SAMSON "SONNY" WEASLEY ► logan lerman.

Un petit monstre tendre. Bébé, c’était le plus mignon des enfants du parc. Sa mère était si fière qu’elle passait des heures à l’habiller avant de sortir, lui achetant les plus beaux bodies qu’elle pouvait trouver malgré le fait que la famille ne fut ni riche, ni pauvre. Toutes les mères s’attroupaient autour de ce petit brun aux yeux d’un bleu océan qui persisterait avec l’âge et s’extasiaient devant la moue adorable qu’il leur adressait, comme s’il savait tous les avantages que l’on pouvait avoir à être le plus mignon. Néanmoins ces sourires ne semblaient pas le moins du monde être exagérés ou calculés, cette tête d’ange témoignait d’une sincérité folle qui ferait tout son charme plus tard. Son père aussi en était fier et n’hésitait pas à le montrer à ses amis, bombant le torse en répétant à quel point il pouvait être fier de son petit Sonny - les parents d’eux même ayant abandonné l’idée de l’appeler par son vrai nom. Seulement le petit ange se transforma bientôt en véritable petit démon lorsqu’il grandit. Sans raison parfois, il se mettait à hurler comme s’il était victime d’une énorme douleur, ou essayait de mordre violemment les personnes aux alentours. Il semblait réellement souffrir, mais personne n’arrivait à comprendre de quel mal. Ce fut madame Weasley qui décida la première de l’emmener chez le psychiatre, son mari se montra réticent, non pas par manque d’intérêt mais plutôt par peur de découvrir quelque chose de grave. Leur cher bébé adoré, leur petit ange qui parfois avait des crises démoniaques était en fait souffrant de bipolarité qui l’enfermait pour toujours dans un masque de violence qu’il ne pouvait totalement supprimer, mais devait plutôt apprendre à maitriser. On ne chercha pas à exposer d’avantage le problème, mais tout la famille fut au courant et le petit Sonny prit l’habitude de d’aller chez le psy au moins deux fois chaque semaine.
ll fallait croire que cette expérience ne traumatisa pas complètement les Weasley puisqu’un an seulement après la naissance de Samson, naissait Jordan, sa petite soeur, de laquelle le petit garçon fut tout de suite proche. Avec les médicaments assez lourds qu’il prenait pour calmer ses crises, il se trouvait parfois tout à fait dans les vapes et prenait l’habitude pour se rassurer de s’endormir près du corps fragile de sa petite soeur. Et les parents les regardaient tous les deux avec un véritable émoi, fiers de leurs enfants, malgré le fait qu’il soient voués toutes leurs vies à être malades.


La bohème. Il grandit à la même vitesse que n’importe quel autre petit garçon de son âge, cependant plongé sans cesse dans des romans divers qu’il allait piocher dans la bibliothèque de son père. Derrière sa pathologie bipolaire, on découvrit bientôt une intelligence supérieure à la moyenne qui lui faisait prendre conscience des choses plus rapidement que d’autres. À six ans, il tâchait déjà de déchiffrer des polars dont l’illustration de couverture lui plaisait, à neuf ans il découvrait le sexe et le désir sexuel dans ses romans débiles pour adolescents qui pourtant le fascinait dans leur construction, et à quinze ans il s’ouvrait définitivement au monde avec « Indignez-vous » de Stephane Hessel, qui lui faisait prendre conscience de tout et bousculait sa vie. Il eut toujours une manière de s’exprimer un peu différente des autres, mais tout le monde l’aimait pour son étrangeté et sa culture. C’était le grand optimiste auprès duquel on aimait se confier et tout dire, en sachant que jamais il révélerait son secret. Personne en soupçonnait chez lui le moindre trouble, car il prenait bien soin de cacher ses crises en prétextant de simples petits malaises dû à des carences. Tout le monde était dingue de Sonny, et Sonny était dingue du monde.

Le poète. À dix sept ans ce fut pour lui la consécration de toute ses idéologies. Alors, sans prévenir un beau jour, il fit ses affaires et partit tôt le matin, sans que personne ne l’apprenne sur le coup. Il laissa un mot posé sur son lit soigneusement fait et empestant le cannabis - ça aide pour réfléchir. Il partit seul sans la moindre peur, mais une soif du monde grande comme son coeur. Il avait rassemblé ses économies et se paya ce voyage humanitaire avec pleins d’autres jeunes tout comme lui, ayant trafiqué sa carte d’identité pour qu’on ne lui demande rien, prenant un accent européen pour qu’on lui attribue ces putains de dix-huit ans internationaux. Il passa plus d’un an au Senegal, loin de toute civilisation occidentale, des bandeaux dans ses cheveux et du travail tous les jours, mais cette expérience le fit tant grandir qu’il en revint un ans plus tard, avec un air d’adulte épanoui ayant enfin trouvé son but.
Mais il n’eut pas vraiment le temps de profiter de la vie de famille que déjà il repartait. Il semblait avoir tout panifié, lui qui voguait pourtant sans cesse. Il l’avait annoncé d’une traite à ses parents et ces derniers, comme toujours prit de cours, n’avaient pu que l’encourager à passer le concours d’admission pour Havard. Sonny réussit ce dernier avec brio, et il encadra pendant des mois son diplôme d’admission, l’arborant avec un grand sourire sur sa photo de profil Facebook. L’année d’après, il rentrait y rentrait, lunettes de soleil rondes sur le nez et rêves pleins la tête.