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« BE MY HEROINE. » Nesayem & Sybil
Tempérance et assiduité. Sybil incarnait à la perfection ces deux principes élémentaires. Enfin ça, c'était quand elle ne ratait pas un battement, qu'un fusible ne déconnait pas là-haut, au niveau du panneau de contrôle cérébral. Autrement dit, en ce moment, c'était de plus en plus rare. Elle avait du mal à gérer la notion du temps, et de la ponctualité, submergée par une foule d'émotions contradictoires qu'elle ne comprenait pas toujours. Le fait est qu'elle se rendait peu à peu compte qu'elle avait un grain. Ou alors, ses rêves avaient-ils un arrière goût de réalité bien trop prononcé à son goût. Elle se voyait parfois, faisant, agissant, glissant le long d'une vie sur laquelle elle n'avait aucune prise, mais qui était là pourtant, palpable, sensible. L'avantage c'est que son travail n'avait jamais été si puissant. Jamais auparavant elle n'était parvenue à capter de telles expressions dans les visages. Ses photos commençaient enfin à prendre vie, à avoir une âme. Et s'il fallait pour cela que son âme à elle en périsse, voire qu'elle franchisse quelques lignes, elle était prête à tenter. Après tout, qu'avait-elle à perdre ? Assise en tailleur sur un vieux fauteuil défraîchi récupéré chez un antiquaire, la tête rejetée en arrière, une fine brume blanchâtre s'éclipsait de ses lèvres entre-ouvertes. Elle s'était réveillée un matin avec une envie de fumer qui ne l'avait jamais prise auparavant. Comme si une part d'elle-même avait cette habitude depuis longtemps, et commençait peu à peu à s'étendre, entachant les fibres encore pures de son corps trop juvénile pour son âge. L'esprit à mi-chemin entre la réflexion et la somnolence, elle se souvint (évidemment avec une bonne poignée de minutes de retard) qu'elle devait rejoindre Nesayem au café du coin. La vache. Elle allait encore se faire engueuler.
Se hissant sur ses jambes en toute hâte, elle passa les premières fringues potables qui lui passèrent sous les mains (mieux valait ne pas établir de description, Nesayem n'apprécierait pas le résultat quoiqu'il arrive), et prit le temps de se brosser les temps (elle n'aimait pas l'odeur du tabac froid). Une vingtaine de minutes plus tard, elle poussait la porte du café où les deux jeunes femmes avaient rendez-vous. Un brin essoufflée, une moue désolée arborant ses traits poupons, elle se glissa sur la petite banquette en face de son amie. « Désolée, j'me suis assoupie. Et pour ma défense, le gardien de l'immeuble m'a tenu la jambe pour une histoire d'infiltration d'eau usées, et de souris errantes dans les sous-pentes. » Mauvaise excuse ? Hmm. De toute façon, Nesayem n'était pas dupe. « Tu es sublime. C'est quoi ton secret ? Une mini-toi sur ton épaule qui te donne des conseils make-up toute la journée ? » Ironique, pouvant paraître offensif, mais de la bouche de Sybil c'était un compliment. Elle avait toujours admiré la capacité de Nesayem à se mettre en valeur. Elle était belle, c'était un fait. Toujours soignée, toujours regardée. Elle faisait pâle figure à côté. « Bon, et sinon, comment tu vas ? » lui demanda t-elle sur le ton de la confidence en commandant un thé vert, contente au final de la voir même si elle s'attendait déjà à une avalanche de remarques sifflantes.
Se hissant sur ses jambes en toute hâte, elle passa les premières fringues potables qui lui passèrent sous les mains (mieux valait ne pas établir de description, Nesayem n'apprécierait pas le résultat quoiqu'il arrive), et prit le temps de se brosser les temps (elle n'aimait pas l'odeur du tabac froid). Une vingtaine de minutes plus tard, elle poussait la porte du café où les deux jeunes femmes avaient rendez-vous. Un brin essoufflée, une moue désolée arborant ses traits poupons, elle se glissa sur la petite banquette en face de son amie. « Désolée, j'me suis assoupie. Et pour ma défense, le gardien de l'immeuble m'a tenu la jambe pour une histoire d'infiltration d'eau usées, et de souris errantes dans les sous-pentes. » Mauvaise excuse ? Hmm. De toute façon, Nesayem n'était pas dupe. « Tu es sublime. C'est quoi ton secret ? Une mini-toi sur ton épaule qui te donne des conseils make-up toute la journée ? » Ironique, pouvant paraître offensif, mais de la bouche de Sybil c'était un compliment. Elle avait toujours admiré la capacité de Nesayem à se mettre en valeur. Elle était belle, c'était un fait. Toujours soignée, toujours regardée. Elle faisait pâle figure à côté. « Bon, et sinon, comment tu vas ? » lui demanda t-elle sur le ton de la confidence en commandant un thé vert, contente au final de la voir même si elle s'attendait déjà à une avalanche de remarques sifflantes.
©Pando
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