JASPEANDRA → I want to break free.

You're so self satisfied I don't need you

J'arrange mes cheveux une dernière fois, en me disant que finalement, ça ira. Je dois être chez Jude à vingt heures, alors je me presse, histoire d'être à l'heure, de partir même dix minutes avant l'heure habituelle, être sûre de n'avoir aucun retard. J'enfile mes chaussures, ma veste, vérifie le maquillage une dernière fois et sort de ma chambre. Je descends les escaliers Dunster, prenant mon temps histoire de ne pas tomber avec les talons, et me retrouve face à face avec quelqu'un, un autre dunster, possiblement. Je lève la tête, lève les yeux, et vois Jasper. Celui que je ne voulais pas voir, celui que je voulais oublier. Fais un pas à gauche, qu'il suit, puis à droite, toujours suivis par Jasper, et de nouveau cette même danse. Bloquée. Je soupire, et me cale bien à la droite, lui cédant le passage à la gauche. Allez, part. ça fait déjà assez mal comme ça, tu trouve pas ?

You're so self satisfied I don't need you

Evidemment que Jasper est là. Entre ses moments avec Charlie et Priape, avec Zoïa, il n'est pas vraiment surprenant de le croiser au détour d'un couloir. Encore moins quand il s'agit du bal de la Saint Valentin organisé par la DH. Et toujours moins quand c'est le thème défendu l'année dernière. Comme s'il persistait toujours des parties de lui, qu'importe où se posaient ses yeux. L'Instant ne fait pas exception. Le bleu croise les jambes, la robe, et remonte jusqu'aux billes d'en face. Le corps fait barrage, plus ou moins volontairement. Je suis le ballet, sans l'arrêter. Jusqu'à ce que Leandra l'interrompt, lui libérant le passage. T'es douée dans l'abandon. Il va pour finir sa montée, mais son pas s'arrête dans sa foulée. « Je suppose que tu ne vas pas au bal des Dunsters. » Je suppose que tu as d'autres plans. C'est ce que font les gens amoureux, le soir sacré de la fête de l'amour. Les gens chiants, enfermés dans leur niaiserie. Ouais, un resto comme des abrutis conditionnés. Je préfère la luxure d'un costume sur-mesure, et croiser quelques regards brillants. Surtout maintenant que je ne peux prétendre à rien d'autre.

You're so self satisfied I don't need you

 Tu vois je me dis qu'on aurait pu s'en douter, que le destin allait nous faire face, qu'on allait finir par se retrouver, que nos chemins allaient finir par se croiser. On aurait du le savoir, on aurait du mieux s'y préparer. « Je suppose que tu ne vas pas au bal des Dunsters. » Je souris, comme quelque chose de nerveux. Pourquoi tu t'efforce de me parler ? Tu pense que t'en a pas déjà assez fait ? Que le mal que tu m'a fais ce matin là ne t'a pas suffit ? ça t'amuse, c'est ça, de remuer le couteau comme si je n'étais qu'un pion, c'est ça ? Je secoue la tête, "Le thème te corresponds un peu trop j'trouve." en gros, dire que ce n'est pas moi, ça. Basée sur cinquante nuances de Grey, cet homme qui est un maniaque du contrôle, qui possède tout, qui le crie sur tous les toits, et qui fait mal à la femme qu'il prétends aimé. Ouais, c'est un peu trop pour toi, ça sent le Jasper à plein nez, et moi, j'en ai marre. Je veux plus avoir mal, je veux plus être cette fille blessé ni même être celle qui est contrôlée, alors j'y vais pas. Mais de toute façon, ce n'était pas réellement une question, j'me trompe ?

You're so self satisfied I don't need you

En fait, je suis épuisé de toi Leandra. De ton rôle d'éternelle victime alors que tu es notre bourreau depuis le début. Le mien en tout cas. Et je ne veux pas me laisser atteindre par ton sentiment. J'envie ceux qui oublient, j'envie ceux qui ne t'ont jamais aimé. "Oui bien sûr. Je suis le connard et tu joueras l'ingénue innocente." Un sourire se trace, lasse et emprunté d'une certaine tristesse. J'ai tout misé sur toi Carreirao, et j'ai tout perdu. Un pas s'avance dans l'escalier, mais sa voix se susurre à l'oreille féminine. "Mais tu sais, quand un mec est capable de renoncer à sa carrière et à ce qu'il a de plus cher à ses yeux pour toi, parce qu'il t'aime, et qu'il pense que t'es vraiment la femme de sa vie. Que toi tu n'es pas capable de l'aimer autant et de juste changer de fac et te détourner de ton ex... Je suis pas sûr que les rôles correspondent." Je massacre mon propre ego, en ressassant ce passage. Oui, Jasper 1er a mit son ambition après son attachement pour la brune dans la liste de ses priorités, tu étais au sommet ma belle, à cette place qu'aucune autre n'avait atteint. Et l'homme n'en a tiré qu'un cœur gémissant. Il saigne encore par quelques filets d'eau vermeil, que je contiens comme je peux. Mais ça tu ne le comprends pas. Tu ne le comprendras jamais. La palme de l'égoïsme a toujours été partagée, même s'il t'es plus confortable de charger mon dos. Je me suis mis à genoux et tu t'es contentée de m'admirer d'en haut. Finalement il est pour toi Montgomery, tu n'aimes que lorsque tu peux piétiner. "Mais continue à croire que je suis le méchant de l'histoire, que t'es la seule blessée, vit ta vie tranquille. Je ne risque plus de la perturber. " Si l'envie de te blesser est grande, la déception l'est d'avantage. Et mon cœur et moi, on monte les marches, on te laisse à ta préférence.

You're so self satisfied I don't need you

Toujours cette même guerre, ce même refrain, ce même combat. Inlassablement, encore et encore. C'est nous, c'est ça ? C'est nous, les guerriers de cette même guerre que nous avons commencé, celle là même que nous ne voulons pas finir. Malgré les blessés sur le chemin, malgré les dommages collatéraux. On a tenté un traité de paix, on l'a appelé l'amitié, mais il ne nous a mené qu'à une fin certaine. Une fin. "Oui bien sûr. Je suis le connard et tu joueras l'ingénue innocente." Un sourire naît sur les lèvres, aussi. Je me moque, parce que c'est vrai, parce que c'est faux. "Mais tu sais, quand un mec est capable de renoncer à sa carrière et à ce qu'il a de plus cher à ses yeux pour toi, parce qu'il t'aime, et qu'il pense que t'es vraiment la femme de sa vie. Que toi tu n'es pas capable de l'aimer autant et de juste changer de fac et te détourner de ton ex... Je suis pas sûr que les rôles correspondent." Je mentirais si je disais que ce contact ne m'a rien fais, si je dirais que mon cœur a continué à battre normalement, je mentirais en disant que ça ne m'a pas fais de la peine, que ça ne m'a pas atteins. "Mais continue à croire que je suis le méchant de l'histoire, que t'es la seule blessée, vit ta vie tranquille. Je ne risque plus de la perturber." Je sais que ce n'est que du venin qui sort de ta bouche, et pourtant. Il faut croire que c'est comme une dose, quelque chose dont j'ai besoin. Quand c'est là, sous mon nez, impossible de résister à la tentation. Je te déteste, toi et ton effet autodestructeur. Les nerfs montent, et explosent ; "Tu m'a laissé seu.. !" ça s'égosille, c'est encore frais et blessé, au fond. Inspire, expire. "J'ai pas envie de ça ce soir, bonne soirée Jasper." On en parlera, un jour. De ces actes manqués, de ses non-dits, on s'expliquera, on mettra tout au clair et on se rendra compte du temps perdu à se battre.