Il y a des sons qu'on reconnaît. Qui vous rappelle à une ancienne vie. Un rire qui raisonne plus fort que les autres, une voix tranchante. Il y a celle de Zoïa. Quelle ironie, que le lien entre les deux époques soit fait par toi, toi qui ne cadre tellement pas avec mes costumes sur-mesure. Qui ne cadre tellement pas avec le cadre. Je suppose que je dois m'en réjouir, je voulais voir sans attirer leurs prunelles. Les tiennes ne font pas partie de celles que je redoute. Alors Jasper quitte son trône de fortune, le verre qui glisse sur le bar, poussé par ses doigts lissés par les touches, le bruit ne s'arrêtant qu'une fois sa silhouette ayant rejointe celle féminine. S'assoit à ses côtés sans plus de cérémonie, et boit une gorgée, d'abord. Puis les deux bleues se dirigent sur la rousse, un sourire accroché aux lèvres. « Dit-moi que c'est moins bien sans moi. » Inutile de dissimuler un ego qui suinte. Dit-moi que quelque-part, on me regrette, qu'Harvard n'a pas juste continué à tourner comme si on ne lui avait pas enlevé un rouage. Dit-moi que je ne suis pas là pour rien. Parce que si ici n'est pas ma place, je ne sais plus où elle se trouve.
(Jasper O. Ellington)
deux verres vides et le bruit dehors, on habite dans un corridor, tu t'abrites dans ce faux décor. prends moi la tête tant qu'on peut encore, et dis-moi que c'est trop tard, je serais d'accord. deux pièces vides qui résonnent trop fort ; on habite dans un désaccord. - mentissa