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NAVID ◊ that's awkward

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NAVID ET HERBIE.

Herbie détestait à peu près deux choses dans la vie : la méchanceté gratuite et ses études de droit. De fait, il s'avérait fort peu doué en la matière mais se voyait contraint de les poursuivre envers et contre tout. Par conséquent, il passait un nombre incalculable d'heures à la bibliothèque ; mieux valait travailler dans un endroit propice à la réflexion que chez lui, où les tentations de se détourner de son travail étaient bien nombreuses (qu'il s'agisse aussi bien des animaux que de Sonny, quoique les deux étaient intimement liés).
C'était donc les bras chargés de codes pénaux soporifiques et d'autres textes de loi particulièrement peu attractifs qu'il se dirigeait vers le rayon approprié, quand, incapable de voir quoi que ce soit à cause des livres qui lui bloquaient à moitié la vue, il se prit les pieds dans ce qui semblait être... Du métal ? Herbie trébucha (par miracle il ne s'effondra pas complètement) sous le regard courroucé des élèves qui aspiraient à un silence absolu, et alors qu'il ramassait les quelques ouvrages qui avaient chuté, il constata que le métal dans lequel il avait buté n'était rien d'autre qu'un fauteuil roulant. « Oh, euh, je suis désolé monsieur, j'vous avais pas vu. » Instantanément, il ne put s'empêcher de se sentir honteux et particulièrement coupable. Sur tous les élèves de cette bibliothèque, il avait fallu qu'il percute un handicapé. « Euh... Ça va, vous avez besoin de quelque chose ? » Herbie compris qu'il transpirait la gêne et tenta d'adopter une posture naturelle, ce qui ne manqua pas d'échouer lamentablement, et il poireauta là, sa pile de livres sous le bras.

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Pour tout étudiant un minimum sérieux, la bibliothèque était un passage obligatoire. On avait beau avoir ds moyens financiers afin d'acheter des ouvrages en librairie ou sur internet, certains étaient bien trop anciens et/ou rares pour être consultés ailleurs qu'en bibliothèque, à condition bien sûr d'être le premier... Naturellement, même moi, dans mon état, je n'échappais pas à cette obligation. On n'allait pas m'apporter tous les livres à domicile, d'autant plus que certains n'étaient même pas disponibles à l'emprunt.

En outre, il y avait dans la bibliothèque une ambiance bien plus propice à la concentration. Or, je devais avouer que ce domaine n'était pas mon fort. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais vécu une vie aussi agitée avant mon accident. J'étais littéralement incapable de rester en place... Passer mon temps devant un écran ou dans un livre ? J'avais toujours vu ça comme une perte de temps ! Il m'était arrivé de lire ou d'aller au cinéma, mais ce ne n'étaient pas des activités qui me procuraient un grand frisson. Je ne comprenais même pas comment les jeunes pouvaient mater autant d'épisodes de série... Ce devait être générationnel ou culturel, je ne pouvais le dire. Ou alors quelque chose dans ma tête fonctionnait différemment ?

Passons ces considérations... J'avais du Claude Lévi-Strauss à consulter. Malheureusement, et ça arrivait bien trop souvent à mon goût, j'eus à peine le temps d'avancer quelques mètres dans les rayonnages qu'un hurluberlu me percuta. Plus précisément, il se prit le pied dans mon fauteuil et trébucha sans pour autant s'effondrer lamentablement (dommage... ça aurait pu être amusant) dans une avalanche de livres dont les pages firent un bruit semblable à l'envol de colombes. Sur le moment, je ne pus lâcher qu'un "Eh !" avant de voir mon chauffard piéton trébucher.

Ce dernier retrouva rapidement son équilibre et ramassa les livres tombés à terre avant de se tourner vers moi. Je pus mieux voir mon trublion alors qu'il s'excusait. Je reconnus la gêne qu'il avait... Typique de beaucoup de gens avec moi. Un malaise qui était partagé à chaque fois que je me retrouvais dans ce genre de contexte... Et comme souvent, c'était à moi de le rompre en prenant l'initiative. Le jeune homme ayant pris la peine de demander si je voulais quelque chose, c'était parfait.


Désolé, jeune homme. J'espère que vous ne vous êtes pas fait mal, au moins ?

C'était la moindre des choses. Sans attendre de réponse, j'ajoutai :

Maintenant que vous le demandez, il y a quelques livres dont j'aurais besoin dau rayon anthropologie... Pourriez-vous m'aider ?

Je souris poliment, ne voulant pas lui paraître autoritaire.
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NAVID ET HERBIE.

Il semblait bien difficile à Herbie de trouver la bonne ligne de conduite à adopter car il avait cette gênante impression que, quoi qu'il pourrait bien faire, tout pourrait être sujet à une mauvaise interprétation. Si, dans un excès de gentillesse, il se mettait à s'excuser encore et encore, on pourrait prendre ça pour de la pitié ; il paraîtrait éventuellement impoli (ou politiquement incorrect) s'il ne faisait qu'évoquer l'handicap de l'inconnu ; ou encore, s'il lui proposait son aide, l'homme aurait bien pu penser qu'Herbie le jugeait incapable de faire quoi que ce soit sans avoir besoin d'assistance. En somme, il était bien difficile de trouver la bonne posture à adopter, ce pourquoi, confus, Herbie n'en trouva aucune, se contentant de baigner encore plus avant dans sa gêne.
Heureusement, il s'avéra que l'inconnu était foncièrement sympathique et ne lui tient pas rigueur de son embarras manifeste (ce qui était probablement dû à une question d'habitude, et en cela Herbie se désola bien d'être de ceux qui ne faisaient pas exception à la règle). L'homme s'excusa à son tour et demanda de ses nouvelles à Herbie, mais à peine celui-ci ouvrit la bouche pour lui signaler que ça va, ça pourrait être pire, l'inconnu ne lui laissa pas le temps de répondre - ce qui n'était peut-être pas plus mal entendu qu'Herbie aurait été capable de balancer des sottises plus grosses que lui.

Le coup de main qu'il lui demanda eut pour seul effet de soulager Herbie ; au moins pouvait-il se racheter un peu de sa maladresse (même s'il devait bien avouer qu'il ne s'était pas attendu à ce que son interlocuteur réponde par l'affirmative à sa question). « Oh - oh ben oui, bien sûr. » Herbie tenta un nouveau sourire à son encontre, réponse à celui de l'inconnu, et se dirigea lentement vers le rayon anthropologie, sa pile de livres toujours coincée sous le bras.
L'espace d'un instant, il se demanda s'il ne devait pas ralentir l'allure, ou carrément proposer à l'homme de pousser son fauteuil, avant de se ravier : autant le traiter comme n'importe quel individu parfaitement normal, et si cela induisait de l'ignorer sur la question du déplacement, alors soit.
Arrivé devant le rayon, il laissa lourdement retomber ses volumes sur la table la plus proche avant de se poster devant les étagères, poings sur les hanches à l'instar d'un gaillard auquel on confie une mission de la plus haute importance, contemplatif mais déterminé devant tout le travail qu'il lui restait à accomplir. « Bon, dites-moi ce qu'il vous faut, et je vous le file tout de suite. »

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Mon "bousculeur" (oui, il m'arrivait d'inventer des néologismes pour m'amuser) était peut-être maladroit, mais je devais reconnaître qu'il était particiulièrement bien attentionné et prêt à rendre service. Rien que pour cela, je ne pouvais pas trop lui en demander. Je n'étais pas du genre à profiter de mon état pour susciter la pitié des gens et obtenir d'eux ce qu'ils veulent... Je veux être vu comme un individu "normal", un homme comme un autre, ce que je suis malgré mes jambes inactives. J'ai toute ma tête...

C'est souvent une sorte de biais, si je puis dire, que j'ai constaté chez certaines personnes : elles pensaient qu'un "handicapé" était plus limité que ce que son handicap laissait entendre. Par exemple, les malentendants étaient des fois traités comme des abrutis ou on filait à l'un d'eux un menu... en braille. Oui, parfois, la méconnaissance et la bêtise n'avaient pas de limite chez les valides...

Heureusement, mon nouvel "ami" évitait ce genre de faute, du moins pour le moment. Je lui exprimai donc une forme de gratitude en ne lui demandant que deux trois références et en prenant la peine de lui indiquer vers où les ouvrages devaient se trouver.

J'observai mon interlocuteur s'affairer et décidai au bout d'un moment de hasarder à lui demander sur un ton léger, comme pour faire la conversation (et c'était plus ou moins l'objectif, je ne vais pas le cacher) :


Dites-moi, jeune homme... Ce n'est pas votre discipline de prédilection, je me trompe ? Qu'étudiez-vous à Harvard ?

Ce n'était pas grand chose, mais c'était toujours un bon début... Je n'aimais pas trop l'idée de le voir comme un "le simple type qui m'a bousculé et me file un coup de main en retour". Bien sûr, je n'attendais pas une grande amitié, mais au moins une relation un peu plus intéressante avec cet inconnu. Chaque individu pouvait être intéressant, à condition de creuser un peu...
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