Etre une duchesse a beaucoup d'avantages, il faut bien le reconnaître, et descendre d'une famille noble depuis des générations, c'est encore mieux pour le prestige. Mais il faut aussi connaître le revers de la médaille, et ça, Diane n'en est plus à son premier essai. Entre dîners mondains, bals huppés, rencontres officielles, la jeune femme a de quoi faire, qui plus est en tant que fille unique ! C'est pourquoi elle avait dû se rendre à ce gala de charité donné au Mandarin Oriental. Plusieurs nations étaient représentée. Diane, en compagnie de son père, représentait l'Angleterre. Encore une soirée qui allait être d'une longueur incroyable...
Mercredi 17 février Après une journée relativement bien remplie entre mes cours, mes aller et venus entre mon loft et la Eliot House mais aussi amener Khalilah un peu partout, je devais encore me préparer pour un nouvel évènement où j'avais été convié quelques jours auparavant. Un gala en l'honneur d'une association en rapport avec le réchauffement climatique me semble-t-il, du moins de ses effets sur certains peuples en subissant les conséquences. Il s'agissait donc plus précisément d'un gala de charité où il était bon de se faire voir. Mon père m'avait demandé de m'y rendre en compagnie d'un de ses associés présent sur le sol américain depuis un bon nombre d'années, comme cela je n'étais pas seul perdu au milieu de cette foule à me demander ce que je faisais là. Je prenais mon rôle "d'ambassadeur" de la société Heruben très à coeur, ayant pris le soin de porter un bel ensemble de costume noir pour le côté classique de l'évènement. J'étais arrivé depuis un certain moment quand le temps était déjà venu de passer au "bal", coutume très présente dans ce genre de manifestation. D'ordinaire je m'abstenais de faire cela, trouvant toujours le moyen de prétexter une importante discussion ou alors d'échanger de cavalière contre une de mes sœurs, mais cette fois-ci mon "tuteur" me désigna une jeune femme à côté d'un homme devant être son père, m'indiquant à l'oreille qu'elle était une personne importante et qu'il serait bien de l'inviter à danser. Pensant aux paroles de mon père je me dirigeais vers elle, saluant l'homme l'accompagnant avant de lui tendre la main en souriant légèrement. « Pourrais-je avoir l'honneur d'une danse ? » D'un côté cela me rassurait, de toute la foule il n'y avait pas énormément de jeunes personnes et l'idée de devoir passer la soirée aux bras d'une veuve de soixante dix ans aux mains baladeuses ne me plaisait pas.
Rester avec son père toute une soirée n'était pas ce que la jeune Diane préférait faire lors d'un gala, mais elle n'avait pas vraiment le choix en réalité. Alors elle se pliait aux règles. Ecoutant la conversation de son paternel avec un autre entrepreneur brillant, elle fut interrompue dans son écoute lorsqu'un jeune homme bien mis de sa personne vint l'inviter à danser. Autant dire que pour une fois elle serait fière de son cavalier. Elle lui tendit donc la main avec un sourire après avoir eu le consentement de son père.
-Je suis Diane Wellesley of Wellington. Je t'épargne des titres à rallonge !
Mercredi 17 février Revenir au Mandarin Oriental était étrange, après tout un mois et demi auparavant j'y avais séjourné lors de mon arrivée à Boston et que mon loft n'avait pas encore été rénové. Je ne saurai dire si je m'y sentais comme chez moi, après tout il s'agissait d'un hôtel de luxe et les employés faisaient en sorte que l'on s'y sente à l'aise, mais le manque de réelle attache m'avait dérangé, même si je devais bien reconnaitre que le service était irréprochable ici, ce n'était pas pour rien qu'il s'agissait de l'établissement le mieux réputé de la ville. Je n'avais jamais poussé mon excursion des locaux jusqu'à la salle de réception, qui je devais bien l'avouer, était une pièce immense et somptueuse s'accordant à merveille avec le style classique de l'hôtel contrairement à ce que l'on pourrait attendre de son nom. Je m'y sentais relativement à l'aise, me rappelant ainsi de mes premiers pas sur le sol américain quelques semaines plus tôt, tandis que maintenant je participais même à mes premiers galas sans mon père, en tant que propre représentant de notre société. J'avais attendu la permission accordée du père de la jeune fille avant de l'amener plus loin, écoutant attentivement ce qu'elle avait à me dire. « Enchanté Diane, je suis Nekho Heruben, sans titre » Je souriais en signe d'amusement, son nom me disait quelque chose, elle devait faire partie de la généalogie aux multiples titres, ce qui expliquait ses paroles. « Mon père dirige un empire pétrolier en Égypte, mais comme je suis sur Boston il m'a chargé de participer au gala » Cela paraissait évident, ici étaient réunis les gros comptes en banque, les gens influents et c'était "bon signe" d'être invité.
A priori, la soirée, ou du moins une partie, Diane la passerait en bonne compagnie. Son cavalier était d'une part galant mais aussi, il semblait avoir de l'humour, d'après ce qu'il avait dit pour se présenter.
-Ravie de te rencontrer !
Elle l'écoutait continuer de se présenter plus amplement tandis qu'ils se dirigeaient vers la piste de danse. A n'en pas douter, ils n'allaient pas passé inaperçus. Ils étaient parmi les plus jeunes de la soirée mais ils avaient aussi tous les deux beaucoup de prestance et d'élégance, tout pour attirer le regard.
-Je vois. Mon père est le fondateur et directeur de la firme Wellesley Travelling, tu en as peut-être déjà entendu parler ? Ils organisent de nombreux voyages, principalement dans le domaine du luxe. Je suis sa fille, depuis quelques mois il m'a transmis une partie de la direction.
Mercredi 17 février J'avais en quelque sorte la nostalgie des soirées en famille, du moins où mes parents ainsi que mes petites sœurs étaient conviés à ce genre d'occasions. Il n'est jamais facile pour les enfants de rester en place à ces soirées là, la preuve était qu'aujourd'hui avec Diane nous devions être les plus jeunes à moins qu'un adolescent n'ait parvenu à se cacher loin de la foule de riches retraités venant ici pour passer le temps et user leur argent pour se sentir utile. J'avais malgré cela des bons souvenirs de tels moments, même si en Égypte les banquets étaient beaucoup plus animés et colorés. Il n'y avait pas toutes ces règles de tenus, bien qu'un comportement exemplaire était de rigueur, l'ambiance était festive et familiale, après tout la plupart des personnes se connaissaient. Mais ici je n'avais pas cette chance, je reconnaissais certains visages de grands chefs, des héritiers et autres noms importants, mais pas d'alliés. J'aurai pu proposer à Channing de venir m'accompagner, ou tout simplement à Célestine puisque nos sociétés étaient liées à présent, mais depuis le petit incident à mon appartement je préférais me tenir un peu à l'écart. Au moins cette soirée me permettait de rencontrer Diane, la fameuse héritière Wellesley me rappelant à présent de son entreprise. « Avec ces informations oui, j'ai déjà entendu parler de votre firme, bel empire je dois le reconnaitre » Répondis-je en souriant, il est vrai que leur société était un exemple dans le milieu, même si du côté de mon père je n'avais certainement pas à me plaindre. La piste était principalement occupée par des personnes profitant d'un moment d'intimité, peut-être des couples ayant unis leurs sociétés comme j'avais pu le faire avec Célestine. « Pour ma part je n'ai pas encore eu l'honneur de recevoir une part, du moins pas avant d'avoir fini mon cycle universitaire » Plus que deux ans et je serai en excellente position dans l'empire, même si je ne m'inquiétais pas de la futur place de dirigeant qui m'était réservée depuis ma naissance.