ANNALYNNE + Tu lui veux quoi à Clay ?

Tu lui veux quoi à Clay ?  

Que l'on me juge sur ma vie, j'ai du mal à l'accepter surtout venant d'une personne comme cette fille qui ne connait rien de ma vie. Elle ne me connait que par le fait que je passe souvent voir Clay chez lui ou qu'il m'arrive de le soigner quand il vient à l'hôpital. Certes il a été un flirt à mes yeux y'a un moment de cela mais il est devenu un ami cher à mon coeur, comme une confident pour moi et j'en suis heureuse. Je ne vais pas cesser de lui parler juste pour faire plaisir à cette métisse jalouse des relations féminines de mon ami. Clay a le droit d'être ami avec qui il veut, fille ou garçon après tout non ? Pourquoi interdire à un homme d'être ami avec une femme, surtout si l'on est que sa voisine de palier ? Enfin quoiqu'il en soit, je joue carte sur table avec elle en venant lui faire part que ce bébé n'est pas de Clay, ce qui serait censé la rassurer, même si j'en doute fort. Surtout en voyant sa réaction quand je lui fais comprendre qu'elle pourra donc faire un enfant si elle veut à Clay un jour prochain. Elle me fait aussi savoir que cela risque d'être compliqué car elle va se marier. Je comprends donc mieux pourquoi Clay semblait perdu quand je l'ai vu à l'hôpital l'autre fois. Ainsi il aime une femme qui va se marier avec un autre, comment vais je pouvoir l'aider ? C'est alors que commençant à sortir du bâtiment en descendant les escaliers et une fois en bas, elle vient à me demander si j'habitais loin, comme si elle tentait de se faire pardonner. Je pourrais y voir un début d'amitié mais je ne sais pas si je peux lui faire confiance à vrai dire, vu sa réaction quand elle m'a vu devant la porte de Clay, je suis en mesure de me poser des questions. Alors je vins lui répondre, un peu perplexe de ce retournement de situation mais pas mécontente qu'elle commence à comprendre que je ne suis pas son ennemie.

Ah je comprends mieux pourquoi il est perdu dans son coeur le pauvre en ce moment alors. Je vis dans le quartier donc pas très loin, pourquoi cette question ?

J'avais commencé à cerner cette jeune femme et elle me donnait l'impression d'être quelqu'un qui ne fait rien sans une arrière pensée mauvaise ou pas. Après tout, elle m'a tout de même jugée alors que je ne suis qu'une amie proche de Clay. Je vins donc lui sourire ironiquement, tout en attendant sa réponse.

Tu lui veux quoi à Clay ?  

Je ne me connaissais pas jalouse à ce point, et je ne suis pas certaine que ça rende mon esprit des plus sains. Déjà qu’il ne l’est pas vraiment, faut dire que là, c’est assez géant. Cette possessivité dont je fais preuve, et qui me dérange, je me dois de l’avouer. Ouais, ça me turlupine à souhaits le fait de ne plus savoir mon contrôler lorsqu’il est question de ce sujet. Le sujet Clay. Alors que nous sommes côte à côte et qu’encore j’attends qu’elle me réponde à propos de son habitation – proche ou non – je l’observe à travers mes lunettes et me laisse surprendre une nouvelle fois, lorsqu’elle me révèle quelque chose à laquelle je ne m’attends pas. « Ah je comprends mieux pourquoi il est perdu dans son cœur le pauvre en ce moment alors. » Je déglutis, sachant qu’elle parle de mon futur mariage qui provoque cette perdition, et je me contente de répéter, comme une con. « Dans son cœur, tu dis ? » Il vrai que qu’on a l’un pour l’autre – je le crois – cet étrange attachement nuisible et sournois, mais nos cœurs, on ne les a jamais foutu au milieu de notre perpétuel combat. Si peut-être une fois, le jour où j’ai quitté son appartement, son anniversaire, ce Noël … Merde, plus d’une, même trop de fois, on court à notre perte, je vois que ça. « Je vis dans le quartier donc pas très loin, pourquoi cette question ? » Ah oui, c’est vrai, je reporte mon attention que j’avais laissé bien trop vogué en faveur de Clay pour en revenir à son amie et à ce que je lui ai précédemment demandé. Une fraction de seconde me prend pour relever mes lunettes, et lui offre un regard qui se lève vers le ciel, un tantinet agacée par mes prochains dires. « Je peux te ramener, faudrait pas que l’alien qui grandit dans ton utérus me déteste avant d’être né, j’aurai battu mon record. » De personne me haïssant rapidement, évidemment. Je repose mes lunettes sur mon nez, et me décide à attendre encore un peu, espérant qu’elle se décide vite, puisque j’ai tendance à penser que ma proposition à une date d’expiration. Il ne faut pas abuser, je peux être gentille, mais je sens bien que je n'ai pas fini de m'en méfier, de cette fille.

Tu lui veux quoi à Clay ?  

Comment peux on être à ce point jalouse des amies de quelqu'un qu'on dit n'être qu'un ami ? Je vois avouer que je ne comprendrais ceux qui montrent qu'ils sont jaloux alors qu'il n'y a rien de plus qu'une amitié avec la personne en question. C'est vrai quoi, j'étais seulement venue voir un ami car j'étais inquiète à l'idée qu'il ait défait son bandage avant la date butoir que je lui avais dit. [i]Après tout, il avait eu une infection à cause de cela et c'était pour ça qu'il avait du venir à l'hôpital pour que je le soigne. C'est d'ailleurs à ce moment là que j'ai compris qu'il y avait un malaise dans sa vie, comme s'il se sentait mal de ne pouvoir aimer une personne. Et pour cause je venais de comprendre la raison, cette fille qu'il aimait allait se marier avec un autre. L'aimait elle aussi fort qu'elle pouvait lui dire ou lui faire croire ? Je comptais m'en assurer car je tiens à Clay, il est mon ami et je ne veux pas le voir souffrir. Ce qui me surprit, c'est qu'elle n'ait pas remarqué qu'il était très attaché à elle, peut être plus qu'une amie d'ailleurs, notamment quand je vins lui faire savoir qu'il était perdu dans son coeur, un mini bout de ce qu'il m'avait plus ou moins dit pour tenter de faire comprendre à cette Annalynne qu'elle ne devait pas faire souffrir ou elle aurait affaire. Après tout, elle a du remarquer que je savais me défendre. Puis elle me propose de me raccompagner chez moi de peur que mon bébé ne lui en veuille ou la déteste. Alors je vins lui répondre, perplexe par tant d'ironie.

Oui "dans son coeur", c'est une expression pour dire que quelqu'un est attachée plus qu'elle ne le devrait à une autre, tu connaissais pas ? Enfin je ne connais pas vraiment votre relation car il a été vague à ce sujet la dernière fois que je l'ai vu mais j'espère que tu as conscience que tu as un homme qui semble t'aimer réellement, c'est le cas de ton fiancé à ton avis ?, venais je de m'engager sur un terrain glissant qui allait surement m'attirer les foudres de la brune mais il me fallait lui faire savoir que j'allais protéger mon ami comme je peux le faire avec tous mes proches puis je repris. Oui ce serait bête que je perde mon bébé par ta faute, t'aurais une mort sur la conscience.

Je vins lui sourire ironiquement, tout en tentant de lui faire comprendre que je n'étais pas manipulable ou influençable et que je ferais tout pour ne pas ramasser à la petite cuillère Clay. Nous sommes toujours dans la rue direction mon appartement où je vis et j'attends donc sa réponse, espérant qu'elle ne prenne pas mal et quand bien même elle ne me fait pas peur.

Tu lui veux quoi à Clay ?  

« Oui "dans son coeur", c'est une expression pour dire que quelqu'un est attachée plus qu'elle ne le devrait à une autre, tu connaissais pas ? » J'en fronce légèrement les sourcils, réalisant qu'elle est en train de me donner une leçon, où je me trompe ? Qu'on se juge, qu'on se taquine un peu fort, ça passe encore, mais je n'aime pas franchement l'idée qu'on me dise de quelle façon on est censé aimer. Puis mon coeur, ça fait des années qu'on le maltraite, qu'on le dirige, alors j'ai bien envie, d'intimer à la dame de la fermer. « Enfin je ne connais pas vraiment votre relation car il a été vague à ce sujet la dernière fois que je l'ai vu mais j'espère que tu as conscience que tu as un homme qui semble t'aimer réellement, c'est le cas de ton fiancé à ton avis ? » Je pince mes lèvres, un tantinet agacée. Je ne suis pas fan de ce genre de personnes, celles qui semblent détenir la science infuse en matière de sentiment. Chacun réagit à sa manière, et si Clay ressent vraiment ce qu'elle pense, je me dis qu'il est assez grand pour l'exprimer. En ce qui concerne mon fiancé … « A mon avis, tu devrais apprendre à te taire. » Madame je-sais-tout qui tape de plus en plus sur mon système nerveux, c'est à se demander, finalement, comment il a pu en être proche intimement.

Cependant, malgré mon agacement précédent, une fois au dehors du bâtiment, mes prunelles la détaillent un peu, son ventre et les mots que j'ai pu lui balancer. Lui proposant mes services afin de la raccompagner et de m'éviter un essayage trop rapide de robe de mariée. « Oui ce serait bête que je perde mon bébé par ta faute, t'aurais une mort sur la conscience. » Quelle conne. Et d'ailleurs, c'est ce que mon regard lui signifie, son air hautain, faut être honnête, là, maintenant, je le vomis. Et avec autorité je lui réponds seulement un « Viens. » Parce que bordel, je suis à deux doigts de regretter ma proposition. Quelques pas de plus et on arrive devant ma berline, flambant neuve, ou presque, une acquisition qui a du coûter à mon père quelques millions, enfin, ce n'est qu'une supposition. Il est vrai que je ne connais pas grand-chose à ce sujet, je me contente de les conduire, sans trop les abîmer. En appuyant sur un bouton, je la déverrouille et pour être polie, lui montre la portière du doigt, avant de prendre place derrière le volant. Elle s'installe, je regarde le rétroviseur, enclenche le moteur. Lui lance une oeillade et reprends ; « Ton adresse ? Je suis en train de regretter mon élan de bonté, autant que ce soit vite terminé. » Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de vouloir m'infliger ça. J'avais mal évalué mon degré de folie, je crois.

Tu lui veux quoi à Clay ?  

Cette Annalynne commençait à me faire dire des choses que je n'aimais pas et cela commençais à me taper sur le système, sans compter cette fichue manie de penser que je ne pouvais pas rentrer toute seule car j'étais enceinte. Je peux tout à fait rentrer à pied chez moi, surtout que je ne vis pas très loin, soit dit en passant dans le même quartier qu'elle et que Clay. Elle vint d'ailleurs me faire comprendre que je devrais me taire, comme si j'étais une madame je sais tout mais elle n'était guère mieux pour savoir ce qui était bon pour moi alors que je suis tout de même en médecine. Alors autant dire que les gestes de premiers secours, je les connais bien plus qu'elle. Après un petit pic de ma part concernant le fait que ce serait bête qu'elle tue mon bébé, elle me dit de venir avant de me demander mon adresse, je décide de venir la regarder et de venir lui répondre presque ironiquement.

Non ça ira en fait, je vis dans le quartier et l'air est parfait pour rentrer à pied. A la prochaine.

Ou pas d'ailleurs, tellement ce premier contact ne me donne pas spécialement envie de la recroiser, elle est hautaine avec les gens. Certes je sais répliquer mais y'a des limites à tout. Et même si elle se met en couple avec Clay, je ne viendrais le voir que lorsqu'elle sera pas dans les parages. Alors je vins lui sourire ironiquement tout en commençant à marcher car il est vrai que je  ne vis qu'à 10 minutes maximum de chez Clay, du moins dans le même quartier.

Tu lui veux quoi à Clay ?  

De nous deux, je ne saurai dire laquelle ressent le plus d'animosité envers l'autre. Lors des prémices de notre discussion, évidemment, je me serai positionnée en première de lignée. Parce que ma jalousie a parlé pour moi, parce que c'est son sourire de mijaurée que j'ai vomis en moins de secondes qu'il le faut pour le penser. Attisant et augmentant mon besoin de savoir s'ils sont toujours plus que lorsqu'ils étaient ensemble à l'université. Mais à présent, il me faut avouer que je dois avoir fait grimper sa haine lorsque j'ai mis dans l'équation son bébé. Intimement, je suis convaincue qu'il n'y a plus rien entre eux, que c'est du passé, qu'il ne doit en rester qu'une subtile amitié, mais je ne saurai dire pourquoi ça ma taraude autant. Surement parce qu'on est autant lui que moi, incapable de se dire les choses, de ne plus être en froid. Alors oui, savoir qu'il y a une fille qui puisse être proche de lui, ça me donne le bourdon, ça me fait devenir encore plus con. Et malgré cela, c'est en sa faveur à lui, que je décide de ravaler ma fierté, de lui proposer de la ramener, de persister, même si elle m'a accusé de possiblement buter la chose qui en elle est en train de se développer. J'en gerbe de mes bons sentiments, parce qu'ils ne me ressemblent pas, et que je dois mordre ma langue pour ne pas à nouveau exploser. Quoi que qu'il se passe avec lui,  son ex flirt de l'université, je réalise bien que je vais devoir me frotter à elle plus d'une fois. « Non ça ira en fait, je vis dans le quartier et l'air est parfait pour rentrer à pied. » J'en fronce les sourcils en grimaçant. Mais bordel, grand bien te fasse, j'ai pas besoin d'une fille prête à me donner des leçons de morales sur ma vie amoureuse sans en connaître les fondements. J'en secoue le visage, totalement gonflée. Comment ai-je réellement pu envisager copiner avec une fille qui ne semble pas graviter dans le même univers que le mien ? Même en faisant des efforts, on en tirerait strictement rien. « A la prochaine. » J'en ricane, clairement, alors qu'elle s'éloigne, et que je balance dans son dos, assez amusée. Parce que je suis pas du genre à jeter les armes, ou à me faire marcher sur les pieds. « Tu parles. » J'aurai pu l'insulter, hurler quelque chose de complétement démesuré, lui dire que si je le veux, je peux la briser. Mais je me contente de démarrer mon moteur, et la rattrapant en voiture, ralentit au moment de la croiser, pour descendre la vitre teintée, et lui glisser, d'une voix cristalline à souhait. « A jamais. » Et repars en trombe, j'ai des robes de mariées à essayer.