Vanessa Emy Quinnzel ► Olivia Holt

Mon nom est Vanessa, mais tu peux m'appeler Nessa. Vanessa Emy Quinnzel, je remercie le ciel que mes parents ne ce soit pas amusé à me donner comme second prénom "Harley" ou j'aurais vraiment pensé qu'ils s'acharnaient sur moi. Oui vou savez, Harley Quinn, la dingo folle du Joker. Bref. C’est précis hein, j’aime les précisions. Je suis née à Albuquerque dans une famille qui ne voulait pas de moi, visiblement ma mère était tombée en cloque pendant ses études d’un mec crétin jusqu’à l’infini et si elle n’avait pas avorté c’était tout simplement car il était trop tard quand elle s’en était rendue compte. Elle avait fait ces types de grossesse ou le ventre ne grossit pas vous voyez ? du coup elle s’était juste retrouvée un jour à accoucher de moi. Rien n’était prévu puisque je n’étais même pas attendue. C’est frustrant de se dire que votre naissance n’a jamais fait le plaisir de vos parents, et ça l’est encore plus quand ceux-ci ne semblent même pas vouloir faire des efforts pour vous aider à grandir. Mon père est avocat, et ma mère est psychologue… entre nous il n’y a que sur les papiers officiels qu’ils sont inscrits comme étant mes parents, je ne me souviens pas les avoir appelés un jour de la sorte. Si, peut-être une fois quand j’étais petite, mais la baffe que je me suis prise m’a vite calmée même si sur le coup je n’avais pas vraiment compris pourquoi on me frappait. Finalement et comme beaucoup s’y attendait, j’ai été abandonné devant un orphelinat à l’âge de six ans et j’y passais deux longues années ou ma vie était pourtant plus agréable que chez ma « famille » biologique. Et un jour, le rêve est arrivé, j’ai été adopté par deux parents aimants et formidables, c’est là que j’ai commencé à comprendre l’intérêt d’appeler quelqu’un papa ou maman, on se sentait devenir important aux yeux de quelqu’un. J’ai donc commencé à prendre des cours par correspondance. N’ayant jamais été à l’école il fallait que je me mette à niveau et ils me payèrent des professeurs particuliers. J’étais assez douée pour mon age et je rattrapais très rapidement mes six années d’études manquées. Le soir je lisais tout un tas de magazine, j’adorais regarder les photos de ses femmes sur les pages. Elles étaient si gracieuses, si belles… moi aussi je voulais devenir comme elles.

C’est à dix ans que j’ai donc commencé à m’intéresser au mannequinat. J’allais désormais en cours, j’étais plutôt bonne élève et je faisais la fierté de mes parents. J’avais enfin le sentiment d’avoir ma place dans ce monde et je peux vous dire que c’était vraiment agréable. J’avais un rituel avec ma mère, tous les vendredis après l’école, on se faisait un film avec un bon chocolat chaud et des chamallow… je peux vous dire que je suis devenue accroc à ça. Les années passèrent et je commençais à m’intéresser à de plus en plus de chose, j’étais devenue une inconditionnelle des défilés de mode et quand on m’offrit mon ordinateur portable à mes treize ans, je peux vous assurer que mon disque dur était remplit plus de 70% de photos de mannequin, de conseils, de vêtements et de tout un tas d’articles sur le milieu de la mode. Je trouvais ça tellement fascinant, les gens parlaient d’un reflet de l’âme, d’autres disaient juste qu’il s’agissait d’un moyen pour se découvrir, pour se montrer. J’aime beaucoup cette vision des choses d’ailleurs. A 18 ans je suis finalement entrée dans une école spécialisée ou je pris des cours de photographie. C’est là ou j’ai vraiment commencé à comprendre comment cela fonctionnait. Les jeux des couleurs, la magie des lumières, les profils, le charisme. J’ai commencé par apprendre à me prendre en photo, je me suis même créée un book grâce à ça et des amis. Et c’est à partir de cette période que j’ai tenté ma chance auprès de plusieurs agences, mais bon comme on le sait, ce n’est pas toujours simple et même si selon mon meilleur ami j’étais aussi jolie que bien des filles, il faut de l’expérience. Du coup, j’ai commencé à bosser dans le fast food du coin pour aider mes parents à financer mes "études", mais sans jamais abandonner mon rêve. Malheureusement, il arrive toujours un moment dans la vie ou tout se met à merder et à ne plus tourner droit, ce jour, pour moi, est arrivé alors que je rentrais tard chez moi et j’ai surpris mon père en train de battre ma mère. Ca a duré exactement un an avant que je ne parvienne plus à le supporter. Il avait pété un plomb après avoir perdu son frère et ma mère semblait trouvé ça normal… j’ai fini par déménager et je suis partie de chez moi à l'âge de 19 ans, je vis désormais dans le centre ville de Cambridge. J'suis bien là, j me sens honteuse et je culpabilise d'avoir filé comme ça de chez moi mais c'était en train de me détruire.. régulièrement je prend des nouvelles de ma mère, elle m'envoit de l'argent pour être certaine que je ne manque de rien, mais mes rêves ont un peu évolué et je ne sais plus réellement ce que je vais devenir. J'ai trouvé un petit boulot qui paye bien à la piscine du centre ville ou je suis maitre nageur/sauveteur, c'est sympa, mais ce n'est clairement pas ce que je compte faire toute ma vie. Si on m'avait dit que mon dossier à Harvard allait passer, je n'y aurais pas cru, mais je me suis battue et il faut croire qu'avoir des bonnes notes ça aide dans ce genre d'établissement. J'm'y suis vite fait ma petite place, entre nous avec tous les clubs, les soirées organisées et compagnie, je n'ai pas trop le temps de m'ennuyer. Ca m'occupe la tête j'dois avouer aussi, ce n'est pas un bonus. On est passé par pas mal de chose avec la bombe et les prises d'otages mais j'essaye de me reconstruire vous voyez ? Pas toujours de la bonne manière je le reconnais, cependant mes cours, mes amis et tout ce qui s'en suit est primordial pour moi, bien que j'ai un peu délaissé mes bonnes notes pour m'amuser et évacuer la pression. Qui me blâmera hein ? on y est tous passé par là non ? Enfin en tout cas, celui qui ose un jour me dire qu’il faut baisser les bras, je lui dirais de regarder mon histoire. Celle d’une fille qui ne devait même pas naitre.