I can't love you less and less • JAEY

Je n'avais pas de temps à perdre, il fallait que je me prépare pour rejoindre Jasper et j'avais moins d'une heure. Ma tenue était déjà prête mais je n'étais ni coiffée, ni maquillée. Je me plantai devant la glace et je m'attaquai tout d'abord à mes cheveux, prenant soin de les lisser afin qu'ils soient bien raides, puis je me maquillai. Je n'en mis pas trop mais pas trop peu non plus, juste de quoi mettre en valeur mes yeux bleus et mes lèvres pulpeuses. Avec la robe que j'avais choisie assez décoltée mais pas vulgaire, j'espérai que Jasper aller souligner mes efforts. J'ai toujours été féminine, sauf pendant ma rechute ou je me suis laisser un peu aller et c'est cette image qu'il a eu de moi la dernière. Je mets la robe légèrement rosée que j'ai sorti et je file jusqu'au hall d'entrée, j'ai cinq minutes pour arriver avant d'être à la bourre. L'ascenseur arrive vite et j'ai finalement deux petites minutes d'avance mais je ne suis pas la première. Il est déjà là. Il m'a manqué, sa bouille m'a manqué. Purée j'ai envie de le voir. Quand nos regards se croisent, c'est comme s'il était surpris que je sois vraiment là. Je cours vers lui, il peut voir que je suis en pleine forme. Les bras écartés prête à être réceptionnée pour un bon câlin de retrouvailles. « Tu m'as manqué ! »

En avance, forcément. Jasper patiente, les mains fourrées dans les poches de son jeans. Il avait troqué ses vêtements de vacancier pour de plus raffinés, bien qu'il ai fait l'impasse sur la cravate. Juste une chemise blanche, légèrement remontée sur ses bras. Dans le genre, je fais un effort, mais j'évite d'être fringué comme au boulot. Et, soyons honnêtes, Jasper était encore étonné de savoir que Joey était dans le coin. Il avait du mal à y croire. Dans une sorte d'impatience donc, le garçon patiente à l'endroit prévu. Ses billes balaient autour, jusqu'à croiser celle attendue. Ses prunelles s'ouvrent d'avantage, et un léger sourire prend place, grandissant au fur et à mesure des pas féminins vers lui. « Tu m'as manqué ! » Les bras de l'homme se referment autour de la taille de la Retrouvée quand elle finit sa course contre lui, la soulevant du sol quelques secondes. Quand il la relâche, c'est pour plaquer un baiser sur sa joue. Une joue qui accueille les doigts masculins, et un regard bleuté qui s'attarde sur ses traits. « Ca te réussit plutôt bien de passer à côté de la mort. » Un sourire amusé se pointe, comme si le sujet n'était pas grave. L'autre main quitte enfin la taille de la Lowell, alors qu'il s'écarte d'un pas pour mieux la regarder. « Et maintenant, je regrette de ne pas avoir mit de cravate. » Quand à savoir ce que tu fais là, j'y viendrais. Pour l'instant, je me contente d'en être heureux.

Mes joues rougissent sous ses compliments, mes yeux se perdent dans les siens pour finalement se baisser par gène. Ce contact avec lui me fait tellement de bien. C'est fou ce que je ressens, je m'en veux tellement, je sais que je vais m'en mordre les doigts, qu'il ne faut pas mais après avoir contrôlé ma santé pour ne pas mourir je ne sais pas contrôler mon coeur. « T'es toujours pas mal aussi... Quelques petites rides en plus, c'est surement l'inquiétude ! » Je tapote son nez avec mon doigt avant de glisser ma main dans la sienne et l'attirer dehors où un taxi doit surement nous attendre pour aller dans un bon restaurant dont on m'a donné l'adresse à l'accueil. Impossible de manger à l'hôtel, je n'ai pas envie d'avoir une seule chance de croiser Priam. Quand on est dans le taxi, je m'approche de lui pour remettre un peu en place son col et je lui dis : « Sans la cravate c'est mieux... Ca aurait fait trop... coincé ! » Et je n'ai aucune envie que notre moment soit coincé, qu'on ose pas se dire les choses. D'ailleurs j'ai envie de l'aider à soulever le couvercle du bocal qui enferme surement des tonnes de questions. « Tu dois te demander ce que je fous là pas vrai ? »

« T'es toujours pas mal aussi... Quelques petites rides en plus, c'est surement l'inquiétude ! » Le visage masculin se mue en une grimace boudeuse, alors qu'elle vient tapoter son nez. De l'avantage d'avoir été le plus proche que peuvent l'être deux individus, les gestes se font naturellement. Les peaux se sont déjà acceptées. " Alors tu es revenue pour ca ? Pour me souligner que la trentaine arrive, que je suis proche d'être périmé. " Plusieurs années nous séparent, après tout. Secoue la tête, gamin, avant de suivre la belle hors de l'hôtel. Jusqu'à un taxi, dans lequel ils s'engouffrent. Jasper s'amuse de la sentir réajuster le col de sa chemise. Il a toujours été de ceux qui ont besoin qu'on s'occupe d'eux, qui a besoin qu'on leur lance de l'affection par des gestes. Surtout maintenant que l'amour m'a quitté. « Sans la cravate c'est mieux... Ca aurait fait trop... coincé ! » Le sourire se pointe aux commissures, armé de malice. " Et on sait tous les deux que je ne le suis pas. " Qu'il taquine, s'installant confortablement dans la voiture, tourné vers celle qui ne devrait pas être là. « Tu dois te demander ce que je fous là pas vrai ? » C'est le moins qu'on puisse dire. La belle n'avait rien à faire dans ce paysage, ça ne collait pas avec la réalité des choses. " Effectivement, ça m'a traversé l'esprit. " Passe son index sur ses lèvres, puis la questionne : " Alors, qu'est-ce que tu fous là ? "

« On sait tous les deux que l'âge ne t'ôte pas ton charme et que tu n'es pas coincé oui. » Je souris alors qu'on vient de prendre place dans la voiture. Ca fait du bien de l'avoir devant moi vraiment. Surtout que mes sentiments sont très présents, trop présents et que j'ai l'impression que je pourrais céder pour ses lèvres à tout moment. « La raison officielle c'est que Judith s'est dit que c'était une bonne occasion pour voir tout le monde que de venir vous rendre visite alors que vous étiez tout proche du Pérou. » Je marque une pause pour reprendre avant d'annoncer la raison officieuse, celle pour quoi j'ai fait le déplacement moi. « Officieusement... Tu me manquai beaucoup trop. » Impossible de lui dire que mes sentiments se sont trop réveillés mais tout à fait possible de lui dire que j'ai besoin de sa présence dans ma vie. « Et je voulais t'annoncer de vive voix que je suis guérie enfin sur la bonne voie. » Mais ça se voit sur mon visage non ? J'ai bonne mine pas vrai ?

«  On sait tous les deux que l'âge ne t'ôte pas ton charme et que tu n'es pas coincé oui. » Dans ses joues se creusent de petites fossettes, tandis que son sourire se fait fier. « J'aurai même tendance à dire qu'il se renforce avec les années, mais ce n'est que mon avis. » Un léger rire ponctue le fait qu'il plaisante, forcément. Si son ego était bien présent concernant son intellect et sa réussite, il était plus modeste quand à son image. Faut bien qu'il soit un minimum supportable, quand même. « La raison officielle c'est que Judith s'est dit que c'était une bonne occasion pour voir tout le monde que de venir vous rendre visite alors que vous étiez tout proche du Pérou.» En voilà une bonne idée de la sœur. « Judith est là aussi ? Et.. vous restez ? Enfin vous venez avec nous à Harvard après, ou c'est juste passager ? » Je sais, je m'enflamme un peu en voyant pour l'après, mais ça serait dommage que ça ne soit qu'une visite temporaire. Espérons qu'elles aient envie de revenir vers nous.  «Officieusement... Tu me manquai beaucoup trop. » Hausse un sourcil, laissant trainer son regard sur la belle. « Mouais, je suis pas sûr que je suis celui qui te manque le plus. » Qu'il taquine, faisant évidemment allusion à Priam. Il ne savait pas où en étaient les deux jeunes gens, et ne s'en inquiétait pas vraiment, soyons honnête. Tant que cet imbécile ne faisait pas n'importe quoi avec elle. «Et je voulais t'annoncer de vive voix que je suis guérie enfin sur la bonne voie. » Ca, par contre, ça réveille l'homme. La bouche s'ouvre un instant, sans qu'un son n'en sorte. « Non ?! » Stupéfait. « Mais c'est génial ! Faut fêter ça. J'te fais un câlin quand on sort, parce que là le chauffeur va s'imaginer des trucs si je te saute dessus. » Ses billes vont sur le chauffeur en question, avant d'en rire, reprenant : «  Et on va arroser ça d'un champagne hors de prix. » Se penche quand même vers elle pour lui plaquer un baiser sur la tempe. « Ca fait longtemps que tu le sais ? »

Je lui donne un petit coup de coude et mon sourire s'élargit. Il m'a manqué cet idiot, tellement. Beaucoup trop, beaucoup plus qu'il n'aurait dû. « Oui elle est avec moi et pour notre retour à Harvard, ce n'est pas au programme ! » J'hausse les épaules, je sais que c'est mieux comme ça, mais j'ai quand même un petit pincement au coeur parce que je sais que je vais devoir une nouvelle fois le quitter, une nouvelle fois lui dire au revoir. « Tu vas juste devoir profiter de cette soirée et des quelques jours qui vont suivre ! » C'est pas mal non d'avoir un nombre de jours limités ? C'est mieux qu'ils soient limités par un retour dans un pays que par la mort qui m'a couru après deux fois. Quand je lui dis qu'il m'a manqué, il ne me croit pas, il me dit qu'il n'est pas celui qui me manque le plus, mais il ne sait pas la vérité. « Tu te trompes Jasp'... » Je baisse les yeux sur ma main qui va chercher la sienne qui est posée sur le siège de la voiture qui est entre nous deux et je reprends en replongeant mon regard dans le sien : « Il est venu me rejoindre mais on s'est pas remis ensemble, je veux pas, je peux pas. » Impossible de lui dire que mes sentiments pour lui sont trop présents, c'est tellement pas facile, c'est plus simple de lui dire que je n'ai pas pu me remettre avec Priam et lui dire qu'il n'a pas pu me manquer parce qu'il était là. Alors forcément Ellington, comprends que si je te dis que tu m'as manqué c'est que c'est vraiment le cas, enregistre le dans ta petite tête. « N'en fais pas trop non plus ! » Lui dis je lorsqu'il me parle de champagne hors de prix pour fêter ma guérison... Puis je me confie un peu : « J'ai été rejoindre Judith ne sachant pas trop ce qu'il adviendrait de ma santé, puis un essai clinique a amélioré un peu mon état et comme Judith était compatible pour une greffe, elle m'a donné sa moelle... C'était il y a deux mois seulement alors c'est encore tout frais mais je vais bien ! » Je plante mon regard dans le sien, un sourire sur les lèvres et ma main qui se sert sur la sienne une nouvelle fois alors que ses lèvres se déposent sur ma tempe tendrement.

De la joie de la revoir, s'en suit une courte déception. Forcément, on lui donne la main, il veut tout le corps. L'homme n'aime pas les au revoir, il a tendance à y penser dès le bonjour. « Je ne perds pas espoir que vous n'ayez pas le courage de nous quitter à la fin des vacances. » Tu sais, mes yeux bleus savent y faire dans le genre capables de vous apitoyer. Et Harvard est un lieu qu'on a du mal à quitter, j'en suis la preuve. De toute façon, en règle générale, je ne suis pas un homme qui tourne les pages facilement. Par exemple, j'aime savoir que je suis dans ceux qui t'ont manqué quand tu étais loin. Serre d'ailleurs la main féminine dans la sienne, avec douceur. " Tu as repoussé Priam ? " Evidemment que c'est une surprise. La blonde était éprise de son Parfait. Un sourire railler se place. " La tête qu'il a dû faire. " Ouais, Jasper et son je m'en foutisme absolu des cœurs brisés adverses. C'est pas très grave, il s'en remettra. Il trouvera une gentille fille qui se pâmera devant son manque de caractère. " C'était y a deux mois et tu m'as rien dis ? " Le visage masculin se mue en une légère grimace réprobatrice. " Je serais venu ! " L'avantage d'avoir les moyens de se transporter, où et quand on le souhaite. D'ailleurs, leur taxi s'arrêtait justement devant le restaurant. " Pour la peine, je te prive de dessert. " Lui tire la langue avec un léger rire, tout en l'entraînant par la main en dehors du véhicule, direction le champagne pour la rescapée.