Reinaldo Rega Romanov ► Hugh Dancy

Reinaldo Rega Romanov est l'arrière petit-fils d'Anastasia Nikolaïevna, fille de Nicolas II de Russie, seule descendante du dernier tsar de Russie ayant survécu au massacre de 1917. Cette dernière se réfugia en Allemagne, remplie d'amertume, devenant une femme esseulée, surnommée Frau Sehnsucht par les berlinois, en raison de sa profonde tristesse, de la séparation avec sa mère patrie qu'elle ne reverra jamais. Son désir de révolution, elle le trouvera en épousant les idées nazies de son amant, l'infâme Docteur Josef Mengele. En échange d'informations capitales sur les bases secrètes russes, Hitler lui promis de rétablir la lignée des Romanov sur le trône. Un projet qui nourrit l'idéologie familiale des décennies et qui fut transmis à son fils, Niconovitch Romanov tout au long de son enfance au sein de la capitale. Peu avant la fin de la guerre, Niconovitch, comme tous les nazis de l'époque, fuit en  amérique latine, et s'établit à 15 ans au Vénézuela avec sa mère qui mourut de la malaria en raison de son extrême pauvreté. Seul dans le monde brutal de la guerre froide, élevé par un père aux moeurs extrêmes, et haineux d'avoir été usurpé de son destin de tsar, Niconovitch choisi le destin de rebelle et devint un guérillos au service du Che durant les années 50 et 60. C'est au cours d'une mission contre la CIA qu'il rencontra Kate Del Castillo et avec laquelle il conçu son fils Reinaldo Rega Romanov senior. Lui-même eut un fils, Reinaldo Rega Romanov junior, né le jour de la chute du mur en 1989, symbolique puissante pour une famille descendant du dernier tsar de Russie. Après avoir vu ses espoirs de révolution anéantis, Reinaldo Senior changea de stratégie et envoya son fils aux Etats-Unis. Car quoi de mieux que de détruire le système en l'intégrant de l'intérieur : en atteignant les plus hautes strates de la société grâce à son intégration à Harvard, son enfant déclencherait une guerre avec la Russie, annihilerait enfin la révolution prolétaire incarnée par Poutine, et reprendrait enfin son digne rôle de tsar.

C'est ainsi que Reinaldo Rega Romanov Junior naquit aux Etats-Unis au sein du Minnesota, patrie d'origine de Gus Hall, leader du parti communiste américain durant des décennies. Ce lien bien qu'éloigné avec cette doctrine, représentait une infamie, une souillure. Voir tous ces adeptes marxistes, prônant la révolution des classes était trop pour Reinaldo : tout en lui rejetait ce qui portait atteinte à la monarchie. La monarchie représentait le droit inaliénable de diriger, de mener le peuple vers la lumière éclatante de l'avenir. Laisser ce pouvoir au peuple bas et non éduqué, une hérésie intolérable. C'est ainsi que, ne pouvant plus contenir sa colère, il décida de reporter sa rage dans les études, de montrer au monde sa valeur innée de leader suprême charismatique. Une image sûre de lui, d'homme posé et mûr... en apparence du moins, car des années d'abus par son père l'avait rendu instable. Persuadé d'être divin, son père voyait son fils comme sa propre extension : il l'appela de son propre nom (Reinaldo ayant pour racine Rey, signifiant Royal, Roi) et le poussa dans ses derniers retranchements. Dans un excès de rage, il tua son père avec une poutre de bois. Les limbes de son esprit n'assimilèrent jamais cet acte : il occulta cela au point de la névrose et développa une double personnalité. Une personnalité revancharde, haineuse du genre humain : la manifestation de son propre père, et une autre basée sur la compassion envers les gens qu'il rencontrait : mais toujours subsistait une même logique de domination.