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j'effacerai tout tes souvenirs.Avant mes fiançailles, je ne m'étais jamais perdue à compter les années en train de défiler, mais j'imagine que le fait d'avoir une épée de Damoclès perchée au dessus de ma tête change la donne. Et directement, on se met à énumérer souvent le temps, à se demander, ce qui a pu nous mener jusque là. Et pour ma part, j'en reviens toujours à la même conclusion, le pouvoir et l'argent. Je ne regrette rien, qu'on se le dise, je ne suis pas ce genre de personnes qui se perdent à avoir des remords sur tout et n'importe quoi, je sais ce que je veux, ce que je me dois de faire pour l'obtenir, mais peut-être aurais-je aimé un peu plus de simplicité ? Qu'on me parle d'amour avant qu'on s'en vienne à me forcer à l'épouser. Et j'ai presque envie de rire et vomir à la fois, rien que d'y penser … Qu'on me parle d'amour, à moi ? Bordel, n'importe quoi, Clay a clairement eu raison de moi. Je divague et préfère alors l'embêter, sur notre histoire passée et le fait que parler du temps qu'il fait n'est pas forcément dans mes plus grands projets, ce serait des retrouvailles tellement désolantes, n'avoir que ça à se dire, oui, déprimantes. « Quoi ? Tu vas me dire que tu es satisfaite de ce temps rabougri ? » J'en fronce les sourcils, réalisant qu'en plus de cela il compte me tenir la parlante avec ça, pour le coup, j'en souris avant de soupirer, un brin agacée. « Dante ... » Je vais finir par croire que tu n'as pas mieux à me raconter, que de me revoir ça ne te fait aucun effet. Bien que ce n'est pas comme si j'espérais quoi que ce soit en réalité, après tout, je n'avais pas prévu de me retrouver face à lui, juste de rentrer et d'aller dans les bras de mon flic préféré me lover. Sauf qu'il ne faut jamais rien prévoir – et je crois que je devrai préciser cette pensée à mon père, histoire de lui faire comprendre encore que le mariage Malcolm – Suttler n'est pas une bonne idée – alors je m'aventure, après quelques dires de plus au sujet de nos vies ici, à lui proposer de monter chez moi. S'il n'est pas fatigué, s'il a envie, cela va de soi. Dans mon univers, j'ordonne, et je me dis que les choses me sont dues, mais j'essaie un tant soit peu de faire preuve d'humanité. « Tu me connais, je suis un petit dormeur. » Alors sur mes lèvres s'ovalise un sourire satisfait, tandis qu'il termine de se garer, qu'il sort de l'habitacle confiné et vient m'attendre de l'autre côté. Mes gestes se font presque identiques aux siens, je m'extrais de la voiture, et me cale à ses côtés, naturellement, je prends les devants. Fouille dans mes poches afin de retrouver dans le fond de l'une d'elle mes clefs, et rapidement parce que le froid se fait quand même sentir, on s'engouffre à l'intérieur du bâtiment. « Je te concède le fait que le temps de cette ville est pourri. » Je fais la conversation comme je le peux alors qu'on monte les escaliers, avant de parvenir à mon pallier, automatiquement mes prunelles se posent sur la porte de Clay, pour finalement s'en détourner, me souvenant qu'il n'est sûrement pas là, puisque pas de nouvelle depuis un moment déjà. Donc on avance encore, tout à côté, vers la porte de mon propre appartement dans lequel je pénètre en premier. « Fais comme chez toi. » Je lui dis, pour être polie, et parce que je suis fatiguée, on sait parfaitement que la politesse ce n'est pas fait pour moi. Et quittant mes chaussures pour me retrouver presque pieds nus sur le parquet de l'appartement, je me débarrasse de mes affaires en les posant où elles voudront bien atterrir, n'ayant pas l'envie d'être maniaque ce soir. « Tu veux boire quelque chose ? » Je lui demande en me dirigeant vers la cuisine. « Café ? » Je lui dis en me retournant. « Bien que tu dis que tu n'es pas fatigué, ça pourrait au moins te réchauffer. » Un fin sourire sur les lèvres. « Vin ? » On ne sait jamais. « Si ton projet est de me saouler pour me dépouiller de mes affaires. » Et même s'il est vrai que je rigole dans l'instant, que je le taquine clairement, c'est aussi une possibilité, après tout, qu'est-ce que j'en sais, il a pu virer cleptomane depuis tout ce temps. Et j'ose penser qu'on ne connaît jamais réellement les gens, pour preuve, je suis la première, à mentir comme je respire....© groggy soul
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