hey I'm back in town (orphée)

Ainsi la jeune femme était revenue parmi les siens, l'Amérique du Nord, les USA, Boston, la maison quoi. Elle vivait dans un petit appartement qu'elle louait depuis quelques jours seulement après s'être faite hébergée, bref que de changements pour la brune qui revenait avec un petit garçon qu'elle souhaitait adopter. L'étudiante avait commençait son tour des retrouvailles, rendant visite à ses proches les uns après les autres. Elle avait presque vu tout le monde, elle devait passer le week-end chez ses parents mais avant toute chose, il restait une personne que la nouvelle Dunster devait voir. Avant de partir, Lindley n'avait pas vraiment pris le temps de le dire à Orphée, elle lui avait envoyé un message alors qu'elle était déjà presque partie et aujourd'hui elle se doutait qu'elle allait avoir du mal à recoller les morceaux avec la blonde qui devait sans doute lui en vouloir d'être partie comme une voleuse. Elle se rendait donc à la Cabot House, sachant que l'étudiante avait du y rentrer, elle attendit un moment dans le salon commun avant d'apercevoir la silhouette de sa meilleure amie. Joan s'approcha d'elle doucement avant de lui sourire avec un petit air désolé. « Hey, je suis revenue. »

T’avais l’impression de passer ta vie hors de chez toi ces derniers temps. Sans cesse partagée entre soirées et longue heures de cours, t’enviais carrément la chaleur d’un bon lit lorsque tu rentrais vers les quatre heures du matin, les cernes sous les yeux et ton maquillage coulé. Cependant, c’était en quelque sorte la vie qui te plaisait. Tu tâchais d’être une bonne élève en ratant le moins de cours possible pour rendre tes parents satisfaits et tu profitais de ton temps libre pour aller danser et rire toute la nuit. Et ton sommeil dans tout ça ? Au diable ! T’étais passé chercher quelques affaires, ayant prévu de t’incruster chez une amie ce soir histoire de ne pas rester seule ce soir. Fouillant rapidement dans ton armoire et attrapant ta trousse de maquillage, t’étais prête à quitter l’étage cabot lorsqu’une voix te fit relever la tête. Retirant un de tes écouteurs tu pivotas sur toi même en écarquillant les yeux. « Oh god, Joan ?! » Tu t’écrias, la reconnaissant tout de suite et la surprise de submergeant. « Q…Quoi ? Comment ça ? » Tu ne comprenais rien, toi qui avais prit son départ pour une trahison de la part de la fille dont t’étais la plus proche lors de ton arrivée à Harvard.

La blonde n'avait pas changé, Orphée était toujours la même et un large sourire naquit sur les lèvres de Joan lorsqu'elle vit sa meilleure amie toute proche. Elle n'avait pas imaginé qu'elle lui manquerait autant, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle s'était abstenue de la prévenir de son départ, parce qu'elle estimait que l'année passerait vite – et c'était le cas – mais aussi parce qu'elle se disait que ça faciliterait la séparation. Pas de grandes embrassades, la future Dunster était partie du jour au lendemain afin d'éviter qui que ce soit de contrer son projet. Certes elle le payait aujourd'hui d'une certaine façon puisque la plupart de ses amis lui en voulaient, avaient fait leur vie et parfois l'avaient remplacée. Elle ne pouvait pas les blâmer, ce sont des choses qui arrivent quand on vit à des milliers de kilomètres sans avoir ou presque de nouvelles. Hésitante, elle s'approcha quand même de la Cabot pour la serrer brièvement dans ses bras. « Je suis contente de te voir, ça fait longtemps maintenant, enfin un an quoi. »

Elle avait beaucoup de mal à y croire. Ainsi, devant ses yeux se dressait comme un fantôme du passé qui resurgissait l’air de rien dans sa vie, comme si rien ne s’était passé. Joan et elle, ça avait été une véritable histoire d’amitié et une belle comme on en invente pas. Les deux jeunes femmes s’étaient tout de suite bien entendues et s’étaient vite rapprochées. Mais tout ça pour quoi au fond ? C’est ce qu’Orphée s’était longuement demandé, ayant réellement prit le départ de sa meilleure amie comme une trahison à son égard qui lui avait fait un véritable mal au coeur, et qui avait laissé une trace. L’air de rien, de l’affection, ce n’était pas rien, même pour une grande généreuse comme la blonde.
C’est ainsi que bêtement elle sursaute lorsque son amie s’approche pour la prendre dans ses bras, toujours figée avec de grands yeux écarquillés tandis que Joan agit comme s’il ne s’était rien passé. Mais le fort caractère de la blonde surgit brutalement. « Un an ouais. » Elle lâche d’abord sèchement en fronçant les sourcils. « Si je te manquais tant que ça t’aurais peut-être pu m’appeler ou m’envoyer je sais pas moi… Une lettre ? Au moins une quoi, tu sais, à ta meilleure amie. » La princesse sortait ses griffes, et elle avait de la rancune.

Si la jeune femme n'avait d'abord pas trop réagit, elle se réveilla soudain, lâchant ce qu'elle avait sur le cœur. Que pouvait-elle répondre ? Oui lui sortir le même discours bateau qu'elle sortait à tout le monde, le besoin de prendre du recul, dans bouger, elle pouvait lui sortir l'excuse de sa rupture avec Joshua, son mariage avec Cody qui n'avait pas trop de sens mais c'était faux. Avant de partir, Joan s'était mariée sans aucune arrière pensée, juste pour aider Bleeker, sa rupture avec Joshua n'avait pas fait que du bien certes, mais avant son départ elle fréquentait déjà quelqu'un d'autre depuis un petit moment. Elle avait des regrets, elle aurait du prévenir Orphée, tout comme elle aurait du prévenir Haytam, elle avait laissé ses meilleurs amis sans nouvelle. Lindley ne pouvait pas leur demander de faire comme si elle n'était jamais partie, mais elle voulait se faire pardonner. « Je sais que j'ai merdé, j'aurais du te prévenir mais j'pensais que le départ serait plus simple puis … je savais pas comment t'écrire, je suis partie comme une voleuse. » Elle avait agi égoïstement et elle en payait les conséquences, la brune se mordait les lèvres en attendant la réponse de sa meilleure amie.

Tu lui en voulais vraiment d’être partie. Pendant une longue période de ta vie elle avait été comme un pilier pour toi, et tu lui avait tout dit. Tes problèmes de couple, de famille, d’amour, de cours ou même d’héritière, elle avait tout su et t’avais juste eu l’impression qu’elle était partie avec, l’air de rien en laissant tout derrière elle. Tu ne pouvais pas mentir, elle t’avait terriblement manqué les premiers jours, les premières semaines. Mais elle n’était pas revenue, et toi tu n’avais pas essayé de la contacter non plus. Si, un message seulement lorsque t’avais appris son départ, un « Joan, je comprend pas, on vient de me dire que t’es partie, c’est une blague ? » Oui, un genre d’incompréhension qui était restée sans réponse. Puis t’avais effacé son numéro, ta tristesse s’étant peu à peu transformée en une rancune moins douloureuse. Alors maintenant qu’elle était là devant toi, t’étais vraiment en colère. Et devant ton ton sec, elle ne trouva que le moyen de s’excuser en s’expliquant rapidement, seulement tu ne comprenais pas, t’appuyant sur le mur du couloir des cabots. « ça n’explique rien ça Joan. T’es partie comme ça, sans aucun regret pour notre amitié, j’ai vraiment pensé que tu t’étais fichue de moi et que je n’avais été que quelqu’un pour t’occuper avant ton départ. » Tu secouas la tête en pinçant les lèvres de manière agacée. « Et maintenant tu reviens, tu espères quoi exactement, que je t’accueille à bras ouverts, comme si rien ne s'était passé ? »