THE MARAUDERS + Une paire de fesse et ça repart

Une soirée entre mec, voilà ce qu'il me faut et à ce que j'avais compris, ce qu'ILS nous fallait. Merde, elles ont quoi en ce moment ? Elles ont toute leur règle en même temps et c'est la pénurie de tampon ? D'anti douleur ? J'en sais  rien, autant dire que je suis  pas aller voir dans toutes les culottes de la gente féminine pour me faire une idée de la situation  mais il doit y avoir un truc ... Heureusement, les hommes sont là, heureusement mes potes sont là. En ce samedi soir, un peu frais, nous avions décidés de nous retrouver devant ce lieu qui serait notre nouveau QG. De l'alcool, des nénés ... que la fête commence. J'étais arrivé à un stade ou la situation ne pouvait être pire. C'est sous les lueurs rose d'une grande enseigne représentant une femme descendant sur une barre de striptease et c'est lorsque le premier d'entre eux arrivait que nous rentrions attendre les autres à l'intérieur, boissons déjà commandées. Je prend le pari que le premier d'entre nous qui sera vraiment torché montera rejoindre l'une d'entre elles.... d'ailleurs .... je penchais la tête pour regarder la souplesse de la demoiselle c'est possible de faire ça dis-je en regardant la fille, souple, très souple.

Il vous fallait une soirée entre mec, illico presto. Il y avait comme un vent de difficultés et de dépression qui semblait s’abattre sur certains des membres de votre groupe. Entre les problèmes avec la nana de l'un et le divorce si impromptu de l'autre, on se demandait encore pourquoi t'avais décidé de tomber amoureux d'un homme – malgré ton mariage royal. T'espérais pouvoir aider à les faire sortir de leur torpeur, à leur changer les idées, et dans tous les cas, t'étais juste heureux de sortir avec les cinq autres, parce que t'avais l'impression que ça faisait une éternité depuis que tu les avais vu. C'était tout naturellement que vous vous retrouviez au strip club de la ville, et tes yeux se baladaient à l'intérieur de l'endroit qui criait débauche, quelques demoiselles à moitiés dévêtues se trémoussant pour les clients, certaines bien plus enthousiastes que d'autres. « J'pense que Cody sera l'premier, oublier Dia dans les bras d'une belle brune, c'est ce qu'il lui faut. » Tu répondais tout en prenant place aux côtés de Gabriel, posant ta boisson sur la table. Tes yeux se posaient sur la jeune fille qui avait attiré son intérêt, et tu lâchais un petit rire, haussant tes épaules. « Apparemment ça l'est, mais y a pas moyen qu'j'arrive à reproduire un truc pareil un jour ! » Tu avouais – t'allais même pas essayer, bien trop risqué.

Il fait nuit. Je ne suis pas un vampire bien que j’aime sortir la nuit. Je ne suis pas habillé de blanc parce que je n’ai rien d’un ange. Je suis tout de noir vêtu, pantalon, chaussures et veste compris, exceptée ma chemise qui est d’un rouge électrique, cadeau maudit d’une fille après une insupportable journée de shopping. Chemise par ailleurs entrouverte jusqu’à la moitié de mon torse, laissant entrevoir l’un de mes nombreux tatouages. Passons. Les cheveux aussi disciplinés que possible – c'est-à-dire plus en pétard que jamais – le regard glacial comme à son habitude et l’air blasé d’un type qu’il vaut mieux éviter de faire ch***, et je me dirige vers l’entrée du strip, cherchant sitôt à l’intérieur un visage familier. Plusieurs, à dire vrai. J’étais le dernier arrivé, comme toujours. Jamais ponctuel mais toujours présent. C’est ça qui importe, nan ? « Tenu. » sifflai-je en m’installant aux côtés de Gaby, sans même un regard pour le reste du groupe. Inutile, ils connaissaient tous mon sale caractère de russian boy. « Vous avez déjà commandé ? » demandai-je alors tout en plissant les yeux alors que j’admirais à la fois la plastie et la souplesse de la stripteaseuse qui nous faisait face. « …moi je parie que ce sera toi, Dev’. » repris-je en donnant une tape amicale dans le dos de Deven, ainsi qu’un sourire empli de sous-entendus.

Le temps emporte avec lui ces choses de valeurs, ces choses qui, lorsqu'elles disparaissent provoquent une avalanche de sentiment, un séisme dans le cœur. C'est ce cycle tragique qui m'amène ici ce soir, pour eux. Je serre le poing, anxieux et passe la porte du local aux lumières rosées, à l'ambiance malsaine. Certains sont là, assis et regardent les femmes déchaînées comme les vagues de la mer déhancher au rythme de la musique. Je souffle, lassé et m'assois lourdement. Les autres arrivent peu de temps après. « Bien sûr Sachka, bien sûr. » Je croise les bras, déjà agacé par les sous-entendus du bouclé qui a partagé une fois mon lit auparavant. « Je te laisse essayer en premier, histoire de donner l'exemple, andouille ! » Je secoue la tête horizontalement puis m'installe un peu plus confortablement encore, préférant regarder mes pieds que les courbes qui s'agitent tout autour. «  Prenez ce que vous voulez, je paye ma tournée. » C'est la seule chose que je peux faire ce soir pour contribuer à cette soirée puisque je ne compte pas bouger de mon siège. Il est confortable et plus intéressant que tout ce qui se trouve à ses côtés à cet instant précis.