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Screw you ! - Jules

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Screw you !



✧ 25 Janvier 2016, 14h. ✧Jules & Charlie


Mercredi après-midi. Jour d’entrainement des principales équipes de sport d’Harvard. Des athlètes en maillot de basket, en short de boxe, en maillot de bain, dégoulinants de sueurs et bêtes comme leurs pieds. Il était normal et naturel pour Charlie d’avoir choisit cet horaire-là pour ses exercices de natations hebdomadaires. Non pas tant pour entretenir son corps et son cardio, mais plus pour faire l’état des lieux de la testostérone en vogue dans l’université. Et pourquoi pas, trouver un pantin docile pour satisfaire ses moindres exigences. Et bien que l’idée de plonger dans une piscine où un tas d’étudiants à l’hygiène douteuse avait macéré l’a débecté, il était hors de question pour elle d’esquiver une telle occasion de se faire remarquer. Passons le maillot de natation classique sans goût ni saveur, c’est habillée d’un petit bikini rose qu’elle faisait son entrée dans la piscine sous le regard curieux de quelques étudiants affamés. Sa démarche impérieuse la faisait ressemblait à ces héroïnes de film pour adolescent, celles qui font que la scène ralentit lorsqu’elles se mettent à marcher. Avec une élégance travaillée Charlie adressait à quelques étudiants des sourires angéliques et des signes de la main comme l’aurait fait une star de cinéma.

Quelques une heure et demi d’exercice plus tard, la voilà sortie du bassin, direction la douche. Brève douche pour enlever le chlore se disant à elle-même qu’elle se laverait plus amplement à la Cabot. Une serviette autour du buste, juste en dessous de la poitrine de manière à la laisser ressortir et aguicheuse, elle se dirige vers les casiers pour récupérer son sac. Dans le couloir en face, des cabines individuelles, une vingtaine probablement. Charlie s’y dirigea, toujours avec cet air royal emplis de prétention, à la recherche d’un endroit pour se changer. Une, deux, trois. Toutes occupées. La jeune fille força presque la poignée de la quatrième cabine en s’exclamant : « Il faut autant de temps à une bande de pouilleux pour se changer ? », un coup de la main infligé à la porte, quelques insultes grommelées qu’il n’est nul besoin de souligner. Agacée, Charlie se tourne vers le fond du couloir remarquant une porte de cabine ouverte. Elle y va, d’un pas pressé, tandis qu’au même moment un garçon qui ne l’avait pas vu s’y dirige. Charlie s’arrête net devant le jeune homme, face à lui, la cabine dans son dos, lui bloquant le passage. Et, en un sourire charmeur, celui dont elle use chaque fois qu’elle a besoin de satisfaire un de ses caprices, elle fixe le jeune homme droit dans les yeux. Sa voix faussement mielleuse lance alors : « Je suis certaine qu’un beau jeune homme comme toi sait se montrer galant et céder la place à une pauvre fille transie de froid comme moi ». Son ton exagérément enfantin révélait toute l’hypocrisie de ses mots – elle le prenait vraiment pour un abrutie présentement.








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Quand Jules voyait le nombre d'étudiants voulant s'essayer à la natation - et prétendant être capable de rejoindre une équipe professionnelle, ce qui le faisait plus rire qu'autre chose - il ne pouvait s'empêcher de se sentir reconnaissant auprès des personnes qui avaient eu la bonne idée de construire deux piscines. Comme ça, il pouvait s'entraîner avec son équipe sans qu'on ne vienne les déranger à tenter de les imiter dans leur bassin. Parce qu'ils avaient beau dire, mais pour certains, on avait plutôt l'impression qu'ils profitaient des lieux pour faire trempette et non pour pratiquer un sport - ce qui était complètement ridicule, entendons-nous là-dessus. Alors oui, Jules était content de ne pas avoir à partager son espace, auquel il tenait énormément d'ailleurs. Malheureusement, il n'en était pas de même pour les vestiaires qui, eux, étaient accessibles à tous. Ouais, pas qu'il était particulièrement pudique ou quoi que ce soit, mais ça le faisait chier, voilà tout. Parce que certains mettaient trois heures à enfiler un jean et t-shirt si bien que toutes les cabines se trouvaient occupées lorsque le jeune homme fit son entrée, après avoir terminé son entraînement. Toutes les cabines, ou presque. Une seule, là-bas, tout au fond, encore inoccupée. Une serviette sur son épaule, encore mouillé, Jules s'y dirigea, d'un pas nonchalant. Et alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la fameuse cabine, quelqu'un se plaça juste devant, lui bloquant ainsi l'accès. Une blonde aux airs supérieurs dans son maillot de bain deux pièces rose. La détaillant de haut en bas, il ne put retenir un sourire ironique. Barbie, voilà à qui il avait l'impression d'avoir affaire. Si elle cherchait la plage, elle n'avait plus qu'à faire demi-tour. Parce que clairement, le De Lacroix avait du mal à comprendre ce qu'elle faisait là, mis à part faire sa belle peut-être. Non, il ne la connaissait pas mais rien qu'à la voir, il avait deviné quel genre de fille elle était. Et ça le faisait rire, intérieurement. Lui galant ? Et puis quoi encore. Jules n'était pas galant, en fait, il était même plutôt égoïste - même si ça, elle ne pouvait pas le savoir. Alors si cette blonde croyait qu'il allait lui laisser la place, juste parce qu'elle lui jouait son petit numéro de charme, elle se fourrait le doigt dans l'oeil. Toujours ce même sourire, il répondit d'un ton ironique, en la détaillant à nouveau : "Peut-être que si tu remontais ta serviette, tu aurais moins froid." Après tout, si elle avait froid, elle pouvait se couvrir au lieu de faire sa diva. Mais bon, c'est pas lui que ça allait déranger, hein. D'ailleurs, il rajouta presque aussitôt : "Ou tu peux aussi rester comme ça, à toi de voir..." Son sourire s'élargit, alors qu'il se décalait vers la droite pour avancer vers la cabine, se doutant tout de même qu'elle n'allait pas le laisser lui passer devant si facilement.
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✧ 25 Janvier 2016, 14h. ✧Jules & Charlie


Un maigre effort de politesse et de courtoisie n’allait clairement pas aider Charlie à avoir ce qu’elle voulait. Le sourire du jeune homme en attestait : son air suffisant, sa posture nonchalante … Tout en lui hérissait le poil de la jeune fille, lui faisant comprendre qu’elle n’allait pas réussir à l’amadouer. Elle qui était habituée à voir le moindre de ses impératifs satisfait par un caprice, un sourire mielleux ou un regard aguicheur devait composer avec de nouvelles cartes : patience, empathie, partage … toutes ces idées de prolétaires qu’elle était, présentement, incapable d’assimiler. Se changer et sortir d’ici, vite, très vite. Obsession momentanée qui voyait se dresser face à elle une multitude d’obstacles dont ce corps d’Apollon que chaque gouttelette d’eau ruisselante dessinait avec une sinuosité parfaite. Charlie reconnu dans les yeux du jeune homme une nonchalance à la fois sexy et exaspérante – une attitude foncièrement déstabilisante. Un sourire dessiné sur ses lèvres pourpres, la jeune fille tentait une approche avec candeur. « Peut-être que si tu remontais ta serviette, tu aurais moins froid » - la réponse du jeune homme déconcerta Charlie. Abasourdie, presque vexée, elle qui n’avait pas l’habitude de voir qui que ce soit lui résister, gagnait un air grave et sérieux, presque sévère. Elle haussa un sourcil lorsqu’il poursuivit par un « Ou tu peux rester comme ça ». Ok, c’était certain, il l’agaçait autant qu’il l’amusait. D’un geste brusque, Charlie remonta sa serviette jusqu’en haut de la poitrine, et reprenant son air prétentieux de mijaurée un peu salope, elle poursuivit : « Bien, puisque demander la permission ne sert à rien, je vais me servir ». Elle fusilla le jeune homme d’un regard provocateur avant de le devancer dans son élan, de pousser la porte de la cabine et de s’y introduire. Elle voulu la refermer rapidement, mais ce fut en vain. Quelque chose coinçait, si bien que la porte restait à semi-ouverte. Elle était cassée, voilà pourquoi cette cabine était disponible et pourquoi personne ne l’utilisait. Excédée, elle soupira comme une enfant capricieuse. En fait, elle se sentait presque bête, et comme elle faisait face au sourire narquois du jeune homme, elle ne pu s’empêcher de se résigner et de lui dire d’un ton tyrannique « Tu pourrais au moins tendre ta serviette et me servir de porte ? Tu ferais une très jolie porte ». Pleine d’ironie, elle tentait une nouvelle approche. Car malgré ses airs pimbèches, elle était plutôt mal à l’aise avec l’idée de se changer devant un inconnu.




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Le sourire de Jules s'élargit face à la réaction de la jeune femme qui ne semblait pas avoir apprécié sa petite remarque. Et bien quoi ? Parce qu'elle était bien foutue, madame se croyait tout permis ? Et irrésistible ? Dommage pour elle dans ce cas, parce qu'elle n'était pas tombée sur la bonne personne. Que ça plaise ou pas, il disait ce qu'il avait envie de dire, point final. Après, si ça vexait les autres, ce n'était pas son problème. Mais au moins on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas être honnête. Baissant les yeux vers la poitrine de la blonde lorsque celle-ci remonta sa serviette - d'une manière assez drôle d'ailleurs - Jules haussa un sourcil lorsqu'elle reprit la parole, sans vraiment y prêter plus d'attention. Puis, alors qu'il s'avançait lui-même vers cette cabine tant convoitée, il la vit s'y précipiter pour y entrer la première, le stoppant net dans son élan. Croisant les bras sur son torse encore mouillé, il lui adressa un regard qui traduisait parfaitement ce qu'il pensait à ce moment précis, excédé par le comportement de la jeune femme. Ne la quittant pas des yeux, ses lèvres s'étirèrent en un sourire moqueur face au spectacle qui s'offrait à lui. "Un problème ?" lança-t-il en voyant blondie galérer avec la porte qui ne semblait pas vouloir se refermer. Ah bah tiens, à faire la maligne, voilà ce qui arrivait. Elle devait se sentir bien conne, maintenant. Et elle avait raison, d'ailleurs, parce qu'il y avait de quoi. Si cette fille pensait avoir le droit de passer devant les autres à la moindre occasion, il était peut-être temps de lui montrer que ce n'était pas le cas. Jules se serait bien proposé de jeter un coup d'oeil à cette porte, mais il n'en avait pas la moindre envie. De toute manière, dans cinq minutes tout au plus, une place allait se libérer et le De Lacroix serait libre d'aller s'y changer tandis que mademoiselle devrait attendre la prochaine. Parce qu'il ne comptait pas se laisser devancer une seconde fois. Alors, lui adressant un dernier regard, il s'apprêtait à faire volte-face lorsqu'il l'entendit reprendre la parole. Haussant à nouveau les sourcils, il avait du mal à croire ce qu'il entendait. Cette fille était incroyable, encore plus qu'il ne l'aurait pensé. D'accord, c'était amusant au début mais il fallait vraiment qu'elle redescende d'un étage. Jules n'était pas son petit toutou attitré et si c'est ce qu'elle recherchait, barbie pouvait toujours aller demander à un mec assez stupide ou en manque pour accepter. Mais pas lui. Fallait bien qu'elle se le rentre dans le crâne. Enfin, si elle le comprenait, ce qui n'avait pas l'air d'être si simple que ça pour elle, apparemment. "Ouais, j'pourrais." répondit-il en s'avançant vers la cabine afin de s'appuyer contre le rebord de celle-ci, avant de reposer ses yeux bleus sur la jeune femme qui n'était plus très loin de lui, désormais. "Mais ce serait moins drôle..." Un énième sourire narquois venait de se dessiner au coin des lèvres, tandis qu'il tournait la tête en direction de la rangée de cabines encore occupées, d'un air plus détaché. "Ça te coûte quoi d'attendre cinq minutes, barbie ?"

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