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Je n’avais pas revu Austin depuis cette après-midi passée en sa compagnie sur le yacht. J’avais passé quelques temps chez mes parents, pour me ressourcer, profiter un peu d’eux, de mes amis d’enfance, de New York en général, avant de faire mes valises pour le Summer Camp. Je ne connaissais pas le Vermont, bien que j’avais déjà pas mal voyagé dans le monde grâce aux tournées de mes parents, et ma naïveté prit le dessus car je fus persuadé qu’étant proche de la frontière canadienne, les températures resteraient douces tout l’été. Et je m’étais trompée en beauté, les pulls et pantalons que j’avais emporté avec moi étaient pour le moment restés tout au fond de la valise. Heureusement qu’il y avait un lac à proximité des chalets où nous logions pour nous rafraichir quand le soleil était au plus haut. Mais je n’avais pas aperçu Austin au milieu des étudiants que je côtoyais, je me demandais même si finalement, il était venu où s’il se terrait quelque part, ayant changé d’avis.
J’avais finalement pris mon courage à deux mains, et avait réussi à trouver son numéro de téléphone. Même si je n’étais pas une grande fan du soleil car souvent trop chaud en été, j’avais envie de profiter de la nature autour de nous. L’idée du pic nique me vint un peu plus tard, et je fus heureuse qu’elle lui convenait aussi quand je la lui proposais un petit peu plus tard. J’avais proposé de me charger du panier, et je passais l’après-midi précédent notre journée à faire des courses dans la supérette du village le plus proche. Devant les rayons, je m’étais rendue compte que je ne connaissais pas vraiment ses goûts. Un peu désemparée, j’avais acheté un peu tout ce qui me tombait sous la main, des fraises, du saucisson, du fromage, du pain de campagne, … sans me soucier si le tout faisait un ensemble. Prise d’une lubie, je rajoutais une bouteille de vin blanc sec, plus pour lui que pour moi. Bien sur je prendrais surement un verre si je me sentais trop « intimidée » en sa présence.
Le lendemain, je l’attendais au point de rendez vous qu’on s’était fixé, un banc pile entre les chalets où chacun logeait, un panier en osier posé à mes pieds. J’étais arrivée en avance, à la fois stressée et excitée de le revoir. Dans un coin de ma tête, je pense que j’avais toujours un peu peur qu’il s’énerve à cause de nos différences ou parce que j’avais prononcé une phrase ou un mot de trop. Et j’allais devoir travailler là-dessus, surtout si on allait se revoir. Car oui, même si je m’étais repassé le fil de notre dernière fois ensemble, j’étais incapable de définir ce que nous étions en réalité, et l’un de mes défis de la journée était justement de réussir à entamer ce sujet de conversation avec lui. En attendant qu’il arrive, je triturais du bout des doigts le tissu de la robe dos-nu que j’avais mise pour l’occasion, signe pour ceux qui me connaissaient de mon stress qui montait. J’aurai mieux faire de trouver une occupation pour me changer les idées plutôt que d’attendre ici.
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