James L. Cooper ► Luke Pasqualino

« Tu iras à Harvard, c'est tout se qu'il y a à dire ! »
James claqua la porte et sortit aussitôt, prenant son skateboard et se dirigeant vers le parc le plus proche. Vivre dans cette optique d'études qui n'en finissent pas ne fait pas partie de son mode de vie. La jeunesse est trop courte, il faut donc en profiter sans en rater aucune miette. Il ne comprendra jamais ses parents, il a toujours du suivre le même chemin que sa grande sœur. Il n'a jamais eu le choix.
Il prit alors son portable et appela comme à son habitude le dénommé « Bro' » dans son répertoire mais au moment où il lança l'appel, un jeune homme l'interpella. James s’arrêta, pris son skateboard et s'assit à côté de lui. Il échangèrent une série de mouvements incompréhensibles avec leurs mains et commencèrent à discuter.
« Alors Bro', ça va ? T'as pas l'air en forme. C'est quoi ? Tes vieux te pompent encore avec cette histoire de fac' ? » James qui écoutait attentivement son ami tout en étant concentrer à rouler son joint. Ses parents, comme tout les parents, étaient contre le fait que James fume de telles substances, ils savent qu'il est dans l'illégalité mais ne réagissent pas pour autant. « Ouais c'est pas trop la joie par ici, j'suis obligé d'aller chez ses bourges d'Harvard. Fais chier, tout ses gosses de riches complètement cramé à la cocaïne et au LSD. Regarde le ciel, fume toi un bédo et questionnes-toi sur la vie. C'est s'qu'on fait ici n'est-ce pas ? Et tout va très bien, dans le respect mutuel. Pas besoin d'une concurrence interne pour savoir qui sera médecin, juge ou astro-physicien ! »

Les deux garçons restèrent toute l'après-midi à diverger sur ce débat, l'un ne voulant pas continuer des études universitaires mais qui en a les moyens et l'autre, qui n'en a pas la possibilité mais qui ne refuserait pas d'étudier davantage pour son avenir. Deux mentalités différentes mais ce n'est pas ça qui pourra les séparer, mais bien le départ de James. C'est aujourd'hui la dernière fois qu'ils se verront « souvent ».

« Hector, sa fait bien dix ans que j'vois ta tête tout les jours, qu'on fait des conneries, qu'on fume, qu'on fait la fête. T'es un frère pour moi. Merci. » Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu'ils s'enlacèrent aussitôt. L'émotion était forte, deux amis, non, deux frères qui se séparent après tant d'années provoque toujours ces effets. C'est ici que James quitte sa ville natale qui est Pittsburgh pour partir à Harvard, se n'est pas si loin mais la sensation de refus qu'il a se verra toujours dans son comportement.