La soirée du Nouvel an avait permis à Zoïa de retrouver une relation apaisée avec son vieil ami Leo Halberstam. Longtemps, elle lui en avait voulu de s'être mis en couple avec Calyspo, et bien qu'elle sache l'étudiant toujours épris de Barbie vétérinaire, il retrouvait son tempérament d'antan. Fini l'ancien Mather pantouflard et fleur bleu à gerber, il était de nouveau prêt à célébrer. Alors Zoïa ne savait pas le temps que ça durerait mais elle comptait bien profiter de cette amitié retrouvée. Elle retrouva le Spécimen chez lui après quelques échanges de texto. « Halberstam ! » lance-t-elle en posant ses prunelles métalliques sur la silhouette familière. « Je compte bien que tu me mettes la tête à l'envers ce soir, tu as du retard à rattraper. » ajoute-t-elle avec un sourire en coin. « Ramasse tes affaires et fais-moi faire des choses folles ou tu n'es plus un Mather digne de ce nom. » Autrement dit, je te lance un défi gentil garçon, montre-moi ce que tu as dans le ventre, histoire que ta réputation n'appartienne définitivement plus au passé.
Malgré tout ce qu'il avait pu se passer de leurs débuts chaotiques à leurs frictions par rapport au couple que formait Leo avec Calypso durant une période, Zoïa était toujours restée une amie fidèle à sa manière pour le jeune homme. Certes, ils n'étaient pas adeptes des longues discussions, ils ne se voyaient pas tous les jours et se laissaient souvent de longues périodes sans nouvelles, mais lorsqu'il revoyait la rouquine c'était avec plaisir. Au fil du temps, elle s'était un peu ouverte à lui, c'est-à-dire qu'elle avait cessé de l'envoyer bouler à chaque fois qu'il s'adressait à elle. Ce soir, la jeune femme avait comme projet de s'offrir une soirée à l'ancienne avec l'étudiant. Souvent, elle lui avait reproché avoir changé depuis qu'il était amoureux et cette soirée était l'occasion de remettre les choses à leur place. « J'ai peut-être du retard mais tu seras plier en deux dans dix minutes ce qui n'est pas drôle du tout pour moi je vais m'ennuyer après, je suis très résistant je te rappelle. » Il disait ça en souriant, sachant parfaitement que la Dunster avait une bonne descente, l'un de leurs quelques points communs qui faisait qu'il aimait passer du temps avec elle. « Allez montre-moi ce dont toi tu es capable, j'ai des années de Mather derrière moi j'ai plus rien à prouver ! »
Ca faisait du bien de retrouver Léo. Le vrai Léo s'entend. Elle rit en lui lançant un regard meurtrier et dédaigneux. « Très drôle. Moi mes lèvres n'ont jamais quitté l'alcool ces derniers mois tandis que toi elles étaient bien trop occupées dans la bouche de tusaisqui. » Les yeux se lèvent au ciel parce que malgré tout, elle ne veut pas prononcer le prénom et elle sait que le sujet peut-être douloureux alors elle ménage le garçon. Oui, Zoïa fait preuve d'humanité, c'est étonnant. « Je suis certaine qu'à la fin de la soirée, tu vas appeler ta mère tellement tu seras minable alors que je serai fraîche comme la rosée. » provoque-t-elle une nouvelle fois alors que l'étudiant s'apprête à partir avec elle. « Si si justement, tu as perdu de l'entraînement, mais allez va, vu que tu as oublié, je choisis le premier endroit. »concède-t-elle alors qu'ils se mettent tous les deux en route et qu'ils prennent le taxi qui les attend en bas de l'appartement de l'ancien Mather. C'est bien plus prudent de ne pas conduire. « Au nirvana. » dit-elle fermement au conducteur qui les regarde alternativement avec un regard lubrique. C'est fou comme un simple nom peut provoquer des fantasmes. « Rien de mieux qu'un bar crasseux avec des pervers et des filles à poil pour commencer. » Et puis, elle aussi, elle aime se rincer l'oeil à l'occasion et surtout les cocktails sont bons là bas mais pas que...
Il fit un sourire grimaçant à l'égard de la rouquine, ricanant faussement avant de protester. « Est-ce que je t'ai demandé de juger comment j'occupais mes lèvres dis-moi ? » Oui parce qu'elle pouvait bien lui faire de nouveau la morale sur sa relation avec Calypso qu'elle n'avait jamais cautionné, mais Leo n'était pas dupe non plus et il avait bien vu le petit jeu de la Dunster avec ce garçon au réveillon. Gros mensonge qu'elle venait donc de lui dire, Zoïa avait bien du laisser ses lèvres traîner ailleurs que sur une bouteille de tequila. Il leva les yeux au ciel, un petit air hautain et intouchable au visage, Halberstam n'allait pas s'avouer vaincu dès lors, il avait bien l'intention de suivre la rousse jusqu'au bout et qu'elle ne cherche pas à se débarrasser de lui. « Ouais choisis bien ! Et essaye pas de me droguer ou quoique ce soit pour me faire perdre de l'endurance ! » dit-il en fronçant les sourcils, c'était une idée en passant mais si elle faisait ça, il y avait effectivement de grandes chances que la rouquine use d'un stratagème pour lui faire perdre ses moyens dans la soirée. Ils se dirigeaient donc vers le Nirvana et Leo fronçait le nez sans pour autant poser de résistance à la proposition de la jeune femme. Elle aurait bien fait de lui faire fermer son clapet. « Pourquoi ça ne m'étonne pas que tu veuilles aller là-bas ? Bon tu payes les consos du coup ! »
Ses sourcils se haussent, certes, elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas mais il avait une façon bien impolie de lui rappeler. « Je constate simplement. » Un rictus peint ses lèvres alors qu'elle le défie d'un regard. Pour qu'il espère qu'elle garde sa langue dans sa poche, il faudrait vouloir changer du tout au tout la Demoiselle Rosenbach. Mais ces deux là ont une relation bien à eux. « Petit joueur. » lance-t-elle en le toisant à nouveau. Depuis quand la drogue l'arrêterait ? Mais de toute façon, ce n'était pas là ses méthodes. Elle était manipulatrice, calculatrice mais en aucun cas fourbe à ce point. « J'ai les moyens, c'est pas un problème. » En tant qu'ancienne Eliot, il faut bien que je te défie un peu l'Ancien Mather, en souvenir du bon vieux temps. « Bien sûr, le spectacle sera bien moins sexy que ma compagnie mais on s'en contentera. » Elle balaie ses paroles d'un revers de main tout à fait sérieuse alors qu'ils entrent à présent dans l'établissement. Plusieurs filles dansent lascives et Zoïa pose sur elle un regard amusé. « Choisis notre coin. » Honneur aux hommes, puisque les dames ont eu leur lot par le passé.
Il y avait tout un tas de sujets sur lesquels les deux jeunes gens se fritaient régulièrement. Parmi leurs favoris, il y avait bien entendu Caly. Au fond ça dérangeait Halberstam, il aurait bien aimé que son amie et la fille qu'il aimait s'entendent mais il n'allait pas non plus les forcer. La jeune femme avait donc décidé que leur soirée de retrouvailles en tête à tête se passerait dans un bar où une troupe de strip-teaseuse peu farouches bougeaient leurs derrières. Leo n'allait pas faire le prude mais ça faisait un sacré bout de temps qu'il n'avait pas mis les pieds dans ce genre de lieu. Il s'installa dans un coin tranquille mais pas trop, riant. « Tu sais si le spectacle ne te plaît pas tu n'auras qu'à aller danser. » dit-il avec un sourire taquin sachant très bien que la rouquine serait tout à fait capable de le faire. Il devait même reconnaître qu'elle était bonne danseuse. « En parlant de danse, ton partenaire de danse ne s'est pas joint à nous ? » demanda-t-il en pensant au jeune homme qu'elle lui avait présenté au réveillon.
Elle suit Leo dans le coin qu'il leur a choisi. Au moins, il a eu bon goût, en choisissant un endroit excentré mais pas non plus à l'abri de toutes les activités. « Ne me mets pas au défi. » rétorque-t-elle avec un sourire satisfait. « Parce que de nous deux, ce ne sera pas moi la plus ridicule sur une barre de pole dance. » Déjà, elle était beaucoup plus gracieuse et surtout la danse était son domaine d'études mineur, chose que n'ignorait pas Halberstam. « Il a eu un accident de voiture, il s'est pété les deux poignets, du coup, pas de partenaire de danse en ce moment. » Son visage s'assombrit quelque peu, cela lui manquait vraiment de danser avec Paris mais sans doute pas pour les raisons que le Mexicain imaginait. « Mais y'a rien de plus entre nous, il est casé je te signale. » Et moi je le serai jamais. C'est la règle, pas d'attaches, pas de collier comme celui que tu portes désormais. « Et toi, ta jolie Blonde, toujours dans les parages ou bien c'est la guerre pour de bon ? » Parce qu'elle avait arrêté de suivre les épisodes entre eux, mais s'était finalement résignée à leur relation. Puisqu'il le fallait.
Le jeune homme haussa les sourcils devant l'excès de confiance de la rouquine. « Je suis sur que je pourrais tout à fait te surprendre. Enfin bon, je te montre pas mon talent, j'ai peur de t'éblouir. » Il regardait la jeune femme avec une petite mou déçue, il était certain que Zoïa et son danseur partageaient un peu plus que leur passion du tango – ou toute autre danse, Halberstam n'était pas spécialiste en la matière. « Je suis désappointé ! J'étais sur que tu lui avais mis le grappin dessus moi ! » Il secoua la tête, se plongeant un instant dans sa boisson avant de regarder la jeune femme les sourcils froncés. « Mais … rassure-moi tu n'es pas seule et frustrée ? Il se passe des choses dans ta vie et dans ton lit ? » Simple curiosité bienveillante de la part d'un ami bien entendu. Il sourit en coin lorsqu'elle le questionna sur ses aventures avec sa blonde – que l'étudiante n'avait jamais trop appréciée c'est la première fois qu'elle la désignait sans être péjorative. « Elle n'est jamais trop loin. »
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La soirée du Nouvel an avait permis à Zoïa de retrouver une relation apaisée avec son vieil ami Leo Halberstam. Longtemps, elle lui en avait voulu de s'être mis en couple avec Calyspo, et bien qu'elle sache l'étudiant toujours épris de Barbie vétérinaire, il retrouvait son tempérament d'antan. Fini l'ancien Mather pantouflard et fleur bleu à gerber, il était de nouveau prêt à célébrer. Alors Zoïa ne savait pas le temps que ça durerait mais elle comptait bien profiter de cette amitié retrouvée. Elle retrouva le Spécimen chez lui après quelques échanges de texto. « Halberstam ! » lance-t-elle en posant ses prunelles métalliques sur la silhouette familière. « Je compte bien que tu me mettes la tête à l'envers ce soir, tu as du retard à rattraper. » ajoute-t-elle avec un sourire en coin. « Ramasse tes affaires et fais-moi faire des choses folles ou tu n'es plus un Mather digne de ce nom. » Autrement dit, je te lance un défi gentil garçon, montre-moi ce que tu as dans le ventre, histoire que ta réputation n'appartienne définitivement plus au passé.
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