TIMEO C. DE LUXEMBOURG ► CHRIS HEMSWORTH

Être membre d’une famille royale s’accompagne d’une multitude d’avantages et de défauts. C’est avant toute chose comprendre que votre vie intéresse les autres et que ce de fait, une pression constante sur vos épaules. Le tout, à partir de là, c’est de savoir la gérer cette pression, la supporter au quotidien. Timéo s’en est toujours plutôt bien sorti, il faut dire qu’il s’estime chanceux de ne pas avoir eut à traverser la vie en solitaire. Son frère a toujours été là, depuis le tout premier jour. Léopold est son jumeau, son tout, la seconde partie de lui. Une seule âme répartie dans deux corps, en quelque sorte. Timéo a toujours perçu en son frère un véritable allié pour la vie et leur complicité a toujours évidente aux yeux de tout le monde. Comme tous les frères, ils ont eut (et ont toujours) de nombreuses disputes au cours desquelles les mots peuvent parfois surpasser la pensée, mais ils en sont toujours sortis indemnes, sûrement car ils ont acceptés l’idée qu’ils ont toujours été plus fort à deux plutôt que quand ils s’entêtent à vouloir jouer contre l’un l’autre. D’une façon plus générale, la famille a toujours été très importante pour Timéo, aussi imparfaite qu’elle puisse bien être parfois. Quand bien même il donne l’impression d’être comme un poisson dans l’eau dans cette vie dont le contexte a des allures de conte de fées uniquement vu de l’extérieur, il a parfois, comme tout le monde, était assaillit de doutes.

Alors que ses pensées s’entrechoquaient dans son crâne au cours d’un petit coup de blues, il s’est déjà mis à songer à la vie qu’il aurait pu mener si sa famille n’était pas ce qu’elle est. S’il n’y avait pas ce trône et toute la pression qui en découle. Peut-être que tout serait plus doux, plus simple. Peut-être que ses parents seraient moins à cheval sur tout de sorte de choses s’apparentant pour bon nombre de gens à de véritables broutilles, peut-être qu’ils seraient plus détendus, plus présents, etc. Avec des si et des peut-être, on pourrait rebâtir tout un monde, mais voilà, la vie est ce qu’elle est et c’est une chose que Timéo a digéré depuis le temps. On ne lutte pas contre ce que l’on est. On l’accepte, on prend ce qu’il y a à prendre. On ne rejette pas une partie de soit et quand le monde vous fait l’effet de s’écrouler, de se dissoudre, sous vos pieds, on trouve quelqu’un à qui s’accrocher. Cette personne, ça a souvent été Léo pour ne pas dire quasiment tout le temps. Son frère est sûrement la seule personne à l’avoir déjà vu véritablement craquer. C’est la seule personne en ce monde qu’il l’a déjà vu totalement perdu, largué par la vie, la seule personne qui l’a déjà observé alors qu’il se mettait dans tous ses états, en proie à des doutes aux allures existentielles. C’est son roc, la personne avec laquelle il partage le poids de cette vie. Et après lui, il y a Orphée, leur jeune sœur, de trois ans leur cadette. La petite princesse, le bébé et ce qu’elle le veuille bien ou non.

Timéo, c’est un cœur tendre et il suffit de le voir avec sa sœur pour s’en rendre compte. C’est sa petite puce, la seconde femme de sa vie (la première étant celle qui l’a mis au monde) et il serait capable d’absolument tout pour elle. Il est comme ça, Timéo. Entier au delà des limites. Quand il aime, c’est d’un amour sans bornes sans limite et de même quand il n’aime pas. Il a du mal à verser dans la nuance parfois, mais il a le cœur bon, définitivement. Il a le sens du devoir aussi et de bonnes manières. Soucieux des convenances, il a toujours eut beaucoup de respect pour ses parents et leur façon de gérer cette vie lourde de sens et de non-sens tout à la fois. Il les a toujours observé, une lueur d’admiration perçant dans ses grands yeux bleus. Tout a l’air tellement simple, tellement aisé, quand il est question de ses parents et c’est en les regardant que Timéo a apprit à faire bonne mesure quoi qu’il advienne. Totalement maître de ses émotions, l’éducation qu’il a reçut l’a amené à ce contrôle quasiment parfait de sa personne. Quasiment car la perfection n’existe pas et même s’il est bien plus pacifiste que beaucoup d’autres, Timéo n’a rien d’un saint pour autant. Il ne supporte notamment pas qu’on lui marche sur les pieds ou, plus grave encore, sur ceux des personnes qu’il aime. Il s’est déjà battu plusieurs fois pour cette raison, alors qu’il estimait qu’il y avait eut un manque de respect dans l’air. Il a son sens de la justice et il le défend, bec et ongles.

Par chance, les personnes relativement saines d’esprit ne vont pas facilement s’en faire un ennemi. En plus d’avoir le bras long, Timéo demeure quelqu’un de relativement raisonnable et appréciable. Avec ses airs de « golden boy » en puissance (le grand blond aux yeux bleus et au corps délicieusement bien dessiné), il a toujours du genre à faire un peu l’unanimité. Bien sûr, il a ses détracteurs, mais il n’a pas pour habitude de s’en faire tout un monde. Il n’est pas caractérisé par ce besoin viscéral d’être aimé de tout le monde. L’avis de ses proches lui importe et pour ce qui est du reste, disons que ça ne l’empêche pas franchement de dormir la nuit. Lui sait qui il est ainsi que ce qu’il vaut et ça lui suffit amplement.

Au delà de ça, Timéo est un garçon dont on devine qu’il est né avec une petite cuillère en argent dans la bouche de par son amour pour les belles choses. Il n’est pas du genre à étaler normalement ce qu’il possède, mais certains détails ne manquent tout de même pas. Il doit avoir à tout casser une dizaine de vêtements seulement (quantité tout bonnement illusoire étant donné la superficie de sa garde-robe) qui n’appartiennent pas à des collections de créateurs. Cela ne signifie pas qu’il porte des vêtements très clinquants, non, il a une allure vestimentaire plutôt simple, mais la qualité est là, même dans l’apparente simplicité. D’autres « broutilles » le trahissent en dehors de ces vêtements : il porte notamment à son poignet une montre au prix tout bonnement indécent et roule dans une belle voiture d’un bleu glacier assorti à ses yeux dont le prix pourrait permettre de venir en aide à bien des gens moins vernis que lui. Cela ne signifie pas qu’il est totalement perché dans sa bulle et sourd aux injustices qui régissent le monde, mais voilà, il a de l’argent et ne va pas se priver de faire quelques dépenses simplement pour ne pas offenser ceux qui n’en ont pas les moyens.

Après une grande partie de sa vie passée dans son pays natal sous la coupe de ses parents et leurs nombreuses attentes, Timéo est parti faire ses études universitaires avec son inséparable jumeau aux Etats-Unis, à Cambridge plus précisément, au sein de la prestigieuse université d’Harvard. Ses notes le lui permettaient, à l’instar de celles de son frère. Il a pris la décision, comme son frère encore une fois, d’entreprendre des études à même de le préparer à une éventuelle ascension. Il faut dire que c’est tout de même ce dans quoi ils ont toujours baignés l’un comme l’autre et vu que leur petite sœur, sœur qui gère bien mal son exposition du fait du statut de princesse qui lui a été affublé à sa naissance, ne montera pas sur le trône, c’est forcément l’un d’eux qui se retrouvera chargé de cette responsabilité. Pas de droit du fait du rôle d’aîné de l’un ou de l’autre, non, ils préfèrent laisser leur père trancher entre eux et ils se préparent tous deux à cette décision qui marquera leurs vies d’une façon décisive. Alors qu’il arrive à parler de tout avec son frère depuis qu’il est tout petit, la question du trône est un sujet que Timéo évite scrupuleusement d’avoir avec Léopold. De toute façon, ce n’est pas vraiment entre leurs mains, à moins que l’un concède à y renoncer et ils sont l’un comme l’autre mortifié à l’idée que cette rivalité malsaine ne vienne à endommager le lien si précieux qu’ils tissent depuis leur naissance. De son côté, Timéo sait que quitte à choisir entre le trône ou son frère, il prendrait son frère, tout bonnement car il n’imagine pas une vie où il serait brouillé pour de bon avec ce dernier. Ca le tuerait, ça lui conférerait le sentiment d’avoir été dépossédé d’un bout de lui, un bout qu’il ne pourra pas remplacer de si tôt. Ils n’ont jamais été bien longtemps séparés tous les deux et ils ont trop l’habitude de s’accrocher l’un à l’autre quand la tempête fait rage autour d’eux pour oser prétendre qu’ils pourraient faire front seul. Ils ne sont plus des gamins, mais ils sont un binôme, quoi qu’il en soit et ils vivent d’ailleurs en colocation, illustration de ce lien fort qu’ils n’ont jamais sut entacher.

Pour l’heure, Timéo s’efforce de ne pas trop penser au trône, même s’il demeure là, particulièrement présent dans ses pensées. Comme s’ils l’avaient deviné, ses parents ont d’ailleurs mis leur doigt sur quelque chose à même de changer les idées, ce quelque chose n’étant nulle autre qu’une alliance forcée. Une pensée qui horripile le blond. S’il n’est actuellement avec personne (heureusement), il n’a jamais eut l’habitude de voir ses relations amoureuses être régies ses parents (il faut dire qu’il leur en cacher certaines, de sorte à conserver tant bien que mal un jardin secret) et s’il se doutait qu’ils pouvaient bien en venir un jour à lui forcer la main, il n’était pas préparé à ce que cela lui tombe dessus maintenant. Et pourtant, ils insistent. L’heureuse élue ? Une héritière qui le déteste assurément et qui ne se prive pas le moins du monde de lui signifier. Elle ne veut pas de cette alliance sans queue ni tête et elle n’est décemment pas la seule. S’il estime avoir toujours eut les allures du fils parfait qui ne fait pas de frasques, il est profondément ennuyé par cette histoire de mariage bidonné et s’il n’avait de base rien contre cette fille (en dehors du fait qu’il n’était nullement amoureux d’elle), elle commence à lui sortir par les yeux. Il la trouve affreusement mélo et la supporte difficilement. Elle a l’air de penser qu’il accepte la situation et il sait que non, qu’il est juste moins capricieux et puéril qu’il la perçoit elle. Il a envie de lui faire comprendre qu’il n’a pas à être un ennemi, qu’il n’est pas leurs parents, mais elle est si entêtée et décidée à lui en faire baver, qu’il commence à se dévêtir de sa patience. Elle lui tape violemment sur le système et il aurait presque envie de prendre leur parti de leurs parents seulement pour lui faire les pieds. Par chance pour elle, il ne veut pas de tout cela et réfléchit donc tranquillement à une façon de se sortir de ce piège sans se mettre ses parents à dos.