Coffee and cigarette ♠ Ofélia

Ofélia & Gaël 

Dans le parc de Boston, les yeux rivés sur mon téléphone portable. Je venais de recevoir un message de Ofélia, mon premier amour, m'indiquant qu'elle n'allait pas tarder à arriver. Nous nous sommes donnés rendez vous ici pour passer un petit moment ensemble, et en profiter pour se prendre un café sur les stands ambulants. J'indique alors ma position, et je patiente gentiment. Le soleil rayonné, mais il ne faisait pas encore chaud. Ce qui est logique. C'était juste une température agréable en soit. Vêtu d'un jean noir, de petite bottines et d'un simple veste au dessus de mon t-shirt; J'étais un peu perdu dans mes pensées. J'étais en train de me refaire ma soirée de gala d'hier soir. Une soirée arrosée. Une soirée arrosée de monologues ennuyants débités par des personnes que je ne connais pas et qui ne me connaîtront surement jamais. Acquiescement, rictus. Boutade qui semble amusante et qui rend hilare son auteur, rictus. Aucun mot, mais rictus quand même. Salutations, rictus. C'est un rôle que je ne connais que trop bien. Les joies du métier de journaliste. C'était donc une soirée arrosée où j'ai perdu mon temps. Un temps que j'aurais pu passer en compagnie de ma compagne et de mes deux bébés. Mais voilà, j'avais du prendre le temps d'accorder du temps aux mauvaises personnes.Ma bouche expire et inspire machinalement la fumée de ma cigarette que je venais d'allumer. J'étais impatient de retrouver mon amie qui, dans le passé a été beaucoup plus que ça. Se raconter nos dernières nouvelles et pouvoir se balader tranquillement dans ce semblant de nature. En plus, il n'y avait pas énormément de monde; ce qui rendait le parc plus beau et plus passionnant. Je supporte la foule; mais j'avais besoin de tranquillité aujourd'hui. Comme un besoin de me vider la tête, ou de ne penser a rien. Et puis, l'avantage du peu de présence, c'est que Ofélia ne mettrait pas de temps a me trouver. Je ne suis pas très grand, mais je compte sur mes cheveux pour me faire remarquer.

C'est quelques petits instants plus tard que je relève la tête, comme ci j'avais pressenti son arrivée. Sa chevelure rousse approchait petit à petit de moi. Je souris, automatiquement a sa vue, et je m'apprête a la saluer une fois en face de moi. Main sur l'épaule, j'avance mon visage pour lui déposer un baiser sur la joue, et je tend la mienne afin d'en recevoir un aussi.   " Salut toi! Comment tu vas? "   Je me recule après nos salutations, et je garde cette même expression sur mon visage. Laissant mes lèvres s'entre ouvrirent pour afficher mes dents.

Ofélia & Gaël 

Le temps n'était pas au beau fixe et j'avais du mal à savoir comment me saper sachant très bien que je détestais me couvrir mais c'était ainsi ; le froid et par instant, quelques petits rayons de soleil dans un mois de février presque trop étrange à mon gout, comme chaque année d'ailleurs. J'avais prévu ma journée pour ce cher Gaël, mon premier amour mais à présent, un ami. C'était rare que je sois fâché avec mes exs copains enfin sauf les briseurs de cœur clairement. J'avais appris à me dire que si on ne poursuivait pas l'aventure, c'était tout simplement le destin et mes relations dans la vie se portaient donc bien mieux depuis cette nouvelle philosophie. Je tapotais sur le clavier, notant quelques pittoresques phrases, afin de poursuivre et peaufiner une fiction pour le New Yorkers. Je perdais l'inspiration faisant à présent tournoyer quelques méches de mes cheveux roux comme si cela pouvait faire quelques choses sur l'imagination et l'inspiration : Que dis-je !? J'ouvrais mon carnet d'inspiration, le feuilletant, ne trouvant rien et je tapotais avec un stylo sur les cotés de l'ordinateur nerveusement. Je me fâchais contre moi-même, intérieurement pourtant je me trouvais seule dans le grand loft, j'aurai pu crier pour aller mieux mais je n'étais plus ainsi, je ne l'étais tout simplement pas. Je décidais d'abandonner et me préparer en avance pour mon rendez-vous. Je jetais en boule mon short et débardeur de nuit au sol dans la salle de bain, j'entrais dans la douche et j'appréciais le moment de calme avant d'appuyer sur le bouton de mon enceinte de douche pour me mettre à danser manquant plusieurs fois de glisser tel un clown dans l'espace mouillé. Bien sur, dans mon élan, je perdis du temps me perdant dans mes pensées troublantes sur Andrew, ma vie comme à chaque fois et surtout, sur mes pertes d'imaginations qui étaient fâcheuses pour une perfectionniste comme moi. je sortais en trombe de la douche et tout en m'essuyant, enroulant la serviette autour de moi, je fonçais passer des fringues, des chaussettes, ma paire de bottine. Je retournais devant la glace histoire de passer un bon coup de ravalement de façade et hop, j'attrape mon sac et le téléphone avant de me mettre à faire un footing vers le grand parc de la ville. Je cours, cours, vole presque d'ailleurs. Lorsque je me sens un peu plus proche, je me remet en marche, plus douce, moins vigoureuse aussi parce que je me suis épuisée soyons raisonnable et honnête. J'envoie un message à mon ami pour qu'il ne s'inquiète pas et j’accélère ensuite quelque peu.

Je passe les grilles, toujours ouvertes, du grand parc. Je souffle enfin, heureuse de trouver un endroit de verdure où il fait bon de respirer et surtout d'arriver après une petite course qui aurait pu être évité sans mon égarement. Je m'avance donc d'un pas certain et j'aperçois mon ami au loin. Gaël est là, calme et imperturbable, je crois. Sa main se pose sur mon épaule et j'ai un petit frisson qui me parcoure que je ne saurais surement jamais expliquer, il dépose un baiser sur ma joue et je lui retourne, toute souriante, lumineuse je crois. J'ai aussi choisi d'avoir pour credo de paraitre toujours lumineuse, heureuse aux yeux de mes proches, c'est ainsi ! Je vais bien mon petit frisé d'amour dis-je en rigolant doucement ayant toujours adoré sa tignasse ; Que dire ? Une rousse et un frisé, c'est la classe ! Et toi donc ? Parle-moi de toi... ça fait quand même un moment qu'on ne se voit pas ... poursuivais-je en attrapant son bras au vol pour plus de proximité comme à notre habitude. Nous commençons à marcher à travers le parc, j'inspire profondément, profitant de cet air si frai.

Ofélia & Gaël 

Mon histoire avec Ofélia n'avait pas connue une fin très joyeuse, mais heureusement, nous ne nous sommes pas déchirés. Nous avons ainsi, pu, poser une relation amicale entre nous. Disons qu'en même temps, ce n'était pas une décision prise pour un manque de sentiments ou pour une erreur. C'est juste que mon enfoiré de père avait su comment me tenir a l'époque en me menaçant de me retirer l'argent familiale si jamais je ne quittais pas la demoiselle qu'il ne jugeait pas assez bien. Franchement, il était stupide. Parce que Ofé est juste une fille extraordinaire. En plus, nous suivons les mêmes études, les mêmes centres d’intérêt et puis même... Sans prêter attention à ça, c'est une fille parfaite. J'étais juste trop jeune pour oser m'opposer, alors j'ai obéis tel un bon chien. Et puis d'un coté, j'avais besoin de cet argent pour m'éloigner au maximum de ce monsieur trop nuisible pour mon moral et ma santé.
Moral qui se trouve au beau fixe quand je vois la jolie rousse arriver vers moi. J'affiche clairement un sourire naturel, et sincère. Ma main se pose sur son épaule pour en venir a lui déposer un baiser sur sa joue, et je tend la mienne pour que ses lèvres viennent en faire de même. A la réception, je ferme les yeux un instant en sentant un petit défaut dans mon rythme cardiaque. Je ne comprend pas trop la raison, et je préfère ne pas y prêter trop d'attention. C'est dingue la façon dont elle rayonne. Mes yeux dans les siens, je sentais déjà que les prochaines minutes, voir heures, ensemble s'annonçaient intéressantes. A son rire, je fais un non de la tête en levant les yeux au ciel, avant de rire a mon tour.  " T'as toujours eu le don pour donner des surnoms... peu commun. "  et c'est comme ça que je l'adore. En n'étant pas une copie des nanas que l'ont trouvent sur ce maudit campus. Son bras passer autour du mien, et nous commençons a marcher. M'interrogeant un peu sur mon état, insinuant par la même occasion, que nous avons laissés un peu trop de temps s'écouler entre aujourd'hui, et le dernier moment passé ensemble.   " Je vais bien. Un peu fatigué... Même beaucoup! "   Oui, avoir deux bébés, c'est pas de tout repos. C'est pour ça que j'étais content aussi de pouvoir me ressourcer dans ce parc. Bien que Ofélia ne soit pas une compagnie de tout repos non plus.. Ah ah. Je suis vraiment vilain! Tournant ma tête pour regarder son visage, je dis, avec un petit air mesquin   " C'est une façon indirecte de dire que je t'ai manqué? "   Et je souris, malicieusement en attendant une réaction. Après tout, elle m'avait manqué. C'était comme une bouffée d'oxygène de la voir.
Mettant mes mains dans mes poches, je décide d'en dire un peu plus a mon amie sur mon quotidien. Je regarde droit devant moi en marchant a ses cotés, et je finis par ouvrir la bouche pour parler   " Entre les cours, les deux bébés a gérer, et mon boulot au journal... J'avoue que j'ai un peu de mal a m'organiser des fois. "   Je souris tendrement   " Enfin, je gère dans toutes mes responsabilité, mais j'ai un peu banni le mot sommeil de mon vocabulaire. Et toi? Les cours ça va? "  Et j'en reviens a poser mon regard sur elle, comme ci j'avais besoin de l'avoir dans mon champ de vision.