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L'atmosphère bondée du Royale brassait l'air en de lourds courants étouffants. La chaleur, moite, faisait trembler les corps dans l'ivresse de la musique et de la nuit. Partout, les silhouettes d'ombre et de lumière d'anonymes qui vont et viennent, consomment, fument, se frôlent dans une inertie sensuelle et provocante, presque dangereuse, dans la façon qu'elles avaient de bouger. Les pulsations lourdes de la musique résonnent comme autant d'échos transtatiques, font battre les cœurs à l'unisson et vibrent dans les poitrines. Diego, pris dans la tourmente du mouvement est là lui aussi, fondu dans le rythme de cette foule interdite, des particules d'alcool empruntant le chemin de ses veines avec la sensation terrible d'un feu enragé qui le parcourt. Les sens saturés, les yeux glissent sur les courbes de chair, emportent des regards éphémères. D'un œil perçant, il sent le désir frémir en lui dans ces jeux de séduction plein des choses de l'instinct et de l'animal, ces choses des pulsions qui se contrôlent si mal. Ce soir, il se sent mi-traqué, mi-prédateur. Ce soir, c'est une folie nommée envie qui excite l'esprit, langoureux et plein d'une force brute qui dérive sans attaches.
Et là dans l'entropie générale, hasard ou destin, les yeux se posent sur les traits familiers et si caractéristiques, sur la peau blanche de la nuque et les cheveux blonds. Le trouble naît, tente de décrypter, d'accrocher le regard azur sur cette silhouette qui fait battre un peu plus vite le cœur. L'hésitation, le doute. La face sévère de Diego oscille entre une soudaine curiosité et l'appréhension de sa présence. Mais déjà, si vite, il disparaît en direction des toilettes, ombre fugace qui semble en fuite. Comme depuis cette nuit incongrue où un mystère a été dévoilé. La fuite, toujours dès lors. Et l'envie prenante d'un savoir plus, de lui demander, de lui mentir avec un « Moi aussi je suis comme toi. » Et l'irrésistible tentation de marcher là où il ne faut pas, d'explorer cet interdit téméraire, pousse le finlandais à dévier la marche de ses pas, à pousser son empreinte dans les siennes et à suivre, pendant un instant presque malsain, le Mather qui ne se doute de rien.
Vêtu d'un pantalon en jean gris, une sobre chemise bleue déboutonnée d'un cran pour aérer la chaleur de la gorge nue, c'est une simple veste de cuir qui repose sur ses épaules dont la coupe sied avantageusement à la carrure. Une élégance sobre, masculine et feutrée. Toute une allure qui charme et fascine. Parvenu devant la porte des commodités, une certaine tension court toujours dans ses veines, mais il semble bien décidé, ce soir, à savoir, et satisfaire cette attirance curieuse. Il pousse la porte avec dans le regard une détermination teintée d'un voile obscur, aperçoit la silhouette des épaules de Malachy et laisse son pas résonner sur le carrelage des lieux exigus. Il ne l'a pas encore remarqué, lui, l'étranger encore inconnu en cet instant, mais il franchit la distance qui les sépare, va pour poser sa main sur son épaule, elle hésite, plane une fraction de seconde avant de s'abattre avec une force certaine mais mesurée, à demi complice, à demi invasive, dans cette promiscuité qu'il devine probablement très gênante depuis leur dernière réelle "entrevue".
Une seconde, on se demande ce qu'il va se passer, l'incertitude est au centre de tout, avant que ne résonne la voix grave et posée d'un anglais presque sans accent, en deux mots impérieux.
« Salut Malachy »
Et là dans l'entropie générale, hasard ou destin, les yeux se posent sur les traits familiers et si caractéristiques, sur la peau blanche de la nuque et les cheveux blonds. Le trouble naît, tente de décrypter, d'accrocher le regard azur sur cette silhouette qui fait battre un peu plus vite le cœur. L'hésitation, le doute. La face sévère de Diego oscille entre une soudaine curiosité et l'appréhension de sa présence. Mais déjà, si vite, il disparaît en direction des toilettes, ombre fugace qui semble en fuite. Comme depuis cette nuit incongrue où un mystère a été dévoilé. La fuite, toujours dès lors. Et l'envie prenante d'un savoir plus, de lui demander, de lui mentir avec un « Moi aussi je suis comme toi. » Et l'irrésistible tentation de marcher là où il ne faut pas, d'explorer cet interdit téméraire, pousse le finlandais à dévier la marche de ses pas, à pousser son empreinte dans les siennes et à suivre, pendant un instant presque malsain, le Mather qui ne se doute de rien.
Vêtu d'un pantalon en jean gris, une sobre chemise bleue déboutonnée d'un cran pour aérer la chaleur de la gorge nue, c'est une simple veste de cuir qui repose sur ses épaules dont la coupe sied avantageusement à la carrure. Une élégance sobre, masculine et feutrée. Toute une allure qui charme et fascine. Parvenu devant la porte des commodités, une certaine tension court toujours dans ses veines, mais il semble bien décidé, ce soir, à savoir, et satisfaire cette attirance curieuse. Il pousse la porte avec dans le regard une détermination teintée d'un voile obscur, aperçoit la silhouette des épaules de Malachy et laisse son pas résonner sur le carrelage des lieux exigus. Il ne l'a pas encore remarqué, lui, l'étranger encore inconnu en cet instant, mais il franchit la distance qui les sépare, va pour poser sa main sur son épaule, elle hésite, plane une fraction de seconde avant de s'abattre avec une force certaine mais mesurée, à demi complice, à demi invasive, dans cette promiscuité qu'il devine probablement très gênante depuis leur dernière réelle "entrevue".
Une seconde, on se demande ce qu'il va se passer, l'incertitude est au centre de tout, avant que ne résonne la voix grave et posée d'un anglais presque sans accent, en deux mots impérieux.
« Salut Malachy »
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