(OKSAGHAN) Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead.

Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead

OKSANNA & EOGHAN

J'ai le temps pour rien aujourd'hui. Je me suis levée beaucoup trop tard ce matin, ce qui me fait perdre beaucoup de temps pour toutes les choses que j'avais prévues pour aujourd'hui et ça m'énerve beaucoup. Je suis pressée, j'ai pas plus de temps à perdre alors je file à travers le campus de Harvard pour arriver le plus rapidement possible jusqu'à la bibliothèque. J'en perds mon sang froid et j'en perds ma politesse, c'est limite si je pousse pas les gens sur mon chemin lorsqu'ils ne me laisse pas la place pour passer assez rapidement à mon goût. Pourquoi faut-il que tout le monde soit lent pile le jour où c'est moi qui ai besoin de me dépêcher. Le reste de la semaine, j'ai eu l'impression que c'était tout le monde qui courrait dans tous les sens et maintenant c'est l'inverse. Bad Karma. C'est décidément la dernière fois de ma vie que j'oublie de mettre mon réveil. Par moments j'entends des gens qui m'appellent, je reconnais une voix par ci par là mais je ne prends même pas le temps de m'arrêter pour saluer mes amis. Tant pis, ils penseront juste que je ne les ai pas entendus. Et au pire des cas je leur enverrais un sms pour m'excuser. C'est pas comme s'ils n'allaient jamais se remettre du fait que je leur sois passé devant le nez sans faire ne fut-ce qu'un signe de la main. C'est pas comme si personne me l'avait jamais fait auparavant. Je suis alors plongée dans mes pensées sur ce qu'il me restait à faire dans la journée quand je sens un coup d'épaule dans mon épaule et mon sac qui tombe au sol, éparpillant au passage quelques unes de mes affaires. « Bordel ! » je m'exclame en me retournant et en découvrant mes affaires par terre. C'est pas possible, ils font tous exprès ou quoi ? Je fais demi-tour en bouillonnant pour ramasser mon sac et lance un regard meurtrier à la personne qui m'a bousculée. Du moins je dis que c'est elle qui m'a bousculée mais à la vitesse à laquelle je marchais je suis prête à parier qu'elle va dire que c'est moi qui l'ai bousculée. Je m'apprête à lancer je ne sais quels mots pour exprimer mon mécontentement mais je reste muette alors que mon regard croise le sien. Je cligne des yeux histoire d'être sûre de voir ce que je vois, mais ce visage ne change pas. Il reste le même, le même que j'ai quitté quelques années en arrière. « Eoghan ? » je dis, surprise. Il n'y a pas vraiment de joie dans ma voix, mais plutôt de l'amertume, du regret. Quelque chose qui fait mal au coeur.

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OKSANNA & EOGHAN

Je m'apprêtais à aller en cours et aujourd'hui particulièrement, ça ne me tentait pas trop. J'avais mal dormi pendant toute la semaine, et d'épais cernes se dessinaient sous mes yeux. Mais ça ne m'arrêterait pas. J'étais studieux et déterminé. La médecine étant un cursus difficile, je ne pouvais abandonner. C'est en me donnant un puissant coup de pied aux fesses  que je réussis à me lever de mon lit, que je quittai Boston pour arriver à Harvard, encore un peu endormi. Je pianotais sur mon mobile lorsque je heurtai quelqu'un par l'épaule. J'étais trop distrait, c'en était pathétique. Je ne regardai cependant point la personne m'empressant de lui dire « Oh mon dieu, excusez-moi, j'avais l'esprit ailleurs » je me sens terriblement mal, putain! Je pouvais parfois être si maladroit et lunatique, c'était énervant à la longue. Pour bien faire, je me précipitai à ses côtés, m'agenouillant pour ramasser les effets qui étaient éparpillés ci et là sur le sol. Je pouvais sentir son énervement et probablement je l'aurais senti à des kilomètres.Quelques secondes plus tard je relevai la tête pour voir qui j'avais heurté au passage. Les années avaient filée mais son visage était resté inchangé. J'aurais pu la reconnaître de très loin. Cette belle femme, aux cheveux ondulés couleur blé, ce visage doux, ses lèvres.. Non. Pas elle. Et oui, c'était Oksanna, Oksanna Petrova. « Oksanna » mes lèvres n'avaient pas oublié comment murmurer son doux prénom. Sans l'ombre d'un sourire cependant, je la regardai. Mon coeur serra dans ma poitrine, un pincement douloureux qui me donnait envie de déguerpir, et vite. Mais je restai, immobile et surtout je la fixai du regard comme si j'essayais de trouver quelque chose, une réponse, mais il n'y avait rien. Elle était une coquille vide, vide de sens. Je suppose qu'elle aussi ressentait cet impression d'étouffer. J'imagine que cela était normal, puisqu'il y a deux ans, elle et moi nous nous aimions. Mais allez, fâche toi Oksanna, contre moi, contre le monde entier, pour t'avoir méchamment bousculé, peut-être que cela nous fera du bien, de se cracher notre poison ? Peut-être bien que non, également...« Bon et bien... Bonne journée à toi, et encore désolé! » Je tournai les talons avec amertume, jamais je ne serais resté de toute façon. Je m'apprêtais à partir, et me résolut de ne le plus jamais la revoir. Non, il ne le fallait pas ça faisait trop mal,beaucoup trop mal. Une main, la sienne vint attraper mon bras ce qui eut pour effet de me faire tourner vers elle. Je me mordis les lèvres  « Oksanna...ça sert à rien, on est pas obligés de se reparler tu sais » je souris doucement. Mais ce sourire n'avait rien de sa chaleur habituelle. Non. Il était froid, mais nécessaire. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi faire! C'était comme si quelqu'un avait nouer ma langue, je ne pouvais plus parler, je ne pouvais plus respirer. Putain! Je détestais être humain et sensible parfois. Je me mordis les lèvres enragé, enragé contre moi-même. J'aurais voulu tout mettre sur pause et m'éclipser. Mais je ne pouvais me dérober.Pas maintenant, pas plus tard. Il me fallait l'affronter.

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OKSANNA & EOGHAN

Je l'entends prononcer mon prénom et je me revois il y a quelques années en arrière, lorsque Eoghan et moi étions encore ensemble, lorsque nous étions encore amoureux. J'ai à la fois l'impression que c'était hier, et en même temps je sais que c'était il y a bien longtemps, que c'est du passé maintenant. Je sais qu'il n'y a plus rien entre nous maintenant, à part de la rancœur et de la douleur. J'aurais jamais pensé le revoir un jour, dans ma tête notre histoire était terminée, j'étais partie et nos chemins ne se recroiseraient plus jamais. Alors ça me fait bizarre de le voir ici, à Harvard. C'est une grande université donc j'aurais pu ne jamais le croiser et ne jamais savoir qu'il étudiait lui aussi ici, sauf que voilà, il a fallu qu'il me bouscule aujourd'hui. Il a fallut qu'il s'arrête en s'excusant et que nos regards se croisent à nouveau. Je ne vais pas le cacher, j'aurais préféré que cet instant n'arrive jamais. J'ai tellement d'autres choses à gérer en ce moment que des retrouvailles avec un ex. Puis je ne sais pas vraiment quoi lui dire. S'il avait été un inconnu quelconque, je me serait énervée car il a renversé mes affaires, puis je me serais excusée d'être agressive alors que lui même s'était excusé. Mais là je garde le silence, incapable de dire quoi que ce soit. C'est vrai quoi, je peux pas faire comme si on ne se connaissait pas. D'ailleurs j'ai l'impression qu'il est dans la même situation que moi, car il se contente lui aussi de me faire face sans ouvrir la bouche. Ce qui a d'ailleurs tendance à rendre la situation encore plus bizarre et gênante. Tout ce que je veux, c'est fuir, disparaître. Mais c'est pas possible. Je m'apprête à dire quelque chose, je sais pas trop quoi d'ailleurs, mais Eoghan se lance en premier. Pour le souhaiter une bonne journée, avant de me tourner le dos. Quoi ? C'est tout ? J'avoue que je m'attendais pas vraiment à ça. Et si j'avais été un peu intelligente j'aurais fait de même et continué ma journée comme si de rien n'était, mais non. « Sérieusement ? » je lance en lui attrapant le bras pour le forcer à me regarder à nouveau. J'ai les sourcils froncés, signe de mécontentement et aussi d'incompréhension. Et c'est là qu'il me répond qu'on est pas obligés de se reparler. En souriant froidement. Sa façon d'agir a le don de m'agacer. Je sais pas vraiment ce que j'attendais de lui, mais j'attendais pas ça. On s'est aimés, c'était pas rien. « Tu as sûrement raison, c'est pas comme si on avait compté l'un pour l'autre. » je finis par lâcher froidement à mon tour. Je sais pas ce que je veux. Moi qui voulait plus le revoir, j'arrive pas à le laisser me tourner le dos. « C'est pas comme si on pouvait se comporter comme des adultes. » je rajoute juste après. Je veux pas qu'il s'imagine des trucs alors que joue la carte des adultes. C'est vrai, on est grands, on peut se parler calmement sans en venir directement aux mains.

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OKSANNA & EOGHAN

Parfois ce sont les plus courtes histoires qui créent les plus grands remous. Et quand je voyais la douce femme au cheveux de blé ancrer ses yeux dans les miens , je maintenais ces douces croyances. Elle et moi, c'était le feu, le feu ardent. Il nous avait même consumé, il avait embrasé nos âmes égarées. J'avais aimé cette femme, peut-être un peu trop, ou peut-ètre un peu moins? La distance avait eu raison de nous, notre relation s'était essoufflée. Tout n'avait été que discorde et blessure. Mais il n'en demeure pas moins que ça me faisait mal, mal de la retrouver des années après, devant moi , à attraper ce  bras, à me faire tourner vers elle à nouveau alors que je tentais de m'enfuir. Oui ça faisait mal, ça ravivait les anciennes blessures et me rappelait ô combien elle m'avait manqué pendant des mois entiers. Oksanna avait fait partie de ma vie un court temps, mais avait marqué d'un fer rouge mon coeur enflammé. Je ne pourrais jamais l'oublier, même si j'avais tout essayer. Il m'arrivait souvent de songer à nous deux, à notre histoire s'il n'y avait pas eu toute cette distance. Je soupirai. Oksanna n'était pas ravie de la teneur de mes paroles et je la comprenais très bien!« Arrête, c'est pas ça, tu le sais très bien » Je me mordis les lèvres, rageusement. Et mon ton n'était guère plus joyeux, au contraire. J'étais tout aussi froid qu'elle sinon plus! « Laisse moi agir comme un gamin si ça me chante de toute façon, j'étais même pas supposé croiser ta route » Il me fallait quelques secondes pour retrouver mes esprits. Je me fâchais incroyablement rapidement, mais je devenais aussi doux comme un agneau après quelques secondes de répit. C'était tout ce qui me fallait : le silence. Je plongeai dans un mutisme réconfortant. Et puis, métamorphosé, je finis par sourire doucement. Je ne la regardai pas de suite, mais doucement je relevai la tête affronter son regard perçant. « Bon , allez, j'arrête mes gamineries... Comment ça se fait que je t'ai jamais croisé ici, tu es nouvelle à Harvard? » idiot, je suis un sombre idiot. Harvard était grande, il y avait des milliers d'élèves et donc il était normal que je ne la croise pas. Quel curieux hasard cependant, alors que les choses s'intensifiaient avec Sixtine, ma patiente cancéreuse, qu'elle resurgisse dans ma vie! Je crus à ce moment que Dieu m'en voulait pour une quelconque raison et qu'il l'avait envoyée elle pour me punir.

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OKSANNA & EOGHAN

Je ne supporte pas qu'on se fiche de moi, qu'on me prenne à la légère. Revoir Eoghan est clairement quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas, mais je m'attendais encore moins à le voir limite m'ignorer, me parler comme si on était de vagues connaissances. J'ai l'impression qu'il se fiche de moi car je sais bien qu'il se souvient de moi, qu'il n'a pas pu oublier notre relation. Il fait semblant, il prétend et je perds rapidement patience. J'étais pas n'importe quelle fille dans sa vie que je sache. Je ne dis pas que j'étais une personne qui lui était essentielle ou quoi que ce soit, mais je me souviens avoir été plutôt marquante, puisque lui même l'a été à mes yeux. Enfin bref, je ne peux pas m'empêcher de l'arrêter alors qu'il me tourne le dos car j'ai besoin d'explications. Je ne sais pas vraiment lesquelles d'ailleurs. J'ai pas besoin qu'on reparle de notre rupture, non. Je suppose que j'ai envie de savoir ce qu'il est devenu, est-ce à ce point étonnant ? Je suis à presque soulagée lorsqu'il finit par me dire que je ne représentais pas rien à ses yeux, que j'avais compté, il fut un temps. Est-ce que c'est ce que je voulais entendre ? Peut-être. Mais aucun sourire n'apparaît sur mon visage car le ton de sa voix me fait comprendre que je le dérange, qu'il a pas envie de perdre son temps avec moi. Il finit même par le confirmer en disant qu'il fait ce qu'il veut et qu'on était pas censés se croiser. Merci, j'étais au courant oui. J'ai envie de lui dire que si ça ne tient qu'à ça, je peux toujours partir. Mais je garde le silence car j'ai pas forcément envie de partir et parce que j'ai presque peur de le provoquer à nouveau. Je connais Eoghan, je sais qu'il peut se montrer particulièrement nerveux. Alors j'attends, je le regarde reprendre ses esprits, se concentrer, bref faire son truc habituel. Perdant un peu patience, je crois mes bras sur ma poitrine et soupire. J'ai l'impression de nous revoir quelques années plus tôt, lorsque tout n'allait plus et qu'on passait notre temps à nous disputer. Quand il lève à nouveau la tête vers moi, il me demande ce que je fais à Harvard. Je ne sais pas bien à quoi rime cette question mais je hausse les épaules puis finis par répondre. « Plus ou moins, ça va bientôt faire un an que j'étudie ici maintenant. » Déjà un an ? Le temps passe tellement vite. J'ai l'impression que chaque personne que j'ai pu connaître dans ma vie finissent par me recroiser à Harvard. Comme on était tous attirés par cet endroit. « Et toi, tu dois y être depuis longtemps je suppose ? » je lui demande à mon tour, essayant de ne pas être trop froide. Quelle conversation, ça en devient presque déconcertant. En même temps c'est pas simple de croiser son ex et d'échanger des mots sans que ça ne prenne pas une tournure embarrassante. « En tout cas t'as pas changé. » je finis par dire. Compliment ou non ? Je sais pas. Après tout c'est vrai, il est toujours lui, Eoghan.

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OKSANNA & EOGHAN

Oui, je me savais froid avec elle. Mais où était passait cette douceur usuelle qui m'allait si bien qui révélait ma présente personnalité? Où était passé mon entrain, mon charisme, et mon sourire radieux? Il s'était envolé, tout comme notre relation d'il y deux années! Envolés, disparus, je ressentais encore de l'amertume à l'égard de notre rupture. Peut-être que nous nous étions mis daccord, après toutes nos disputes et cette distance qui eut raison de nous, mais il n'en demeurait pas moins que je l'avais aimé, comme un fou. Autant que Tessa. Maintenant, tout ce que je regrettais, c'est de ne pas avoir eu le courage, la force, de me battre pour elle. J'avais été lâche, j'aurais dû déplacer des montagnes pour elle, faire des efforts pour mieux lui parler, même si ça me faisait mal de la savoir loin de moi. Je n'aurais pas dû être aussi jaloux, aussi possessif alors qu'elle avait été fidèle du début à la fin. J'avais eu mes tords, et je les assumais mais je n'arrivais pas à me les pardonner. J'ignorais si c'était la même chose de son côté, je n'avais pas le don de lire dans les pensées d'autrui, mais elle avait eu ses tords elle aussi. Elle aurait dû me faire occuper une plus grande place dans sa vie, plutôt que de me reléguer au second plan.Elle aurait dû se faire rassurante quand je la questionnais à propos de nous, plutôt que d'être tranchante dans ses mots, blessante même parfois. Mais ce qui était fait était fait. Elle se trouvait désormais devant moi et mon coeur avait mal, il saignait, abondamment. Je soupirai doucement. Puis sa voix finit par s'élever à nouveau, elle répondit à mes questions. C'était une bonne chose, pensais-je alors. Je m'empressai de lui parler mais cette fois-ci, j'étais plus chaleureux « Dans quel cursus, si ce n'est pas trop demandé » Je me sentis gêné par cette question et je ne savais pas trop pourquoi.« depuis sept ans, quand on sortait ensemble j'étais ici, juste que je ne parlais pas trop de mes études... » Mais elle savait que j'étudiais la médecine. C'est fou, comme le temps nous changeait. Pourtant, je voyais dans ses yeux qu'elle était toujours MA Oksanna, qu'elle n'avait pas changé.. Toujours aussi belle, toujours aussi parfaite... Et pour cela, je m'étais quelque peu radouci j'étais toujours un peu prompt, mais je finissais par me calmer. « Toi non plus » Puis je me mis à rire doucement. Je ne savais pas si j'avais le droit mais je la serrai dans mes bras, comme on serrait une vieille amie sauf que là, c'était pas une vieille amie, c'était une ex amante, un amour du passé.
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OKSANNA & EOGHAN

Je pense que ma rupture avec Eoghan a été une des grosses erreurs de ma vie. Je dis pas que je regrette toujours aujourd'hui car je suis heureuse, je suis avec un garçon que j'aime plus que tout. Mais je regrette clairement la façon dont ça s'est passé, voire même mon comportement pendant notre relation. Je me souviens que j'étais rarement à l'écoute, toujours distante et froide. J'étais encore coincée sur le fait que mon ex petit ami était décédé, que j'étais en réalité amoureuse de son frère qui lui ne voulait plus me voir. Bref, j'avais jamais réellement tourné la page et ça s'est répercuté sur ma relation avec Eoghan. La preuve, quand je lui demande depuis combien de temps il était à Harvard, il me répond qu'il y était déjà quand on était en couple. Un énorme sentiment de honte m'envahit. Sérieusement, j'étais aussi peu attentive que ça ? Je me rends compte que je devais être une petite-amie pitoyable. Pas étonnant que ça ne se soit pas bien passé encore nous ... « Relations Internationales et Langues. Et toi toujours en médecine c'est ça ? » je lui demande à mon tour, me souvenant tout de même quelles étaient ces études. En même temps c'est quelque chose dont j'étais obligée de me rappeler. Je sortais avec lui, il étudiait l'oncologie et ma mère est morte d'un cancer. Bad karma. « Oui, c'est vrai que tu étais à Harvard, je m'en souviens maintenant ... » je finis par dire. En même temps c'est pas comme si j'avais beaucoup réfléchis avant de poser ma question. Disons que j'avais parler pour meubler la conversation, car je ne savais pas trop quoi dire et qu'il fallait que je dise quelque chose pour détendre l'atmosphère. Puis je lui dis qu'il n'avait pas changé. C'est fou car je ne m'imaginais pas que le retrouver ici me ferait autant mal au coeur. C'est vraiment bizarre comme sentiment. C'est ce retrouver face à un échec, l'échec d'une relation qui aurait put donner quelque chose de beau, de bien. Sauf que non, et je me rends compte que j'ai tout fait foirer. Il faut admettre que ça ne fait pas du bien à l’ego tout ça. Il me répond alors que moi non plus j'ai changé et je peux pas m'empêcher de sourire et baisser le regard, un peu gênée. Pourtant si, j'ai changé Eoghan. Je suis plus vraiment la même fille, mais ça ne doit pas se voir sous ma tignasse blonde. Soudain, je sens ses bras se refermer autour de moi et je me retrouve avec mon visage sur son épaule. Au départ je reste un peu coincée, comme ne sachant pas trop quoi faire, puis je le serre volontiers contre moi à mon tour. J'ai l'impression que c'est la première fois que nous avons un geste l'un envers l'autre qui soit complètement honnête et remplis de sens. Cette étreinte me paraît tout à fait naturelle et pourtant je sens aussi qu'elle ne va pas tarder à me mettre mal à l'aise, une fois que j'aurais réfléchis à ces retrouvailles. Revoir Eoghan n'est pas anodin, ça va laisser une trace en moi que je le veuille ou non. « Je ne sais pas comment je dois me comporter avec toi Eoghan. » je finis par lui dire sans pour autant m'éloigner de lui. Dois-je lui en vouloir ? Dois-je être amie avec lui ? Est-ce possible en sachant tout ce qu'on a vécu ? Je pense que c'est pas simple de savoir ce qui est bien ou non dans notre situation.

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