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« On remet tout au lendemain…sans jamais savoir s’il y en a un. » ft. Athéna

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« On remet tout au lendemain…
sans jamais savoir s’il y en a un. »


23h00. Il fait nuit. Seuls les rayons de la Lune transperçent de part en part les couloirs tracés artificiellement par les immenses conteneurs rouge brique. Parmi ce foutoir, on pouvait reconnaître des engins, tous de la vieille époque. Une grue, quelques camions de chantiers, un marteau piqueur et d’autres véhicules servant à la construction d’un chantier qui était censé durer pendant plusieurs mois encore. Toutes les lumières s’étaient subitement éteintes. Fin de la journée, les ouvriers rentraient chez eux. Des clés étaient parfois laissées à la traîne par des travailleurs négligents ou certains de ne pas se faire cambrioler. Pas faux. Qui, en effet, viendrait voler sur un chantier ? Peut-être un concurrent, et encore. Ou un gamin roux d’un mètre quatre vingt-cinq, dans les soixante quinze kilos mouillés, les cheveux en pétard, le regard perçant et les gestes plus ou moins habiles, qui avait entre-aperçu en passant dans l’après-midi, un vieux canapé qui séjournait dans l’un des conteneurs servant de quartier général au maître de chantier. Ni une ni deux, je me réfugie sous un camion de bois en voyant des phares flasher dans ma direction. Demain, il faudra que je prenne une bonne douche pour enlever le noir sur mes vêtements, et la poussière qui y restait accrochée. Baah, j’irais à la piscine municipale, comme toujours. L’eau serait froide, glacée même, mais pour un Russe, ce serait comparable à un hammam, même de grand matin. En attendant, je presse le pas, vérifiant pour la énième fois qu’il n’y avait plus personne sur le chantier de construction, avant d’ouvrir la fenêtre restée entrouverte par la négligence du maitre de chantier d’un revers de main. Après quoi, je prends mon élan, enjambant le bâtiment, avant de retomber comme un chat sur le plancher du conteneur. Vide. Le canapé m’attend déjà. J’enlève aussitôt ma chemise crasseuse, me retrouvant en simple débardeur noir, et mes chaussures qui laissent par leur aspect, présager d’une fin peu glorieuse d’ici quelques semaines voire quelques jours de plus à me supporter. Après quoi, je m’allonge de tout mon long sur le fauteuil, soupirant d’un éphémère plaisir de dormir cette nuit ailleurs que sous les ponts, jusqu’à un bruit ne m’oblige à rouvrir les yeux. Il y avait quelqu’un à l’extérieur. Mais je ne voyais pas de lumière. Pourtant, j’étais certain d’avoir vu quelque chose bouger derrière cette caisse là-bas. Loin d’être un froussard, je finis par redescendre de mon trône, bougeant furtivement derrière chaque engin, caisse ou matériau pouvant me servir de cache. Au moins jusqu’à ce que j’arrive jusqu’à… une gamine. Pas plus haute que trois pommes. Qui se tenait là, devant moi. Encore de dos, elle ne m’avait pas encore repéré. Et moi qui la fixait avec des yeux ronds comme si je n’en croyais pas mes yeux. Qu’est-ce qu’une gamine faisait dehors à une heure pareille ? Et dans un endroit comme ça qui plus est ?

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23h00. Ça pouvait être tard pour certaines personnes mais pour une fille comme moi, c’était très tôt. Les rues étaient légèrement éclairées par les lampadaires qui se trouvaient à chaque coin de trottoir, j’en avais marre de cette ville de merde. Et dire que quand j’ai fugué de chez moi, j’espérais pouvoir aller à Los Angeles et avoir une vie tranquille. Décidément, j’étais bien trop jeune… et trop bête. J’aurais dû me douter de ce qui m’attendait là-dehors. La pauvreté, la famine… J’y suis maintenant habituée, et honnêtement, je préfère ça à me prendre quarante coups de pieds chaque jour. C’est bien la vie sans parents.
Mais je regrettais pas de ‘’vivre’’ dans cette ville. À Los Angeles ou dans une ville du genre, les gens me calculeraient même pas, j’aurais peut-être pas les quelques cents que j’arrive à récolter chaque jour. J’avais de la chance. Après avoir marché une petite dizaine de minutes, j’ai repéré un petit chantier. J’avais entendu parler de ce chantier par Isaac, un garçon qui m’offre des trucs et qui est toujours là à me remonter le moral -même s’il sait pas que je crèche dehors-, et j’avais jamais pensé à y passer. Les chantiers, c’était cool. J’avais déjà dormi sur quelques uns et c’était silencieux, certains ouvriers laissaient même parfois de la nourriture dans leurs engins qui étaient encore ouverts. C’était pas grand-chose, mais ça aidait. J’ai regardé à gauche, à droite. Pas un chat, c’était une opportunité à saisir. Je me suis directement mise à courir. J’étais discrète et silencieuse, j’avais l’habitude de m’introduire dans des endroits dans lesquels je ne devais pas être… l’interdit, j’adorais ça. Enfin sur place, j’ai cessé de courir puis je me suis mise à marcher, il n’y avait personne. C’était une bonne nouvelle, j’étais d’habitude rarement la seule à squatter les chantiers la nuit, j’allais enfin pouvoir passer une nuit tranquille.
C’était ce que je pensais jusqu’à ce que j’entende… comme un glissement de fenêtre. Y avait quelqu’un ? Et merde. Je suis directement allée me cacher derrière l’une des nombreuses caisses qui se trouvaient sur le chantier puis j’ai regardé autour de moi. Je n’avais pas réussi à repérer de quelle direction venait le bruit, j’étais dans une merde pas possible. Et si c’était un ouvrier qui avait décidé de dormir ici… ? Putain.
Je me suis mise en boule, cachée derrière cette fameuse caisse. Je savais que la personne finirait par me voir, mais… c’était comme un réflexe. Quelque chose que je faisais depuis toute petite. Cachée sous ma couverture, dans un coin de ma chambre pendant que mon père se défoulait sur moi. Ça me donnait ce sentiment de protection, mais ce n’était qu’un sentiment.
 
Où était-il, finirait-il par me découvrir… ? Je suis restée deux bonnes minutes comme ça, jusqu’à ce que je finisse par me redresser. Il n’y avait rien face à moi, rien à ma droite, à ma gauche... puis je me suis directement retournée pour faire face à un homme. La surprise que j’ai éprouvé m’a pratiquement faite tomber, mais je me suis retenue à la caisse. « P-Putain… », j’ai soufflé. J’étais morte, il allait appeler les flics. « J’suis vraiment désolée, m’sieur… j’savais pas que… qu’le chantier était encore occupé. J’pensais qu’il datait et que vous travailliez plus dessus… J’vais partir. » Est-ce qu’il comptait me laisser partir ? Sûrement pas. Au pire des cas, j’prendrais mes jambes à mon cou puis j’lui dirais au revoir.
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Ca y est, elle m’a vu. Elle vient de se retourner. P’tin de bordel de *** ! Tous les jurons russes y sont passés dans un coin de ma tête. Elle a quel âge la gamine ? 10 ans ? 11 ? Pas suffisamment âgée pour traîner dans les rues à une heure pareille en tous cas ! M’sieur ? C’est qui le monsieur là ? Bon sang que j’ai horreur qu’on me traite de monsieur. J’envoyais toujours balader ceux qui osaient le faire, professeurs compris. M’enfin avec les gosses, allez savoir pourquoi, j’étais différent. Plus…doux, en quelque sorte. Peut-être parce qu’ils reflétaient l’innocence que je n’avais que trop peu connu, parce que je me retrouvais en eux ou simplement parce qu’il fallait bien que je sois sympa avec quelqu’un pour ne pas virer connard de première. En attendant, la gamine avait l’air effrayé. Un peu sale par endroits, les vêtements trop rapiécés pour être ceux que l’on fait porter à sa propre chair, à moins biensûr d’être dans la misère la plus totale. Mais surtout, elle avait ce regard. A la fois vif, mais intense. Réceptif, mais douloureux. Comme si elle avait vécu trop de choses, trop de souffrances pour pouvoir encore s’en contenter comme d’une vie. « Et tu comptes aller où comme ça ? » soufflai-je à voix basse en faisant un pas dans sa direction. Un pas seulement, car je craignais de l’apeurer plus encore, si c’était possible. J’avais la nette impression qu’à la moindre occasion, elle prendrait les jambes à son cou. Pas tant que je serais dans le secteur, fillette. Je te laisserai partir comme ça. « Qu’est-ce que tu fiches ici à une heure pareille ? Où sont tes parents ? » repris-je en haussant légèrement la voix. Je ne lui avais pas dit que je ne travaillais pas sur ce chantier. A quoi bon ? Comme si ça l’intéressait. Au pire, ça ne pourrait m’attirer que des emmerdes si la petite était une balance. Et puis, c’était moi qui posais les questions, j’y répondais jamais.

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On habitait dans une ville où il y avait énormément d’habitants, et il aura fallu que je me trouve face à celui-ci, en pleine nuit… j’allais décidément pas dormir tranquillement cette nuit, enfin, si j’arrive à le faire me laisser partir. Qu’il ait l’air méchant ou pas, pour moi, il l’est. J’ai cette habitude avec les garçons que je croise, je sais pas… ils m’font flipper. Après ‘faut dire que j’ai jamais croisé de mecs sympas dans ma vie. Entre mon père qui me mettait sur la gueule chaque jour, mon oncle qui s’en tapait de moi et que je voyais une fois par mois… J’essaye d’éviter les hommes un maximum, j’ai pas confiance en eux, non. « C…Chez-moi ! », j’ai répondu lorsqu’il m’a demandé où j’comptais aller. Bah oui, Athéna, tu comptes retourner dans ton coin paumé qu’un autre clodo t’a piqué… ‘Fait chier.
Il fit un pas de plus vers moi. Je le fixais tout en essayant de cacher la peur et le stress que j’éprouvais. En fait, j’étais morte de trouilles. Ce gars, il avait rien de rassurant… il pouvait me tailler en morceaux et tout mettre dans un sac poubelle qu’il jetterais dans un fleuve ! Non, Athéna, pense surtout pas à ça… J’ai passé une main dans mes cheveux sans quitter le garçon du regard.
J’aurais pu essayer de lui faire gober que mon père travaillait sur ce chantier, si j’étais pas fringuée n’importe comment… c’était pas avec ce sweat-shirt tâché de partout et ce survêt craqué que j’allais lui faire croire que mon père bossait là, non. J’avais hyper froid… Il fallait vraiment que je me trouve un manteau.
« J’ai… », je me grattais le menton avant de continuer.  « Je me suis perdue, en fait… Mais j’vais retrouver mon chemin, d’accord ?! », merde, j’aurais pu trouver mieux. « Ils sont chez moi… ». Je ne réalisais pas dans quel bordel je m’étais fourré. Tous ces mensonges… En plus, il m’était impossible d’atteindre mon petit couteau qui était rangé dans mon vieux sac Pikachu… Ah ouais, ce sac. J’avais pas l’air bête avec ça sur le dos… mais bon, on prend ce qu’on trouve.

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sans jamais savoir s’il y en a un. »


Fronçant les sourcils, je ne bouge pas d’un cil et pourtant, je l’aurais secoué comme un prunier si je n’étais pas certain que cette méthode l’aurait fait fuir en courant encore plus vite qu’une biche face à un chasseur. « J’t’interdis de me mentir. » soufflai-je alors face à sa première réponse. Chez elle ? Si elle avait un chez elle, elle ne serait pas dehors à une heure pareille, ça c’est sûr. Cette gamine vivait dans la rue, j’en étais persuadé. Mais comment en était-elle arrivée là ? Depuis combien de temps ? « Non. » Je n’avais écouté que distraitement tout ce qu’elle venait de dire, mais sur la fin non, je n’étais pas d’accord. « Me prends pas pour un imbécile…s’il te plait. » Je n’avais pas envie de lui faire peur avec ma voix grave et mon accent russe qui me donnait l’air encore plus bizarre que je ne l’étais, alors autant être le plus…gentil possible pour qu’elle comprenne bien que je ne lui voulais pas de mal, mais que je ne pouvais pas la laisser s’en aller comme ça. « Non, pas d’accord. » repris-je en faisant un nouveau pas dans sa direction. « Ah oui ? Et ils savent que t’es dehors à cette heure-ci ? Ils font quoi dans la vie ? C’est quoi leurs noms ? T’as un frère ou une sœur ? Un animal peut-être ? » Ca, c’était de l’humour. En référence au pokémon qui surplombait son dos et que je n’avais pas pu m’empêcher de remarquer. D’ailleurs, un sourire léger était même apparu sur mon visage alors que je fixais l’animal jaune ressemblant à un castor croisé à un lapin. Pendant un long moment, je continue de l’observer, patient, pensif, honteux. Honteux parce que ce n’était qu’une gamine, et qu’elle n’avait rien, ni personne au monde. Honteux, parce que j’avais réussi à m’en sortir mais que cette fillette… « Mon manteau est resté à l’intérieur. » commençai-je, maladroit, en songeant au froid qui la faisait trembler par moments. Je ne savais pas trop comment m’y prendre, comment l’amener à me faire confiance. J’avais l’impression d’être devant un louveteau en mal d’apprentissage, d’éducation…et d’amour. Pour les deux premiers, je saurais me débrouiller. Pour le troisième, je n’étais pas le mieux placé pour ça. « Et il me reste une barre de céréales si t’as faim. » Merde. Qu’est-ce qui m’a pris de manger la première deux heures auparavant ! « Ecoute, je sais qu’on s’connait pas, que tu veux p’têt même pas qu’on se connaisse. J’te demande rien, mais je sais ce que tu vis. Regarde-moi… » J’étendais les bras sur le côté, et tournoyais brièvement devant elle. « Tu vois, j’ai rien sur moi. Je suis…comme toi, en quelque sorte. Je sais c’que c’est que de faire confiance à personne pour survivre, de se cacher tout le temps, de manger c’qui traîne. Tu vois cette cicatrice… » Tendant mon bras dans sa direction, je lui montre de l’index une cicatrice plus fine que les autres, violacée bien que refermée depuis des années. « Première fois que j’ai escaladé un mur pour arriver dans une baraque et espérer trouver à manger. Y’avait des barbelés. Ca fait mal, mine de rien ! » ironisai-je en reprenant mon bras. « C’que j’veux dire par là c’est que si tu t’en vas, j’te retiendrai pas. Je vais pas te courir après. Mais je voudrais t’aider, ‘fin, si tu veux. T’as aucune raison de me faire confiance, mais j’ai aucune raison d’te faire du mal. Là-dedans il fait chaud, et y’a de la nourriture et un coin pour dormir. Je veux bien partager avec toi si tu veux. Juste pour cette nuit, reste pas dehors. C’est l’hiver et tu dois savoir même si t’es jeune que c’est pas bon pour la santé de rester dehors en hiver. » Mes yeux continuent d’observer ses réactions. Mon sourire a disparu mais je n’avais rien perdu de ma douceur à son égard. « J’vais rentrer maintenant. La porte est fermée à clé et c’est une serrure…’fin disons qu’on peut que passer par la fenêtre. Je l’ai fracturée. Si tu veux entrer…t’auras cas m’appeler et je t’aiderai à monter. » Sur ce, je fais demi-tour, laissant la petite à sa conscience. Trop jeune pour tout comprendre sûrement mais son instinct de survie l’aiderait à faire le bon choix, du moins je l’espère. « Au fait, je m’appelle Sachka. » m’exclamai-je pour la dernière fois avant d’escalader la paroi du conteneur pour me glisser à l’intérieur.  

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Qu’est-ce que je mentais mal… ça, je le savais, mais qu’est-ce que j’aurais pu faire face à un gars qui faisait deux fois ma taille, hein ? Je ne savais rien sur lui, mais lui… il avait l’air de me connaître, c’était comme s’il me connaissait par cœur. Il savait que je lui mentais, il savait… de quelle manière je vivais, comment je me débrouillais chaque jour… il avait l’air de vouloir m’aider, bien que je le trouvais tout de même un peu agressif. C’était peut-être à cause de sa grosse voix et de son accent russe ? J’en savais rien, mais il ne fallait pas juger là-dessus, peut-être qu’au fond il était gentil… ? Athéna, pourquoi tu penses à ça ? T’as jamais rencontré un garçon sympa de ta vie.

Il m’avait eue. Je ne pouvais pas lui dire ce que faisaient mes parents dans la vie, leurs prénoms, si j’avais une famille, des animaux, mon adresse… je ne ferais que lui mentir, et ça ne servirait à rien puisqu’il savait que tout ça, c’était d’énormes bobards qui sortaient tout droit de mon imagination. Il me regardait… ou le pokémon que j’avais sur le dos, ça le faisait sourire, d’ailleurs. « Arrête de te moquer… » soupirais-je en passant une main sur mon front, complètement dégoûtée. Qu’est-ce que j’allais bien faire, moi, du coup ? Il n’avait pas l’air d’être un psychopathe, il avait même l’air de vouloir m’aider. Mais honnêtement, je ne lui faisais pas confiance… à lui ni personne.

La fraicheur du soir me faisait légèrement trembler mais je survivais, c’était pas la première fois que je me battais contre le froid, j’avais déjà vécu pire de toute façon. Son manteau me serait donc inutile, par contre, sa barre de céréales… j’en voudrais volontiers. J’avais le ventre vide depuis déjà quelques heures, je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion. Manger le ventre vite, ça m’empêcherait de dormir (si je trouvais un coin où passer la nuit). Je me mis à tousser, il avait envie de parler, de me donner une petite leçon… « Tu peux pas savoir c’que j’vis, arrête. », j’ai frotté à l’aide de mes doigts mon œil qui commençait à devenir humide et à me picoter, j’étais un peu sensible et j’avais pas envie de fondre en larmes devant lui.

Même si je n’aimais pas le savoir, ni même le penser, il avait l’air d’être… comme moi, mais il s’en sortait mieux, visiblement. Peut-être parce qu’il vivait depuis quelques années dehors ? Il devait en savoir plus que moi, et si je passais la nuit avec lui… il me filerait sûrement quelques tuyaux pour mieux réussir. Je regardais sa cicatrice légèrement violacée sur son bras, il voulait me faire comprendre qu’il ne me ferait pas de mal et que je ne risquais rien avec lui… il voulait me faire rester.

Qu’est-ce que vous voulez que je dise face à tout ce qu’il me racontait ? J’avais juste à fermer ma gueule et à écouter le monsieur. Parce que même si je n’osais pas l’avouer, tout ce qu’il disait était vrai, et j’en avais conscience. Une gamine de mon âge n’avait rien à foutre dehors à cette heure-là, avec ce temps-là… j’avais rien à faire dehors tout court, d’ailleurs. Je devais avoir une famille qui devrait prendre soin de moi mais celle-ci m’a plus faite souffrir qu’autre chose…

J’écoutais son petit spitch, je n’avais rien à y perdre. Et j’avais un tas à y gagner : de la nourriture, un peu de chaleur pour une nuit et un coin où dormir… je le voyais dans ses yeux, il ne me ferait rien, il n’était pas méchant. Alors qu’il me proposait et fit demi-tour pour rentrer dans son petit local, me disant son prénom, je le laissais escalader la paroi du conteneur pour se glisser à l’intérieur. « Athéna, » soupirais-je en retirant mon sac à dos jaune pour le jeter à l’intérieur et poser mes mains sur le rebord de la fenêtre pour qu’il m’aide à me hisser à l’intérieur sans soucis. « c’est comme ça que je m’appelle. », terminant ma phrase, maintenant à l'abri.

C’était… petit, mais mieux que rien. Je me permis de fermer la fenêtre après avoir visité les lieux du regard : un canapé, un peu de chauffage, et deux petites armoires ainsi que des toilettes. C’est dans ces moments-là que je me sens conne de ne pas faire aussi souvent confiance aux gens… j’ai sûrement dû rater un tas de choses du genre sans même le savoir. « T’as fouillé… ? J’ai déjà dormi dans un truc comme ça, parfois ils laissent des conneries dans les armoires, genre… des tasses, ou de vieilles thermos avec un fond de café. », j’avais pas envie de fouiller… j’avais juste envie de m’asseoir.
« C’est gentil… », soupirais-je en laissant tomber mes fesses sur le canapé, ramenant mes pieds sur celui-ci pour retirer mes vieilles chaussures crades et m’asseoir en tailleur, laissant mes vieilles chaussettes roses trouées à la vue de mon nouvel ami, Sachka. « Est-ce que… j’peux manger un truc, s’il te plaît ? Tu m’avais parlé d’une barre ? », j’aimais pas demander ce genre de trucs… il m’avait déjà proposé de dormir dans ce local qu’on partagerait, alors lui demander la nourriture, je trouvais ça déplacé. Je me suis gratté la tête avant de me pencher pour ramasser mon petit Pikachu et ouvrir la fente qu’il avait dans le dos pour en sortir un paquet de cigarettes ainsi qu’un briquet rouge, ça nous aiderait à nous réchauffer un peu avec le chauffage, puis… j’en avais bien besoin, là. Reposant mon sac à terre, j’ai pris le paquet de cigarettes que j’avais posé sur mes genoux puis j’en ai proposé une à l’homme, la mienne déjà entre mes lèvres.



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Je lève aussitôt les bras en l’air, comme les prétendus innocents lorsqu’on les accuse. Son accusation à elle : celle de me moquer de cette chose, cette espèce d’animal jaune fluo que je n’avais jamais vu nulle part me faisait sourire. Bien. Au moins la gamine avait-elle du cran. Il ne fallait pas manquer de répartie quand on vivait dans la rue. Couche-toi devant ton adversaire, et tu peux être sûr que tu seras croqué au petit déjeuner. Sa toux, entre grasse et sèche me fit froncer les sourcils. Et si elle était malade ? Par ce temps et cette température, ça n’allait pas s’arranger si elle ne se soignait pas. Ou si quelqu’un ne lui venait pas en aide. « Je sais EXACTEMENT c’que tu vis. » répliquai-je sur un ton le plus doucereux possible, comme si je souhaitais la rassurer, mais plus encore éviter de l’effrayer ou de la mettre en colère en prétendant une vérité mensongère. « Alors toi…arrête. » finis-je par dire sur le ton de l’humour alors que je voyais deux larmes perler au coin de ses yeux. Non, ne pleure pas. Je peux essayer de tout régler : la nourriture, le froid, les connaissances, mais par les pleurs. Je ne savais jamais comment réagir, quoi faire lorsqu’une personne pleurait devant moi. Peut-être parce que mes larmes à moi avaient disparu à mesure du temps et de l’indifférence de mon entourage. Peut-être par peur de mal agir, de la rendre plus triste encore.

« Athéna ». entendis-je derrière moi. C’était son prénom. Un prénom qui ne me semblait pas être d’origine américaine. Pourtant son accent…enfin, si cela faisait longtemps qu’elle vivait aux Etats-Unis, voire même si elle était née ici, même si ses parents étaient grecs, ce n’était pas étonnant qu’elle parle parfaitement la langue et en ait l’accent. L’aidant à escalader la paroi en lui attrapant les mains, je la laisse tout d’abord jeter un œil à l’intérieur de notre maigre abri. Maigre, mais abri quand même. J’en profite pour retirer mes affaires sur le canapé pour lui laisser la place. Moi je m’installais sur le siège, derrière le bureau. J’avais connu pire endroit pour piquer un somme. Encore qu’avec cette petite, je n’étais pas sûr de fermer l’œil cette nuit. Qui sait si elle faisait elle aussi des cauchemars ? Si elle était insomniaque ? Si elle décidait de décamper dès que j’avais le dos tourné ? « Euh…juste le frigo. » répondis-je en l’observant avec un air insondable. Mon opinion sur elle se confirmait : elle vivait depuis suffisamment longtemps dans la rue pour en avoir retiré certaines leçons de survie que j’avais moi-même oubliées. Voyant qu’elle me laissait la charge de vérifier ses propos, je me lance dans l’exploration de la seule armoire présente dans la pièce, pour en retirer, effectivement, un reste de café, deux tasses sans soucoupes, un pot de sucre presque vide, une bouteille d’eau jamais ouverte et une petite cuillère. « Bravo miss. On a une partie de notre petit-déjeuner au moins. » Ne manquerait plus que quelque chose de plus consistant que j’irai chercher demain matin et la petite aura au moins avalé quelque chose avant la journée qui s’annoncerait. « Ah oui, désolé, tiens attrape… »

Lui lançant la fameuse barre de céréales, je m’installe à mon tour dans le siège qui fait face au canapé, détaillant tour à tour ses chaussettes rapiécés, sa déglutition difficile contrastant avec son air affamé, et sa chétive apparence. « Tiens, mets-ça, ça va te ré… » J’avais attrapé mon manteau au passage et m’étais approché de la gamine pour qu’elle ait moins froid, avant qu’un geste de sa part ne suspende mon avancée. Un éclair de surprise bientôt remplacé par des lèvres pincées et un regard noir de colère. « Tu crois faire quoi avec ça là ?! » avais-je aussitôt grondé en arrachant la cigarette qu’elle avait dans la bouche, et le paquet qu’elle tenait. « DEPUIS QUAND LES GAMINES DE TON AGE FUMENT CETTE MERDE AU JUSTE ? JE VEUX PLUS T’VOIR AVEC CA, C’EST CLAIR ?!! » m’exclamai-je en écrasant le paquet dans ma main, loin de savoir contrôler ma fureur à l’heure actuelle.


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Sachka & Athéna

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J’avais trouvé un endroit où crécher pour la nuit, et Dieu sait à quel point ça me faisait plaisir. J’allais pour la première fois depuis longtemps connaître la douceur d’une petite couverture, la chaleur d’un chauffage et le confort d’un canapé. Ça pourrait paraître être peux pour certains, mais pour moi… c’était très bien. Je passais la plupart de mes nuits dehors, donc quand j’avais l’occasion de passer la nuit sous un toit… difficile de refuser. Merci Sachka de m’accueillir et de partager ce petit endroit avec moi, le temps d’une nuit. Je ne le connaissais pas mais il n’avait pas l’air d’être comme ces SDF grincheux qui te piquent tout dans ton sommeil après avoir accepté de partager un bout de carton avec toi. J’avais confiance en lui, il me donnait confiance.

C’est après m’être hissée à l’intérieur de ce petit local de chantier dans lequel j’avais été invité, posant mon sac à terre, je regardais autour de moi et visitait l’endroit du regard. C’était pas hyper rempli, mais il y avait un canapé, un frigo, une armoire… pas grand-chose, c’était la place qui comptait dans ce genre de situations. Plus c’était grand, mieux c’était. Après avoir questionné Sachka sur ce qu’il avait fouillé, il m’avoua que la seule chose qu’il avait fouillée était le frigo. Ils étaient loins d’être cons, ces ouvriers… je ne pense pas qu’ils auraient laissé quelque chose de bon, surtout en plein week-end… « Y avait quoi, dedans ? » me permettais-je de lui demander en regardant l’homme s’approcher de la seule armoire qu’il y avait dans la pièce pour en sortir un peu de café, deux tasses, du sucre, une bouteille d’eau, une cuillère… bref, on a touché le gros lot, même si le café… c’était pas vraiment ma tasse de thé. Ahah, j’ai fait une blague. Bon, j’me tais. « Ça nous réchauffera un peu. », je lui fis un clin d’œil, fière. Peut-être que sans moi, il n’aurait jamais pensé à fouiller l’armoire ? J’étais contente de lui avoir rendu service, et bizarrement… j’avais pas pitié pour les mecs qui avaient rangé ça là. Ils avaient sûrement les moyens de se payer de la bouffe, des choses à boire… qu’est-ce que ça pouvait leur faire qu’on leur pique, hein ?

Après qu’il m’ait donné la barre de chocolat que je lui avais gentiment réclamé, je me suis assise sur le canapé tout en essayant de cacher mes chaussettes trouées, en tailleur, avant d’ouvrir la barre et de mettre le tout dans ma bouche et de bien mâcher celle-ci pour bien enregistrer le goût qu’elle avait… C’était rare de manger du chocolat, alors quand j’en avais… j’en profitais un maximum et j’essayais de garder le goût en bouche le plus longtemps possible, avant de l’avaler, quelques minutes plus tard. Grâce à lui, j’avais eu mon repas de la journée.

Le ventre légèrement rempli, je me permis de prendre un paquet de cigarettes ainsi qu’un briquet que j’avais volé à un gars qui dormait sur un banc dans le parc, la veille… puis j’ai allumé la clope, les yeux posés sur Sachka qui me tendait un manteau, sûrement dans le but de me réchauffer. Il voulait sûrement une clope… ? C’était ce que son regard insistant voulait dire, non ? Son regard noir et sa voix grâve me firent penser le contraire… et merde. Sans même avoir le temps de cligner des yeux, je le vis m’arracher la cigarettes  des lèvres et l’écraser, tout comme il venait de le faire avec le paquet. Putain, mais il est con ?! « Putain, mais t’es un gros malade ? », les sourcils froncés, je me suis levée, mon regard plongé dans le sien. « PUTAIN, TU SAIS COMBIEN ÇA COÛTE ? J’AURAIS PU LE REVENDRE ET M’ACHETER UN PAQUET DE GÂTEAUX, POURQUOI VOUS ÊTES AUSSI CONS, LES ADULTES ?! POURQUOI, EN PLUS DE NOUS POURRIR LA VIE, VOUS NOUS CASSEZ SANS CESSE LES COUILLES? HEIN ?!».

Respire, Athéna… respire. Les hurlements que je venais de pousser m’avaient moi-même effrayée. Je reprenais lentement ma respiration, mon cœur battait à cent à l’heure… j’étais énervée. Pas par sa réaction, mais par ce qu’il venait de faire. Dans un monde comme celui-ci où l’argent est difficile à se procurer, il venait de détruire ce que j’avais qui coûtait le plus cher. Quel abruti. Passant une main dans mes cheveux, je me suis saisie du manteau qu’il n’avait pas eu le temps de me donner pour l’enfiler et m’allonger dans le canapé. Je ne voulais plus lui adresser la parole, qu’il aille se faire foutre. Je me suis allongée, dos à lui, puis j’ai fermé les yeux. Il avait l’air sympa, ouais. Il avait l’air.

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« On remet tout au lendemain…
sans jamais savoir s’il y en a un. »


« Un bout de sardine moisi et du pain rance…que j’ai jetés. » précisai-je à l’intention de Athéna. Certes, j’étais le premier qui, du fait qu’il avait souffert de malnutrition étant jeune, ne gaspillait pas facilement de la nourriture, mais je savais qu’il serait encore plus compliqué de se soigner aux Etats-Unis si on attrapait une bactérie à cause d’une nourriture infecte que de retrouver de la nourriture.

On ne s’attend pas à voir une gamine fumer. C’est pas censé manger des bonbons et avoir des caries les gosses à cet âge ? Ca expliquait sûrement en grande partie pourquoi j’avais vivement réagi en voyant ce paquet de cigarette dans sa main. Mais en partie seulement. Quoique, devant la violence de sa réaction, je dus prendre sur moi pour ne pas hurler à mon tour, ou bouder dans un coin comme je le faisais parfois avec certains de mes compagnons d’armes un peu trop chiants. Il ne fallait pas que j’oublie qu’elle n’était qu’une gamine, et que dans cet abri, ce soir en tous cas, c’était moi qui étais censé être le plus adulte des deux. En attendant, les sourcils froncés et d’humeur toujours aussi mauvaise, je m’aperçois de la difficulté d’Athéna à contenir sa fureur, ce qui me fait dire qu’elle est soit dépendante, soit que j’ai vraiment fait une connerie. Mais en même temps, je ne la crois pas. Ses explications, revendre alors qu’elle aurait pu le faire avant, pourquoi porter une cigarette à ses lèvres si ce n’était pas pour la fumer ? Non, ça n’allait décidément pas. Et lorsque je m’apprêtais à lui fournir des explications, à engager le dialogue, la petite s’est soudainement refermée comme une huître. Or, si j’avais appris une chose en vivant dans la rue et aux contacts des enfants, c’est qu’il valait mieux attendre que les choses se tassent avant d’engager une conversation sur un sujet sensible ou qui leur tenait particulièrement à cœur. En outre, la nuit porte conseil, et je supposais que l’enfant était aussi épuisée que je l’étais, ce qui pouvait peut-être expliquer nos réactions mutuelles. C’est ainsi, prenant une profonde inspiration, je décide de garder les explications pour le lendemain, et m’installe à mon tour le plus confortablement possible dans mon canapé qui me tient lieu, ce soir, de lit. Quelques minutes encore, j’observe la petite forme s’élever et redescendre dans sa respiration, et me demande ce qui a bien pu la conduire à de pareils traitements. Finalement, Morphée vient me chercher plus tôt que je ne l’aurais voulu, et bientôt, le pays des songes devient ma demeure jusqu’au lendemain matin.

Il est cinq heures. Allez savoir comment j’ai appris à régler mon horloge interne de manière à me lever lorsque c’est encore l’aube. Un instant de survie de secours, sans doute. Ouvrant et fermant les yeux à plusieurs reprises, je grimace en sentant les courbatures de ma nuque jouer la canasta et me donner la migraine. C’était le prix à payer de dormir dans cette position inconfortable. Heureusement, Athéna dort encore, signe qu’elle avait fait une meilleure nuit. Tant mieux, à cet âge-là, il faut que ça dorme…et que ça mange. D’ailleurs, c’est l’heure pour moi d’aller chercher le p’tit déjeuner. Je n’en avais pas soufflé mot hier soir à la petite, mais j’y avais pensé toute la nuit, et même dans mes cauchemars à ce qu’elle devait endurer au quotidien. Et maintenant qu’on avait fait, même brièvement, connaissance, j’avais bien l’intention de m’occuper d’elle aussi longtemps que me le permettaient mes ressources, financières, d’éducation, de logement…etc. Prenant soin de rajuster le manteau qui avait glissé dans la nuit sur le petit corps, je parviens sans trop de mal à me hisser en dehors du conteneur, en direction de la boulangerie la plus proche. Je passe ensuite à un guichet pour retirer de l’argent, et me dépêche de rentrer alors que le soleil commence à poindre dans le ciel et que les premières voitures font leur apparition sur les routes.

« Athéna…Athéna, debout, il faut qu’on file d’ici. Les ouvriers vont pas tarder… » murmurai-je à son oreille en secouant doucement son épaule. Voilà cinq minutes que j’étais rentré et pas moyen de la réveiller. J’avais déjà fait nos sacs, en soupirant encore, amusé, devant son Pikachu, et veillais maintenant tous les cinq secondes sur l’extérieur, vérifier qu’il n’y avait personne en vue.



acidbrain
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