TESSA L. DELAUNAY ► Hailee Steinfeld

story of my life. Tessa est née le 14 juin 1997 à Paris, en France. Elle vit jusqu'à ses sept ans en France, avant de s'envoler pour les Etats-Unis et plus précisément à Boston avec sa mère, sa grande-soeur Madeleine et son frère Théo. Quant à son père, il a quitté sa famille pour une autre femme et n'est jamais revenu. Tessa avait six ans lorsque cela est arrivé et c'est un an après que sa mère a décidé de changer de vie après avoir accepté un emploi à Boston. Son enfance fut heureuse en France, mais après le départ de son père, qu'elle avait compris malgré son jeune âge et son intégration difficile à l'école à Boston a fait qu'elle n'était plus aussi souriante qu'avant. Après l'apprentissage de la langue, un nouveau beau-père et par conséquent un demi-frère, les choses se sont mieux passées. Tessa s'est fait pas mal d'amis, mais elle a toujours manqué d'un père et au fil des années, la brune a de plus en plus détesté son géniteur, qu'elle ne considérait absolument pas comme son père. À cause d'un manque de figure autoritaire, Tessa est facilement tombée dans tout ce qui est peu conseillé, comme l'alcool et la drogue. Cependant, ces choses ne lui ont pas forcément plu et fort heureusement, elle n'est pas tombée dans la délinquance comme beaucoup de jeunes auraient pu faire à cause de l'absence d'une figure paternelle. Tessa a toujours été audacieuse, ouverte d'esprit et du genre à toucher à tout. Elle s'est rapidement révélée bisexuelle et a ne s'est pas gênée pour ramener plusieurs filles chez elle, devant sa famille. Celle-ci, surprise d'abord, s'est finalement habituée au mode de vie de Tessa, au grand bonheur de cette dernière qui n'aurait pas supporté de se faire juger par sa soeur Maddy, qui est la personne la plus chère à ses yeux ou encore par Osean, qu'elle considérait comme son grand-frère.


december 2013. « Tu peux pas regarder où tu vas ? » je retrouvais mon équilibre et me retournais. Évidemment c’était Sloane. Je levais les yeux au ciel et l’ignorais totalement pour continuer mon chemin. Malheureusement, cette sangsue ne comptait pas me laisser tranquille. « Tu me réponds quand j’te parle. » Je laissais échapper un rire de ma bouche. «  Tu parles beaucoup trop pour ne rien dire d’intéressant Sloane. On est dans les couloirs, y’a beaucoup de personnes, ça arrive de se bousculer un peu. Tu vas en faire toute une histoire, encore une fois ? » Encore une fois en effet. Ce n’était pas la première fois qu’elle me provoquait. Il y avait constamment quelque chose qui n’allait pas pour elle. Elle ne supportait juste pas que je ne réagisse jamais à sa provocation. Malheureusement, Sloane était de ceux qui se prenaient pour des personnes populaires, aimées et craintes. Elle avait beau être populaire, elle n’était certainement pas aimée et crainte, à mes yeux en tout cas. Je n’ai jamais réagi à ses pics et je riais surtout face aux stupidités qu’elle pouvait dire, et je crois que c’est ce qu’elle n’aimait pas chez moi. Mais je ne comptais certainement pas lui faire le plaisir de réagir et d’aller me réfugier dans les toilettes pour pleurer comme beaucoup de victimes de cette peste faisaient. « Tu penses parler à qui ? Parce que t’es une fille à papa, tu te permets de te comporter comme si tu étais une reine invincible ? » J’ai arrêté de l’écouter après « papa ». Ce mot, je ne l’avais plus entendu depuis des années. Il était devenu tabou dans ma famille et je détestais cet homme depuis qu’il nous avait quitté pour quelqu’un d’autre. Je n’avais plus entendu parler de lui depuis bien longtemps et je m’en portais très bien. Seulement, il avait fallu qu’elle m’en parle et à partir de là, je n’étais plus maître de moi-même. « Une fille à quoi ? » « Une fille à papa. Oh attends, c’est vrai, il vous a abandonné. Sûrement parce qu’il avait trop honte d’avoir une fille comme toi. » C’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. J’avais supporté ses tentatives d’intimidation et de provocation depuis quelques mois. J’avais même pris ça avec le sourire et je l’ignorais la plupart du temps car ses mots ne me touchaient pas. Mais c’était certainement le sujet dont il ne fallait pas parler. J’étais horriblement confuse et des dizaines de questions fusaient dans ma tête, la première étant; comment savait-elle pour ma situation familiale ? Je n’en avais parlé à pratiquement personne, seuls mes amis proches. Mais il était vrai que par ici, tout se savait facilement et ça ne devait pas m’étonner vu la fouine qu’était Sloane. Je regardais cette dernière dans les yeux, en serrant la mâchoire et mes poings. J’oubliais totalement qu’il y avait plus d’une dizaine de personnes nous regardant et elle s’était approchée de moi en disant « Bah alors Tessa, on ne sait plus quoi dire ? » C’était trop. Je ne pouvais pas réfléchir correctement. J’avais une folle envie de lui faire fermer sa bouche une bonne fois pour toutes. Et c’est d’ailleurs ce que je fis. D’une force inouïe, je fonçais sur elle la faisant tomber à terre et je la frappais au visage, de toutes mes forces. Ce n’était pas en mon habitude de perdre autant mon sang-froid et encore moins d’être violente. Mais elle avait franchi la limite. Il ne fallait pas parler de cet enfoiré qu’était mon géniteur, et elle l’a compris après cette bagarre que tout le lycée avait filmé, évidemment.



june 2015. « J’pense qu’on devrait s’arrêter là. » prononçais-je doucement, en la regardant dans le blanc des yeux. « Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? » Je levais les yeux au ciel. C’était déjà assez difficile comme ça, il fallait en plus qu’elle joue l’imbécile. « Tu sais très bien de quoi je parle. Je t’avais prévenue il y a quelques mois en plus, je t’avais bien dit que ça va pas durer avec la distance. » J’y pensais déjà depuis quelques semaines et maintenant qu’elle préparait son déménagement à Washington, les choses se confirmaient. Ma phrase dite comme ça, sonnait comme si je lui faisais du chantage, d’une manière détournée. Ce n’était pas le cas, je ne voulais pas la forcer à rester à Boston si elle avait besoin de changement et de faire sa vie. Seulement moi, j’avais besoin de faire la mienne et je ne comptais pas bouger de Boston. Ou du moins pas très loin de là, puisque j’allais à Harvard. Je n’ai jamais été pour une relation à distance et elle le savait très bien. Elle pensait juste que j’étais trop attachée à elle pour oser rompre un jour. « Qu’est-ce que tu racontes Tess, je suis encore là. Je ne pars que dans deux mois, on a le temps ! Tu sais quoi, on va oublier cette conversation. Je comprends que tu sois bouleversée de mon départ, mais on a encore tout l’été à passer toutes les deux. On va partir en vacances, ça va être génial et quand on reviendra notre couple sera encore plus solide qu’avant. Tu ne nous imagineras même plus séparées et.. » je décidais de lui couper la parole, voyant qu’elle partait dans un de ses délires comme elle faisait à chaque fois qu’elle paniquait. « Ash, arrête. Arrête. » répétais-je puisqu’elle s’apprêtait à continuer son délire. Je la regardais dans les yeux mais je coupais bien vite le contact lorsque je pus voir les siens briller. « C’est toi qui doit arrêter de toujours être pessimiste Tessa. Tu vois tout en noir. On peut au moins attendre la fin de l’été avant de décider quoi que ce soit ? Tu réfléchis pas normalement là. » Je soupirais, c’était reparti pour un tour. « Ash, c’est toi qui ne réfléchit pas normalement. Tu sais très bien que je ne veux pas d’une relation à distance. J’ai besoin d’avoir ma copine dans mes bras, la voir pratiquement tous les jours. Et c’est quelque chose qui n’arrivera pas puisque tu pars à Washington et je reste là. Tu te rends compte de la distance ? On va jamais se voir. Et me dis pas le contraire parce qu’autant toi que moi on risque pas de bouger notre cul pour faire sept heures de route chaque week-end, surtout si c’est pour se voir une journée et devoir repartir le lendemain. J’ai pas envie de passer mes week-end à faire des aller-retour et toi non plus, sachant qu’on en aura même pas le temps avec nos études et notre vie. Tu le sais aussi bien que moi, arrête de te voiler la face. » Je dis cette dernière phrase plus durement, dans le but qu’elle comprenne ce que j’essayais de lui dire depuis tout à l’heure. « Je te l’accorde, mais on peut se voir pendant les vacances et certains week-end. » Je soufflais bruyamment, l’agacement commençant à monter à l’intérieur de moi. « Putain tu comprends rien. J’essaye de te faire comprendre justement que je ne veux pas une petite-amie que je verrai une fois par mois. Ou pire encore. Je peux pas passer mon été avec toi tranquillement alors que je sais pertinemment que ça se terminera entre nous au moment où tu devras partir à Washington. Alors commence à m’oublier dès maintenant, c’est terminé. » Je n’avais pas été très douce avec elle, mais je n’étais pas la fille la plus patiente au monde et elle se comportait comme une idiote qui ne comprenait rien. Je quittais sa chambre, descendais les escaliers et c’est en fermant la porte de son domicile que je mettais aussi une croix sur notre relation, qui avait duré presque un an. J’avais présenté plusieurs filles à ma mère, mais Ashley avait été ma relation la plus sérieuse. J’avais mal de devoir la quitter, mais c’était pour le mieux.