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Cela devait faire plus ou moins deux mois que les cours avaient repris et donc, que Jules se trouvait à Harvard. Et s'il n'était pas encore véritablement fait à l'idée et au changement radical de pays, il y avait tout de même certaines choses qui lui faisaient voir les choses du bon côté, comme ses retrouvailles avec Jules, sa jumelle de prénom ou bien les confréries, les fameuses confréries et leurs fêtes à n'en plus finir. Ça, c'était certainement ce qu'il appréciait le plus, parce qu'au moins là, il n'avait pas l'impression d'être un étranger - bien que son accent français soit présent pour le dénoncer - et puis, fallait avouer que c'était le meilleur moyen pour parler à de nouvelles personnes et s'intégrer. D'ailleurs, ce soir, c'était les Mathers qui recevaient et, en tant que bizut exemplaire, il était évident que le brun répondait présent. Assis dans l'un des canapés, le De Lacroix bavardait avec une jolie demoiselle donc il ne connaissait même pas le prénom, pour le moment du moins. Enfin, de toute manière, il s'en fichait pas mal de comment elle pouvait s'appeler. Se remettant sur ses deux jambes, il indiqua à la jeune femme qu'il allait chercher à boire et qu'il revenait, avant de se diriger vers le bar où le choix était nombreux. Deux red cups en mains, il fit volte-face avant de se retrouver nez-à-nez avec une jolie brune qu'il reconnut aussitôt. Margaux. Quel hasard ça avait été de la retrouver là, après tout ce temps. Il l'avait tout de suite reconnue parce qu'un visage comme le sien ne s'oubliait pas. Elle avait été la première qu'il ait aimé, peut-être même la seule. Mais c'était de Jules qu'on parlait, alors forcément, il s'en était rendu compte trop tard et n'avait rien fait pour la retenir. Et maintenant, elle l'évitait, faisant comme si de rien était. Lui ? Il n'avait pas non été vers elle, ce n'était pas son genre après tout, de courir après les gens. Trop de fierté, sûrement. Mais ce soir, ils ne pouvaient pas faire comme si de rien était une fois de plus, non. Ses yeux bleus plongés dans ceux de la jeune femme, il dit simplement, s'exprimant dans sa langue maternelle qu'était le français et qui était aussi celle de la Du V.-Montet : "Bonsoir, Margaux." Et un sourire se dessina au coin de ses lèvres, un de ceux qui voulaient dire "tu ne peux pas m'échapper, cette fois".
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