Pause café • ANDREA

Nuit de mercredi à jeudi. C'est assez calme ce soir au contraire de ce week end mais tant mieux parce que je suis un peu claquée après mes quatre gardes de la semaine dernière. Du coup, dès que j'ai vérifié que tous les petits bébés sont confortablement endormis dans leur couveuse et qu'ils vont bien, je file en salle de repos pour boire un café et me reposer un peu si le sommeil me tombe dessus, dans tous les cas j'ai mon biper. Je suis en train de me faire mon café quand la porte s'ouvre et qu'Andrea entre. « Salut ! » On se parle, elle ne me raye pas de sa vie, mais clairement je ne sais pas trop à quoi m'en tenir avec Andrea ni quelles sont ses intentions, je ne sais pas du tout où elle veut en venir, ce qu'elle veut réussir à faire... Enfin voilà, je veux récupérer mon amie mais je reste tout de même méfiante car je ne la suis pas en ce moment, son comportement est vraiment bizarre après ce qu'elle a vécu. « C'est calme pour toi aussi ce soir ? » On a dit méfiante, pas sauvage et muette.

Plus que deux jours et je peux dire au revoir à Cambridge pour une petite semaine. Dieu que ça va me faire du bien d'être loin d'ici, d'être loin de tout. J'ai voulu apporter mon soutien à Isaac à cause de ce que CS a publié sur lui et Cora mais ça n'a pas fonctionné. Forcément, c'est moi qui ne comprend pas la gravité du truc. Non voyons, trop nunuche pour pas comprendre que ça a pu briser le petit coeur de Maxime. Mais peut être qu'en fait, ça m'arrange bien tout ça. Comme une petite vengeance à laquelle je n'ai pas participé. Enfin, ce n'est pas bien grave, j'ai d'autres chats à fouetter et, assise devant mon ordinateur, je regarde où est-ce que je peux trouver des habits qui résisteront par -25. C'est la température qu'il fait à Oslo et quand on va aller faire du chien de traineau, va falloir se protéger et pas qu'un peu. Je ferme l'ordinateur, le range dans mon sac, quitte le lit sur lequel je suis allongée depuis vingt minutes et me dirige vers la salle de repos. Un petit café ce serait cool quand même. Ou une barre de céréales au chocolat. J'ai envie de manger du chocolat. Je pousse la porte et tombe sur Talya. " Yop ! " Lançais-je en ouvrant un placard. Pas de barres de céréales mais une plaquette de chocolat qui appartient à Sienna. Bon, elle est pas là ce soir, j'aurais le temps d'aller en racheter une en quittant ma garde toute à l'heure. " Oui. Puis le chef veut pas que je reste trop longtemps debout à cause de ma salpingec " Lançais-je en haussant les épaules. Du coup, je dois me ménager, on me donne moins de cas et je m'ennuie comme un rat mort. Je me pose sur le canapé, prend un coussin pour le mettre sur mes genoux et déballe la plaquette de chocolat minutieusement. " Les petites vont bien ? " Demandais-je sans la regarder. ça se trouve elle n'est même plus là, j'en sais rien.

(Invité)