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Quand Jules voyait le nombre d'étudiants voulant s'essayer à la natation - et prétendant être capable de rejoindre une équipe professionnelle, ce qui le faisait plus rire qu'autre chose - il ne pouvait s'empêcher de se sentir reconnaissant auprès des personnes qui avaient eu la bonne idée de construire deux piscines. Comme ça, il pouvait s'entraîner avec son équipe sans qu'on ne vienne les déranger à tenter de les imiter dans leur bassin. Parce qu'ils avaient beau dire, mais pour certains, on avait plutôt l'impression qu'ils profitaient des lieux pour faire trempette et non pour pratiquer un sport - ce qui était complètement ridicule, entendons-nous là-dessus. Alors oui, Jules était content de ne pas avoir à partager son espace, auquel il tenait énormément d'ailleurs. Malheureusement, il n'en était pas de même pour les vestiaires qui, eux, étaient accessibles à tous. Ouais, pas qu'il était particulièrement pudique ou quoi que ce soit, mais ça le faisait chier, voilà tout. Parce que certains mettaient trois heures à enfiler un jean et t-shirt si bien que toutes les cabines se trouvaient occupées lorsque le jeune homme fit son entrée, après avoir terminé son entraînement. Toutes les cabines, ou presque. Une seule, là-bas, tout au fond, encore inoccupée. Une serviette sur son épaule, encore mouillé, Jules s'y dirigea, d'un pas nonchalant. Et alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la fameuse cabine, quelqu'un se plaça juste devant, lui bloquant ainsi l'accès. Une blonde aux airs supérieurs dans son maillot de bain deux pièces rose. La détaillant de haut en bas, il ne put retenir un sourire ironique. Barbie, voilà à qui il avait l'impression d'avoir affaire. Si elle cherchait la plage, elle n'avait plus qu'à faire demi-tour. Parce que clairement, le De Lacroix avait du mal à comprendre ce qu'elle faisait là, mis à part faire sa belle peut-être. Non, il ne la connaissait pas mais rien qu'à la voir, il avait deviné quel genre de fille elle était. Et ça le faisait rire, intérieurement. Lui galant ? Et puis quoi encore. Jules n'était pas galant, en fait, il était même plutôt égoïste - même si ça, elle ne pouvait pas le savoir. Alors si cette blonde croyait qu'il allait lui laisser la place, juste parce qu'elle lui jouait son petit numéro de charme, elle se fourrait le doigt dans l'oeil. Toujours ce même sourire, il répondit d'un ton ironique, en la détaillant à nouveau : "Peut-être que si tu remontais ta serviette, tu aurais moins froid." Après tout, si elle avait froid, elle pouvait se couvrir au lieu de faire sa diva. Mais bon, c'est pas lui que ça allait déranger, hein. D'ailleurs, il rajouta presque aussitôt : "Ou tu peux aussi rester comme ça, à toi de voir..." Son sourire s'élargit, alors qu'il se décalait vers la droite pour avancer vers la cabine, se doutant tout de même qu'elle n'allait pas le laisser lui passer devant si facilement.
Le sourire de Jules s'élargit face à la réaction de la jeune femme qui ne semblait pas avoir apprécié sa petite remarque. Et bien quoi ? Parce qu'elle était bien foutue, madame se croyait tout permis ? Et irrésistible ? Dommage pour elle dans ce cas, parce qu'elle n'était pas tombée sur la bonne personne. Que ça plaise ou pas, il disait ce qu'il avait envie de dire, point final. Après, si ça vexait les autres, ce n'était pas son problème. Mais au moins on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas être honnête. Baissant les yeux vers la poitrine de la blonde lorsque celle-ci remonta sa serviette - d'une manière assez drôle d'ailleurs - Jules haussa un sourcil lorsqu'elle reprit la parole, sans vraiment y prêter plus d'attention. Puis, alors qu'il s'avançait lui-même vers cette cabine tant convoitée, il la vit s'y précipiter pour y entrer la première, le stoppant net dans son élan. Croisant les bras sur son torse encore mouillé, il lui adressa un regard qui traduisait parfaitement ce qu'il pensait à ce moment précis, excédé par le comportement de la jeune femme. Ne la quittant pas des yeux, ses lèvres s'étirèrent en un sourire moqueur face au spectacle qui s'offrait à lui. "Un problème ?" lança-t-il en voyant blondie galérer avec la porte qui ne semblait pas vouloir se refermer. Ah bah tiens, à faire la maligne, voilà ce qui arrivait. Elle devait se sentir bien conne, maintenant. Et elle avait raison, d'ailleurs, parce qu'il y avait de quoi. Si cette fille pensait avoir le droit de passer devant les autres à la moindre occasion, il était peut-être temps de lui montrer que ce n'était pas le cas. Jules se serait bien proposé de jeter un coup d'oeil à cette porte, mais il n'en avait pas la moindre envie. De toute manière, dans cinq minutes tout au plus, une place allait se libérer et le De Lacroix serait libre d'aller s'y changer tandis que mademoiselle devrait attendre la prochaine. Parce qu'il ne comptait pas se laisser devancer une seconde fois. Alors, lui adressant un dernier regard, il s'apprêtait à faire volte-face lorsqu'il l'entendit reprendre la parole. Haussant à nouveau les sourcils, il avait du mal à croire ce qu'il entendait. Cette fille était incroyable, encore plus qu'il ne l'aurait pensé. D'accord, c'était amusant au début mais il fallait vraiment qu'elle redescende d'un étage. Jules n'était pas son petit toutou attitré et si c'est ce qu'elle recherchait, barbie pouvait toujours aller demander à un mec assez stupide ou en manque pour accepter. Mais pas lui. Fallait bien qu'elle se le rentre dans le crâne. Enfin, si elle le comprenait, ce qui n'avait pas l'air d'être si simple que ça pour elle, apparemment. "Ouais, j'pourrais." répondit-il en s'avançant vers la cabine afin de s'appuyer contre le rebord de celle-ci, avant de reposer ses yeux bleus sur la jeune femme qui n'était plus très loin de lui, désormais. "Mais ce serait moins drôle..." Un énième sourire narquois venait de se dessiner au coin des lèvres, tandis qu'il tournait la tête en direction de la rangée de cabines encore occupées, d'un air plus détaché. "Ça te coûte quoi d'attendre cinq minutes, barbie ?"