✹ i thought we were friends (xaver).

Je ne sais pas ce qu’il m’a pris d’accepter d’espionner pour le père de Cornélia. Ce n’était vraiment pas une bonne idée. Pourtant, je n’avais pas pu refuser son père, un ami de longue date de mon défunt père. Il s’agissait clairement d’un cercle vicieux du quel je ne pouvais pas m’échapper. J’espérais que je pourrais garder le secret le plus longtemps possible. Heureusement que j’étais ami avec elle, et que donc trainer avec elle n’était pas suspicieux. Il fallait que je sois le plus discret possible après tout. J’avais décidé d’aller la voir d’ailleurs, sans vrai arrière pensé. Si je me souvenais bien, elle vivait avec son frère, donc pourquoi espionner pour elle? Je ne comprends pas spécialement son père. Il se faisait du soucis pour sa fille, ou alors ce n’était qu’un mensonge qu’il m’avait raconté pour que j’accepte? Je ne connaissais Cornélia depuis toujours. Nous avons en quelque sorte grandi ensemble, il était donc normal qu’elle soit mon ami, et que j’aille lui rendre visite. Je sonnais à la porte, attendant que la jeune allemande ne vienne m’ouvrir. J’entendais un cris qui signifiait qu’elle n’était pas encore prête. Après quelques instants, la porte s’ouvrit enfin, me laissant apercevoir mon amie de longue date. « Dommage, tu aurais pu m’ouvrir en couche-culotte ! » Fis-je pour la taquiner. Ce n’était pas comme si je ne l’avais pas déjà vu dedans. J’entrais dans l’appartement, me débarrassant de ma veste, ainsi que de mon écharpe, vu qu’il faisait froid dehors.

Je n’allais pas mentir que j’avais beaucoup l’impression de la trahir énormément. Si elle découvrait que je donnais des informations sur elle à son père, derrière son dos, j’serais quasiment un homme mort. Je me retrouvais tellement avec le cul entre deux chaises. Je ne pouvais pas juste refuser son père, il m’avait aidé après la mort du mien. Je me disais de toute façon qu’elle n’allait pas le découvrir. Je savais bien cacher mon jeu, et personne ne touchait jamais à mon téléphone. Je déposais mes affaires près de l’entrée avant de venir dans le salon. Son appartement toujours bien rangé, surement les faire de son frère, perfectionniste comme moi. « J’ai une copine. Je baverai pas. » Il n’y avait que Keyla dans mon coeur, et très bientôt nous serons ensemble depuis un an. « Un thé ça me suffit. » Il était un peu tôt pour boire, et surtout, je prenais encore bien trop de médicaments pour vouloir boire de l’alcool excessivement. « Ouais, beaucoup de travail. Leonor est en ville, ça me rajoute des responsabilités. Et toi? » Ma soeur, un vrai cas.