La révélation (Leevy)

« Tu disais pas ça la dernière fois je te rappelle… » La dernière fois dans la chambre de Vic, dans ce lit, c’était –touche moi où tu veux, autant de temps que tu veux- et ça c’était clairement pour avoir ce que je voulais aussi alors : une partie de jambes en l’air avec elle… Mais là aujourd’hui, c’était différent. Je voulais des aveux, des explications, la vérité. Elle se déroba alors, fuyant mes mains mais continuant de me tourner le dos obstinément. Mais bordel, je n’étais pas n’importe qui, elle pouvait me faire confiance, voilà ce que j’affirmais en espérant ainsi délier sa langue. Elle reprit alors, confirmant mes mots, mais ajoutant que c’était aussi pour cela qu’elle ne voulait pas tout me dire. Comment je réagirais en sachant que mon premier amour était une tueuse qui torturait des gens pour de l’argent ? Ca allait dans le sens de ce que j’avais entendu de sa conversation téléphonique, je restais un instant muet et silencieux. J’avais du mal à imprimer que ça pouvait être vrai, que ma Leevy pouvait aussi être ce genre de femmes, même si je l’avais toujours vu comme quelqu’un de forte et indépendante, là il s’agissait de violence, de meurtre, de mafia… Sauf que maintenant qu’elle le disait, ça prenait tout son sens : en effet, les mystères sur sa famille, le fait que je sois jamais allé chez elle… « C’était pour ça aussi alors que tu as refusé obstinément d’officialiser ? » J’avais toujours cru qu’elle avait honte de moi, de nous, qu’elle n’était pas attachée à moi… L’idée qu’elle ait une famille de tueurs sanguinaires ne m’était pas venu en premier à l’esprit forcément… Elle finit par me faire face pour conclure que je la connaissais, qu’elle n’était pas qu’une gentille maman célibataire… « J’ai jamais cru ça de toi… Et je crois pas non plus que tu sois juste une tueuse sans cœur. » C’était un savant mélange de tout ça. Je devrais lui tourner le dos moi maintenant, m’échapper de cette chambre maintenant que je savais tout, la fuir et l’éviter pour toujours et pourtant, j’avais aucune envie de la rayer de ma vie. Loin de me guérir d’elle, ses révélations soulignaient juste que j’étais à jamais lié à elle. « Tu sais que tu seras toujours mon premier amour, que tu aies fait toute ces choses ou pas. Ca change rien. » Je l’avais aimé comme un fou, elle resterait une personne importante à mes yeux. Pour toujours. « Viens là… » fis-je en attrapant ses mains pour l’attirer doucement dans mes bras en la voyant si mal après ses révélations. « T’as pas de couteau sur toi là si ? » lui soufflai-je avec humour, histoire de détendre l’atmosphère un peu oppressante alors que je la serrais dans mes bras.

(Invité)