Sale voleur de nom !

Cameron buvait tranquillement une petite bière dans son bar favori. Il était enragé que son équipe n’ait pas gagné lors de la première étape des défis du Summer Camp, et tentait d’imaginer ce qui allait venir ensuite. Il n’écoutait que d’une oreille ce que disaient ses amis, amassés autour de lui. Quand ils riaient, il riait également avec eux, mais n’ajoutait rien à la conversation animée qu’ils entretiendraient de toute façon très bien sans lui. D’habitude toujours de très bonne humeur et d’une nature à la fois joviale et à minimum calme sans se bourrer facilement, c’était le premier à faire le maximum afin de s’éclater à une soirée entre amis. Ce soir-là, néanmoins, il était d’humeur moyenne ; très joueur de caractère, il faisait un piètre perdant.

Puis une voix derrière son dos attira son attention. Elle était féminine et appelait son prénom. Il se retourna, bien intéressé à l’idée de savoir quelle fille souhaitait lui parler, puis vit une femme de son âge environ l’appeler de nouveau, avant de se diriger, comme si elle avait trouvée ce qu’elle cherchait depuis le début, vers un autre homme. Il se demanda un court instant s’il avait mal entendu puis la vit qui appelait cet étranger par son propre prénom ; Cameron.

D’abord, ceci l’irrita ; de quel droit cet inconnu osait-il avoir le même prénom que lui ? De plus, il avait espéré pendant une fraction de seconde que cette fille veuille passer un peu de temps avec lui, ce soir. En la voyant qui s’éloignait, direction la sortie du bar, il eut un air penaud puis un sourire naquit sur ses lèvres et ses yeux brillèrent d’une lueur de malice.

En essayant de cacher son air malicieux, il se leva, posa sa boisson, annonça aux autres qu’il reviendrait dans peu de temps et se dirigea d’un pas lent mais certain vers cet individu qui portait le même nom que lui.

En s’asseyant à côté de lui, il l’examina attentivement ; il était plutôt beau. Mère Nature lui avait fait quelques cadeaux, visiblement. Cameron – Kane, bien sûr – lui tapa alors sur l’épaule afin d’attirer son attention et lui lança une petite salutation joviale, avant de s’approcher quelque peu de son visage, comme pour lui dévoiler un secret important.

« Je vais te dire un truc, mais tu me croiras jamais, lui dit-il avant de se mordre la lèvre afin de ne pas ricaner. Je suis devin. Je sais que ça va te paraître con, alors pour le prouver… Ah bah tiens ! fit-il en tapant le poing dans sa paume, tel qu’il l’aurait fait s’il venait d’avoir une idée de génie. Ton prénom. Je sais ce que c’est. Tu t’appelles… Il se massa les deux côtés du front de ses indexes pendant quelques instants, les yeux fermés, avant de les rouvrir tout d’un coup ; Cameron ! Je me trompe ?