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Trash Polaroïd
Elle regarda son associée avec un air étrange, un peu dégoûter. Est-ce que Solveig pensait réellement qu'elle allait accepter que des horreurs pareilles soient lancées dans sa galerie ? Elle n'était pas du genre critique, ne jugeait pas à la hâte mais elle voulait cette galerie depuis longtemps, trop longtemps, il n'était pas question qu'elle expose des choses qui feraient sûrement des flops monumentaux. « Non, Solveig, rappel le et dis lui : Non. » La rouquine eut l'air affolé mais Echo se détournait déjà pour sortir de son bureau. Elle sourit aux personnes qui observaient les œuvres d'une artiste suédoise qu'elle avait connue dans un bar et finit par se retrouver à l'accueil où Peggy – c'est ainsi qu'elle aimait être appelée pour des raisons obscurs- semblait figer dans une posture sérieuse et professionnelle, attendant peut-être un client ou la mort. Echo passa sa main devant ses yeux recouvert par des lunettes de vue à verres rectangulaire. Peggy sursauta et la jaugea sévèrement, comme toujours depuis que Solveig l'avait engagée « Mademoiselle Hamilton, je ne vous avais pas vu. » Echo haussa les épaules, stoïque, comme toujours depuis que sa sœur n'était plus rien qu'un cadavre. Elle évitait d'y penser, un maximum, sachant parfaitement que l'image tournait sans cesse, comme une mélodie chiante et répétitive au fond de son esprit. Elle préféra demander d'une voix sans timbre et monotone « Je n'ai reçu … aucune lettre ? Pour la galerie ? » Peggy fouilla son bureau quelques instants avant de secouer lentement la tête. Echo hocha la tête avant d'entendre la porte de la galerie s'ouvrir. Ses yeux ternes parcoururent la tenue de la jeune fille jusqu'au visage enfantin. Sachant se jouer de son monde et pensant surtout qu'elle devait pouvoir garder son travail, elle esquissa un sourire à l'égard de la nouvelle cliente, s'avançant finalement vers elle « Bonjour ... Je peux vous aider ? Cliente ou vous voulez vous faire exposer ? » Solveig ce serait arraché les cheveux de la voir foncer dans le lard sans aucune gêne. Echo n'avait pas de tact et surtout, elle ne voyait pas pourquoi elle ne devrait pas directement demander si c'était pour se faire exposer ou non. « Tout en douceur, Echo » lui aurait susurrée son amie. La douceur ne faisait désormais plus partie de sa vie. Elle s'était évaporée en même temps que Joana laissant derrière elle simplement la violence, la noirceur et des faux semblants gâchés.
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