(zekorphée) the love shack is a little old place where we can get together.

Tes yeux rivés sur la porte du bungalow, tu passais ta langue sur tes lèvres un instant, comme pour te laisser quelques secondes de plus de réflexion. Vous étiez arrivé au Chili la veille en pleine nuit après plusieurs vols et de longs trajets, et voilà que tu ressemblais déjà à une stalkeuse professionnelle. Pourtant, tu ne l'avais pas harcelée, tu ne l'avais pas suivi mètre après mètre, cachée derrière le plus petit des buissons, afin de l'admirer de loin. Tu avais plutôt respecté son intimité sur ce coup-là. On pouvait même dire que tu n'avais pas spécialement cherché quoi que ce soit en rapport avec elle durant ce voyage, et finalement c'est juste le destin qui avait comme, frappé à ta porte pour t'indiquer le numéro de sa chambre d'hôtel. Tu ne connaissais pas grand-chose à son sujet, à part son prénom et ce qu'elle avait bien voulu partager avec toi cette seconde fois dans sa chambre chez les Cabots, mais tu étais presque certaine qu'il n'existait pas trente-six mille « Orphée » qui étaient étudiantes à Harvard, et que tu ne prenais pas beaucoup de risque en misant sur son identité lorsque tes yeux croisaient son prénom en cursive sur la fiche informative des chambres. Alors sur un coup de tête, ou sur un coup de folie, t'avais décidé de faire faux bond à la soirée de bienvenue et d'aller la voir, comme pour marquer d'une pierre blanche ce jour, et peut-être de te faire remarquer aussi. Tu tapais contre la porte, attendant quelques secondes, avant que celle-ci enfin s'ouvre. « Salut beauté. » Tu disais dans un grand sourire charmeur, effaçant les miettes d'incertitudes qui tentaient de prendre possession de toi. «  J'tai manqué ? » Tu demandais amusée, même si  ça ne faisait pas si longtemps que ça que tu l'avais vu pour la dernière fois.

Passer des semaines à explorer le Chili et à faire la fête toutes les nuits était une perspective qui t’enchantait énormément. Ta vie tournait autour du Spring Break depuis que tu avais commencé à en entendre parler et t’étais excitée comme jamais à l’idée de reporter shorts et maillots de bain. Le petit vent malin de mars à Boston ne te manquerait en rien. Quel jour était-ce déjà ? Les voyages avaient le don de te faire perdre tes repères. En vérité tu t'en foutais, tout ce qui t'importait c'était sans doute ce bungalow immense et luxueux que tes parents s'étaient sentis obliger de te payer après avoir fait de même pour tes frères. En vérité, dormir à la belle étoile, sans doute que tu t'en serais foutu avec une bonne couverture, t'étais une aventurière. Mais tu ne disais pas non à un tel endroit et à une telle terrasse... Etait-ce un putain de jacuzzi que t'apercevais au fond ? Tu ne t'habituerai jamais à ça, il le fallait, c'était comme un exercice. T'étais en train de défaire ta valise, ayant à peine eut le temps de prendre une douche et d'enfiler une robe fine avec une veste en jean lorsque t'entendis toquer à la porte. Tu remarquas donc avec surprise que la nuit était tombée, allant ouvrir. « Tiens donc, miss Zekette. » Tu souffles dans un sourire en coin non dissimulé. A sa question tu hausses presque innocemment les épaules en t’appuyant sur une de tes jambes, un de tes sourcils blonds levé. « Peut-être, oui. Mais je savais que tu ne manquerais sans doute pas le Spring Break. » Tu lui fis d’un air entendu, à vrai dire plutôt consciente que tu la croiserais ici. « Alors, tu dors où ? T'as visité un peu ? » Ouais c’était direct, quoique pas complètement visé non plus.

« Je ne sais pas si j'aime, quand tu utilises ce surnom. » Tu répliquais, ton regard s'assombrissant face à son sourire aux airs de malice, tes bras venant se croiser contre ta poitrine comme pour montrer ton avis plutôt négatif sur ce point. D'une manière, tu supposais que tu n'avais pas forcément le droit de lui interdire d'imaginer des surnoms avec ton prénom – qui était pourtant déjà un surnom à lui tout seul – lorsque ton instagram portait le nom de zekekette. Mais d'une autre manière, tu t'estimais avoir le droit d'espérer mieux de cette jeune fille, quand toi tu lui faisais toujours des petits compliments. Après tout, tu ne t'approchais pas d'elle en l’appelant Orphesse non ? Non, tu avais plus de respect que ça. En toute modestie tu lui demandais si tu lui avais manqué, et ton sourire s'agrandissait de quelques millimètres à sa réponse. « Qui voudrait manquer le Spring Break ? C'est le meilleur moment de l'année. » Tu t'accordais à dire, parce que c'était vrai. Ça sonnait la détente, l'amusement, l'oubli des livres et des cours de médecine, et la perspective de penser à autre chose qu'au corps dissipé dans la nature depuis la soirée horrible passée il y a quelques semaines. Elle te posait ensuite quelques questions. « Je dors dans un petit champignon cosy. Bien moins luxueux que ton bungalow je présume. » Tu avais toujours vécu assez modestement, n'étant pas née avec une cuillère en argent dans la bouche de parents riches, mais tu avais la faculté de toujours vivre au dessus de tes moyens, en faisant les yeux doux à ton père, ou maintenant en travaillant. N'empêche, tu avais préférée rester raisonnable sur ce coup-là, et ton petit dôme à cent dollars avec mini-bar, wifi et terrasse t'allait pour le moment très bien. « J'ai fais un petit tour vers la mer ce matin mais sinon non, pas vraiment. Je suis du genre à me perdre facilement quand je connais pas, tu avouais dans une petite grimace. Et toi ? » Tu demandais et t'accoudant à l'encadrement de la porte.

Voilà qu’elle n’aimait plus son surnom maintenant ! Si ça ce n’était pas un comble. Et puis sur instagram elle ne s’appelait pas zekekette ? Ouais tu l’avais un peu stalké sur instagram, fallait le dire. T’avais honte ? Non pas vraiment et puis elle était pas vraiment obligé de le savoir. Fallait sans doute que tu restes aux yeux de tous la belle blonde inaccessible. Bon c’est vrai qu’après un ‘beauté’ de sa part elle aurait sans doute mérité un : « D’accord, belle brune, ça te va ? » De ce coté là, t’étais toujours prête à faire preuve d’imagination. Pour elle en fait, t’étais prête à tout. Et ainsi adossée à ta porte, plutôt surprise d’apercevoir sa frimousse depuis que vous vous étiez quittées sur une petite partie de jambe en l’air. Tu penchas la tête sur le coté tandis qu’elle te vantait le plaisir du spring break et tu acquiesças avec un petit sourire entendu. « Oh y’a toujours quelques tarés asociales. » Tu supposas surtout pour avoir de quoi répondre. Mais pour vous deux, cela ne faisait aucun doute que vous finiriez par vous recroiser. T’avais déjà l’habitude de la voir à la plupart des soirées mathers dans lesquelles tu t’invitais toi même. Mais en plus de cela, le Spring Break c’était avant tout un merveilleux voyage que tu n’aurais raté pour rien au monde, découvrir la journée et faire la fête le soir, c’était la vie rêvée. En espérant seulement que l’ambiance étrange entre tes parents et toi ne vienne pas tout gâcher de tes vacances. Tu tâchas de te tirer cette pensée de la tête en lui demandant si elle avait eu le temps ou non de visiter un peu. Elle t’expliqua qu’elle était plutôt du genre à se perdre et qu’elle avait seulement vu la mer. Tes yeux s’illuminèrent à l’entente de ce mot. « C’pas vrai, la mer ? Oh je veux voir ça aussi, tremper mes pieds dedans. » Tu fis avec une mine d’enfant s’extasiant à cette idée. La mer avait le don de te faire cet effet là. « Si t’as peur de te perdre toute seule, on pourrait essayer de se perdre ensemble. » Tu proposas alors avec un air entendu, tentant le coup.

Tu n'étais pas difficile, personne n'avait le droit de dire une aussi grosse connerie – tu t'estimais juste légitime de recevoir un plus joli surnom sortant de sa bouche pulpeuse après ce qu'il s'était passé entre vous. La manière dont tu utilisais et transformait ton surnom sur les réseaux sociaux était une chose, et c'était ton droit, mais tu n'étais pas dans une optique d'humour et de moquerie lorsque tu te retrouvais face à elle. Ton visage s'illuminait, plus appréciatif devant le belle brune qu'elle venait de choisir, et ton sourire revenait côtoyer tes lèvres, acquiesçant d'un mouvement vif de tête. « Merci Orphesse, j'préfère que tu m'appelles comme ça, oui. » Tu répondais, de la malice au fond de tes yeux – on allait voir si elle allait apprécier son propre surnom sur les parties du corps aussi. Tu mentirais, si tu disais que tu n'avais pas espéré la revoir durant le spring break. C'était la période de l'année où finalement, on se retrouvait dans un nouvel endroit avec autant de monde qu'à Boston, ce qui n'était pas toujours évident pour retrouver tous ses potes, et encore plus lorsqu'on désire retrouver comme une presque inconnue avec qui tu avais passé deux corps à corps formidables. Tu faisais une petite grimace lorsqu'elle avouait qu'il y avait aussi des tarés asociaux qui s'en foutaient bien pas mal de manquer la meilleure période de l'année – et que voulez-vous, s'ils préféraient geeker devant leur écran que de visiter le Chili, c'était leurs problèmes. Tu lui avouais ne pas avoir fait grand-chose depuis que vous aviez atterris, principalement parce que c'était encore comme le premier soir officiellement et que toi, si tu allais te balader sans cartes ni aucune d'idée de vers où tu allais, tu finirais rapidement par te perdre – alors la mer, la mer avait été un endroit pour le moment sécurisé et rassurant. Elle semblait comme super excitée lorsque tu lui en parlais, et tu lâchais un petit rire devant son expression. « T'es jamais aillé souvent à la mer ? Tu sais, c'est qu'de l'eau, tu peux faire trempette dans ta baignoire et fermer les yeux pour faire comme si tu y étais. » Tu plaisantais en lui lançant un petit clin d'oeil, avant d'arquer délicatement ton sourcil à l'entente de ses propos, ta langue venant humidifier tes lèvres. « Est-ce une proposition ? » Tu demandais dans un sourire un coin – putain, elle allait te faire perdre la tête cette meuf.

Entre vous, c’était presque digne d’une grande histoire d’amour montante. Ces relations de chien et chat qui se courent après pour attraper la queue de l’autre… Sauf que là, pas question de queue. Et toi tu voulais être le chat. T’osais même pas imaginer la tête que ferait Zeke si tu lui expliquais sérieusement ta pensée à ce moment même. Peut-être qu’elle rirait. Peut-être qu’elle te trouverait folle. Tout le monde finissait toujours par te trouver folle de toute façon. Tu levas un sourcil en entendant ton nouveau surnom. « Zekegrossekekette. » Tu fis en tirant la langue, d’un air boudeur. Orphesse, non mais ! Tu te rappelas d’ailleurs tout à coup que vous étiez sur le seuil de ta porte et tu t’effaças soudainement un peu. « Oh, mais entre donc ce sera mieux pour discuter. » Tu fis en la laissant passer, en profitant pour reluquer discrètement ses fesses avant d’aller t’asseoir sur ton lit, poursuivant votre conversation. Vous vous mirent à parler de la mer, et en effet, ce n’était pqs vraiment quelque chose dont t’avais l’habitude. D’abord, il n’y avait pas vraiment de mer ni d’océan au Luxembourg, et ce n’était pas comme si vous partiez souvent en vacances avec toutes les responsabilités de tes parents. Même lorsque vous le faisiez, en général vous n’aviez pas vraiment le temps d’aller faire trempette au bord de l’eau. C’est vrai que ça avait été ton premier reflex en arrivant aux Etats-Unis, de rouler à toutes vitesse jusqu’à la mer et d’y tremper les pieds. C’était une nouvelle expérience à chaque fois, comme d’autre pourraient découvrir le ski, toi t’inspirais cette odeur de sable et de sel mêlés. Tu ris en l’entendant. « J’adore ça mais c’est vrai que je n’y vais pas souvent. » Tu roulas les yeux. « Oui alors sans l’odeur d’algues, le mouvement des vagues et les jolis mecs à matter sur la plage, n’est-ce pas ? » Tu fis dans un sourire entendu. Ou les jolies filles d’ailleurs. C’est bon, t’étais pas mal servie ce soir. Tu la regardas glisser sa langue sur ses lèvres, la dévorant toi même des yeux en inspirant légèrement, venant glisser un bras autour de ses épaules, glissant tes lèvres à son oreille. « Bien sûr que s’en est une. » Tu fis en glissant tes lèvres contre sa joue, l’embrassant lentement non sans une quelconque sensualité. Pourquoi est-ce qu’elle te plaisait autant ? Tu enfilas rapidement des nus pieds, souriant en coin en la gardant tenue par les épaules. « On y va, beauté ? »

Peut-être que tu avais tout simplement eu besoin de la voir. Ça sonnait con mais lorsque tu la voyais, lorsque tu entrais en interaction avec elle, ça te donnait l'occasion d'oublier un peu ta vie et les soucis de ses derniers mois entre l'horreur de ce qu'il s'était passé à la forêt et le fait que la moitié de tes potes s'étaient cassés après ça, et de te concentrer dans une ambiance nouvelle, plus portée sur elle et toi et la séduction. On pouvait dire dans un sens qu'elle te faisait un peu perdre la tête, oui. Tellement que tu en venais à en inventer des jolis surnoms avec son prénom, et tu riais devant sa réaction, passant l'une de tes mains entre tes jambes en une imitation de mec se grattant le paquet – tu en voyais tellement à l’entraînement, tu maîtrisais le sujet pour ainsi dire par cœur. « Si j'étais un mec j'aurais le paquet l'plus imposant d'Harvard. » Tu lui sortais comme sûre de toi, comme si, tel un sims, tu pouvais choisir tes attributs et leurs tailles si jamais l'option de changer de sexe te venait – après tout, tu avais déjà le surnom, de masculin. Tu souriais lorsqu'elle t'invitait à entrer, ne te faisant pas prier pour avancer dans le beau bungalow, observant l'intérieur d'un œil curieux pendant qu'elle allait s'asseoir sur le lit. Vivant à Londres, tu avais également été plus habituée à la piscine qu'à la plage, mais dès que tu eues l'âge et les moyens d'assez voyager grâce à tes amis et à l'argent de tes parents, tu en avais profité pour aller sur toutes les plages que tu pouvais. Le mieux restait les occasions d'aller vraiment près de la mer lorsqu'il y avait le Summer Camp et le Spring Break – là t'en profitais comme jamais. C'est vrai que ta manière d'avoir la plage à la maison était très différente des sensations ressenties devant l'océan, mais t'estimais que c'était mieux que rien – l'imagination et l'esprit pouvait faire bien des choses. Ton sourire s'étirait légèrement en entendant son commentaire sur les garçons à mater, et tu haussais négligemment tes épaules, tes yeux se posant sur elle, sûre de toi. « T'as pas besoin de quelconque mecs à mater si j'suis là. » Tu lui disais clairement – que tu sois là à ses côtés ou même dans son esprit. T'étais bien plus intéressante que n'importe quel beauf qu'elle pourrait rencontrer. Elle s'approchait une nouvelle fois de toi, et tu frémissais légèrement en sentant son bras glisser sur tes épaules, son souffle contre ton oreille alors que tes pupilles tentaient de l'observer du coin de tes yeux. « Excuse-moi de mes questions bêtes. » Tu répondais dans un petit rire à son bien sûr, tes dents mordant légèrement ta lèvre inférieur alors qu'elle embrassait ta joue – arg, pourquoi elle jouait avec toi comme ça ? Tu hochais ton visage quand elle demandait si tu étais prête à y aller, et tu te dirigeais vers la porte. « J'ai envie... D'faire un truc différent pour ce début de Spring Break. » Tu annonçais, réfléchissant un instant à ta pulsion spontanée. Tu la regardais pendant quelques longues secondes, avant de pencher légèrement ton visage. « Tu penses qu'on serait encore plus canon avec des cheveux roses ? » Quoi, c'était pas parfait pour l'occasion ?