don't you forget about me (studrea)

Le spring break, la pause pédagogique... Ça fait du bien d'être loin de la maison. Je me rends compte que ce mois, je n'ai pas souvent été à Cambridge en fait... J'ai passé les premiers jours de février en Norvège, je suis partie le 14 pour Buenos Aires et on est le 5 mars... Autant dire que mes jours de congés accumulés s'amenuisent petit à petit. Il va falloir que j'en garde quand même pour le summer camp et tout ce qui va suivre. Vêtue d'une robe très légère, lunettes de soleil sur le nez, capeline pour éviter d'attraper des coups de soleil, j'embrasse Bonaventure avant de quitter la chambre que nous avons depuis notre arrivée ici. Je me dirige vers la plage pour marcher, réfléchir à tout ce qui se passe dans ma vie, dans mon corps. Je deviens folle, complètement folle... Il n'y a pas grand monde ici. Il est encore tôt. Je vois un jeune homme jouer avec un petit enfant et souris en les voyant si proche, si complice. Je les entends rire à mesure que je me rapproche d'eux et il s'agit de Stuart et Russell. Un large sourire se dessine sur mon visage. J'enlève mes fines chaussures qui me gênent plus qu'autre chose et leur fais signe. " Salut vous deux " Soufflais-je avec un large sourire. " Comment va mon petit amour ? " Soufflais-je en me baissant pour être à la taille de Russell qui n'hésite pas une seconde avant de me sauter dans les bras, me faisant tomber à la renverse. " Qu'est-ce que tu m'as manqué pendant trois semaines mon chériiii ! " Soufflais-je en l'embrassant. Russell, le petit garçon de mon ex petit ami qui m'appelle maman... J'ai souvent essayé de lui faire comprendre que je n'étais pas sa mère mais à quoi bon ?

Le Spring Break au Chili ! Tu étais bien entendu très heureux à l’idée de participer à cet événement grandement apprécié par les étudiants américains et autres nationalités. Mais cette année contrairement aux autres années, tu allais t’y rendre en compagnie de ton fils. Bien sûr, tu ne l’emmènerais pas partout mais tu devrais t’en occuper la plupart du temps comme aujourd’hui d’ailleurs. Vous étiez en train de jouer au football lorsqu’une voix familière vous interpellait. Tu tournais vivement la tête tout en te prenant le ballon dans la figure parce que tu n’avais pas regardé alors que ton fils venait d’envoyer le ballon. Tu étais un peu gêné de voir ton ex-petite amie, la jeune femme qui avait le plus comptée dans ta vie depuis la mort de ton épouse… Tu l’avais profondément aimée sauf qu’elle était sortie avec ce fumier de Mather au nom de Maxime… Ce même Mather qui avait été aperçu par l’un de tes collègues dans l’eau en compagnie de la vice-présidente des Dunsters… Rien que d’y penser, cela te donnait envie de vomir mais heureusement qu’Andrea ne remarquait pas son état actuel, vu qu’elle s’était baissée pour saluer Russell qui hurlait maman tout en se jetant dans les bras de la jeune femme. Toi aussi tu m’as manqué maman disait Russell tout guilleret de retrouver la femme qu’il considérait comme sa mère. C’était la femme qui l’avait presque élevée pendant les huit longs mois durant lesquels ils étaient sortis ensemble. « Tu vas bien Andy ? C’était bien ton petit voyage ? »

J'embrasse la joue de Russell et me relève avec le petit dans les bras. Ce gosse, c'est mon petit coeur, mon bout de chou. Je l'aime tellement. Et je me demande comment je vais réussir à parler du petit - et de son père - à Bonaventure. Mais pour le moment, je ne pense pas à ça, je ne pense qu'aux deux hommes devant moi. Je m'approche de Stuart et embrasse sa joue. " Ça va oui... C'était génial ! C'est tellement beau et puis, on a visité le pays en long, en large et en travers. C'était vraiment magnifique " Soufflais-je à mon ami. C'était plus que magnifique. J'avais ronchonné de me taper treize heures de voiture pour aller d'une ville à une autre mais, finalement, ça m'avait permis de voir des choses magnifiques et de me rapprocher encore plus de Bonaventure. " Et vous, vous allez comment ? " Demandais-je en posant Russell sur le sol. Je pique le ballon des mains de l'Eliot et regarde Russell. " Tu l'attrapes ? " J'ai un large sourire sur le visage, j'adresse un clin au petit et lance la balle dès qu'il s'est éloigné de nous. " Il a pas trop boudé que je sois pas là pendant trois semaines ? " Demandais-je à Stuart. J'étais toujours là pour eux, toujours là à l'école le vendredi soir pour venir chercher Russell, sauf en cas d'empêchements. Et là, j'avais failli à mes activités de 'maman' pour aller visiter un pays du sud, le pays voisin de celui où on se trouve à vrai dire. Le petit revient à la charge et j'attrape le ballon qu'il lance. " Je suis plus douée que papa hein ouai " Je ris légèrement en relançant le ballon, une vraie maman poule/joueuse et sportive...

Russell avait vu sa deuxième maman alors il s’était immédiatement précipité vers elle pour se retrouver dans ses bras. Cette image te rendait toujours aussi heureux et intérieurement, tu aurais vraiment souhaité qu’un jour entre Andrea et toi, vous auriez eu un enfant de votre union. Cependant c’était presque une relation vouée à l’échec parce que bien que les sentiments étaient vraiment présents, il se trouvait que vous étiez plus de très bons amis qui couchaient ensemble que de véritables amoureux. Aujourd’hui votre relation était bien et tu ne l’échangerais pour rien au monde ! Tu étais soulagé qu’elle ait trouvé quelqu’un de bien et tu te disais qu’il serait temps que tu le rencontres. En te retrouvant à ses côtés, tu lui demandais comment était son voyage et ce qu’elle te racontait te fit sourire. « C’est bien alors. Je suis content pour toi » souris-tu en la regardant doucement. Tu adorais cette fille, c’était indéniable et tu refusais de la voir malheureuse. « Nous ça va. Je suis enfin en congé donc je suis venu au Spring Break… Pas comme les autres années. Et mes parents ne pouvaient pas garder Russ donc le voilà avec moi, mais je préfère. ». Elle te vola le ballon des mains avant de se mettre à jouer avec « votre fils » et comme celui-ci se mettait à l’autre bout, Andy te demanda s’il n’avait pas trop boudé. « Ne t’inquiète pas, il sait que tu ne l’as pas abandonné mais oui il était un peu triste de ne pas te voir… » expliquas-tu tout en regardant ton fils qui renvoyait le ballon qu’Andy attrapait comme si elle avait fait ça toute sa vie. « Non mais, je devrais faire partie de l’équipe d’Harvard. ». Tu pouffas légèrement.

Stuart et moi aurions pu être un magnifique couple. On l'avait été. Deux êtres magnifiques mais qui s'entendaient très bien. Un peu trop bien. Parce que ça n'avait jamais été de l'amour, l'amour avec un grand A. Je l'ai aimé, aucun soucis là dessus mais toujours comme un ami avec affinités. Russell et lui m'ont permis de me reconstruire, d'avoir encore un lien avec la réalité après la bombe, la perte de ma jambe, de mon ex et mon départ de la Dunster House. J'aurais pu sombrer - et pas qu'un peu - s'il n'avait pas été là pour moi. Aujourd'hui, les voir heureux et souriants me réchauffe le coeur comme pas possible. Je souris largement quand il me dit qu'il est content pour moi, mon voyage. Je pourrais lui en parler pendant des heures. Discuter des lieux que j'ai visité mais Russell est demandant. Je viendrais voir mon ami un soir quand le petit dormira. " Et comme ça il visite un peu " Riais-je avant de commencer à jouer avec l'enfant. Je lance la balle et m'inquiète tout de suite de ce que Russell a pensé de mon absence pendant trois longues semaines. Je passe une main sur mon visage et fais une petite moue. " Tu me diras quand tu veux être seul et je viendrais le chercher. Il doit bien y avoir un parc d'attraction dans le coin, ça lui fera plaisir " On fera la grande roue ensemble et je l'écouterais me raconter ces trois semaines où j'ai été absente. J'attrape la balle et la renvoie au petit qui court et la rattrape. " Comme si t'avais le temps pour ça " Soufflais-je en donnant un petit coup d'épaules à mon ami. " Alors les amours ? " Soufflais-je avec un clin d'oeil. On sait jamais, il s'est peut être passé des tas de trucs en trois semaines, je sais pas moi !