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Une enquête à mener

Declan & Bonaventure

Bonaventure marchait à vive allure dans les rues de Boston du moins, autant qu’il le pouvait malgré la présence gênante de sa prothèse. Depuis le temps, il avait fini par s’habituer et avait par conséquent trouvé une démarche quasi normale. L’étudiant en était tout simplement heureux et soulagé car il en avait eu assez de voir les regards de pitié ou même ceux emplis d’interrogation. Désormais, il menait une quête quasi-permanente pour faire de son handicap, un fait dérisoire de sa vie. Il voulait être perçu comme un homme normal, être apprécié et admiré pour ses qualités et son intelligence et non parce que le destin avait voulu qu’il survive à un attentat. « Bonjour ! Est-ce qu’il est là ? » demanda-t-il à l’officier de garde qui, ce dernier, habitué à le voir déambuler dans le commissariat, hocha de la tête. « Merciii » s’écria-t-il tout en se rendant au bureau de la personne qu’il voulait voir à tout prix. Cela faisait quelques mois qu’il fréquentait les lieux et si au départ, ce n’avait pas été de gaieté de cœur -bah on appréciait rarement de se faire arrêter ; aujourd’hui, les choses avaient changé.

Le jeune homme avait toujours été passionné d’enquête, de vérité et surtout de justice. Naturellement, il avait terminé par opter par un nouveau cursus mineur : la criminologie et cela depuis le mois de janvier. Depuis, ce qu’il avait toujours vu comme une passion peu ordinaire, c’était transformée en raison de vivre. C’est tout naturellement qu’il avait terminé par ouvrir un site proposant ses services en tant que détective privé. Tout était en ordre, il avait un port d’arme (bien que cette dernière ne quittait que rarement son coffre-fort) et surtout une licence lui permettant d’exercer. Récemment une de ses amies avait fait appel à lui pour une histoire de photo volé mais ce n’était pas cela qui motivait sa visite en ces lieux et en ce jour. « Bonjour Declan ! Comment ça va ? Je t’ai apporté le café que tu adores » dit-il à son flic préféré et ce genre de comportement de Bonaventure n’annonçait qu’une seule chose : il avait quelque chose à lui demander.

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Rien n'était plus confortable que l'ambiance familière du commissariat pour Declan. Il était dans son élément et comme tout bon flic qui se respecte, il y passait davantage de temps qu'à la maison. Certaines professions impliquent qu'on voue existence à leur bon déroulement et exige une certaine passion. Celle de Declan pour son métier était sans faille, délaissant au passage bien d'autres aspects de son existence. Mais c'était ainsi. Le jour n'était pas non plus passionnant puisqu'il s'occupait essentiellement de paperasse. Aussi son regard s'éclaira lorsqu'il croisa celui de Bonaventure. Cet homme n'était pas des plus honnêtes puisqu'il l'avait connu d'une drôle de façon, une affaire de faux en fait, mais il lui était redevable et surtout le garçon n'avait pas mauvais fond. « Salut Bonaventure. Merci. »dit-il en attrapant le gobelet qu'il lui tendait et en dégustant une gorgée du café. Un sourire étire furtivement ses lèvres alors qu'il pose son regard sur le jeune homme sans ciller. « Qu'est-ce qui t'amène ? » Parce qu'il sait que l'étudiant possède tout l'altruisme qui caractérise un Quincy mais il n'est pas non plus naïf au point de penser qu'il vient ici pour lui rendre une simple visite de courtoisie.

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Declan & Bonaventure

Si on lui avait dit un jour qu’il serait ami avec le flic qui l’avait arrêté pour usage de faux, Bonaventure aurait sûrement rigolé surtout que son père avait fait joué de ses relations pour le faire sortir de ce guêpier. Declan aurait très bien pu à partir de ce moment, le considérer comme un gosse de riche qui s’amusait à faire des faux papiers et autres pour s’occuper l’esprit mais non. Au contraire, il lui avait laissé sa chance de s’expliquer et surtout de montrer qu’il n’était pas aussi superficiel et crétin. Depuis, le métisse essayait de se rendre le plus utile possible, n’hésitant pas à demander son aide ou à proposer la sienne dans certaines enquêtes bien que des deux, Declan avait le plus d’expériences, il va s’en dire -disons que ses talents extra-scolaire servaient au blond. « Une affaire ! Un homme m’a engagé pour innocenté une jeune femme qui est accusé d’avoir commis un meurtre et je me suis dit que tu pourrais peut-être me laisser approcher des détails de l’enquête voir m’aider à élucider ce mystère » s’expliqua-t-il avec une grimace contrite. « Tout semble contre elle mais il y a quelque chose qui cloche, j’en mettrai ma main à couper. On pourrait peut-être étudier le dossier ensemble ? »

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Au départ, tout n'avait pas bien commencé entre eux. Mais finalement, il avait appris à connaître Bonaventure et les raisons de ses actes. Et aussi surprenant que ça puisse paraître, le jeune homme l'avait même aidé sur une affaire. Alors quand l'ancien fauteur lui avait annoncé se lancer dans une carrière de détective privé, il s'était senti redevable. Même si les flics en général détestaient les privés et leur arrogance, c'était différent avec l'Etudiant. Celui-ci lui explique d'ailleurs la raison de sa venue aujourd'hui et Declan n'est pas surpris. « Très bien. » L'affaire semble intéressante, tant qu'elle vise à innocenter des personnes, il n'y voit rien de mal. « Assieds-toi. » lui lance-t-il plus sur le ton de l'ordre que de l'invitation en lui désignant le siège qui lui fait face. « Présente moi le dossier. » poursuit-il de sa voix assuré. Si il peut l'aider, il le fera, parce que c'est une façon de lui rendre la pareille tout simplement et qu'en plus il lui a fourni le café.

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Declan & Bonaventure

Declan lui avait finalement demandé de lui présenter le dossier, arrachant un sourire aussi excité que ravi de la part de Bonaventure. Ce lieutenant ne savait pas quel cadeau il lui faisait en l’aidant, en ne le rejetant pas comme la moitié des autres policiers de ce commissariat. Un fils de sénateur jouant les apprentis détectives ? Il y avait de quoi être rire mais le métisse prenait la chose vraiment avec sérieux. Il était animé par son envie de découvrir la vérité, de rendre justice et s’il n’avait pas eu une jambe en moins, sûrement aurait-il tout quitté pour Quantico ou alors pour l’école de police. Aussi commença-t-il à lui présenter le dossier une fois assis. « Mon client s’appelle Gerald Royce. Il y a trois jours, Guy Beaumont a été découvert mort dans sa chambre d’hôtel. Sur place, les policiers ont trouvé Miss Nolan penchée sur le corps, un pistolet à la main. Elle nie les faits, elle s’est réveillée dans cette chambre… D’après Gerald, cet homme Guy Beaumont ne serait pas l’aristocrate bien sous tout rapport que semble parler les médias spécialisés… Alors, est-ce que cela te tente ou je mène l’enquête moi-même ? Pour moi, l’enquête a été trop vite bâclée. Je sais que tout est contre cette femme… mais je sais pas, mon instinct me dit qu’il y a autre chose »

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