GARY AUBREY ► Garrett Hedlund

J’ai vu le jour un mardi d’hiver à Londres. Plus précisément, le 4 janvier 1994. Je vais donc vous résumer les 22 dernières années de ma vie:
Londres. J’y suis né et j’y ai vécu jusqu’à mes 15 ans environ. Mes parents sont de véritables British et je suppose que leur sang anglo-saxon restera imbibé en moi jusqu’à la fin. En effet, je n’ai perdu ni l’accent, ni les bonnes vieilles habitudes qui feront probablement cliché ici… Du thé au moins une fois par jour (je ne suis malheureusement plus très à cheval sur les heures…) et bien sur, un traditionnel breakfast, du moins quand c’est possible. Pour en revenir à mon enfance, j’ai été élevé par mes deux parents, sans jamais manquer de rien. En réalité, il y a peu de chose à raconter à ce sujet… Ma vie était parfaitement normale, à l’image de celle de la majorité des autres enfants anglais. Passionné de volley-ball, j’en ai fait pendant 10 ans tout pile, ainsi que du dessin. C’est ma mère, une décoratrice réputée, qui m’a refilé sa fibre artistique. Mon père quant à lui, a toujours été professeur d’anglais. Ils ont divorcé le 15 juin 2006. Cet épisode fut dramatique pour moi… Surtout lorsqu’à peine 3 ans plus tard, mon père se mariait avec une américaine solidement cramponnée à son New Hampshire natal… Je n’allais plus pouvoir vivre une semaine sur deux chez chacun de mes parents.
Etrangement, ma mère me poussa à suivre mon père sur le nouveau continent, persuadée que cela élargirait mes possibilités d’avenir. Ainsi, le petit Gary fit ses valises et atterrit sur le sol américain. Nous avions (et avons toujours) un de ces pavillons proprets que l’on peut retrouver dans certains coins de Manchester.
Malgré cette nouvelle vie, j’ai poursuivi ma scolarité sans embuche et appris à cohabiter avec ma nouvelle belle-mère. En fait, je n’ai jamais rien eu à lui reprocher à part son manque cruel d’originalité… Ce qui me valut une sympathique crise d’adolescence : les beaux murs crème de ma chambre avaient rapidement virés à une sorte de vomi coloré. Je passais mon temps à tagger chaque millimètre de plâtre… Superposant les motifs et personnages, donnant ainsi à mon repaire un aspect mouvant et particulièrement unique.

La vie aux Etats-Unis n’était pas déplaisante mais pour rien au monde je n’aurais manqué les vacances scolaires en Angleterre, aux côtés de ma mère. En fait, pour être franc, je n’ai même jamais passé une seule fête de Noël à Manchester NH. Chaque année, je suis retourné à Londres voir ma famille ! Les retrouver me faisait le plus grand bien.
Et deux années de suite, j’avais même emmené Katerine, l’une de mes ex petites amies, pour la présenter à ma mère. Katerine avait été la meilleure de toutes mais surtout celle qui m’a le plus écorché. Notre rupture, après 3 ans d’une relation plus que passionnelle, m’a d’ailleurs rappelé que j’étais loin d’être invincible. Je pense que c’est depuis ce jour là que le nombre de cigarettes que je fume par jour a carrément doublé. Un bien pour un mal. S’il n’y en avait qu’un… Ma déception amoureuse m’a légèrement incité à privilégier les conquêtes d’un soir plutôt que celles à long terme... Hum. Je ne désespère pas de retrouver une perle mais bon, pour l’instant c’est une manière de me protéger.

Enfin, venons-en au plus intéressant : mon entrée à Harvard. Il semble que ma mère ait été bien inspirée en m’envoyant vivre ici. En effet, sans grande surprise, j’ai rejoint les bancs de la section artistique. Jamais mes parents n’avaient été si heureux… Et je dois avouer que pour une fois, je me sens parfaitement à ma place ici aux USA.