(Dazer) what the fuck.

Qu'est ce que j'fous la ? Je ne sais pas vraiment, après tout, je me suis dit que le spring break me ferait certainement le plus grand bien et que j'avais besoin de souffler un peu. Cette année de psycho est devenue tellement dure que je me suis aussi demandé pourquoi j'avais décidé de partir dans cette branche au lieu de partir dans l'édition, moi qui a toujours un livre à la main. Aujourd'hui n'est pas coutume, je me retrouve ici, dans un endroit quelque peu isolé, que j'ai fini par trouver à force de marcher, marcher et marcher jusqu'à n'en plus finir. Et voilà, j'ai trouvé mon petit coin paradisiaque, loin de la cohue des étudiants trop excités par leur arrivée au spring break. Youhou, génial. Moi tout ce que j'voulais c'est être un peu tranquille après avoir passé bien trop de temps dans l'avion à côté d'un mec qui ronflait et qui se plaignait que je faisais trop de bruit alors que j'faisais strictement rien. Quoi qu'il en soit, après avoir regardé à droite, puis à gauche, je me pensais seule alors je m'installais, ma boisson sucrée et mon livre sur le sol, me plongeant dans le pouvoir des mots pour oublier ce voyage affreux que je venais de faire. Me plongeant dans mon livre préféré à savoir how to kill a mocking bird, je ne me rendais pas compte que finalement, ce havre de paix que je pensais avoir trouvé allait vite être dérangé.

Fallait vraiment qu'un jour, j'enlève ce sourire stupide de mon visage. Mais j'y pouvais quoi moi si l'optique d'un rendez vous avec Alexander me rendait comme ça ? Surtout que cette fois, j'avais une bonne nouvelle à lui annoncer. J'avais finalement parlé à Tommy et oui, je n'appartenais plus qu'à lui même si au yeux des autres, on était rien qu'un duo bizarre. M'enfin, là n'était pas le sujet. Et j'avais passé tellement de temps à rêvasser qu'au final, j'étais en retard. Un peu trop en retard. Attrapant mes lunettes de soleil au vol, je courrais dans les couloirs de l'hôtel pour le quitter à toute vitesse. Si je cherchais la discrétion, c'était plutôt raté en fait. M'enfin, personne n'était censée savoir où j'allais. Non. On s'trouvait des petits coins reculé de tout et on les changeait à chaque fois histoire que personne n'pose de question. Puis pour le moment, ça marchait plutôt bien. Ouais. J'allais passer mon après midi dans les bras d'Alex et tout serait parfait, comme d'habitude. Sauf que quand j'arrivais, il était déjà là. Pas seul. Non, avec une brune. Brune dont je distinguais pas vraiment le visage. Et merde, est ce que nos projets tombaient à l'eau. Je m'approchais un peu plus ouvrant la bouche pour parler avant de vraiment la remarquer. Ah, ah. Non. J'allais passer dans les pommes, genre maintenant.

Je n'avais jamais eu l'idée de venir visiter le Chili, ni même de sortir de l'Amérique. Je ne rêvais pas de voyages, le seul grand rêve que j'avais eu, je le vivais actuellement. Ce fameux rêve américain. Mais, les paysages étaient beaux. Je pouvais lire tranquillement sans avoir à me soucier des imbéciles qui viendraient me déranger en m'accostant de la pire des façons qui soit à coup de hey mademoiselle, t'es charmante comme souvent lorsque j'étais dans un parc. Mais là, c'était calme, je me perdais face à l'immensité de l'océan qui se dressait face à moi et au calme olympien qui régnait dans le coin. Le bruit de la civilisation était étouffé et je trouvais cela terriblement agréable. Enfin, terriblement agréable jusqu'à ce que je sente une présence presque dérangeante qui s'approchait de moi. Même les coins tranquilles ne le sont pas visiblement. Mon esprit était bien trop occupé pour que je relève la tête quand je sentais que cette personne venait de s'asseoir à côté de moi. Et intérieurement, je me rappelais ce que Leeds me disait quand je rentrais énervée dans notre appartement n'accorde pas d'importance à ceux qui ne le méritent pas. C'était évidemment ce que j'avais prévu de faire jusqu'à ce que l'importun ne vienne briser le silence en prononçant une phrase qui me semblait un peu bizarre, prenant le temps de ranger le marque-page à la page où je venais de m'arrêter, je tournais la tête en haussant un sourcil « J'te demande pardon ? » Et je rangeais mon livre dans mon sac pour ne pas passer pour une malpolie, mais la, tout ce que j'avais envie c'était de fuir sans me rendre compte que mon double était à quelques pas de moi.