçue d'toi, qu'il te pense naïve. Même si au fond, tu l'étais. - Mais tout est compliqué, j'sais pas comment m'y prendre, j'sais pas ce qu'il pense de moi, il me regarde avec ses yeux là.. Et puis après il m'embrasse et, pouff plus rien. Tout n'était pas cohérent, la soirée avec Sloan t'avait laissé perplexe. Tu comprenais plus rien, tu voulais peut-être pas comprendre sa réaction non plus. Matthéo avait raison, j'devais pas me laisser berner par de bonnes paroles mais, attendre de voir les actes. - T'as raison.. Mais même si j'pense que j'ai tort, j'y crois un peu.. Tu fuis son regard en te relevant. Tu te tenais debout de dos à Matthéo.