CALEO ► Calypso et Leo

WE CAN BURN IN LOVE TONIGHT ~ Leo s'y était pris bien à l'avance pour inviter la jeune femme au bal, il ne voulait en aucun cas prendre le risque qu'elle puisse se trouver un autre cavalier. Il se rendait donc au bal au bras de Caly, avec peut-être une petite boule au ventre. C'était pas rien, c'était le bal de fin d'année où se rendaient tous les étudiants de l'université et il s'affichait pour la première fois en compagnie de Thomspers. Leo avait comme un pressentiment sur ce qui allait découler de cette soirée mais pourtant rien ne commença comme prévu. Alors qu'ils étaient à table, Halberstam avait commis l'erreur de se montrer proche de Zoya, ignorant les rapports conflictuels des deux sœurs. Il avait finalement passé la majeure partie de sa soirée avec tout le monde sauf sa cavalière. Il ne voulait pas se battre avec elle, il aurait aimé passer une toute soirée et lorsqu'il finit par la rejoindre, il avait juste l'intention de s'excuser et lui proposer de la ramener. Néanmoins, la soirée prit une autre tournure. « Carte blanche, vraiment ? Tu sais que je suis complètement folle, tu ne devrais pas me dire des trucs comme ça Je veux que tu… enlèves ça, ça, et ça. Tout en fait. Là, maintenant. » C'était sa Thomspers, elle était là. « Et maintenant ? Je t'écoute Thomspers quel est ton second vœu ? » demanda-t-il finalement à la blonde, prêt à jouer, ils finiraient sûrement dans son lit une nouvelle fois ou peu importe, si ça devait se faire dans un couloir il ne dirait pas non mais c'est autre chose qu'elle réclama. « C'est toi Leo, mon second vœu. » Près de sept mois depuis qu'elle avait posé ses lèvres sur les siennes pour la première fois, sept mois qu'elle s'était imposée, sept mois qu'elle semblait s'employer à le faire tomber dans ses filets. Ils avaient vaguement évoqué l'idée qu'ils pourraient un jour, dans longtemps, éventuellement se consacrer l'un à l'autre. Bien sur qu'il acceptait, il n'aurait pas pu en être autrement – déjà parce que Lisa l'avait promis à Manon du coup s'il disait non elle allait bouder – puis parce qu'au fond il était déjà amoureux d'elle même s'il ne mettait pas de mots dessus. Il n'était plus qu'à elle, elle n'était plus qu'à lui, plus de coucheries à droite à gauche, plus rien que Calypso. Elle était loin la piscine, pourtant il y pensait à chaque fois qu'elle était là et qu'il s'émerveillait devant l'évolution de leur relation. Il se demandait même comme c'était possible qu'il ait ignoré qu'elle serait celle dont il tomberait amoureux pendant autant de temps. Leur rencontre ne datait pas de la veille et il n'y avait aucun coup de foudre impliqué dans l'affaire, mais c'était sans doute ce qui lui permettait d'affirmer aujourd'hui qu'il était amoureux, qu'il voulait passer un moment à ses côtés, même si ça ne devait pas marcher, même s'il devait y avoir des obstacles sur leur route. Ce qu'il ressentait à ce moment-là s'était construit sur des mois, ils avaient pris le temps qui leur fallait, mais il repartait du bal comme le petit copain de Calypso Thomspers et personne d'autre. Et il en était heureux, d'être son copain, de partager ça avec elle. Il n'avait pas eu de relation sérieuse depuis des années, depuis son ex-fiancée à vrai dire. Il avait eu des copines entre temps mais avait toujours réussit à leur être infidèle, cette fois-ci, il lui était déjà dévoué et plus que tout, il ne voulait rien gâcher.  

I TRIED TO KEEP YOU CLOSE TO ME BUT LIFE GOT IN BETWEEN ~ Leo était heureux, il était comblé par ce qui lui arrivait. Peu de temps après le bal, il partait pour sa première virée avec les Dunsters et Calypso. Il était heureux comme un pape – c'est comme ça qu'on dit il paraît – mais du jour au lendemain, il eut l'impression … que rien de tout ça ne comptait vraiment. Il était au Summer Camp, seul. Thomspers avait disparu du jour au lendemain sans crier gare, il lui en voulait d'avoir disparu mais malgré les filles prêtes à lui faire oublier sa petite amie ingrate, Leo subissait quelque chose de pire. Il était amoureux. Pour de vrai et pour de bon il était amoureux de Calypso Thomspers et elle lui manquait. Alors les Kyla, les Manu et les Charlie, il les jeta toutes une par une lorsqu'elles osaient lui dire qu'il devait peut-être voir dans la disparition de la blonde un message. Et au bout du compte, le jeune homme quitta précipitamment le Summer Camp pour passer le reste de son été en Californie, à la maison. C'est le moment qu'a choisi Calypso pour refaire surface. Il lui en voulait, son départ, son silence, pourtant elle lui manquait et il avait envie de la voir. Leo rejoignit Caly dans un hôtel, un peu mal à l'aise, toujours méfiant des intentions de la jeune femme, néanmoins ils brisèrent la glace en s'embrassant une première fois. C'était une manière de lui signifier que pour lui ça n'avait pas changé, que dans sa tête et dans son cœur elle était toujours SA Thomspers et malgré son absence, ça ne changeait pas ce qu'il ressentait pour elle. «  Tu m'as manqué Leo. »  « Tu m'as manqué aussi. »  Il baissait les armes, il ne voulait pas se battre avec elle. Il voulait juste comprendre son départ, il voulait rattraper ce mois perdu, il voulait l'embrasser, lui faire l'amour, il voulait qu'elle comprenne qu'il ne pouvait pas supporter ce genre de situation, elle ne pouvait pas jouer avec lui comme ça, c'était fini cette période. Ils étaient ensemble, il n'y avait plus à jouer, à tester les limites. Mais il la croyait, il savait qu'elle ne voulait pas partir, parce que … elle ne pouvait pas lui faire ça. Il aurait aimé qu'elle lui explique qu'il y avait eu un problème avec toute cette famille russe bizarre qu'elle se traînait mais pas ce qu'elle lui annonça. « La dernière fois… j'ai fait un malaise au début de l'été, et quand je me suis réveillée… j'ai vu mon père. J'étais en train d'halluciner. Les docteurs pensaient donc que j'avais un problème, mais après plusieurs malaises… j'ai fait des examens et… j'ai une tumeur au cerveau Leo. »   Le monde de Leo s'écroulait doucement. Elle avait devant elle un an, c'est rien un an. Ça lui laissait seulement un an pour l'aimer. Et il l'aimait cette fille, il l'aimait vraiment, ça lui faisait même un peu peur soudainement de l'aimer. Il se rappelait le bal et ce n'était pas ce qu'il avait prévu, il avait prévu de passer un temps illimité avec elle, ça se finirait sûrement mal parce que Halberstam ne savait pas faire autrement mais il ne voulait pas qu'elle le quitte de cette façon. Ça surprenait toujours un peu que Leo soit tombé amoureux d'elle. Ils étaient si différents, elle se traînait un lourd passé, il avait vécu une enfance des plus simples, elle était brillante, bagarreuse, caractérielle, grande gueule, grande, fine, attachante, un peu cassée, et lui … c'était Leo, dragueur, charmeur, il était celui qui aime jouer à l'imbécile, l'abruti qui prend les filles et les jette, le Mather, égocentrique, sûr de lui, jamais sérieux. Et il était dingue de Thomspers, il ne voulait pas la quitter sous prétexte qu'elle avait un cancer, au contraire. Caly n'avait pas été un défi qu'il s'était lancé, la fille un peu difficile qu'il s'était promis de conquérir et qu'il jetterait à la fin. Non, il la voulait, toujours, et elle allait mourir. « Je veux que tu partes en te disant que malgré tout, tu as eu ton happy end. »  « Mais je l'ai déjà eu mon happy end, c'est ça que tu comprends pas. Je t'ai eu toi alors que je ne pensais jamais retrouver une personne qui pourrait me faire ressentir ce que je ressens actuellement. Ça va sûrement te sembler ridicule mais, même si je sais ce qui va m'arriver, te savoir avec moi… ça rend la chose moins effrayante. Tu as changé ma vie Halberstam et tu continues de le faire. Ce que j'ai toujours voulu c'est ça, ce qu'on partage maintenant, alors tu vas filer récupérer ta valise, tu vas me rejoindre et on va passer une année ensemble, mais même si je devais mourir demain, j'aurais déjà tout eu grâce à toi. Tu es un imbécile tu le sais ça, mais un imbécile extraordinaire. Je… » « Moi aussi Caly. Je suis pas le plus adroit, je suis pas le plus gentil, je suis pas le plus intelligent, je suis pas le plus romantique et certainement que oui, je suis le plus insupportable et je vais être présomptueux et égocentrique comme d'habitude, mais je sais une chose : je serai l'homme de ta courte vie Calypso Thomspers. »  Alors ils allaient rester ensemble profiter de tous ces derniers moments, il avait à peine 365 jours pour l'aimer.

I FEEL LIKE I'VE LOST MY MIND ~  Ce n'était pas censé se terminer ainsi pourtant c'est ce qu'il se passa. Après quatre mois de relations Calypso et Leo se séparaient avec fracas. Le jeune homme ne pouvait s'en prendre qu'à lui, à son passé de coureur de jupons, une poignée de photos retrouvées par Caly et leur couple volait en éclats malgré les promesses qu'ils avaient pu se faire. Halberstam le vivait mal, d'être loin d'elle, et après quelques engueulades avec la blonde à l'occasion de rencontres fortuites pendant des événements à l'université, il avait fini par lui glisser par sms la véritable nature de ses sentiments à son encontre. Pourtant ils commençaient doucement à mener leurs vies séparées bien que le jeune homme se montre incapable dans un premier temps d'aller voir ailleurs. Quand elle débarqua ce jour-là chez lui, Leo ne savait pas comment réagir. Elle l'embrassait, elle jouait avec lui, elle lui glissait des « mon chéri » et des « mon cœur » comme si de rien était et l'étudiant était franchement décontenancé par l'attitude de son ex. Mais au bout de quelques minutes l'évidence lui sauta aux yeux : sa tumeur, son cancer qui lui bouffait doucement mais sûrement le cerveau. Halberstam ne savait pas comment réagir, ce qu'il devait faire, alors il décida tout simplement … de se taire, de ne pas « réveiller » la jeune femme qui était vraiment en plein délire. C'était pathétique, il le savait, mais retrouver la jeune femme ne serait-ce que quelques minutes, ça l'affaiblissait et c'était affreusement égoïste. Elle était dans sa petite robe, avachie sur lui, l'embrassant, lui disant à quel point elle aimait être avec lui et il ne savait pas quoi faire d'autre. Il regrettait tellement leur rupture à ce moment-là. « Et j'espère que ça va durer longtemps comme ça, j'aime être ta copine Halberstam. » « Et moi je t'aime toi. » Ça lui avait échappé. Ou bien il voulait juste profiter de son moment de faiblesse pour la récupérer ? Mais les choses commençaient à s'accélérer, un doute traversa de nouveau son esprit pendant qu'il lui défaisait sa robe et qu'elle soulevait son tee-shirt. Néanmoins il n'eut pas à réfléchir plus longtemps qu'elle s'effondrait dans ses bras. Il paniquait soudainement, il n'avait jamais eu affaire à ça, mais il la rattrapa, l'allongeant dans son lit avec l'impression d'avoir commis une grosse erreur. Lorsqu'elle se réveillait, il prit conscience de l'énormité de sa bêtise lorsqu'elle commença à lui hurler dessus. « Et tu as rien dit ? Non parce que si je suis dans cette maigre tenue et toi sans tee-shirt je suppose que tu as pas décidé de me rejeter, tu as profité de ma faiblesse, tu me dégoûtes. » Il fronçait les sourcils, il se renfermait un peu, vexé qu'elle l'accuse, qu'elle ne se souvienne de rien. « Là voilà ! Alors vas-y t'as deux pas à faire , pars ! À moins que tu veuilles que j'invite un mec, que je vous prête mon lit et que je vous regarde faire aussi ? Le string ou le mec ? » Le ton montait de nouveau, elle tentait de le rendre jaloux sûrement avec ses histoires de débardeur et de Milo et ça marchait merveilleusement bien. Elle ne pouvait pas lui faire ça tourner la page. « Tu as pas le droit de me faire te détester comme ça, mais j’te déteste quand même. » Peut-être que le problème n'était pas qu'elle le détestait justement, parce que lui ne la détestait pas, que c'était tout le contraire mais qu'ils étaient incapables de surmonter leur récente rupture pour se rendre compte que le problème venait du fait qu'ils n'étaient plus ensemble.