VICTORIA ❖ Don't worry, I feel better now !

Après avoir passé quelques minutes au téléphone avec Victoria, le jeune homme attendait patiemment que celle-ci le rejoigne dans sa chambre pour qu’ils puissent discuter et tout même s’il savait qu’il aurait de nouveau droit à des questions sur ce qu’il avait pu se passer cette nuit-là. Il venait tout juste de sortir du coma et il ne se souvenait pas encore de tout, heureusement d’ailleurs qu’il n’avait pas pris de coup sur la tête parce que sa mémoire lui ferait réellement défaut à l’heure actuelle. Les médecins s’étaient affairés sur son cas depuis qu’il s’était réveillé et lui, il essayait tant bien que mal de leur dire qu’il allait bien même s’il savait parfaitement que ce n’était pas le cas. Il détestait le fait de se retrouver dans une telle situation. Dépendre à ce point de plusieurs personnes, c’était clairement une humiliation pour le Prince mais il allait éviter au maximum d’y penser. Avant que la blondinette n’arrive enfin, il eut la visite des personnes les plus importantes de sa vie : ses trois enfants chéris ! Ceux-ci étaient heureux de revoir leur Papa surtout Aliénor qui avait été obligée de ne pas aller à l’école alors qu’elle semblait adorer ça depuis qu’elle est entrée dans cette école privée dans le Financial District. C’était Maëlys qui avait eu la lourde tâche de garder les trois enfants avec une protection rapprochée et aujourd’hui, Drew ne savait que dire, quoi faire afin de la remercier pour tout ce qu’elle faisait pour lui. Comme la jeune femme devait quelque d’important, il la congédia gentiment en disant qu’il pouvait s’occuper un peu de ses trois dons du ciel et qu’elle pouvait s’en aller la tête tranquille. Ils passèrent un peu de temps ensemble tous les quatre… Connor et Chrysta s’étaient finalement endormis à ses côtés lorsque Victoria arriva enfin et c’était Aliénor qui vint l’accueillir à la porte. « Tatie Victoria, Papa t’attendait… » disait-elle de sa petite voix fluette de fillette mais elle était si mûre pour son âge. Elle n’avait que trois années tout de même ! « Bonjour Vic, merci d’être venue… »

Le téléphone a peine raccroché, je le jetais dans mon sac à main et me ruais vers mon dressing. Un jean, un pull bien chaud et une paire de bottes plus loin, j'enfilais mon manteau, prenais mon sac au passage et quittais ma chambre pour rejoindre celle d'Andrew, à l'hôpital. J'étais pas maquillée, et mes cheveux étaient encore humides de la douche que je venais de prendre. Être aussi peu apprêtée pour sortir ne me ressemblait pas, mais j'étais bien trop secouée par l'appel que je venais de recevoir pour m'en soucier. Andrew s'était réveillé, et il allait bien. Rapidement, je pris le chemin du parking, montais dans ma voiture, et pris la route jusqu'au Massachussetts General Hospital. Quelques minutes plus tard, j'entrais à l'intérieur, atteignais le bon étage et me ruais presque jusque dans sa chambre. Toc toc toc. Je soupirais longuement, impatiente et stressée à la fois. Tatie Victoria, Papa t’attendait .. La porte s'ouvrit alors que je cherchais immédiatement le brun des yeux. Merci ma puce. fis-je distraitement à la petite. J'entrais à l'intérieur, et il était là. Sur son lit d’hôpital, dans un piètre état mais là, et vivant. Ma main se posa sur ma bouche instinctivement, tandis que je sentais mes yeux se remplir de larmes. J'avais eu tellement peur de le perdre. Tellement, tellement peur .. Sans un mot, je m'avançais vers lui et m'assis sur le bord de son lit avant de le prendre dans mes bras. Rien à foutre de l'infirmière, des gardes du corps ou des autres personnes présentes. Rien à foutre de mes grands airs que je perdais d'un coup pour me retrouver à présent si vulnérable. Tout ça n'avait plus d'importance. Après de longues minutes, je trouvais la force de me détacher de lui, à contre cœur. Je posais ma main sur sa joue dans un geste maternant, et lui souris. Comment tu te sens ? Tu m'as fais tellement peur Andrew .. A peine avais-je terminé ma phrase d'une larme perla sur ma joue. La pression des derniers jours se lâchait d'un coup.

Connaissant bien Victoria, le jeune Prince savait qu’elle allait mettre des cliques et des claques pour pouvoir venir le voir assez rapidement. Honnêtement, il savait l’importance qu’il avait aux yeux de la jeune femme et inversement sauf qu’il ne s’attendait vraiment pas à ce qu’elle soit aussi brisée par ce qui lui était arrivé. Et dire qu’elle était de nature très ponctuelle et tout ça, elle était devenue une personne presque difficilement déchiffrable. En somme il ne la reconnaissait presque pas, cela lui faisait énormément plaisir de voir qu’elle était inquiète pour lui. Enfin il aimerait sincèrement qu’elle n’ait plus jamais à s’inquiéter de la sorte pour lui, il allait faire de son mieux pour ne plus jamais revivre cette situation. Qu’importe, elle était maintenant à la porte de la chambre tandis qu’Aliénor allait l’accueillir avec sa petite voix fluette de petite fille de trois ans. Le jeune homme avait tenté de se mettre en position semi-assise mais c’était encore un effort bien difficile pour lui alors il avait juste demandé aux médecins de relever légèrement le lit et il avait les yeux rivés sur Victoria et Aliénor. La jolie blonde, présidente des Eliots, se précipitait presque vers lui pour le prendre dans ses bras mais alors qu’il ressentait un peu de douleur parce qu’elle le serrait un poil trop fort, il préféra ne rien dire parce qu’il sentait également toute la détresse de sa grande sœur de cœur. Elle le détacha finalement et il en profita pour faire signe aux personnes présentes dans la pièce de s’en aller, y compris les enfants que Mary allait récupérer dans le couloir, ainsi il pourrait discuter tranquillement avec Vic. Celle-ci s’était mise à sourire finalement tout en lui demandant comment il allait, et en avouant par la suite qu’elle avait eu énormément peur… Une larme silencieuse venait perler sur son joli visage alors il l’essuya lentement avant de déposer un tendre baiser sur son front puis il murmura : « Je suis réveillé donc on peut dire que je vais mieux… Je suis désolé de t’avoir autant fait peur. Je ne voulais pas vous faire subir ça… »

J'étais pas du genre démonstrative. Pas du genre à me donner en spectacle, ni à montrer publiquement mes émotions. Mes faiblesses étaient toujours gardées secrètes, et bien à l'abris du regard des autres. Pourtant, lorsqu'il s'agissait de ma famille ou de personnes que je considérais comme telles, je ne pouvais m'empêcher de faire une exception et de me montrer sous un jour bien plus vulnérable. Andrew était de ma famille, de celle que j'avais choisi. J'avais cru mourir lorsqu'on m'avait annoncé qu'il s'était fait tiré dessus et qu'il était dans le coma. L'attente jusqu'à son réveil avait été suffocante, interminable. Extrêmement douloureuse. Je suis réveillé donc on peut dire que je vais mieux… Je suis désolé de t’avoir autant fait peur. Je ne voulais pas vous faire subir ça… Maintenant qu'il était réveillé, j’espérais pouvoir laisser toutes ses angoisses derrière moi. Même si la paix ne viendrait réellement que lorsque le coupable serait arrêté, et que j'aurais la certitude qu'Andrew se serait entièrement remis de l'accident. Dis pas ça enfin, Andrew c'est pas de ta faute. Il sécha une larme qui avait perlé sur ma joue d'un geste de la main. Je le regardais longuement, quelque peu rassurée. Qu'en disent les médecins, quand est-ce que tu pourras sortir ? Je passais tendrement ma main dans ses cheveux, puis sur sa joue. Tu peux pas savoir comme je suis soulagée de te voir réveillé ..

Le jeune Prince n’était vraiment pas habitué à voir Victoria dans cet état, elle n’avait jamais été aussi vulnérable. Et pourtant, il la connaissait depuis pratiquement toujours et jamais encore il ne l’avait vue ainsi. Cela lui faisait mal au cœur et il remerciait le ciel de lui octroyer une seconde chance. Il n’était pas mort et il allait pouvoir se remettre très rapidement sur pied maintenant, pour les gens qu’il aime et qui l’aiment comme la jolie blonde qui venait de laisser couler une larme. Il essayait de la rassurer tout en s’excusant de l’avoir fait subir ça, par la même occasion il venait essayer la larme qui perlait sur la joue de la blondinette… « C’est un peu de ma faute… Je suis tombé dans cette embuscade parce que je n’ai pas su comprendre les signes… Je savais que tôt ou tard, ça arriverait… ». Jusqu’à présent, il n’avait guère parlé de ses soupçons à ses proches parce qu’il pensait que ce n’étaient que de mauvais pressentiments. « Je ne sortirais pas de sitôt. Au mieux je sortirais de l’hôpital fin janvier, le temps que je récupère pleinement. Et je crois que je suis réveillé depuis trois ou quatre heures… ». Il la laissa lui caresser tendrement la joue avant de lever les yeux vers elle et lui adresser un sourire. « Merci d’avoir été là pour moi… Tu sais que je t’aime fort Vic. ». C’était vrai, c’est dans ce genre de situations qu’on comprenait vraiment le sens d’un amour fraternel et que certaines personnes qu’on considérait comme des membres de sa famille, l’étaient réellement en fin de compte.