Cherokee Hanasawa ft Malese Jow

« Cherokee, tu vas être en retard à l’école, dépêche-toi ! » « Attend maman, c’est bientôt le fin, y’a la belle danseuse avec son copain qui viennent à la fin. » « Juste le début alors. ». Mais déjà, la petite Cherokee du haut de ses cinq ans ne l’écoutait plus, absorbée comme elle l’était dans cette émission qu’elle aimait uniquement parce qu’il y avait des danseurs à la fin. A la télé, ils disaient que c’était de la « danse de salon » et dans la grande naïveté de son âge, elle s’était mise à danser dans le salon de la famille Hanasawa, faisant rire aux éclats ses parents. Le jour de ses six ans, au lieu de lui acheter une barbie ou autres jouets, ils lui ont offert de s’inscrire à un club de danse de salon de Washington. La petite Cherokee était aux anges. Ils y sont allés le jour même et Cherokee n’a jamais arrêté la danse de salon aussi nommé danse de couple.

Au début, aucun de ses partenaires masculins ne restaient avec elle, il n’y avait pas la connexion nécessaire. Le coach disait que la connexion était indispensable si on voulait faire une absolue confiance à l’autre, si on voulait bien danser. Au bout de deux mois, Cherokee commençait à désespéré, à s’impatienter jusqu’à ce qu’un jeune garçon d’un an plus âgé qu’elle arrive dans le cours. Très vite, ils ont commencé à danser ensemble et une connexion s’était créée presque immédiatement. Cherokee et Franck sont rapidement devenus très amis, très proche et bientôt, les meilleurs. Ils étaient presque inséparables et quand ils n’étaient pas en cours de danse, ils s’entraînaient quand même à faire des portés pour être toujours en avance, toujours les meilleurs. L’esprit de compétition, ils l’avaient tous les deux. C’était clair et net. Cependant, tout n’était pas toujours tendre entre les deux compères et parfois, il y avait des engueulades monumentales entre les deux –plus quand ils étaient ado-.

Cherokee était l’aîné d’une fratrie de quatre enfants, trois garçons et elle. Dès que ses frères sont nés, elle a pris la responsabilité d’être grande sœur à bras le corps et en grandissant, pour se faire écouter de ses petits frères, elle a forgé un caractère assez fort et une grande gueule. Elle n’hésitait pas à les frapper quand ils allaient trop loin dans les bêtises mais c’était toujours la première à les défendre. Malheureusement, elle-même avait ses propres problèmes … le racisme était un fléau et elle en était victime. Pas parce qu’elle avait des origines japonaises mais  à cause de ses origines cherokee. « Mes parents disent que les indiens sont des sauvages, qu’ils mangent du serpent, du raton-laveur et autres bestioles dans le genre, qu’ils font des danses bizarres pour que la pluie arrive. Ils disent aussi qu’ils sont tous alcooliques et fou et que c’est pour cela qu’ils sont dans des réserves comme les animaux. » « Vous êtes les animaux dans l’histoire, des idiots qui ne savent rien de la culture amérindienne. Vous êtes ridicules. » « On t’a pas causé la débile. » « La débile, elle t’emmerde, elle t’a battue aux examens. So Fuck off. ». Souvent des bagarres éclataient par la suite.

En attendant, quand elle dansait, elle était elle-même et avec Franck, ils gagnaient des compétitions. Pas toutes, évidemment, mais ils se débrouillaient bien et ils retrouvaient toujours leurs rivaux. Ils se chamaillaient mais toujours dans la bonne humeur, c’était de bonne guerre. C’était des rivaux amicaux on va dire. Les années sont passées rapidement et Cherokee avec Franck ont tenté leur chance dans plusieurs universités, les mêmes afin d’être toujours ensemble pour continuer de danser. Avec les notes et les appréciations qu’ils avaient ainsi que les recommandations de leur coach, ce n’était pas trop un problème mais Cherokee visait très haut. Elle voulait entrer à Harvard pour prouver que les amérindiens étaient tout aussi capables de faire de belles études et avoir une magnifique carrière. Après avoir réussi les épreuves d’entrées, il ne manquait qu’une petite bourse qu’elle avait obtenue. Ses parents n’étaient pas bien d’accord pour qu’elle parte loin d’eux mais Cherokee était déterminée et il savait que leur fille serait prudente. Ils ont donc donné leur accord et depuis, Franck et Cherokee vivent ensemble, en colocation. Toujours comme cul et chemise, toujours aussi proche.

Lorsque les évènements ont eu lieu, Franck a été le pilier de Cherokee et l’inverse était vrai. Il était là lorsque les terreurs nocturnes de la demoiselle la réveillaient en poussant des hurlements. Il passait le reste de la nuit avec elle pour parler ou regarder des films. Si Franck n’avait pas été là, elle aurait quitté Harvard et se serait réfugié chez ses parents sans jamais sortir. Aujourd’hui, elle est encore là et compte bien y rester jusqu’à la fin de ses études.