The world is yours - Nekho & Echo

« Ma proposition tiendra toujours, Mademoiselle Hamilton » dit l'homme sur un ton où percé un fort accent espagnol. Ayant l'allure d'une femme d'affaire nonchalamment installée derrière son bureau, Echo esquissa un sourire, laissant tourner entre ses doigts un stylo bille dont elle s'amusait à faire sortir la mine dans un affreux clic-clac depuis une bonne dizaine de minutes. Son teint était pâle, trop pâle, des cernes qu'elle ne s'emmerdait pas à cacher était présentes sous ses yeux trop bleus et ses mains tremblaient autant que celles d'une fille n'ayant pas pris sa dose depuis 48 heures. Sauf qu'en réalité, elle manquait simplement de sommeil, beaucoup trop de sommeil. Une musique classique se laissait entendre à travers la porte alors qu'elle fixait d'un air blasé l'homme face à elle. Ce mec ne lui lâchait pas le cul depuis le début du mois, aimant tout particulièrement lui faire des avances, simplement pour qu'elle accepte de lui vendre la totalité de ses œuvres à un prix qu'elle n'estimait pas assez élevé. Elle n'était peut-être pas friande de richesses mais elle savait qu'elle n'avait aucunement envie de vendre ses derniers tableaux à un prix aussi bas. L'espagnol sortit un cigare de sa poche, en coupa le bout de son cigare et l'allumant finalement. La fumée l'entoura rapidement avant qu'elle ne se lève en soupirant « Je n'ai pas plus de temps à vous accorder alors si vous voulez bien me suivre vers la sortie ... » Elle lâcha brusquement son stylo et se dirigea vers la porte avant de sentir la poigne féroce lui enserrer le bras. Le souvenir douloureux de son agression en septembre revint brutalement à la surface et elle paniqua un instant. » Lâchez moi ! » s'exclama Echo avant de déloger son bras de sa main intruse. L'homme la scruta, sourcils froncés de son air impérieux « C'est ma dernière proposition, retenez bien ça ! » Elle ouvrit la porte et dit « Dégagez, maintenant ! » Le souffle court, elle garda son regard figé sur un point invisible alors qu'il passait devant elle, laissant dans son sillon un lourd parfum de tabac et d'eau de Cologne. Passant une main ans ses cheveux, elle soupira, prenant le temps de se calmer. Son existence toute entière avait pris un tournant étrange. Elle se sentit vide et eut l'envie d'appeler Noah, simplement pour se rassurer, pour se dire que dans son monde il lui restait encore son âme sœur, que malgré la haine qui les reliait, lui ne la laisserait pas tomber. Mais une voix l'interrompit pas dans ses réflexions. Elle ferma la porte de son bureau et revint vers le centre de la galerie avant de voir débarquer un homme qu'elle trouva, il fallait bien qu'elle se l'avoue, extrêmement beau. La beauté exotique des déserts ardes, la chaleur éreintante d'une Arabie oubliée. Cillant, elle vit Peggy rougir en le voyant débarquer et haussa un sourcil, se demandant où était la femme professionnelle qu'elle connaissait tant. Se détournant finalement vers le nouveau venu, elle dit « Bonjour, je peux … vous aider ? » Replaçant son t-shirt bien droit sur sa poitrine, elle plongea simplement une main dans l'une des poches de son pantalon, attendant simplement de voir en quoi elle allait pouvoir être utile ou si elle avait encore une fois affaire à un mec imbu de lui-même et de la fortune qu'il avait l'air de si bien porter.