ADELIE HOLLOWAY ► Rachel Bilson

Je n'ai jamais été douée pour parler de ma vie, j'évite au maximum les questions se rapportant à mon enfance ou à ma famille. Ni joyeuse, ni triste, je n'ai pas vraiment d'avis sur ma jeunesse. Je n'ai pas toujours été la fille que vous voyez là et je crois bien que c'est ça mon problème. Je ne sais pas vraiment qui je suis, je me suis perdue en chemin. Vous allez comprendre. Je suis née à Toronto, au Canada. Je viens d'une famille plus que modeste mais qui avait tout pour être heureuse. Je suis née en même temps qu'un petit cul nommé Lewis. Nous sommes jumeaux et je dois bien avouer avoir le meilleur jumeau du monde. C'est lui le plus beau de tous, il a une gueule qui me fait littéralement craqué. Au dessus nous, il y a mon grand frère, l’aîné de la famille, celui qui prend toutes les décisions. Et en dessous de nous, notre petit frère trisomique. La vie fut cruelle avec lui car quelques mois après sa naissance, notre père nous quitta. Il nous abandonna lâchement, incapable de prendre ses responsabilités et d'assumer un fils handicapé. Bref, passons. C'est la seule fois que vous m'entendrez parler de mon père. Je ne connais rien sur lui, mise à part le fait que ce soit un homme détestable et sans couilles. Après son départ, ma mère dut faire face et continuer à vivre. Elle s'occupa principalement du petit frère trisomique. Chose tout à fait normal, il demandait plus d'attention que nous. Oui sauf que Lewis et moi avons souffert de ce manque d'attention. Mon jumeau n'en parle pas mais je sais bien qu'il en a énormément souffert. Après tout, il est comme moi, il l'a simplement vécut différemment. J'étais proche de ma mère mais c'était bizarre, je ne restait pas souvent avec elle, mon petit frère me faisait peur, je craignais ses réactions. En fait, j'ai toujours été détachée de ma famille, sauf de Lewis, cela va de soit. J'étais une petite fille sage qui ne disait pas grand chose et qui travaillait bien à l'école. Ce qui m'a fait changer à ce point ? Et bien il a un nom, Hadès. Le meilleur ami de mon Raphael, mon grand-frère. Je l'ai connu alors que j'avais quinze ans, j'étais encore la petite fille sage à cette époque. Je suis tombée amoureuse de lui, un coup de foudre instantané et ça, il l'avait bien compris. Hadès était sadique, manipulateur, dealer et moi j'étais amoureuse. Il m'a fait changer petit à petit, prétextant que si je voulais le garder, je devais faire ce qu'il me disait. Il m'a initier à la cigarette puis rapidement à la drogue. Il m'a fait boire et a profiter de mon corps, il m'a volé ma virginité. Autant vous dire clairement qu'il m'a violé à plusieurs reprises. Hadès a pourri mon existence. Je me suis rebellé à l'aide d'un ami qui m'a fait ouvrir les yeux et depuis ce jour, je n'ai plus jamais été la même. Lewis, mon frère jumeau, n'est pas au courant de cette histoire et s'il le savait, je crois bien qu'il irait tuer Hadès sur le champs. J'essaie de me porter le plus loin possible de cet individu mais mon esprit a été sali et je ne m'en remettrais jamais. Je me suis mise à détester la vie, à détester travailler, à me détester. Je rigole souvent, je souris à tout et à tout le monde mais ce n'est qu'une carapace. J'ai perdue confiance en moi et pour ne pas le montrer, je passe pour la fille forte en toute circonstance. J'essaie de rester digne, pour Lewis. Après le lycée, nous sommes partit en études supérieures au Canada. Il a entreprit des études de mathématiques et moi de journalisme. Inutile de vous dire que j'avais pris ça un peu par défaut. Ça fait deux ans que nous avons débarqués à Harvard et je suis toujours en journalisme. Cette matière a fini par me plaire. Je suis loin de ma famille, loin du Canada et surtout loin d'Hadès. En deux ans, j'ai fait pas mal de rencontres, je me suis ouverte aux autres et j'ai un peu plus confiance en moi. Je ne fais pas confiance aux hommes, j'ai trop souffert durant mon adolescence. Je suis une fille pleine d'énergie qui n'arrive pas à se canaliser. L'année dernière je faisais partie d'un club de sport mais j'ai rapidement abandonné, je n'arrive pas à me poser dans quoique ce soit. J'ai besoin de nouveauté, de vivre. Je vis sur le campus et ça me plait d'être avec les Mathers, c'est bien la première fois que je trouve ma place quelque part. Alors oui, je suis peut-être extravagante mais ne dit-on pas de se méfier des apparences ?