Génie, réveille-toi mon pote ! Faut faire la pause couscous ! - CALEO

J'étais maintenant dans sa chambre et je soutenais son regard, j'hésitais pour le coup et je me sentais beaucoup moins confiante. Je n'allais pas lui demander de se désaper cette fois-ci, bien au contraire j'étais assez sérieuse malgré le champagne qui coulait dans mes veines. Enfin l'alcool, bah ouais le champagne il ne va pas dans mes veines avec les petites bulles il pourrait me tuer. Alors pour mon premier voeu… Je me mordais la lèvre, je voulais voir sa réaction mais encore plus sa réponse, même si je m'attendais à quelque chose de négatif parce que cela faisait si longtemps et depuis on avait tracé notre route chacun de son côté. On se revoyait de temps en temps, on s'engueulait, on se criait dessus et on jouait mais c'était différent. Dans mon coeur en revanche, ça l'était moins. Je veux que tu répondes à une question en étant honnête dis-je en allant m'asseoir sur le lit. Est-ce que tu m'aimes toujours ?

Leo avait suivi Caly dans sa chambre, elle prenait très au sérieux cette histoire de vœux, comme toujours. Il la regardait avec un sourire amusé aux lèvres se demandant ce qui pouvait nécessiter un endroit plus intime. Puis tout simplement parce qu'il ne savait pas à quoi s'attendre, elle faisait durer le suspense un instant. S'il s'était d'abord fait quelques films en rapport avec sa chambre et son lit, l'attitude plus que sérieux de la jeune femme le désarçonnait quelque peu. Une question, ok c'était dans ses cordes a priori. Mais alors quelle question ! C'était pourtant simple et un peu étrange tant la question lui paraissait presque enfantine et la réponse évidente. Quoique les agissements de Thomspers et Halberstam semait parfois le trouble sur ce qu'il se passait vraiment dans leurs petites têtes. Il s'assit sur le bord du lit à côté d'elle. « Honnêtement ? » Il ne lâcha pas son regard avec un petit sourire aux lèvres. « Oui, je t'aime Thomspers. »

Je ne me sentais pas très bien parce que je ne savais pas ce qu'il allait me répondre, j'avais peur et je me demandais si je ne venais pas de faire une bêtise en rendant cette conversation sérieuse. Je venais de lui demander s'il m'aimait toujours et je voyais la surprise dans ses yeux, il venait s'asseoir à côté de moi et j'imaginais déjà les pires scénarios. Il voulait me réconforter, me disant qu'il fallait tourner la page, j'imaginais quelque chose comme ça quoi. Mais non. Un petit sourire et il me disait les mots que je voulais entendre. Je restais choquée en fait, cela semblait si naturel pour lui, j'en perdais mes moyens et je souriais à mon tour, ne pouvant m'en empêcher, me délectant de ses paroles. J'étais encore plus perdue et je ne savais pas quoi faire, notre relation était tellement étrange. Alors, instinctivement sans vraiment réfléchir je me rapprochais de son visage afin de poser mes lèvres sur les siennes. Mes mains emprisonnaient son visage, cela faisait si longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de l'embrasser. Malgré tout cela restait naturel, instinctif et franchement très agréable. Je rompais mon baiser, restant proche du jeune homme. Je t'aime aussi tu sais dis-je simplement.

C'était quoi ce soudain retournement de situation ? Leo était un peu perdu face à la question de la jeune femme. Mais il avouait sans peine ce qu'il ressentait toujours pour son ex presque malgré lui. Il s'était assis près d'elle et elle l'embrassa presque aussitôt après qu'il répondit à sa question. Elle lui tournait la tête, encore une fois, à chaque fois. Ouais bien suuuur il allait lui résister, tu parles il attendait que ça. Caly lui dit qu'elle l'aimait, comme ça à sa suite. Vous voyez sa bave, c'était pas un truc qui se refusait. « Tu me manques vraiment tu le sais ça toi ? » Il s'arrêta un instant, baissant le regard sur ses genoux avant de la regarder de nouveau, lui volant à son tour un baiser, l'attirant un peu plus vers lui profitant de ses lèvres pendant qu'elle était disposée à lui laisser y goûter. Leo ne savait pas trop ce qu'ils étaient en train de faire, pas certain non plus que ce soit l'idée du siècle, c'était seulement révélateur du fait qu'il n'était vraiment pas prêt à tourner la page. Contrairement à ce que pouvait dire Thomspers elle-même d'ailleurs. « Attends tu es consciente là ? Tu sais qu'on a rompu ? Tu sais que j'ai pas eu un comportement exemplaire ? » Ouais ben ça casse l'ambiance mais il ne voulait pas revivre un certain accident. « Mais ça change rien au fait que je t'aime, que tu me manques et que je peux pas te remplacer Thomspers, ni ta bave ni toi et que je sais pas ce que tu attends de ma part tout de suite mais j'ai très envie de t'embrasser encore, c'est bientôt minuit j'ai le droit, je prends de l'avance. » N'attendant aucune réponse il reposa compulsivement ses lèvres contre celle de Caly s'auto-perfusant un peu de bave Calypsienne.

Je comprenais pas ce que je faisais ni ce qu'il était en train de faire, me disant que je lui manquais, c'était tellement réciproque. Mais je le détestais aussi, je voulais qu'il revienne à moi, je voulais retrouver mon exclusivité personnelle mais je ne savais pas si j'étais prête à lui pardonner et je ne savais pas si de son côté il voulait encore de moi. Je n'étais pas parfaite, ni très sage et encore moins compréhensive, j'étais pas du genre à faire des efforts dernièrement. Il m'embrassait en retour et je profitais de ses lèvres ainsi que de sa bave, c'était bien mieux que tous les médicaments du monde, je me sentais plus vivante que jamais, j'étais à ma place. Toi aussi, j'en ai marre de cette situation, j'en ai marre qu'on soit comme ça tous les deux. J'étais honnête, pas de quoi jouer cette fois-ci, simplement mes sentiments. Il me demandait si j'étais consciente, sûrement par rapport à l'épisode de ma folie passagère dont je ne me souvenais pas. Je rigolais légèrement, nerveusement. Je suis plus que consciente, pas de tumeur, j'hallucine pas t'inquiète pas. Et je ne vais pas te jeter des coussins dessus promis. Ouais, je savais qu'on avait rompu ça il pouvait s'en passer ainsi que me rappeler son comportement. Je l'embrassais, encore et encore, buvant ses paroles ainsi que sa bave parce que je ne voulais que ça, lui. Je n'attends rien, je ne veux pas attendre quelque chose, je sais pas ce qu'on fait Leo, je suis perdue mais je sais que moi aussi je t'aime, que tu me manques et que je veux plus être loin de toi parce que je préfère souffrir à tes côtés plutôt qu'à distance. Je me relevais légèrement afin de m'asseoir à califourchon sur lui, vieille habitude tout en me délectant de ses baisers.

Il voulait presque faire l'effort de se lever pour aller fermer à clef la porte histoire que personne ne les interrompe. Enfin il imaginait que tout le monde avait remarqué que l'hôte de la soirée et son ex copine avait disparu. Il ne répondit rien, bien sur que la situation n'avait rien de satisfaisante. Leo l'embrassa encore une petite fois pour la route, qu'est-ce qui pouvait lui répondre si ce n'est qu'il était le principal facteur de leur rupture et s'ils étaient dans cette situation comme elle le disait, c'était en grande partie sa faute. C'était sans doute le moment de lui sortir un grand discours sur le non-sens de sa vie sans elle, mais le grand problème de sa vie, c'est qu'il était effrayé à l'idée de reproduire le même schéma. Or, aux dernières nouvelles elle ne lui avait pas pardonné les événements de la rentrée clairement et Leo se dégonflait directement en pensant à ça. Il était rassuré, pas de tumeur entre eux, pas d'amnésie, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de passer un moment avec la femme qu'il aimait. Pas celle qui sait même plus quel jour on est. Il sourit légèrement. « Alors reste, t'éloigne pas. » Elle vint se mettre sur lui, il glissa ses mains contre son bassin, capturant ses lèvres avant de s'éloigner légèrement d'elle. « Je sais pas ce qu'on fait, mais pour tout t'avouer j'ai un petit indice, trois fois rien, mais je suis bien là Caly. » Il se stoppa un instant, redevenant vraiment sérieux, pas la version déconcentrée par la bave de Thomspers. « J'ai besoin que tu me pardonnes, j'ai vraiment besoin que tu me pardonnes. » Il chercha son regard, l'attirant de nouveau vers lui pour l'embrasser, longuement, laissant ses mains remonter un peu dans le dos de la jeune femme. « Je me suis accordé un vœu pour l'année 2016, ça prendra le temps qu'il faudra, mais on se remettra ensemble, tu seras à moi Thomspers. »

C’était tendre et c’était exactement tout ce que j’aimais lorsque je pensais à notre relation, certes ce n’était pas toujours l’amour fou ni des paroles gentilles mais il y avait quelque chose de plus profond : une certaine fragilité. Leo n’était pas du genre à se la jouer romantique et moi non plus, on avait trop de fierté et pourtant on avait réussi notamment lors du bal. C’était presque pareil ici dans cette pièce, cela révélait une partie de nous même que l’on ne voulait pas trop montrer. Me dévoiler n’était pas ce que je préférais, je n’aimais pas ça du tout en fait mais lorsque j’étais avec lui, c’était naturel et vraiment réconfortant. Je pouvais le nier et ne pas regarder la vérité en face, j’avais besoin de lui et je ne voulais pas que ça change. Il m’embrassait une nouvelle fois après m’avoir demandé de rester, je n’avais pas l’intention de bouger j’étais très bien là où j’étais. Il me demandait de lui pardonner, je fermais les yeux, le coupant afin de l’embrasser, je n’avais pas besoin de lui pardonner. Je n’étais pas parfaite de mon côté mais les choses étaient différentes à présent, ce n’était pas une question de pardon, il y avait un fossé entre nous et je ne voyais pas comment je pouvais le traverser. C’était contradictoire parce que je le voulais, plus que tout même mais j’étais incapable de le faire, je ne le sentais pas et lui non plus. Quelque chose nous empêchait de faire ce choix, de continuer notre route ensemble et je me posais une multitude de questions incapable d’imaginer un futur commun pour l’instant.  Arrête Leo, tu es pardonné depuis longtemps… si je suis toujours en colère lorsque je te vois c’est parce que tu me rends folle, notre relation me rend folle, je ne veux pas tourner le page je t’aime. Je le répétais une nouvelle fois car je voulais qu’il prenne conscience de mon amour pour lui, ce n’était pas passager mais bien présent depuis un moment. Puis son voeu, je restais sous le choc un instant. Un sourire illuminait mon visage et j’avais envie de lui dire que j’étais déjà à lui, que j’étais toujours à lui malgré tout mais ce n’était pas le moment. Notre rupture ne jouait pas sur mon attachement pour lui ni sur mon amour, mon coeur était entre ses petites mains. D’accord, tu as la chance de me le dire avant minuit sinon il ne marcherait pas ton voeu, avec un peu de chance si je fais le même ça peut marcher. J’ai envie d’être à toi, complètement dis-je avant de l’embrasser une nouvelle fois, profitant de son odeur et de sa présence. Je ne voulais pas que ça se termine, je voulais rester avec lui ici pour toute la prochaine année.

Les mots ne perdaient pas leur sens bien qu'ils se les soient dits plus d'une fois. Alors oui, ça n'avait pas été le coup de foudre au premier regard et leur relation avait toujours comporté ses imperfections mais est-ce que ça comptait vraiment au final ? Il l'aimait comme elle était, il ne pouvait rien y faire, elle pouvait l'envoyer bouler, lui crier dessus, elle pouvait se rendre insupportable, il l'aimait quand même. Cette soirée sonnait comme un cessez-le-feu ou du moins un moment de répit. Ses lèvres épousaient inlassablement celles de Caly, ses mains se perdaient parfois sous son haut, il profitait de chaque geste, chaque baiser avec l'appréhension qu'elle parte et qu'il ne la voit plus, que de nouveau leur prochain échange soit teinté de reproches. Il n'en pouvait plus non plus de cette situation. Leo avait envie d'être avec sa Thomspers, c'était une évidence, mais il ne faisait rien pour aller dans ce sens. Il se trouvait des explications, qu'il avait fait quelques petites bêtises ces derniers temps, qu'il ne voulait pas revivre une autre rupture, qu'il fallait attendre le bon moment. Mais c'était jamais le bon moment, et il repoussait. « Je veux pas que tu tournes la page. » chuchota-t-il à sa suite, son regard rivé sur elle. « Parce que j'y arriverai pas, oui, j'ai peut-être pas été particulière sage non plus mais c'est pas parce que j'ai envie de passer à autre chose. C'est parce que t'es pas là, je sais pas comment je suis censé faire sans toi. » Il la voyait sourire, ses mots l'enveloppaient doucement. Personne n'avait su mieux l'aimer qu'elle le faisait, il était heureux de sa présence, de ses confidences, de pouvoir l'embrasser, mais au fond ça lui faisait un peu mal, ça le frustrait, tout ça n'était qu'éphémère. Il l'embrassa encore, ses baisers descendant contre son cou, il voulait tout ça encore, toujours. « Je suis désolé que mon comportement puisse parfois te faire penser que tu comptes pas pour moi, parce que c'est pas le cas, je t'aime aussi, je t'aime tout le temps. » Un nouveau baiser, il se laissait enivrer par la présence de Calypso. Il la souleva doucement pour l'allonger sur le lit, la rejoignant immédiatement pour capturer ses lèvres une nouvelle fois. « Tu es une chose merveilleuse Thomspers, me prive pas de toi. »