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CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard

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Cadell Argall

Aneurin
Barnard
Fiche d'identité
Nom Argall. Un nom qui vient des contrées du Pays de Galles,  là où la langue effleure encore les incantations celtes.Prénom(s) Cadell, la petite bataille. Il est né pour combattre les démons délétères qui assiégeaient la maison Argall. Llwyd, Alistair, sont ses deux autres prénoms. Âge 24 ans.Date de naissance 14 mai 1991Lieu de naissance Llangynwyd, Wales. Comme beaucoup de villes au Pays de Galles, c'est un endroit d'une taille modeste, mais ouvert sur de vastes étendues, très loin du paysage de Boston et Cambridge.Statut amoureux Célibataire. Ou, plutôt, libre d'aller cueillir auprès des lèvres qui lui plaisent le moindre baiser.Orientation sexuelle Bisexuel. Il s'en est aperçu tout en douceur, et l'a intégré à son âme avec beaucoup de délicatesse, mais aussi de vivacité, comme tout en lui.Classe sociale Moyenne, provenant d'une ville aussi mineure, ses parents n'avaient pas de grands choix de carrière.Études majeures ThéâtreÉtudes mineures MultimédiaJob Il est en recherche.Choix de groupe #1 Lowell HouseChoix de groupe #2 Dunster House


LOWELL HOUSE.
La seule manière dont on puisse le définir, le seul terme qui s'accorde un tant soit peu à l'inconstance de ses émotions, c'est celui-là : artiste. Artiste protéiforme, s’il ne touche pas à tous les arts, il n’en reste pas moins que Cadell explore et ne se réalise vraiment que dans les mondes sensibles que l’art dévoile. Il joue de tous instruments, martèle le sol des théâtres, ressent au plus fort de lui-même la puissance des textes. Il n’est pas tant que ça communautaire, et son esprit volage eût pu le conduire à n’être que student. Mais c’est justement dans son vœu d’être Lowell que se manifeste un de ses traits principaux : sa variabilité. Il ne fait jamais ce que l’on attend. En arrivant à Harvard, un sourire a coloré ses lèvres en découvrant le jeu des maisons. En intégrer une, c’est se mettre en scène. Prolonger le fil théâtral dans le quotidien de son existence. Bousculant les idées que ses proches auraient pu se faire de lui, il a souhaité faire partie de ces élèves singuliers. La Lowell House est une évidence pour la personne qu’il est. Tout en lui est théâtral.

DUNSTER HOUSE.
Il pourrait hésiter, peut-être, à rejoindre les Mather. S’il n’est pas le plus incroyable des fêtards – mais avec lui, le doute persiste toujours sur ses intentions – il est cependant entièrement non-conforme. Son second choix est pourtant tourné vers la Dunster House. Aussi instable soit-il, c’est un être déterminé. Sa passion le porte, et son intelligence l’élève. Il ne lésine pas sur les efforts à accomplir pour exceller en son art, souhaitant honorer du mieux qu’il le peut la puissance théâtrale. Il déplacera des montagnes s’il le faut, mais il parviendra à se trouver une place dans le monde du théâtre. C’est un travailleur, et c’est pour cette raison qu’il serait prêt à rejoindre les Dunster.
APRÈS LA BOMBE.
La bombe. Les explosions, les éclats, les hurlements. La peur, avant tout. L’effroi glacé qui parcourt l’échine, le rythme cardiaque affolé qui précipite le corps vers des affres incertaines. Cadell était là, oui. C’est un instant figé dans sa mémoire, comme une vieille photographie incrustée dans une plaque de verre. C’est un souvenir qu’il bloque. Il essaie de l’oublier, de ne pas s’y focaliser. Il ne sait que trop ce qui lui arrive lorsque ses émotions prennent le pas sur un événement d’une telle ampleur : tout en lui se liquéfie. La bombe, les blessures, toute cette horreur et l’effroi généralisé, cela a ravivé en lui les plaies brûlantes du suicide de sa sœur. Le sang plus que jamais a continué de marquer sa mémoire. Il y avait quelqu’un qu’il connaissait, parmi les victimes. Ils se croisaient seulement et ne s’étaient jamais vraiment parlé. Ils se souriaient, parfois restaient ensemble sans rien se dire lorsqu’ils tombaient l’un sur l’autre dans le parc du campus. D’autres fois, ils se succédaient dans la salle de musique. Ils étaient très peu liés par la parole, mais beaucoup par la musique. Sans en être amoureux, Cadell avait développé pour cette personne des sentiments ambigus, d’une douceur intense, d’une sincérité prenante. Sa mort le laissa un peu plus brisé. Il n’en parla pas, n’avait jamais fait mention de cette présence temporaire dans sa vie. C’était un peu son secret, le visage qui le rassérénait. Mais la mort lui vola cette âme légère, et le Gallois ferme ses souvenirs pour ne pas perdre son élan.
APRÈS LES AGRESSIONS ET LA PRISE D'OTAGES.
Il n’a pas été touché par les agressions, mais du fait de sa sensibilité, il ne put rester indifférent au climat morbide qui supplantait tout Harvard. Et, ne sachant au début quelles motivations animaient les agresseurs, il avait craint de subir des violences à cause de sa bisexualité. Rarement loin du campus – rarement loin du théâtre – oui, il était là, ce fameux 17 janvier. L’ambiance étrange qui régnait ce jour l’imprégna tout entier et il n’est pas près d’oublier toute la tension qui a traversé cette journée. Ni, aussi intense, le soulagement lorsque tout fut terminé. Après les événements de la bombe, cette série d’agression l’a laissé un peu nébuleux. S’il était assez empathique pour comprendre le mal-être de ceux qui engendraient tout ce chaos, il n’en était pas moins attaché à sa maison et n’admit pas ces attaques généralisées. Il participa aux manifestations contre la fermeture, et son mépris de la décision du doyen augmenta lors de la prise d’otage. La belle affaire que de les fermer ! Cela n’avait fait qu’empirer la rage des agresseurs. Il fut assez chanceux pour être hors d’Harvard à ce moment, mais il était hautement paniqué, en suivant les informations, de constater tout ce qu’il se passait à son campus. L’impuissance qu’il ressentait à ce moment pour aider ses camarades le rongeait, et une peur le tenaillait que les choses n’empirent. Cela l’a marqué, les jours à Harvard eurent une saveur différente après ces événements.
ITEM LIBRE (FACULTATIF).
Cadell est né dans la mélodie naturelle de la vallée galloise. Il a grandi parmi des espaces ouverts et des chants empreints d’authenticité. Sa première langue n’est pas l’anglais, sa première langue est le gallois. De lui émane ainsi, en permanence, la douceur tendre qui est inévitablement tressée à la parole galloise et qui s’échappe dans son accent. C’est la première chose que l’on remarque. Sa douceur. Ensuite, vient le reste. Mais sa vivacité éternelle ne pourra jamais vous faire comprendre ce qu’il est : il est en changement continu. C’est de la malice qui siège dans son cœur.

« Oh, Cadell. J'étais au lycée avec lui. La première année. Il y a quelque chose chez lui, qui n'est pas d'ici. Quand il regarde le monde, il ne le fait pas de la même façon que nous. En lui il y a une explosion de langues, des mondes entiers et des galaxies inimaginables qui fourmillent dans son organisme. Pourtant, il y a quelque chose d’extraordinairement flegmatique dans ses attitudes. Son visage est doux, mais une éclatante sévérité accentue ses traits. C’est quelque chose qui frappe chez lui. Cette dureté. Dureté qui s’envole dès qu’il sourit, laissant place à une fabuleuse légèreté. Ses yeux, eux, regardent. Réellement. Ils ne prennent rien, ils ne sont pas inquisiteurs. Ils ne sont pas absents, indifférents. Ils regardent, véritablement, sans faire de mal, sans poser de question – ils écoutent ce que leur interlocuteur désire exprimer, sans jamais soutirer de l’autre des informations qu’il aurait préféré cacher. Il y a aussi une lueur au fond, mais pas une lueur qui brillerait comme le fait l’espoir ; une lueur qui oscillerait, comme un vent de tristesse. Un morceau brisé, tout au fond, enfoui. J'aimerais pouvoir déchiffrer ce regard. Mais on ne peut le soutenir suffisamment longtemps pour le comprendre. On reste toujours à la limite. Il faudrait tenir seulement quelques secondes de plus pour qu'il nous révèle ses secrets. Seulement, ces secondes nous sont toujours volées. Par nous-mêmes. Notre regard se refuse au sien.

Il y a ce calme chez Cadell, qui apaise. Son regard lointain semble dire qu'il ne faut pas s'inquiéter, et que tout ira bien. C'est étrange, car il ne cherche pas à calmer les autres. Mais il vit dans une telle quiétude, qui lui semble aussi étrangère que sœur, qu'il suffit d'être à ses côtés pour parvenir à apprécier le silence, et l'entendre. On ne sait jamais s’il est véritablement indifférent ou s’il est purement attentif. Il y a certaines choses qui le touchent, malgré tout. Je l'ai entendu jouer du piano, une fois. Pas longtemps, car il s'est arrêté en m'entendant. Mais dans sa musique, il y avait plus que de simples notes. Il y avait un peu de son cœur qu'il laissait être frappé par les marteaux. C'était un peu de lui qui s'en allait dans les airs, en même temps que sa mélopée. Et la mélodie touchait à chaque note, mais tout en délicatesse. C'était une blessure progressive, faite avec une simple aiguille à coudre. Qui piquait, petit à petit, mais en s'enfonçant avec lenteur et précaution dans les chairs. Elle ne cherchait pas à détruire, à déchirer. Elle s'appliquait. C'était un travail minutieux que la musique effectuait là pour atteindre les âmes de ceux qui écoutaient. Un art laborieux, qui aurait eu raison de moi si Cadell n'avait pas cessé de jouer. Il y avait aussi quelque chose qui était à la fois moi, et toi, et lui, et vous, et nous, dans ses notes. Quelque chose qui se trouvait juste dans les dernières secondes de ses ultimes notes, un murmure qui serait une vérité, la moelle de sa mélodie, l'orée de l'esprit, inaccessible, que l'on ne parviendrait jamais à trouver, que l'on s'évertuerait toujours à chercher. C'est à cause de sa musique, et aussi pour son sourire, et les histoires que racontent ses yeux, que j'ose penser qu'il y a autre chose chez Cadell, autre chose que de l'indifférence et des sarcasmes, autre chose qu'un air grave et qu’une attitude austère, autre chose que son entêtement et sa noblesse. Quelque chose de plus grand encore que son intelligence et son charisme. De plus profond et de plus cher que sa clairvoyance et sa franchise. Quelque chose qui viendrait de son calme et de son éloignement, de la lueur dans ses yeux et de ses gestes d'ailleurs, qui tiendrait en une douceur et une sensibilité pénétrantes.

Ce n'est pas avec une hache que l'on peut achever Cadell Argall. C'est avec un peu de tendresse. Je le crois. »


Raggedy Night
Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Raggedy Night et j'ai une vingtaine d'années. Je suis Française et j'ai connu le forum grâce à moi-même... Remember Charlie Lestwood ? : CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 4046487928  CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2511619667  .  ILH C'EST LA VIE ET C'EST TOUT. ♥️ Je passais et repassais sur le forum et depuis quelques semaines (mois, ok) j'y viens presque tous les jours. J'ai craqué voilà. Retour à la maison. CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 3850463188 alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Aneurin Barnard le magnifique comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Applestorm. Je fais environ ... un certain nombre de mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ JE VOUS AIME. ET JE SUIS TROP CONTENTE D'ÊTRE LÀ.  hanwii  CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 1001568715 CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 73120010 Et j'ai mis dix mille ans à me décider pour mon personnage.  CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 1616978029 Et pluie d'amour sur vous. CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2438915920  :44: Et j'ai hâte de rp. Par contre, je commence bien, ce week-end déjà je ne pourrai pas avancer sur ma fiche. CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 166564858 Mais attendez-moi please. CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 3850463188 Ah et Dylan en avatar de base dans la fiche c'est très, très, très agréable. :rvmp:

Je souhaite ▲ (retire la balise le symbole et sa couleur qui ne correspond pas)
adhérer un flood d'intégration (?)
je veux être parrainer si oui, par pseudo du parrain (voir la liste des parrains)

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Once upon a time

À ce moment-là il savait exactement ce qu’il faisait. Ses pupilles brûlaient d’un feu boréal, une ardente lueur irradiait de ses iris, l’aurore d’une colère cinglante éclatait dans ses yeux. Il la fustigeait de son regard. Oui, il savait le désarroi qui s’emparerait d’elle, il savait le dérèglement brutal qu’il allait provoquer dans son équilibre maniaque, il savait la violence de son geste. Il était trop tard pour tarir la fièvre folle qui viciait l’air, trop tard pour apaiser la frénésie de rage qui coulait dans chacune de leurs veines. Elle était venue, le visage furieux, la voix rocailleuse, l’avait bafoué et accusé ; il s’était mis devant elle, avait nié sa culpabilité dans une verve mensongère acerbe, retournant le fardeau contre elle en la maudissant de la croix qu’il portait ; elle s’était emportée, au paroxysme d’une douleur quotidienne contre laquelle elle guerroyait sempiternellement ; il avait souligné les propres maux dont il souffrait par sa faute ; leurs mains s’étaient emmêlées en une lutte fratricide effrénée et cruelle, n’ayant aucune indulgence l’un pour l’autre, leur férocité en cet instant ne connaissant aucune limite. C’est ainsi, au milieu des coups et des griffes, des peaux arrachées sous les ongles saillants, des attaques irascibles dont la brutalité ne cessait de croître, qu’il s’affranchit de toute pitié. Elle venait de le frapper à l’entre-jambe, il prit son bras sans ménagement et, ses yeux chargés d’éclairs verts, planta dans sa chair ses dents blanches, ne prenant aucune peine pour ravaler la salive qui pendait à ses lèvres enragées. Il la mordit dans sa fureur ; ainsi commença le rituel.

Cadell repensait à ce moment tandis que les images d’Eirwin défilaient devant ses yeux. Il l’avait filmée, souvent. Il aimait la mobilité de la caméra, il y avait toujours du mouvement dans ses films – ne serait-ce que dans le balancement des cheveux de sa sœur. Cette mobilité lui rappelait la sienne. Il n’avait jamais eu de répit ; sa naissance n’avait pas pour dessein la tranquillité. Il devait être le salvateur. Il devait être le guérisseur. La présence miracle qui viendrait résoudre ce que ni les traitements, ni les soins, ni les thérapies n’avaient su annihiler. Cadell était la petite bataille, son existence était le combat d’une famille. Il était un espoir. – La flamme inconstante d’une foi désespérée.

Il est de ceux que l’on appelle « étoiles noires », de ceux dont la lumière est vaporeuse, de ces rayons qui éclosent dans les ténèbres, flirtent avec la nuit, apparaissent dans le couchant. Il est l’aurore boréale d’une nuit perdue mais l’onyx d’un jour heureux. Il est l’éclat de votre vie, Cadell. Il illumine autant qu’il tranche. Il n’est défini par rien sinon sa versatilité. C’est ainsi qu’il a été élevé. On ne lui apprenait pas la rigueur, ni le maintien. On le laissait libre, oiseau solitaire allant voler dans tous les cieux, dans toutes les galaxies. Il devait être un rempart à la minutie, une insulte à la régularité. Il était là pour soulever des mondes, non pas pour les fixer.

Le bruit de son enfance, ce n’était pas le crépitement du feu dans la cheminée, les casseroles dans la cuisine, les éclats de rire des fêtes. Le bruit de son enfance, c’était ce frottement incessant qui démarrait toujours à 1h10. Le crissement léger mais perpétuel de la brosse qui astiquait. Les images de son enfance n’étaient pas non plus bordées d’une tendresse de coton, mais entortillées dans les stries rouges des plaies de sa sœur. De une heure dix à cinq heures trente, il entendait de son cocon nocturne les bruissements méticuleux qui naissaient des frictions scrupuleuses d’Eirwin. Tous les jours de sa vie elle y procédait. Plus que d’une routine, il s’agissait là d’une cérémonie purificatrice à laquelle elle procédait sans failles. Cela lui était aussi vital que destructeur, mais elle était piégée dans ce besoin frénétique. Eirwin Argall, chaque nuit, se lavait. Elle effaçait de sa personne tous les parasites, extrayait de sa peau toutes les impuretés, libérait son corps chaque obscénité. Ainsi, pendant des heures, elle frottait. Il s’était habitué à s’endormir ou se réveiller, bercé par les frottements des éponges, brosses et autres objets curatifs de sa sœur. La salle de bain était adjacente à sa chambre, il ne loupait aucune des cérémonies de son aînée, prêtre silencieux de ses rituels. Il était né pour l’en soigner ; dans l’ombre de ses nuits il respectait sa souffrance.

– Des tocs. Les médecins appelaient cela des tocs. C’était ce qu’elle avait, Eirwin. Des tocs obsessionnels. Il lui fallait toujours être impeccablement propre. Plus elle grandissait, plus ses tocs s’emparaient d’elle. L’école devenait un enfer. Le quotidien était une charge. Toutes les nuits, à pas de velours, elle se levait pour se débarrasser de ce qui menaçait la pureté de son corps. Elle entrait en silence dans la salle de bain et procédait alors à ses lavements. Son réveil était réglé une première fois à 1h10. Elle se recouchait à 5h30 – juste trente minutes avant que sa mère ne se lève pour commencer sa journée. À sept heures, Eirwin se levait de nouveau : c’était le moment du petit-déjeuner, le début de la journée. Ses nuits étaient avalées par sa monomanie, ses traits étaient toujours plus tirés, son corps jamais moins net. Elle s’en cachait, néanmoins il eut été bien difficile de ne pas s’en apercevoir pendant des années. C’est ainsi que Cadell était venu au monde. Devant les échecs successifs des traitements, des soins, des thérapies, les parents Argall avaient mis toute leur foi dans la vie. Une vie nouvelle, une compagnie éclairée qui puisse changer le regard d’Eirwin. Cadell fut conçu dans le but de la guérir.

Il se fondit dans son rôle, s’employa avec une ferveur rare à sauver sa sœur. Il la couvrit d’affection, lui bloqua la salle de bain, l’enfermant dans sa chambre et la distrayant à la place par des chansons, des lectures, des rêves. Il l’emmena avec lui dans des expériences folles, il tenta de déclencher en elle des passions assez puissantes pour détourner son obsession. Il voyagea. Dans tout le Royaume-Uni, puis en Europe. Leurs voyages étaient précaires car ils avaient peu d'argent, mais cela renforçait non seulement leur complicité, mais aussi la profondeur de leurs expériences. L'esprit de Cadell, à force de voltiger de pays en pays, s'aiguisa de plus en plus et il ne cessa d'être curieux et éveillé. L'Europe n'ayant pas produit de changement notable, Cadell économisa un an, travaillant sans relâche à côté de ses études, s’armant d’ingéniosité pour trouver des ressources monétaires, et s’envola enfin avec elle au Japon, persuadé qu’un tel dépaysement lui offrirait un choc violent mais nécessaire pour qu’elle découvre en elle une autre personne. Il croyait ferme que la culture traditionnelle japonaise l’aiderait. Ce fut la culture moderne qui la déstabilisa. Il revint, elle reprit ses tocs plus fortement que jamais. Elle fut envoyée en hôpital psychiatrique, la sœur qu’il retrouva à sa sortie était abrutie par les effets secondaires des médicaments et il s’insurgea contre le milieu médical qui avait lessivé sa sœur. Il mit sa créativité au service de son aînée, se dévoua à sa cause pour la remettre sur pieds. Il y croyait. La flamme brûlait en lui.

Il avait échoué, Cadell. C’est à cela qu’il pensait en regardant tous les films qu’il avait pris d’elle. À sa mission avortée. À cette vie pour rien. Il n’avait pas de film du dernier jour. Il n’avait plus filmé depuis ce moment. Ses mains tremblaient désormais lorsqu’il touchait sa caméra. Il avait trop imprimé dans cet art tous ses sourires et ses peurs, trop capté l’essence de son âme à travers ses films, pour pouvoir s’en emparer encore. À la place, s’imposait l’image de son ultime échec. Cette journée banale, que rien n’avait troublé. Aucun présage ne l’avait averti, nul pressentiment ne l’avait assailli. Il avait ouvert la porte et il avait hurlé. Il avait essayé, il avait tant essayé, mais elle le regardait avec ce qui ressemblait à une expression de victoire. Il ne pourrait rien. Il ne pouvait plus. Il l’avait tenue dans ses bras, il avait appuyé sur ses veines, il avait fait de sa main un garrot pour barrer le sang vermeille qui s’écoulait des sillons vivaces de son poignet, mais il avait manqué de puissance. De temps, de bienveillance, d’esprit, tout semblait s’être envolé de lui à cet exact moment. Lorsqu’il l’avait trouvée dans sa chambre, à demi-consciente, offerte à la mort, seule compagne qu’elle acceptait pour la guérir de son obsession. Elle mourrait. Elle se tuait. Elle avait vingt-six ans, et elle avait décidé que c’était assez. Elle avait passé trop d’années à faire la guerre avec elle-même. Elle avait passé trop d’années à voler la vie de son frère. Alors elle avait coupé les rivières de la jouvence et anéanti tout sursaut de vie. Cadell l’avait cueillie à l’orée de sa mort, si elle avait su elle aurait retardé son moment, si elle avait su elle ne lui aurait pas infligé cette vision, mais à présent il était trop tard. À présent elle se mourrait et c’était son frère, l’âme salvatrice de sa vie, qui la maintenait tandis qu’elle soufflait sur les flammes de l’espoir. Elle ne guérirait pas. Elle disparaissait.


Le suicide de sa sœur l’avait vidé. Lui, si vif, jamais immobile, était resté assis et n’avait plus su se mouvoir. Elle était ce pourquoi il était né. Bien sûr ils se disputaient, bien sûr il l’avait haïe. Il l’avait détestée de ses manies, détestée de ses obsessions qui empiétaient sur son existence, qui l’empêchaient de se réaliser selon ses propres désirs. La soigner, être son ancre, son miracle salvateur, la lumière joyeuse qui lui apporterait un équilibre sain : chaque instant de sa vie était une quête tournée vers sa sœur. Parmi les instabilités répétées de ses journées, il devait chercher le remède capable d’apaiser l’horreur dans laquelle son aînée vivait. Leur relation, au même titre que le rythme auquel il était soumis, ne cessait ainsi d’osciller. Elle connaissait des variations extrêmes, partagée entre un amour fraternel inégalable qu’ils se portaient l’un à l’autre, soudés chacun dans leur mission, et une haine sous-jacente, née de la colère d’un jeune Cadell qui aurait souhaité un peu de repos, quelques miettes de stabilité, avoir le droit de s’accrocher à ce qu’il aimait. Oui, il l’avait haie. Mais il l’avait aussi aimée immensément. Il y avait, chez lui, toujours des sentiments intenses. Il était de ces gens qui ne se manifestent que par à coups dans des sensations extrêmes – ou bien terriblement infimes et secrètes. Sa sensibilité était soit complètement neutralisée, soit infiniment réceptive. Le suicide d’Eirwin avait tué en lui toute volonté, lui qui ne connaissait que l’agitation.
La psychologie l’avait longtemps accompagnée. Il avait avalé des livres, des théories, des thèses. Balayé des siècles de réflexion, s’était imprégné de tous les auteurs qui croisaient sa route. Il espérait y trouver là la gemme miraculeuse pour sauver sa sœur. Il en avait fait son domaine d’études, il s’y impliquait corps et âme, se dévouait à ses cours de l’université de Cardiff. En se tuant, elle emporta avec elle les croyances de Cadell. Toutes ses lectures n’avaient pas pu la sauver. Il maudissait, à présent, cette matière inutile. Il maudissait la médecine, les psychologues, les thérapeutes. On ne le prendrait plus à de telles illusions. On ne le prendrait plus à rien : ses parents avaient voulu qu’il se diversifie sans cesse pour ne jamais être piégé comme Eirwin, et bien, il choisissait de se retirer complètement de toute activité, pour n’être prisonnier ni d’une obsession, ni de l’inconstance. Il choisit de végéter.

Une chose, cependant, ne le quitta pas. C’est parce qu’elle coulait dans ses veines, c’est parce qu’elle était l’unique échappatoire des âmes esseulées, que son âme à fleur de peau ne pouvait la repousser. Même lors de ses études à Cardiff, il l’avait intégrée. Il avait suivi le cursus spécifique qui mêlait la psychologie et ce domaine, car, s’il doutait de la médecine et des soins psys, il était persuadé que les émotions pouvaient être transformées par l’art. Il en savait quelque chose, lui qui ne parvenait à se réaliser que dans la créativité – l’habitude de l’inconstance avait façonné son âme pour en faire un artiste. Sans Eirwin, il se sentait seul. Elle avait été sa mission, il était abandonné au néant. Que lui restait-il, sinon la musique ? – “That is often why you come to music, no ? To feel that you are not alone?” Cadell avait pris sa guitare et avait usé ses doigts sur ses cordes, il fit danser ses doigts sur son piano, il brisa sa voix dans des chansons multiples, caressa à s’en brûler les mains son hang, s’épuisa à souffler dans une tin whistle, et se réconforta auprès du crwth ancestral qui voguait de génération en génération dans sa famille maternelle. Seule la musique, et ses origines galloises, lui permirent d’étancher ses larmes. Il se réfugia dans la douceur de sa langue celtique, laissa les plaines de sa ville natale le ressourcer, et trouva dans la musique une énergie, certes pas vigoureuse, mais suffisante pour le reconstruire un an durant.

Néanmoins, ce ne fut pas la musique qui le porta. N’importe qui vous aurait dit que c’était cela qui le sauverait. Cadell lui-même aurait pu y croire. Découverte dans son enfance, la musique s’était immiscée dans ses veines. Sur le piano rouge de sa jeunesse, ses mains dansaient, virevoltaient, se perdaient dans l’infini des quatre-vingt huit notes – quatre-vingt huit notes et pourtant l’infini devant lui, quatre-vingt huit notes et pourtant une liberté totale, un clavier limité mais une force créatrice inépuisable, c’est cela qui l’avait fasciné quand petit il s’asseyait devant l’immensité de l’instrument : la possibilité de toujours recommencer. Son âme mobile se tourna cependant vers un autre art pour accepter de reprendre vie.

Il n’y avait jamais pensé avant la mort d’Eirwin. Jusque là, sa vie était un tournoiement perpétuel, l’unique point d’encrage était une jeune femme aux prises de ses démons intérieurs. Il n’y avait donc jamais vraiment prêté attention. Pourtant cela lui était déjà arrivé d’en avoir quelques expériences, et il fut longtemps un spectateur admiratif de tout ce qui peut se tramer, là-bas, sur un plateau de théâtre. Sa fascination se métamorphosa en révélation le jour unique où, hagard, le vert mousse de ses yeux veloutant son regard d’une ombre fragile, surprit dans l’assurance immobile d’un comédien la force de son pouvoir. Le théâtre était le lieu où il devait être. Le théâtre était le lieu où il pouvait être. L’unique endroit où s’exprimer, devenir lui-même et pouvoir être tout à la fois. Laisser son âme volage papillonner dans tous les possibles, tout en ne cessant de se remplir d’une puissance créatrice – le raffermissement de son essence. Du théâtre. C’était cela, oui ! Du théâtre ! Être tous et un à la fois, bondir en riant aux éclats et se planter là, face public, pour projeter dans un murmure la vérité de l’instant. Le théâtre. Enfin un lieu – le lieu multiple par excellence – où cesser de mener bataille pour autrui, et commencer à trouver son propre combat.

Mais, avant tout, fuir. Pour se recréer, il devait quitter la terre de ses pères, délaisser la beauté sauvage du Pays de Galles, se réinventer dans un environnement neutre, où il n’avait encore aucune empreinte. Il chercha asile dans les grandes villes, il entra dans la peau d’un étudiant d’Harvard.
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bienvenue parmi nous CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2511619667
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Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2511619667
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Good luck pour ta fiche Vic
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Re bienvenue parmi nous CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2659158125
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Andrea ♦️ Merciii ! CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2511619667 J'aime trop ton pseudo. *-*

Tayla ♦️ Gabriella CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 3850463188 Merci ! ♥️

Nevada ♦️ Mercii ! CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 2109348208

Dana ♦️ Merci Dana ! Vic
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Bienvenue ! Courage pour ta fiche. CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 152426858
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Merciii Deven ! hanwii
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Bienvenuuue. CADELL ARGALL ► Aneurin Barnard 3850463188
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